Diplomatie

Faure : « Donnons à notre Continent sa vraie indépendance »

« Je suis venu vous dire qu’il importe que vous continuiez de travailler à maintenir l’unité et la cohésion du Groupe Africain de New York », a déclaré mercredi le président Faure Gnassingbé devant les ambassadeurs africains aux Nations Unies.

Il s’exprimait dans les locaux du bureau de représentation de l’Union africaine (UA) à New York.

« Je pense que les membres africains du Conseil de sécurité devraient continuer de  travailler, en parfaite synergie, afin que le Conseil apporte des solutions appropriées aux questions africaines qui figurent à son agenda et qui y occupent  près de  60% », a-t-il encore déclaré.

Le Togo, le Maroc et l’Afrique du Sud sont les trois pays africains qui siègent en qualité de membres non-permanents au sein de l’organe le plus influent des Nations Unies.

« Je remercie le Maroc et l’Afrique du Sud pour la collaboration exemplaire qu’ils entretiennent avec le Togo au Conseil. Cette approche pourra permettre la recherche de solutions et la mise en œuvre de décisions qui tiennent compte de la sociologie et du contexte propres à l’Afrique », a d’ailleurs indiqué le chef de l’Etat.

M. Gnassingbé a encore indiqué que le Togo mettrait tout en œuvre pour que la priorité soit donnée aux questions africaines à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, qu’il s’agisse de la Somalie, du  Soudan, du Soudan du Sud, de la Guinée-Bissau ou de la République Démocratique du Congo.

Voici l’intervention du chef de l’Etat devant le Groupe africain à l’ONU

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Je voudrais tout d’abord vous remercier d’avoir répondu à l’invitation de me rencontrer ce jour.

Je tiens aussi à vous exprimer, une fois de plus, la profonde reconnaissance du Peuple et du Gouvernement togolais pour le soutien que vos pays respectifs ont apporté au Togo à l’occasion de son élection au Conseil de sécurité pour la période 2012-2013.

Je suis venu vous dire qu’il importe que vous continuiez de travailler à maintenir l’unité et la cohésion du Groupe Africain de New York.

Constitué de 54 Etats, votre Groupe devrait pouvoir compter et peser dans les discussions et négociations au niveau des Nations Unies, pourvu que l’esprit de solidarité et d’unité, que  nos Etats chérissent, soit maintenu et renforcé.

Je sais  que vous n’avez jamais cessé de poser des jalons pour renforcer l’unité du Groupe Africain. Tout récemment, vous vous êtes donné l’occasion de  vous retrouver en séminaires ou retraites pour réfléchir à la meilleure manière de renforcer l’efficacité de votre Groupe.

Toutefois, les recommandations et résolutions qui sont issues de vos retraites n’auront de sens que si elles sont mises en œuvre par tous les Etats.

Pour ce qui est du Conseil de sécurité, hier, ses membres ont eu l’occasion d’attirer, une fois encore, l’attention de la communauté internationale sur les conséquences néfastes de la criminalité transnationale organisée sur les Etats de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel, et surtout sur  la nécessité d’agir de  concert pour inverser la tendance.

Je pense que les membres africains du Conseil de sécurité devraient continuer de  travailler, en parfaite synergie, afin que le Conseil apporte des solutions appropriées aux questions africaines qui figurent à son agenda et qui y occupent  près de  60%.

Je remercie le Maroc et l’Afrique du Sud pour la collaboration exemplaire qu’ils entretiennent avec le Togo au Conseil. Cette approche pourra permettre la recherche de solutions et la mise en œuvre de décisions qui tiennent compte de la sociologie et du contexte propres à l’Afrique.

Ce faisant, nous pourrions empêcher la prise de décisions conçues et imposées de l’extérieur pour  régler les questions africaines.

A ce sujet, je réitère mes vives félicitations à l’Afrique du Sud pour avoir amené le Conseil de sécurité à se pencher à nouveau, en janvier dernier, sur la question du partenariat stratégique  entre l’ONU et l’Union Africaine.

Le fait que les questions africaines occupent la plus grande place  dans l’ordre du jour du Conseil est une situation  qui devrait interpeller tous les pays de notre continent.

Il importe donc que le partenariat stratégique entre l’ONU, l’Union Africaine et les organisations sous–régionales, nous permette d’inverser un tel état des choses en cherchant, nous-mêmes, les solutions aux problèmes africains à travers les mécanismes de prévention, de non-agression et de règlement pacifique des conflits, afin que nos Etats puissent consacrer  les moyens  à leur disposition aux tâches prioritaires de développement.

C’est un idéal que nous poursuivons tous, mais en attendant, le Togo, pour ce qui le concerne, mettra tout en œuvre pour que la priorité soit donnée aux questions africaines à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, qu’il s’agisse de la Somalie, du  Soudan, du Soudan du Sud, de la Guinée-Bissau ou de la République Démocratique du Congo.

Nous devons aussi privilégier, autant  que faire se peut, le recours à la diplomatie préventive et à la médiation et mettre aussi l’accent sur la consolidation de la paix post-conflit.Les deux premières, si elles sont utilisées convenablement, peuvent concourir à éviter les crises ou conflits.

Le Conseil de sécurité, dans le cadre de la consolidation de la paix, devrait pouvoir effectuer des missions sur le terrain, comme il vient d’en faire récemment en Haïti.

Ce matin déjà, il a pu organiser des consultations sur les prochaines missions qu’il pourrait effectuer sur le terrain avant la fin de l’année et je crois que l’accent a été mis sur la région de l’Afrique.

Travaillons ensemble pour donner à notre Continent sa vraie indépendance politique et économique.

Je vous remercie de votre attention.

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