Diplomatie

Le sommet enfin ouvert

Le 11e sommet des chefs d'Etat de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), qui regroupe 57 pays et représente 1,3 milliard de musulmans, s'est ouvert jeudi avec retard à Dakar.

L'organisation créée en 1969 doit évoquer pendant deux jours plusieurs questions telles que l'islamophobie et procéder, sous l'impulsion du groupe africain, au lancement effectif du Fonds de solidarité islamique pour le développement (FSID).Ce fonds doit à terme être doté de 10 milliards de dollars, contre seulement 2,6 milliards de dollars actuellement.

Le Premier ministre malaisien Abdullah Ahmad Badawi a appelé jeudi l'OCI à "s'impliquer davantage" dans la paix mondiale, dans un message lu par un représentant de son pays au sommet.

"Nous souhaitons voir l'OCI s'impliquer davantage dans le processus de paix mondial", selon M. Badawi, retenu dans son pays par des problèmes de politique intérieure.

Malgré plusieurs tentatives d'influer sur certaines crises ces dernières années, comme en Irak, en Afghanistan ou en Somalie, les 57 Etats de l'OCI n'ont jamais véritablement réussi à devenir une force diplomatique cohérente et unie.

Par ailleurs, "nous devons renforcer les capacités de l'OCI pour qu'elle serve davantage les pays membres, c'est une plateforme qui devrait lutter contre toutes les formes de diffamation envers l'islam (...) et contre le fléau de la pauvreté", a poursuivi le Premier ministre malaisien.

M. Badawi a également appelé à "aider les Palestiniens à créer un Etat indépendant", expliquant que l'OCI "peut faire la différence au sein de l'oummah (communauté) si nous marchons main dans la main".

L'émissaire malaisien a précisé que le Sénégal avait été élu pour trois ans à la tête de l'organisation, fonction traditionnellement occupée par le dernier pays hôte de chaque sommet.

Les tensions entre le Tchad et le Soudan, deux pays membres de l'OCI, risquent également de peser sur le sommet, avec l'entrée au Tchad jeudi matin, selon le gouvernement tchadien, de "plusieurs colonnes de rebelles puissamment armées" à partir du Soudan.

Les présidents tchadien Idriss Deby Itno et soudanais Omar el-Béchir auraient dû signer un accord de paix mercredi soir à Dakar en présence du secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, mais la signature a été reportée à jeudi, en raison "de maux de tête" du président soudanais.

Les deux hommes d'Etat et M. Ban se trouvaient toujours à Dakar jeudi matin et la réunion était maintenue, a indiqué une source à la présidence sénégalaise.

Les chefs d'Etat doivent aussi profiter de ce deuxième sommet en terre subsaharienne (après Dakar une première fois en 1991) pour réviser la charte de 1972, qui peine aujourd'hui à fédérer tous les Etats membres.

En session préparatoire, les ministres des Affaires étrangères de l'OCI sont parvenus lundi et mardi à s'accorder sur la définition d'une la nouvelle charte, selon le secrétaire général de l'OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu (Turquie).

Parmi la trentaine de chefs d'Etat ayant fait le déplacement, figuraient les présidents du Togo, Faure Gnassingbé, d'Iran, Mahmoud Ahmadinejad ou encore le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Le sommet était toutefois marquée par l'absence annoncée du roi Abdallah d'Arabie Saoudite, principal bailleur de l'OCI, et des présidents pakistanais Pervez Musharraf, égyptien Hosni Moubarak et libyen Mouammar Kadhafi.

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