Diplomatie

Conseil de sécurité : une réforme difficile

A l’occasion de la célébration du 52e anniversaire de l’Indépendance du Togo, une conférence s'est déroulée mercredi soir à l’université libre de Bruxelles (ULB) sur le thème de la responsabilité du Conseil de sécurité dans le maintien de la paix et de la sécurité internationale et de la contribution du Togo. 

Les intervenants étaient Robert Dussey, le conseiller diplomatique du président Faure Gnassingbé, et Louis Michel, co-président de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, député européen et ancien ministre. 

Pour M. Dussey, la présence du Togo depuis janvier 2012 au sein du Conseil de sécurité est propice à une réflexion sur les Nations Unies et sur son indispensable réforme.

Le Conseil de sécurité qui est l’organe exécutif de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) a, selon la charte « la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales ». Autrement dit, il dispose de pouvoirs spécifiques tels que le maintien de la paix, l’établissement des sanctions internationales et l’intervention militaire. Certaines décisions appelées résolutions du Conseil de sécurité ont force exécutoire et les membres de l’organisation conviennent d’accepter et d’appliquer les décisions du Conseil de sécurité. 

Quel est le poids réel du continent africain au sein de l’ONU et mieux, que peuvent faire les 3 pays africains membres non permanents au sein du Conseil ? Quelle est la contribution du Togo depuis janvier 2012 ? Est-il normal qu’il n’y ait aucun membre permanent du émanant de l’Afrique ? Un milliard d’habitants dans trente ans, deux milliards d’habitants qui n’ont pas de représentation permanente. C’est un "scandale" a dit le Président SARKOZY dans son discours du 23 octobre 2010 au XIIIè sommet de la francophonie, Montreux (SUISSE).              

Position togolaise 

- Le Togo demande que le Conseil de sécurité s’adapte aux réalités du XXIè siècle. Il doit demeurer l’organe de décision responsable "du maintien de la paix et de la sécurité internationales" et devant "assurer l’action rapide et efficace de l’organisation" conformément à la charte des Nations-Unies (art. 24-1). Il doit mieux représenter le monde d’aujourd’hui avec 193 Etats membres tout en restant capable de prendre les mesures nécessaires face à l’insécurité grandissante de notre temps.    

SAG

(de gauche à droite)Louis Michel, Robert Dussey et Félix Kodjo Sagbo

-   Le Togo souhaite que le Conseil de sécurité puisse s’adapter à la métamorphose des politiques et des doctrines de prévention des crises, à une gestion de crises de plus en plus complexes ; aux besoins de la construction et de la reconstruction après conflit et de la consolidation de la paix ; à une certaine capacité à agir rapidement face aux nouvelles menaces qui sont apparues telles la montée du terrorisme, la prolifération nucléaire …  

- Le Togo est favorable à un élargissement du nombre de sièges permanents et non permanents au Conseil de sécurité.

- Le Togo soutient le projet de l’Union africaine autour du "consensus d’Ezulwini". Un projet qui demande deux sièges permanents avec droit de véto et deux sièges non permanents supplémentaires. 

- Le Togo entend soutenir la reforme de la gouvernance des institutions internationales afin de les rendre plus à même de relever les défis de la sécurité internationale et de faire sortir l’Afrique et les pays du tiers monde du sous-développement. 

La question de la démocratisation du Conseil de sécurité et plus généralement celle des relations internationales, est encore une question cruciale et elle le restera très vraisemblablement pour longtemps. Cette démocratisation voire la réforme souhaitée du Conseil de sécurité sera difficile à réaliser pour des raisons essentiellement politiques. A ce jour, pratiquement tous les Etats Membres des Nations Unies sont tombées d’accord sur le principe de l’augmentation du nombre d’Etats qui composent le Conseil. Mais ils sont profondément divisés sur la manière de procéder à cette augmentation, sur le nombre de membres supplémentaires et sur leurs prérogatives, notamment le droit de véto et son usage.   

Le Togo s’inscrit totalement dans la dynamique de la réforme et défend au sein du Conseil de sécurité l’initiative africaine. Cette position a été réitérée le 22 février dernier devant les ambassadeurs du groupe Afrique à New-York par le Président Faure Gnassingbé. Pour le Président, le Conseil de sécurité doit être plus représentatif, plus efficace et plus transparent pour renforcer la légitimité de ses décisions. Le Président de la République entend coopérer étroitement avec ses pairs africains, européens, américains, et asiatiques pour faire face aux problèmes politiques, 

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