Région & Afrique

Amende record pour Moubarak

L'ex-président égyptien Hosni Moubarak et deux de ses anciens ministres ont été condamnés samedi par un tribunal du Caire à une amende de 90 millions de dollars pour avoir "porté préjudice à l'économie" nationale en coupant internet et le téléphone pendant la révolte populaire.
Le président déchu, son ancien Premier ministre Ahmad Nazif et l'ex-ministre de l'Intérieur Habib el-Adli ont été conjointement "condamnés à payer à l'Etat 540 millions de livres égyptiennes à partir de leurs fonds personnels", a indiqué une source judiciaire.
Ils ont été reconnus coupables d'avoir "porter préjudice à l'économie en ayant décidé de couper internet et le téléphone lors de la révolution du 25 janvier", a ajouté cette source à propos du soulèvement populaire qui a entraîné la chute de M. Moubarak le 11 février.
L'ex-chef d'Etat devra verser 200 millions de livres (33,5 millions de dollars), M. Nazif 40 millions de livres (6,7 millions) et M. Adli les 300 millions restants (50,3 millions de dollars).
Les trois hommes peuvent interjeter appel.
Les quatre principaux fournisseurs d'accès à internet ont eu leurs services suspendus quasi-simultanément le 28 janvier, quelques jours après que les manifestations hostiles au régime de M. Moubarak eurent commencé. Nombre de leaders de la contestation se servaient du web pour coordonner les rassemblements, lançant notamment
des appels sur Facebook.
Les trois opérateurs égyptiens de téléphones portables avaient quant à eux reçu instruction de suspendre leurs réseaux et de suivre à la lettre les ordres du pouvoir, avait alors rapporté le géant britannique de la téléphonie Vodafone.
Les cinq jours qui ont suivi ont donné lieu au plus grand black-out jamais orchestré officiellement, selon des experts.
Quelque 23 millions d'Egyptiens disposent d'un accès occasionnel ou régulier à internet, selon des estimations officielles, soit plus d'un quart de la population du pays.
La décision de couper l'accès au web avait été internationalement condamnée, y compris par les dirigeants des réseaux sociaux Facebook et Twitter.
L'ancien président est accusé de corruption et d'être responsable de la mort des manifestants. Ses deux fils, Alaa et Gamal, sont incarcérés dans une prison du Caire, tout comme plusieurs autres caciques du régime déchu.

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