Environnement

Erosion : aide massive en faveur des pays côtiers

Makhtar Diop

A Aného, une ville située à 45km de Lomé, l’érosion est une réalité visible dès l’arrivée dans cette bourgade. La mer a avalé en quelques mois de 3 à 5 mètres de côtes. Du jamais vu.

Certes, le littoral togolais est rongé par l’océan depuis des décennies, mais jamais une telle progression n’avait été atteinte. 

A certains endroits, le recul va jusqu’à 10 mètres.

Maisons, commerces et routes sont menacés, y compris la nationale N°2.

Bien sûr le Togo se protège, mais l’arrêt de l’érosion nécessite des investissements de plusieurs centaines de millions de dollars pour protéger les 50 km de côtes.

L’érosion côtière est un phénomène naturel, accéléré par l’activité humaine. La stabilisation artificielle du littoral, la détérioration des formations naturelles, la construction d’infrastructures, l’extraction de matériaux et la multiplication des barrages privent ces zones côtières fragiles d’apports sédimentaires importants et favorisent l’érosion. 

La dégradation du littoral diminue la protection naturelle des zones côtières contre les surcotes de tempête qui, associées à de fortes précipitations, exposent les zones basses aux inondations.

La croissance rapide de la population, l’urbanisation, la migration vers les zones côtières et le développement ont contribué à exacerber l’impact de l’érosion du littoral particulièrement vulnérable du fait de son trait de côte meuble et sableux. 

La piètre planification de l’aménagement du territoire, l’absence de réseaux de drainage des eaux pluviales jusqu’à récemment, ou leur mauvais entretien, la modification des tracés naturels des rivières et des lagunes, l’obstruction ou le mauvais entretien des systèmes de drainage et le développement urbain dans les zones basses accroissent les risques d’inondations côtières et fluviales. 

Les pouvoirs publics ne restent pas les bras croisés en attendant la montée inexorable des flots. Ils mobilisent les bonnes volontés et les partenaires internationaux.

La Banque mondiale vient d’annoncer une aide de plus de 50 millions de dollars sous forme de prêt et de don.

TUK

Laura Tuck

Cet appui s’inscrit dans le cadre du Programme de gestion du littoral ouest-africain (WACA).

Il s’agit d’une plateforme de mobilisation destinée à assister les pays ouest-africains à gérer de façon durable leur littoral et à renforcer la résilience socio-économique aux effets du changement climatique. Ce programme vise également à faciliter l’accès des pays qui y participent à l’expertise technique et aux ressources financières.

Outre le Togo, le Bénin, la Côte d'Ivoire, la Mauritanie, Sao Tomé et Principe et le Sénégal vont bénéficier d’une assistance financière globale de 210 millions de dollars.

‘Le WACA est une réponse collective au besoin urgent de lutter contre la dégradation du littoral selon une approche régionale et intégrée’, explique Makhtar Diop, le vice-président de la Banque mondiale pour la région Afrique. 

‘Il est absolument essentiel de renforcer la résilience de leurs populations face au changement climatique’, souligne de son côté la vice-présidente de la Banque mondiale en charge du Développement durable, Laura Tuck.

Les zones côtières représentent environ 42% du PIB de l'Afrique de l'Ouest et accueillent près d'un tiers de la population.

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