Diplomatie

Mali : Elliott Ohin à Bamako

Le ministre togolais des Affaires étrangères, Elliott Ohin, participe vendredi à Bamako à une réunion du Groupe de contact sur le Mali qui comprend les responsables de la Cédéao, de l’Union africaine et des Nations Unies.

Le Conseil de sécurité s'est déclaré il y une semaine prêt à envisager la constitution d'une force internationale pour aider les forces armées du Mali à reconquérir les régions occupées du nord de son territoire, conformément à la demande des autorités de transition maliennes. La Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), notamment, est priée de faire connaître d'ici à 45 jours les modalités d'une telle opération.

Le président du Togo Faure Gnassingbé est très impliqué dans ce dossier. Lors de sa visite à New York fin septembre où il participait à l’Assemblée générale de l’ONU, il a multiplié les contacts avec les responsables africains, européens et onusiens.

Le président malien par intérim Dioncounda Traoré a appelé à l'ouverture des discussions à une action urgente pour la reconquête militaire du nord du Mali, occupé depuis plus de six mois par des groupes islamistes armés, en estimant qu'il ne fallait plus perdre la moindre seconde.
 
 Nous ne devons plus perdre la moindre seconde. Il y a un caractère d'urgence, nous sommes engagés dans une course contre la montre, a déclaré M. Traoré devant plusieurs responsables de la communauté internationale réunis dans la capitale malienne pour peaufiner une stratégie de reconquête militaire du nord du Mali.
 
 Il a remercié la communauté internationale pour son soutien au Mali depuis le début de la crise, et a rendu notamment hommage à la nouvelle présidente de la commission de l'Union africaine (UA), la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et au président français François Hollande.
 
 Grâce à votre soutien et à votre solidarité agissante, notre pays, le Mali, ne s'est jamais senti seul, a affirmé Dioncounda Traoré, assurant que les partenaires du Mali pouvaient compter sur la collaboration des autorités maliennes.
 
 La totale collaboration du gouvernement ne vous fera pas défaut. (...) Le Mali jouera pleinement sa partition dans la mise en place d'une intervention militaire, a-t-il ajouté.
 
 Le principe de l'envoi d'une force armée de quelque 3.000 hommes venus des pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), soutenue par l'ONU et recevant l'appui logistique des pays occidentaux, est acquis. Mais les pays ouest-africains doivent préciser la composition, les besoins et les missions de cette force pour en accélérer le déploiement.
 
La réunion s'est ouverte en présence de Mme Dlamini-Zuma, et de l'Italien Romano Prodi, nouvel envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU dans le Sahel.

Voici le discours du ministre des Affaires étrangères

 Je voudrais, tout d’abord, joindre ma voix à celles de tous ceux qui m’ont précédé, pour réitérer ma profonde reconnaissance au Gouvernement et peuple frère du Mali pour les efforts consentis en vue de la tenue effective de cette  importante réunion à Bamako et pour les dispositions prises pour la réussite de ces assises.

Monsieur  le Président,

Permettez-moi de vous dire combien nous apprécions la manière exemplaire avec laquelle vous dirigez les travaux de cette réunion et vous remercier pour l’invitation que la Commission a bien voulu adresser au Togo, en sa qualité de membre africain du Conseil de Sécurité, en vue de lui permettre d’apporter sa modeste contribution à la recherche de solutions à  la crise malienne.

Je voudrais également saisir cette occasion, pour féliciter les membres du Conseil de Paix et de Sécurité pour l’ensemble des actions menées en vue de trouver des solutions appropriées aux multiples crises que connait l’Afrique et particulièrement cette situation au Mali qui n’a que trop duré.

Mes félicitations vont également au Président en exercice de l’Union Africaine,  le Président de la République du Bénin, au Président en exercice de la CEDEAO, le Président de la République de Côte d’Ivoire ainsi qu’au Médiateur, le Président du Burkina Faso qui ne ménagent aucun effort en vue de trouver un dénouement heureux à cette situation inacceptable.

Monsieur  le Président,

Depuis  l’éclatement de cette crise dans ce pays frère, membre de la Communauté ouest africaine à laquelle le Togo appartient également, les Hautes Autorités togolaises, fidèles à leur politique de recherche de la paix partout où elle est menacée, ont toujours soutenu toutes les initiatives allant prioritairement dans le sens d’une solution négociée. Cependant, l’apparition des groupes armés et surtout des criminels affiliés à des réseaux de terroristes et de trafiquants de tous genres  ont rendu la situation complexe.

Depuis quelques mois le monde entier assiste, très ému, à des violations massives des droits de l’homme et du droit international humanitaire dans la région du nord tombée sous le contrôle de groupes armés. Des sites culturels et religieux datant de plusieurs siècles, classés patrimoines de l’humanité par l’UNESCO et qui constituaient des références prestigieuses de la civilisation africaine ont été également détruits. 

Au-delà des condamnations unanimes  de la communauté internationale de ces agissements inadmissibles, une action rapide et ferme s’avère à présent nécessaire.

A cet égard, je me réjoui  de la convergence de vues et de la synergie dans laquelle comptent  travailler  la CEDEAO, l’UA et le Conseil de Sécurité en vue de parvenir à une solution durable à cette douloureuse crise.

La tenue de cette réunion aux lendemains de l’adoption, à l’unanimité, de la résolution 2071(2012) par le Conseil de sécurité  sur la situation au Mali,  marque la détermination de la communauté internationale à répondre favorablement au vœu exprimé par les Autorités maliennes notamment l’octroi d’une aide militaire et un appui aux forces armées maliennes en vue de rétablir l’intégrité territoriale du pays et de lutter contre les groupes terroristes dans le nord du Mali et dans toute la région du Sahel.

A cet égard, le Togo se félicite de la nomination d’un Envoyé Spécial pour le Sahel en la personne de Monsieur Romano Prodi dont l’envergure et l’expérience est un gage pour la communauté internationale dans ses efforts pour régler cette crise des plus complexes

Il me plait  également de saluer ici, le courage et le réalisme dont fait preuve le Président par intérim Monsieur DIACOUNDA Traoré qui, depuis son retour au Mali, a œuvré en vue de  la mise en œuvre des recommandations de la CEDEAO et des différents accords conclus dans le cadre de la résolution de cette crise.

La sécurité revient à Bamako et les populations reprennent progressivement leurs activités quotidiennes. Ce regain de confiance doit être conforté avec la restauration de l’intégrité territoriale du pays et le retour définitif à l’ordre constitutionnel.

Monsieur  le Président,

Mesdames et Messieurs,

La réunion de ce jour nous  permet d’évaluer les efforts consentis par les différents acteurs de la crise malienne et d’envisager les modalités de l’aide que la communauté internationale entend apporter aux autorités de transition du Mali en vue de parvenir à une solution acceptable de la crise dans le nord de ce pays. 

L’adoption du Concept stratégique soumis à notre appréciation, constituera certainement un pas important devant permettre d’appuyer les actions des Autorités maliennes dans les domaines tant militaire que politique.

Pour sa part, mon pays reste persuadé que les approches de solutions proposées par nos institutions régionales, sous-régionales ainsi que par les pays du champ, si elles sont soutenues par l’ensemble de la communauté internationale, permettront au peuple malien de retrouver la paix et de restaurer les institutions démocratiques du pays, en vue de se consacrer à l’essentiel, à savoir le développement économique et social du Mali.

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