Région & Afrique

Blaise fatigué de la Côte d’Ivoire

Le président burkinabè Blaise Compaoré a averti qu'il pourrait cesser en 2010 sa médiation dans la crise ivoirienne, alors qu'un scrutin présidentiel se fait toujours attendre dans ce pays, dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne de télévision France 24.
"Il est certain que mes limites effectivement peuvent s'arrêter au cours de cette année", a répondu M. Compaoré à une question sur une possible fin de sa médiation "si à une certaine date" la crise n'a pas trouvé de solution.
Le président du Burkina Faso est le "facilitateur" des accords de paix signés en 2007 à Ouagadougou pour clore la crise née du coup d'Etat manqué de septembre 2002, qui a coupé la Côte d'Ivoire en un nord ex-rebelle et un sud loyaliste.
Ces accords n'ont toujours pas permis la tenue d'une élection présidentielle, sans cesse repoussée depuis la fin du mandat du président ivoirien Laurent Gbagbo en 2005.
"Je pense que nous pouvons espérer que très bientôt une date (du scrutin) sera fixée", a cependant estimé M. Compaoré.
"La commission électorale et le gouvernement vont bien sûr s'accorder très rapidement sur l'établissement d'une liste (électorale) qui sera acceptée par tous", a-t-il jugé.
"Il y a un travail pour la réunification (du pays) qui est engagé", a-t-il également salué, ne croyant pas que des "difficultés" puissent faire revenir le pays "à la case départ", c'est-à-dire la guerre.
Alors que le processus électoral, bloqué depuis le début de l'année, a redémarré péniblement mi-mai, le débat sur le traitement de la liste provisoire des votants continue d'agiter la classe politique ivoirienne.
Le camp Gbagbo exige d'en chasser les "fraudeurs", alors que la très sensible question de la nationalité reste au coeur de la crise ivoirienne.
La liste a fait l'objet mercredi d'une réunion des principaux acteurs, notamment M. Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN).
"La question des irrégularités sur la liste électorale provisoire a été largement débattue afin de trouver les solutions qui permettent de rassurer (...) tous les candidats", a déclaré à la presse M. Soro.
Il y a "urgence" à "vider cette question et aller à la liste définitive et faire en sorte que les élections se tiennent le plus rapidement possible", a-t-il dit.
Il a été par ailleurs demandé "aux structures concernées de travailler rapidement pour proposer dans les meilleurs délais la date des élections", a ajouté M. Soro.
L'autre aspect de la sortie de crise, la réunification du pays, est censée connaître une relance le 15 juin avec le début du regroupement dans des casernes des éléments ex-rebelles devant rejoindre l'armée à terme. Mais cet "encasernement" reste suspendu notamment à des contraintes de financement.

En photo : Blaise Compaoré et Bernard Kouchner, le ministre français des Affaires étrangères, lundi à Nice lors du Sommet Afrique-France

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