Diplomatie

Afrique-Europe : Mugabe au centre des discussions à Accra

Le chef de la diplomatie togolaise, Zarifou Ayeva, participe mercredi à Accra à la réunion des ministres européens et africains des Affaires étrangères. L'invitation du président zimbabwéen Robert Mugabe au sommet UE-Afrique des 8 et 9 décembre à Lisbonne devait être le sujet vedette de la réunion. M. Mugabe sera invité au sommet, a déclaré mardi un responsable portugais, Pedro Courela, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.

La présence de M. Mugabe est vivement contestée par la Grande-Bretagne. Le Premier ministre, Gordon Brown, a fait savoir qu'il n'irait pas à Lisbonne, et ne s'y ferait pas représenter, si le président zimbabwéen s'y rendait.M. Mugabe, interdit de séjour dans l'UE - sauf dérogation - en raison des violations des droits de l'Homme commises par son régime, a déjà fait part de son intention de participer au sommet s'il recevait une invitation.

"Tout le monde recevra la même invitation", a déclaré M. Courela, conseiller du secrétaire d'Etat portugais à la Coopération Joao Gomes Cravinho.

Les invitations seront envoyées "dans les prochains jours", a-t-il ajouté alors qu'il faisait route vers la capitale du Ghana pour la réunion ministérielle des troïkas africaine et européenne.

Le veto de la Grande-Bretagne a été approuvé mardi par les Pays-Bas.

"Il n'est pas du tout souhaitable que M. Mugabe soit présent au sommet Europe-Afrique", a dit Bart Rijs, porte-parole du ministre néerlandais des Affaires étrangères Maxime Verhagen.

La tenue du sommet ne devrait pas être remise en cause pour autant, selon le président de la Commission européenne José Manuel Durao Barroso. Il ne serait "pas juste" d'y renoncer en raison d'un "régime politique ou d'un dictateur particulier", a-t-il déclaré début octobre.

Le sommet UE-Afrique, deuxième du genre prévu à l'origine en avril 2003, a été sans cesse reporté, plusieurs pays refusant d'accueillir M. Mugabe en raison des violations des droits de l'Homme commises par son régime.

De nombreux dirigeants africains ont estimé toutefois que les divergences entre Londres et le Zimbabwe, ancienne colonie britannique, ne devaient pas empêcher le sommet et que M. Mugabe devait y participer.

Le Portugal préside l'UE jusqu'à la fin de 2007.

Le Zimbabwe est enlisé depuis huit ans dans une récession sans précédent, marquée par une inflation galopante qui dépasse les 6.500%.

Au moins 80% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Des milliers de fermes appartenant à la minorité blanche ont été saisies, officiellement pour le bénéfice de sans-terre noirs, mais elles ont souvent récupérées par des proches du parti au pouvoir.

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