Région & Afrique

Kadhafi cerné par les rebelles

Mouammar Kadhafi a appelé les Libyens à libérer leur pays «des traîtres et de l’OTAN».

«Avancez, prenez vos armes, allez au combat pour libérer la Libye mètre par mètre.» «Le sang des martyrs nourrit le champ de bataille», a poursuivi le dirigeant libyen au pouvoir depuis 1969. «La fin du colonialisme est proche. La fin des rats (rebelles) est proche car ils s’enfuient», a-t-il ajouté.

Le message de Kadhafi a été enregistré sur une ligne téléphonique de mauvaise qualité et retransmis par la télévision d’Etat. Des rumeurs s’étaient propagées dans la nuit sur les réseaux sociaux et dans des médias sur un départ imminent vers l’étranger de M. Kadhafi.

«Le dirigeant est ici en Libye, il combat pour la liberté de notre nation. Il ne quittera pas la Libye», a démenti le porte- parole du gouvernement Moussa Ibrahim.

Quelques heures plus tard, le ministre de l’Intérieur arrivait au Caire avec des membres de sa famille sur fond de rumeurs laissant entendre qu’il abandonnait le «guide» libyen.

Selon des sources autorisées à l’aéroport du Caire, Nasser al Mabrouk Abdullah est arrivé avec neuf de ses proches en provenance de l’île tunisienne de Djerba. Il a dit à des responsables de la sécurité égyptienne qu’il était en vacances. Tripoli n’a fait aucun commentaire à ce sujet.

Malgré les démentis du régime kadhafiste, des représentants du gouvernement et de la rébellion ont eu des discussions dimanche dans un hôtel de Djerba. Elles ont porté sur un éventuel règlement du conflit engagé en février, selon une source proche de la sécurité tunisienne.

L’ex-ministre jordanien des Affaires étrangères Abdul Ilah al- Khatib, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, est arrivé à Tunis. Il a déclaré être venu pour «se joindre aux pourparlers» sur l’avenir de la Libye.

En réalisant samedi une progression spectaculaire, les rebelles ont pris le contrôle de Zawiyah, à 50 km environ à l’ouest de Tripoli sur la côte. Cela leur permet de bloquer les livraisons de vivres et de carburant en provenance de Tunisie et destinées à la capitale.

«La chute de Zawiyah pourrait constituer l’étape la plus importante pour les rebelles depuis la libération de Misrata», note Shashank Joshi, du Royal United Services Institute de Londres. «(La ville) abrite la seule raffinerie de pétrole du régime en activité.» Des rebelles ont toutefois rapporté que les troupes de Kadhafi la contrôlaient encore.

Les rebelles disent aussi contrôler les villes de Gharyane et Sorman, situées respectivement à 50 km au sud de Tripoli et à une soixantaine de km à l’ouest. Au nord, un blocus naval assuré par l’OTAN est en place et, au sud, des combats sont en cours.

Moussa Ibrahim a admis hier que les rebelles étaient entrés dans Gharyane, tout en se disant confiant que le régime en reprendrait le «contrôle total». Il a également reconnu des «affrontements» à Sorman, en évoquant l’implication de «centaines de volontaires appuyées par les moujahidine (combattants)» pour mater les rebelles.

Sur le front oriental, les rebelles contrôlent désormais tout l’est de la cité pétrolière de Brega. Les combats se déroulaient lundi dans la partie où on entendait des échanges de tirs d’artillerie du côté des installations pétrolières.

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