Culture

Oulegoh Kéyéwa : « Je ne suis pas né pour être ministre »

Certains journalistes togolais ne sont pas à la fête. Et pour cause ; ils sont la cible d’attaques récurrentes de l’UFC et du Frac concernant le traitement de l’actualité.
En gros, il leur est reproché de ne pas publier une information favorable à ces mouvements d’opposition qui prétendent que les élections ont été truquées et que le véritable vainqueur de la présidentielle est Jean-Pierre Fabre.
Les têtes de turc du Frac sont Peter Dogbé de RFI, Emile Kouton de l’AFP, Sas Innocent Gaou de Kanal FM et Dimas Dikodo, le patron du quotidien Forum de la Semaine.
Pour le ministre de la Communication, Oulégho Kéyéwa, les menaces dont sont victimes ces journalistes sont inacceptables
Republicoftogo.com : Comment jugez-vous la manière dont les journalistes traitent l’information postélectorale et percevez-vous une division au sein de la presse togolaise ?
Oulegoh Kéyéwa : Je ne parlerai pas de division de la presse. Je pense que la presse de façon générale fait son travail. C’est d’ailleurs dans ce cadre le chef de l’Etat a accordé une aide aux médias privés afin de renforcer leurs capacités et le professionnalisme.
Mais je dois avouer que le traitement de l’information actuellement déçoit le public togolais. D’une part, ceux qui ont toujours clamé haut qu’ils sont les défenseurs des droits de la presse, sont aujourd’hui ceux là qui tentent de la museler pour des intérêts partisans ; d’autre part on se rend bien compte qu’il y a encore certains journalistes qui ne veulent pas se conformer aux règles de la déontologie.
Leur parti pris et leurs campagnes de diffamation permanentes frisent la provocation.
Heureusement, ceux qui provoquent sont minoritaires.
Republicoftogo.com : Vous faites allusions au FRAC qui menace ouvertement les journalistes ?
Oulegoh Kéyéwa : J’ai été personnellement saisi par des journalistes qui ont été victimes des menaces de la part des militants de l’opposition. Je leur ai demandé de suivre les procédures légales. Nous sommes dans un Etat de droit et la loi doit prévaloir.
Republicoftogo.com : Vous avez passé 18 mois à la tête de ce ministère, c’est l’heure du bilan
Oulegoh Kéyéwa : Effectivement. J’ai fait en sorte que la mission qui m’avait été confiée soit réalisée. J’ai travaillé de concert avec les collaborateurs et les responsables des organisations de presse pour que les capacités du journaliste soient renforcées.
Par exemple, la télévision nationale (TVT, ndlr) a été modernisée avec l’utilisation de caméras numériques et cela va se poursuivre avec une diffusion satellitaire qui est prévue dans les prochains mois. A terme, toutes les zones d’ombre seront couvertes par la télévision.
Des efforts ont été accomplis également en direction des radios rurales, de la direction du Cinéma, du centre de production audiovisuelle.
Dans le domaine de la culture, nous avons créé un chœur national, et un théâtre national.
Un fonds d’aide à la culture a été créé pour aider les artistes et créateurs à assumer pleinement leur rôle. Nous venons d’ouvrir une étude sur le statut de l’artiste au Togo et sur le code du cinéma. Tout cela devrait concourir à professionnaliser nos artistes et à leur apporter un mieux- être.
C’est dire le travail accompli.
Republicoftogo.com : Les réformes que vous avez mené devraient conduire le chef de l’Etat à vous renouveler sa confiance ?
Oulegoh Kéyéwa : Je ne suis pas dans cette logique. Je ne suis pas né pour être ministre. Je suis là pour aider mon pays
Il appartient au chef de l’Etat et au Premier ministre qui m’ont fait confiance d’apprécier et de juger de l’opportunité de me reconduire ou non.

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