Diplomatie

Le Togo déplore les attaques meurtrières en Afghanistan

Le Conseil de sécurité a tenu mercredi un débat consacré àl’Afghanistan. Le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a déclaré que des progrès significatifs avaient été accomplis au cours des deux conférences internationales à Kaboul et à Chicago, en précisant qu’une troisième aura lieu le mois prochain à Tokyo, au Japon.

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, dans un rapport trimestriel, fait le point des activités menées par les Nations Unies en Afghanistan, notamment dans les domaines de l’action humanitaire, du développement et des droits de l’homme, et présente une synthèse des faits importants survenus au niveau politique et sur le plan de la sécurité, ainsi que des informations sur les événements régionaux et internationaux en rapport avec l’Afghanistan.

Ainsi, au vu de l’évolution de la situation concernant la transition en matière de sécurité, le développement humain, la société civile et le cadre institutionnel afghan, un optimisme prudent est, selon lui, de mise.

Néanmoins, poursuit-il, il ne faut pas sous-estimer les difficultés graves qui existent, d’autant que le retrait progressif des forces militaires et la réduction attendue de l’aide au développement engendrent des incertitudes quant à la pérennisation de ces acquis.

D’importantes répercussions économiques, des pertes d’emplois, voire une augmentation des besoins humanitaires, au moins à court et à moyen termes, sont prévisibles dans un pays dont les indicateurs de développement humain figurent parmi les plus faibles au monde.

Les obstacles à la stabilité demeurent multiples, dont l’insurrection, l’impunité, la corruption, la criminalité et une augmentation de la production et du trafic de stupéfiants.  La transition peut offrir l’occasion de réorienter et de hiérarchiser les efforts, mais elle peut aussi être une source d’instabilité.  Elle peut raviver les tendances déstabilisatrices qui ont eu un effet dévastateur sur le pays dans le passé, en particulier si elle s’accompagne de divisions ethniques.

Lors de son intervention, le représentant du Togo, Kadangha Limbiyé Bariki (photo), a déploré les attaques meurtrières « qui ont lieu régulièrement et qui n’épargnent ni les populations civiles, ni les forces de défense et de sécurité », ainsi que les campagnes d’intimidation visant les leaders politiques et religieux afghans.  Estimant que l’assassinat, le 13 mai dernier, d’un membre du Haut Conseil pour la paix était révélateur « de ce climat de terreur », il a condamné les attentats, les assassinats, ainsi que toutes sortes de violences faites aux femmes et aux enfants par les forces antigouvernementales « qui n’hésitent pas à s’attaquer également aux écoles », a-t-il dit. 

Voici l’intervention du représentant-adjoint du Togo au Conseil de sécurité

Le 20 mars passé, notre Conseil avait tenu un débat au cours duquel un accent avait été mis sur les défis à relever en Afghanistan. Trois mois après, force est de constater que ces défis continuent d’occuper une grande place dans l’ordre des actions prioritaires à réaliser pour sortir le pays de la violence, de l’insécurité et de l’instabilité.

Le rapport du Secrétaire général relève que, d’une façon générale, la situation en Afghanistan demeure précaire en raison des violences qui se poursuivent.

Les attaques meurtrières, qui ont régulièrement lieu, n’épargnent ni les populations civiles, ni les forces de défense et de sécurité. Des leaders politiques et religieux continuent, eux aussi, de faire les frais de ces campagnes d’intimidation. L’assassinat, le 13 mai 2012, d’un membre du Haut Conseil pour la Paix est révélateur de ce climat de terreur. 

Le Togo condamne ces attentats et assassinats ainsi que toutes sortes de violences faites aux femmes et aux enfants par les forces anti-gouvernementales qui n’hésitent pas à s’attaquer également aux   écoles.

Nous déplorons aussi les bombardements aériens des forces coalisées qui, parfois, font des victimes au sein de la population civile.

Ces actes de violence aggravent, naturellement, la situation dans laquelle se trouvent les demandeurs d’asile, les réfugiés rapatriés et les déplacés internes ayant regagné leurs pays et lieux d’origine.

Les opérations humanitaires pour leur venir en aide connaissent des restrictions, si elles ne sont pas simplement suspendues, alors que, comme l’avait indiqué Madame Valérie Amos le 17 mai 2012,ces populations ont besoin d’urgence d’une assistance et d’une aide humanitaire.

Mon pays souhaite vivement que la « Nouvelle stratégie de recherche de solutions », mise en place à Genève en mai passé, permette de concrétiser les mesures et actions envisagées au bénéfice des réfugiés afghans.

Monsieur le Président,

En dépit de ces actes qui suscitent amertume et désapprobation, nous notons qu’il existe, tout de même, une lueur d’espoir, notamment le processus de paix engagé entre les acteurs politiques.

A cet égard, nous nous félicitons des efforts du Président Hamid Karzaï pour poursuivre ce processus de paix. Bien que celui-ci connaisse, à l’heure actuelle, des difficultés en raison des positions divergentes des parties prenantes, nous gardons l’espoir que celles-ci retourneront à la table des négociations dans les meilleurs délais.

Le Togo encourage donc la poursuite du dialogue en vue d’instaurer la paix et la sécurité dans le pays.

Nous prenons note de l’annonce du Président afghan de ne pas se représenter à la prochaine élection présidentielle et l’invitons à prendre les dispositions nécessaires pour la tenue d’un scrutin libre ettransparent.

A cet égard, nous saluons le rôle positif joué le Parlement dans le vote de lois pertinentes.

De même, nous saluons l’appui de la Mission d’Assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), de l’ensemble des agences de l’ONU, spécialement le PNUD à travers son assistance technique à la Commission électorale indépendante.

Monsieur le Président,

La signature du Partenariat stratégique entre les Présidents de l’Afghanistan et des Etats-Unis, le 1er mai passé, les accords de partenariat avec l’Allemagne et l’Australie, l’annonce de la conclusion d’un partenariat avec la Chine représentent, pour nous, des motifs d’espérance dans un contexte régional déjà favorable.

En effet, le dialogue politique et la coopération avec les Etats de la région connaissent des évolutions sensibles à la suite de la tenue de Conférences, telles que la Conférence d’Istanbul pour l’Afghanistan, la 5ème Conférence régionale de coopération sur l’Afghanistan, la 6ème réunion trilatérale entre l’Afghanistan, le Pakistan et les Etats-Unis.

Nous saluons les efforts que les pays amis de l’Afghanistan ne cessent de déployer, aux côtés des institutions internationales, pour la pacification du pays.

Monsieur le Président,

Alors que les forces internationales ont annoncé leur retrait à la fin de l’année 2014, l’on ne peut qu’inviter les autorités afghanes, les pays amis, ceux de la région ainsi que les institutions financières et de développement à renforcer leur coopération afin de surmonter les nombreux obstacles qui jonchent encore le chemin du développement du pays.

Nous plaçons beaucoup d’espoir dans la Conférence de Tokyo du 08 juillet prochain qui, nous osons croire, permettra d’obtenir des engagements conséquents en vue du financement des projets qui seront soumis à cette occasion.

Nous renouvelons, une fois encore, notre soutien à la MANUA ainsi qu’à tous les organismes et programmes de l’ONU qui, dans des conditions très difficiles, continuent d’œuvrer pour aider à l’instauration de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afghanistan.

© onutogo.org

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