Diplomatie

Ce que le Togo attend de la France

Le président Faure Gnassingbé est attendu jeudi à Paris pour une visite au cours de laquelle il s’entretiendra avec son homologue François Hollande. Un entretien qui sera largement dominé par les questions économiques et celles concernant le développement de la coopération bilatérale.

Une coopération très active dans de nombreux domaines : santé, éducation, social, justice, droits de l’homme, micro finance, etc…

Mais Paris est, en revanche, en retrait concernant l’appui à l’agriculture et aux infrastructures ; deux secteurs pourtant prioritaires pour le Togo.

La venue à Paris du Président du Togo est l’occasion de jeter les bases d’une coopération nouvelle en faveur de ces deux secteurs stratégiques, explique Robert Dussey (photo), le ministre des Affaires étrangères, dans un entretien à Republicoftogo.com.

Republicoftogo.com : Comment se porte  la coopération Franco-togolaise ?

Robert Dussey : Elle se porte bien. La France contribue de manière significative au développement du Togo à travers les interventions de l’Agence française de développement (AFD), du Service de coopération et d’action Culturelle (SCAC), de l’Ambassade de France et du Volontariat français.

Republicoftogo.com : Peut-on avoir une idée plus précise des interventions de la France au Togo ?

Robert Dussey : La France a contribué, en 2012, à l’Aide publique au développement pour un montant global de 28,56 millions de dollars, soit 6,56% de l’APD totale reçue par le Togo cette année. Cette contribution s’est faite principalement par l’intermédiaire de l’AFD plaçant la France au 6e rang du classement des principaux groupes de donateurs de l’APD au Togo.

Cette contribution mérite d’être appréciée en terme de type d’assistance accordée par rapport à celui des autres donateurs. Elle se compose pour l’essentiel de dons de l’AFD qui s’élèvent en 2012 à 27,406 millions de; ce qui fait d’elle, au plan bilatéral, le premier partenaire donateur. 

S’agissant du classement dans le cadre de la coopération bilatérale en considérant les deux types d’assistance (dons et prêts), la France vient en 2e position sur l’ensemble de l’échelle des partenaires.

En dehors de l’AFD, le SCAC finance chaque année des micro-projets portés par des acteurs de la société civile. L’année dernière, le montant des projets financés a été de 400.000 euros et de 300.000 cette année.

Ce sont là quelques exemples de la coopération multiforme entre la France et le Togo.

Republicoftogo.com : Quels sont  les principaux axes de la coopération ?

Robert Dussey : On peut citer la défense, la sécurité intérieure, l’éducation, la santé, l’eau et l’assainissement, l’appui au secteur financier et à la micro finance, la formation professionnelle et le secteur social. Il y a aussi la justice et la promotion des droits de l’homme.

Republicoftogo.com : La France est-elle plus généreuse que d’autres partenaires ?

Robert Dussey : On ne peut pas poser la question en ces termes. Chaque partenaire a ses propres modalités d’intervention en matière d’aide publique Les dons constituent un type d’assistance qui doit être apprécié à sa juste valeur. N’oubliez pas que nos partenaires traditionnels ont effacé récemment une part importante de notre dette extérieure et que ces dons peuvent être considérés comme une précaution pour ne plus pousser nos pays dans un nouveau cycle d’endettement.

Republicoftogo.com : Quel est l’impact social de l’intervention de la France ?

Robert Dussey : Le SCAC de l’ambassade de France à Lomé finance chaque année des projets portés par des acteurs de la société civile à travers le mécanisme intitulé ‘Fonds d’appui aux sociétés civiles du Sud’. Il s’agit d’une coopération de proximité qui est tout à fait en phase avec notre concept de développement à la base. 

Republicoftogo.com : La France, vous venez de l’indiquer, est très présente dans de nombreux secteurs, mais pas dans les infrastructures et l’agriculture 

Robert Dussey : C’est exact. Les infrastructures et l’agriculture font partie des secteurs prioritaires définis par le gouvernement dans le Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (DSRP-C) pour relancer l’économie et lutter contre la pauvreté. L’intervention de la France en 2012 a été moins visible dans ces deux domaines. Nous espérons une relance.

Republicoftogo.com : Qu’attendez-vous de la coopération française en ce temps de crise financière internationale ?

Robert Dussey : Il s’agira de discuter avec le gouvernement français et de lui soumettre nos besoins, car en dépit de la crise économique mondiale et des mesures d’austérité constatées ça et là, la France reste une puissance dont les potentialités et l’expertise peuvent contribuer au décollage de notre économie.

Republicoftogo.com : En prenant en compte les effets de la crise mondiale, quelles sont les priorités que vous voudriez assigner à la coopération française au Togo ?

Robert Dussey : En tant que pays qui aspire à l’émergence d’ici peu, le Togo a élaboré un document qui est une bréviaire de développement intitulé ‘Stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi (SCAPE)’. Il va de soi que la coopération avec nos partenaires doit s’inscrire dans la logique de ce document qui est un recueil des réponses à nos besoins de développement.

Republicoftogo.com : A vous entendre, il s’agit d’une stratégie qui porte l’avenir de tout le pays. Quelles en sont les grandes lignes ?

Robert Dussey : Le SCAPE décline plusieurs axes d’actions dont le développement des infrastructures de transports ; le développement du capital humain, de la protection sociale et de l’emploi ; le renforcement de la gouvernance ; la promotion d’une croissance participative, équilibrée et durable.

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