Diplomatie

Le renouveau

Dirk Niebel, le ministre allemand de la Coopération a achevé mardi soir sa visite au Togo par un dîner officiel en présence du Premier ministre et de plusieurs membres du gouvernement. 

24h au pas de charge, mais une visite utile car elle marque la reprise officielle, pleine et entière, de la coopération entre Berlin et Lomé.

Certes, la levée des sanctions européennes fin 2007 avait marqué de facto le retour de l’Allemagne au Togo, mais on sentait bien chez les diplomates allemands une certaine réticence sur le dossier togolais.

Mais les évolutions politiques et les réformes économiques dans le pays ont amené les Allemands à revoir leur approche.

Il fallait un signe fort pour marquer le réchauffement et c’est en ce sens qu’il faut comprendre la visite de Dirk Niebel à Lomé.

Le ministre n’est pas venu les mains vides puisqu’une première aide de 27 millions d’euros sera accordée dans les prochains jours avant la mise en œuvre d’une politique d’aide au développement via la GIZ, l’Agence allemande de coopération internationale.

Dans un entretien accordé mardi soir à Republicoftogo.com, Dirk Niebel a indiqué que les 27 millions d'euros iraient soutenir les secteurs du développement rural et de l’agriculture.

L'interview de Dirk Niebel

Republicoftogo.com. A quoi va servir l’aide de 27 millions d’euros accordée par votre pays et quels sont les autres appuis budgétaires envisagés en faveur du Togo ?

Dirk Niebel : Cette aide est allouée sur deux ans. Les secteurs d’intervention et la répartition sera faite de commun accord avec le gouvernement togolais. Mais d’ores et déjà je peux vous dire que l’argent sera principalement utilisé d’abord dans le secteur du développement rural et de l’agriculture qui représente 38% de la population togolaise. 

L’éducation et la formation professionnelle prendra une partie ainsi que la bonne gouvernance et la décentralisation. L’Allemagne vient juste de reprendre sa coopération avec le Togo, les autres possibilités d’intervention seront étudiées avec le temps. Il est évident que notre décision de reprendre cette coopération bilatérale signifie que nous voulons avoir un engagement plus visible et reconnaitre les progrès réalisés par le Togo et inciter que l'évolution et la consolidation de ces acquis soient plus rapide.

Republicoftogo.com  L’Allemagne va-t-elle accueillir le Togo dans la liste des pays prioritaires de la coopération allemande ?

Dirk Niebel : Nous avons une première liste de 50 pays partenaires avec lesquels nous travaillons dans un maximum de trois secteurs, et le Togo en fait partie. 

NIB

Dirk Niebel et Elliott Ohin mardi à Lomé

Republicoftogo.com : Quels sont les secteurs pour lesquels l’Allemagne souhaite que le Togo fasse davantage d’efforts ?

Dirk Niebel : Le Togo a fait certains efforts significatifs pour la promotion de la liberté de presse, de la démocratie et de l'Etat de droit. Ces efforts doivent être maintenus et consolidés. Il faudrait aussi plus d’engagement dans la lutte contre la corruption et dans les réformes économiques. Il y a aussi la question de  la décentralisation, du  développement rural, de  l'éducation, et de la formation professionnelle qui permet de créer une perspective pour la jeunesse. 

Sur le plan de l’organisation des élections, le Togo doit œuvrer pour un nouveau découpage des circonscriptions électorales. Il s’agit là d’une procédure très compliquée car la répartition des circonscriptions et les questions de droit électoral sont toujours des questions de pouvoir. 

Les changements des limites des circonscriptions électorales peuvent être un critère décidant d’une victoire ou d’un échec aux élections. Dans votre pays, il y a également un autre élément, le fait que le paysage ethnique soit très diversifié. Cela ne facilite pas la situation, mais il est important de prendre certaines décisions, mêmes douloureuses, pour assurer des chances égales à tous les candidats. Mon pays pourrait mettre à la disposition du Togo un appui conseil dans ce domaine.

Republicoftogo.com : Avec la grave crise qui secoue la zone euro, votre pays ne risque-t-il pas, à terme, d’être contraint de réduire l’aide au développement ?

Dirk Niebel : Je suis convaincu que même avec la crise de l’endettement, les Etats se doivent de respecter leurs engagements internationaux. Le gouvernement fédéral allemand a mis en place une sorte de frein à l’endettement pour minimiser les dettes. 

Ce frein a pour conséquence une réduction budgétaire pour tous les ministères sauf pour le ministère fédéral allemand de l’Education et celui du Développement qui ont plutôt connu une augmentation de leur budget annuel. 

Le budget de mon ministère a été augmenté pour la troisième fois et atteint en 2012 un montant de 65 millions d’Euros. C’est le plus gros budget pour ce ministère depuis des années. Nous espérons que tous les autres bailleurs de fonds agiront comme nous.

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