Coopération

Louis Michel : « Je ne suis pas sorti de ma neutralité »

L’Assemblée parlementaire ACP-UE s’achève sur un bilan «Ultra-positif». C’est le sentiment de Louis Michel (photo), l’ancien ministre belge des Affaires étrangères, coprésident de cette Assemblée. « Je crois que c’est l’une des meilleures sessions avec des débats enrichissants, avec une pratique démocratique qui m’a paru très convaincante », confie-t-il dans un entretien à republicoftogo.com.

Le député européen connaît le Togo depuis de nombreuses années ; il peut donc juger des progrès réalisés par ce pays depuis la reprise de la coopération avec l’Union européenne en 2007. Il observe que le train de réformes est mené à bon rythme dans un contexte politique décrispé où la presse jouit d’une totale liberté d’expression. Il invite au passage le pouvoir et l’opposition à se rassembler pour faire avancer le développement.

« Moi je suis en faveur du consensus, pour le rapprochement, l’unité et la réconciliation. J’exhorte tout le monde à être dans cet esprit là, et ce n’est pas parce qu’on délivre ce message que l’on sort de sa neutralité », souligne M. Michel.

Une réponse à ses détracteurs - et en particulier à Jean-Pierre Fabre, chef de l’ANC - qui l’accusent d’être à la solde du pouvoir.

« Je ne peux plus accepter des accusations aussi sordides et mensongères. (…) Je ne resterais pas sans réagir sur le plan judiciaire », affirme Louis Michel.

Republicoftogo.com : comment jugez-vous les progrès accomplis par le Togo depuis la reprise de la coopération en 2007 ? 

Louis Michel : Il est indiscutable que les progrès sont palpables. Regardez les infrastructures, les routes.

Sur le plan politique, j’ai le sentiment qu’au Togo, il y a une volonté d’ouverture et de recherche du consensus, bref de la contribution de toutes les forces politiques et de toutes les forces vives. 

Je continue par penser que l’on ne peut pas obtenir la prospérité en cinq jours. Il faut continuer par beaucoup travailler ; il faut encore beaucoup réformer. 

Avant que les citoyens récoltent les fruits de cette prospérité, il faut des réformes et du travail. 

Prenez un exemple. Il y a encore quelques années, il était inimaginable d’envisager une élection du Togo au Conseil de sécurité de l’ONU.

C’est clairement un élément qui témoigne de la perception qu’ont du Togo les pays étrangers et c’est un signe évident de crédibilité.

S’agissant du renforcement de la démocratie, dès lors que les 

journalistes sont libres d’exprimer des jugements très critiques à l’égard du pouvoir, cela veut dire que la liberté de presse est une réalité. Je salue cette avancée. 

Je constate également que le président de la République cherche l’ouverture avec toutes les forces politiques et les forces vives; je pense que ce sont des éléments très positifs. 

Republicoftogo.com : Quels sont les domaines dans lesquels le Togo peut faire mieux ? 

Louis Michel : Les programmes de développement sont en place et nous sommes présents dans tous les secteurs pour aider le Togo, notamment dans tout ce qui concerne l’Etat de droit et la consolidation de la démocratie et dans les programmes de développement économiques. 

Mais je pense qu’il faut pousser un certain nombre de réformes pour encourager et sécuriser l’investissement. 

Le Togo dispose d’un certain nombre d’atouts en terme de ressources naturelles, tout doit être mis en œuvre pour exporter davantage.

Le pays doit aussi mettre en place les embryons d’une assurance sociale. 

Le Togo revient de loin, et je vous le répète les évolutions sont positives. 

J’encourage la majorité à continuer à ouvrir le jeu. J’encourage l’opposition à saisir la main tendue par le pouvoir.

Moi je suis en faveur du consensus, pour le rapprochement, l’unité et la réconciliation. J’exhorte tout le monde à être dans cet esprit là, et ce n’est pas parce qu’on délivre ce message que l’on sort de sa neutralité. 

Republicoftogo.com : Quel bilan tirez-vous de la 22ème session de Lomé qui s’achève ce soir ? 

Louis Michel : Le bilan est ultra-positif. Je crois que c’est l’une des meilleures sessions avec des débats enrichissants, avec une pratique démocratique qui m’a paru très convaincante. 

Lorsque le Premier ministre togolais, vient avec 9 ou 10 ministres devant les ACP-UE pour répondre à toutes les questions, les plus difficiles, les plus sensibles et les plus délicates, je pense indiscutablement que c’est une bonne chose. 

Il vient sans arrogance, sans triomphalisme faire valoir les premiers effets de son bilan. Il a du répondre aux critiques. Bref, avec son équipe, il a fait une belle démonstration de l’exercice démocratique. 

Republicoftogo.com : Jean-Pierre Fabre, le leader d’une petite formation politique togolaise, a lancé contre vous de graves accusations. Que répondez-vous ?

Louis Michel : Je pense sincèrement que M. Fabre doit cesser d’accuser les gens sans preuves et de dire des contres vérités aussi flagrantes que celle qui consistent à prétendre que j’ai des intérêts financiers au Togo. 

Je ne suis pas un entrepreneur, mes enfants et ma famille n’appartiennent pas au monde de l’entreprise, nous n’avons pas de participation, d’actions et d’intérêts dans aucune société ni en Afrique ni en Belgique ni nulle part dans le monde. 

Comment Jean-Pierre Fabre peut affirmer des choses aussi affligeantes, diffamatoires et odieuses.

Et c’est la deuxième fois. Je ne peux plus l’accepter. Il n’y aura pas de troisième fois. Je ne resterais pas sans réagir sur le plan judiciaire. 

Je le dis clairement, ce n’est pas une menace, mais je le ferais calmement. Je ne peux plus accepter des accusations aussi sordides et mensongères.

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