Région & Afrique

Victoire de Navin Ramgoolam

La coalition du Premier ministre sortant de Maurice, Navin Ramgoolam (photo), a largement remporté les élections législatives de mercredi dans cet archipel de l'océan Indien, confortant un peu plus sa majorité à l'Assemblée nationale.
Sans attendre la proclamation officielle des résultats jeudi soir, le chef de l'opposition Paul Bérenger avait reconnu un peu plus tôt la défaite de son camp, ouvrant la voie à la reconduction au poste de Premier ministre de son rival M. Ramgoolam.
"Je concède la défaite au niveau national", avait déclaré M. Bérenger dans une adresse à ses partisans retransmise à la radio, tout en déplorant une nouvelle fois la couverture partiale, selon lui, de la campagne par la télévision nationale.
L'Alliance de l'Avenir de M. Ramgoolam remporte 41 sièges, devançant nettement l'Alliance du Coeur de M. Bérenger qui en obtient 18.
Le Front de solidarité nationale, un petit parti, remporte un siège dans un quartier à dominante musulmane de la capitale Port-Louis. Les deux derniers sièges, attribués sur l'île voisine de Rodrigues, sont conservés par le Mouvement Rodriguais, qui milite pour le développement de l'île au sein de la République de Maurice.
La coalition gouvernementale, qui disposait de 38 députés contre 22 pour l'opposition dans l'Assemblée sortante, conforte donc sa majorité.
Huit autres députés doivent être désignés vendredi soir par la commission électorale selon un principe complexe "du meilleur perdant", destiné à équilibrer la répartition communautaire de l'Assemblée sans toutefois en modifier le rapport de force politique.
Le Premier ministre sortant, M. Ramgoolam, qui a lui-même été réélu, est officiellement le chef de la majorité parlementaire et, selon le système mauricien inspiré du modèle britannique, va être appelé par le président de la République Anerood Jugnauth à diriger le pays pour les cinq prochaines années.
Cette désignation ne pourra intervenir avant la nomination vendredi soir par la commission électorale des huit derniers députés.
La victoire de M. Ramgoolam a été accueillie dans la liesse, et au son détonnant des pétards, dans sa circonscription rurale de Triolet, à 10 km au nord de Port-Louis. Ses partisans agitaient les drapeaux bleu blanc rouge, représentant les couleurs des trois partis de sa coalition.
"C'est Maurice qui est sortie gagnante de ces élections", a lancé M. Ramgoolam à la foule.
Mercredi, les électeurs mauriciens s'étaient mobilisés en masse -environ 80% de taux de participation- pour ces neuvièmes élections législatives depuis l'indépendance.
L'archipel a durant cette période développé une démocratie solide et une croissance économique, basée notamment sur les secteurs du textile, du sucre et du tourisme, qui place les 1,2 million de Mauriciens parmi les plus riches du continent africain, avec un revenu annuel par habitant de 6.431 dollars.
En l'absence de réelles divergences dans leurs programmes, les élections se sont jouées entre ces deux poids-lourds de la politique mauricienne, amis dans la vie, adversaires en politique et surtout issus de communautés distinctes.
Maurice est officiellement divisée en quatre groupes ethniques selon la Constitution héritée de la Grande-Bretagne en 1968: une majorité d'Hindous, des Musulmans, des Chinois et la "population générale" composée essentiellement de métis dit créoles et de blancs d'origine européenne.
Le Premier ministre mauricien, véritable chef de l'exécutif, est depuis l'indépendance issu de la majorité hindoue, hormis les deux années de M. Bérenger à ce poste (2003-2005) à la faveur d'un accord électoral.

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