High-Tech

Le paiement mobile représente un axe de croissance

S'accorder sur les rémunérations des différents opérateurs

La banque mobile et les applications de paiement ont fait une timide apparition au Togo ces dernières années. Compte-tenu du faible taux de bancarisation le mobile money ou l’argent mobile a de beaux jours devant lui.

Atout de taille, la simplicité et le faible coût des technologies sur lesquels il est adossé.

Ces applications permettent aux utilisateurs d’effectuer des transferts d’argent, transferts vers des comptes bancaires et de comptes bancaires vers un compte Mobile Money, des paiements de factures (eau, électricité, téléphone, télévision, éducation, etc.), des achats de crédits téléphoniques, des consultations de soldes, etc.

La baisse du prix des smartphones devraient permettre une croissance rapide dans les deux prochaines années.

Les opérateurs de téléphonie mobile sont les pionniers. Togo Cellulaire avec TMoney et Moov avec Flooz.

Des établissements financiers comme Orabank ou Ecobank ont à leur tour lancé des applis qui permettent de consulter le compte bancaire, d’effectuer des paiements ou des transferts.

Mais le gouvernement a identifié un problème susceptible de freiner cette expansion.

Aucun de ces systèmes n’est compatible entre eux. Par exemple, un client de Flooz ne peut pas envoyer d’argent à celui d’Orabank. Un abonné à TMoney ne peut recevoir de virement de Flooz.

C’est la raison pour laquelle les pouvoirs publics travaillent à l’interopérabilité des services financiers électroniques. 

Un dossier confié à la ministre de l’Economie numérique, Cina Lawson. Elle travaille déjà à la création d’une plateforme dans le cadre d’un partenariat public/privé.

Ce projet a déjà un nom, TogoPay. Mais il est complexe à mettre en œuvre.

L’un des défis de l’interopérabilité est celui de la syndication des acteurs. Il y a évidemment autant d’intérêts différents que d’acteurs sur un marché. 

Les banques craignent l’arrivée de nouveaux intervenants sur des services financiers qui étaient jusque-là leur apanage. 

Les leaders sur le domaine du paiement mobile voient aussi d’un mauvais œil l’interopérabilité qui supprimerait l’une des barrières à l’entrée – l’effet réseau – et permettrait l’arrivée d’outsiders. 

A titre d’exemple, on se rappelle que dans de nombreux pays, les banques ayant les plus gros réseaux de guichets automatiques furent les dernières à se joindre aux initiatives d’interopérabilité. 

Plus actuel, on peut donner l’exemple d’Apple, non désireux de remettre en cause sa stratégie de système fermé pour sa solution Apple Pay. Enfin, dans le jeu d’acteurs, il faut compter aussi les institutionnels qui, dans les pays en voie de développement, voient souvent dans le paiement mobile une formidable opportunité d’inclusion financière là où les entreprises privées cherchent bien naturellement un modèle rentable. 

Ce contexte rend épineux le dossier de l’interopérabilité qui pourtant, bénéficierait à l’ensemble de l’écosystème. 

En effet, les exemples passés ont toujours eu pour résultat une explosion des trafics. L’exemple de l’interopérabilité des SMS au Royaume-Uni est parlant : instaurée en 1998, l’interopérabilité se traduit dès l’année suivante par un trafic global décuplé. 

Plus récemment, l’interopérabilité dans le paiement mobile mise en place en Tanzanie en 2014 a eu le même effet (trafic décuplé) sur les transactions de particulier à particulier, mais en quelques mois seulement.

Le plus long n’est pas nécessairement la réalisation technique mais plutôt de s’accorder sur les règles d’interopérabilité. 

Le périmètre de cette interopérabilité, c’est-à-dire la liste des services interopérables (transfert d’argent, paiements, ouverture de comptes, cash-in, cash-out,…) pose question. 

Il en va de même pour la répartition des commissions touchées sur les opérations ou encore la rémunération des agents du réseau. 

Autant de problématiques sur lesquelles il n’est pas aisé de syndiquer tous les acteurs. 

La BCEAO et le régulateur télécoms ont donc un rôle à jouer dans la mise en place de cadres légaux encourageant les initiatives d’interopérabilité. 

La régulation doit ainsi permettre aux acteurs d’innover et de croître dans un environnement concurrentiel sain.

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