Diplomatie

Réunion du CPS à Addis

Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS) s’est réuni mercredi à Addis Abeba pour évoquer la situation au Mali et la tension entre les deux Soudans. Le ministre des Affaires étrangères du Togo, Elliott Ohin, participait à la rencontre.

Pour ce qui concerne le Mali, l’envoi d’une force militaire internationale est toujours d’actualité. Elle serait principalement composée d’éléments des pays de la Cédéao. Objectif : reconquérir le nord aux mains des islamistes. Pour les autorités de Bamako et les Nations Unies, il faut engager la négociation avec les rebelles touaregs et préparer de toute urgence le déploiement militaire.

S’agissant du Soudan l’UA espère faire avancer les accords de sécurité et de coopération conclu fin septembre entre le régime islamiste à Khartoum et le pouvoir à Juba. Des accords salués comme la fin du conflit entre le Soudan et le Soudan du Sud.

Ils comprennent la mise en place d'une "zone frontalière démilitarisée". Cette zone-tampon, large de 10 km de part et d'autre de l'actuelle "ligne de contrôle", vise à éviter toute reprise des affrontements et à couper les lignes d'approvisionnement des rebelles actifs au Kordofan-Sud et dans le Nil-Bleu.

Khartoum accuse Juba, qui dément, de soutenir les rebelles.

Les tensions entre Juba et Khartoum avaient dégénéré entre mars et mai derniers en combats à la frontière entre leurs deux armées, les plus intenses depuis la partition du Soudan en juillet 2011.

La communauté internationale, très inquiète du risque d'un nouveau conflit à grande échelle entre nordistes et sudistes, maintenait une pression constante afin de parvenir à un accord définitif.

Les rebelles du SPLM-N ont repris les armes contre Khartoum après avoir combattu aux côtés des Soudanais du Sud durant plus de deux décennies de guerre civile qui ont abouti à un accord de paix en 2005 et à l'indépendance du Soudan du Sud en 2011.

Voici l’intervention du chef de la diplomatie togolaise sur la situation au Mali

Prenant la parole sur ce point de l’ordre du jour de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine, je voudrais tout d’abord renouveler nos félicitations aux membres du Conseil pour la détermination avec laquelle ils travaillent pour rechercher des solutions durables aux multiples crises qui secouent notre continent.

Je tiens ensuite à réitérer nos félicitations au Président en exercice de la CEDEAO, S.E.M. Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire, à S.E.M. Blaise COMPAORE, Président du Faso, Médiateur et  à S.E.M. Jonathan GOODLUCK, Président de la République Fédérale du Nigeria , Médiateur associé de la CEDEAO dans les crises au Mali, pour leurs efforts inlassables dans la résolution de celles-ci. C’est le lieu également de saluer les actions de S.E. Dr. Boni YAYI, Président de la République du Benin, Président de l’Union Africaine, de S.E.Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, Présidente de la Commission de l’Union Africaine et de S.E.M. OUEDRAOGO Kadré Désiré, Président de la Commission de la CEDEAO et celles du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies ainsi que de tous les partenaires multilatéraux et bilatéraux. 

Monsieur le Président,

La présente réunion du Conseil de paix et de sécurité se tient dans le prolongement de celle que le Groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali vient d’avoir le 19 octobre denier à Bamako.

En ce qui concerne la situation actuelle au Mali, nous nous félicitons des progrès notables accomplis dans le règlement de la crise institutionnelle avec la formation, le 21 août 2012, d’un Gouvernement d’union national

La  grande préoccupation actuelle reste la situation qui prévaut dans le Nord du pays et qui constitue une véritable menace à la paix et la sécurité du Mali, de la région, voire du continent avec ses conséquences humanitaires dramatiques.

Face à cette situation, la réponse pour que l’Etat malien retrouve son unité et son intégrité territoriale est claire. Le Gouvernement de transition devrait tout mettre en œuvre pour que la structure nationale envisagée pour entamer les négociations avec les groupes armés qui sont disposés pour une solution politique à la crise puisse commencer son travail dans  les plus brefs délais.

Mais comme l’a si bien souligné le Groupe de soutien et de suivi sur la situation au Mali dans les conclusions de sa dernière réunions, " les négociations ne peuvent durer indéfiniment".

C’est pour cette raison que, Monsieur le Président, il  est très attendu qu’à l’issue de cette réunion, le Conseil adopte le projet de Concept stratégique en vue de sa transmission rapide au Conseil de sécurité des Nations Unies. L’élaboration de ce Concept stratégique a connu l’implication de tous les acteurs concernés et comme tout le monde le sait, le Conseil de sécurité a exprimé sa disponibilité à répondre favorablement à la demande formulée par le Gouvernement de transition du Mali pour une intervention militaire visant à restaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.

Monsieur le Président,

Le temps presse, la tâche est compliquée et pendant ce temps la situation humanitaire se détériore de jour en jour. Le Gouvernement de transition a jusqu’à la fin du premier trimestre de 2013, c’est-à-dire plus que cinq (05) mois, pour organiser des élections libres, régulières et transparentes.  Si l’on veut tenir ces délais, il est nécessaire que la Communauté internationale dont je salue l’engagement total, se mette résolument aux côtés du peuple malien pour une résolution rapide de la crise au Nord du pays.

Monsieur le Président,

L’autre grande préoccupation de la communauté internationale est le démantèlement des réseaux terroristes et criminels conformément à la résolution 2071 du Conseil de sécurité. Nous saluons à cet égard la contribution inestimable des pays du champ dans la lutte contre ces réseaux et nous nous félicitons de la décision prise par le Groupe de soutien et de suivi de tenir, très prochainement, une réunion sur ce sujet en Europe.

Mon pays qui proposait à la tribune des Nations Unies, il ya quelques jours, la nomination d’un Envoyé spécial et la mise en place d’un Groupe de contact international sur la situation en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel se réjouit  du choix de Monsieur Romano Prodi par le Secrétaire Général des Nations Unies comme Envoyé spécial pour la région du sahel et de l’annonce faite par la Présidente de la Commission de l’Union Africaine de la nomination prochaine d’un Haut Représentant pour le Mali et le Sahel ainsi que l’ouverture d’un Bureau de l’Union Africaine au Mali. Le Gouvernement togolais est pleinement engagé à collaborer avec ses personnalités ainsi qu’avec tous les autres partenaires pour le démantèlement de ces réseaux terroristes et criminels.

Voici l’intervention du chef de la diplomatie togolaise sur la situation entre les deux Soudans

 Je voudrais avant tout, féliciter le Président du Conseil de paix et de sécurité pour le mois en cours ainsi que la Commission de l’Union Africaine pour l’heureuse initiative qu’ils ont prise  en convoquant cette importante réunion sur les situations entre le Soudan et le Soudan du Sud et au Mali.

Je voudrais également les remercier pour l’invitation qu’ils ont bien voulu adresser à mon pays à prendre part à cette réunion en sa qualité de membre du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Monsieur le Président,

Comme c’est la première fois que je prends la parole à une réunion de notre Organisation depuis que notre sœur, S.E.Dr Nkosazana Dlamini-Zuma a pris fonction en tant que Présidente de la Commission de l’Union Africaine, permettez-moi de lui réitérer les sincères félicitations de mon pays, le Togo, pour sa brillante élection  en tant que première femme à diriger la Commission, de lui souhaiter plein succès dans sa noble et exaltante mission et de l’assurer du soutien et de la collaboration du Gouvernement togolais au cours de son mandat.

Monsieur le Président,

Sur la situation entre le Soudan et le Soudan du Sud, je voudrais réitérer les félicitations du Gouvernement togolais au Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union Africaine dont la ferme détermination et la grande sagesse ont permis des avancées significatives dans la résolution des problèmes complexes auxquels sont confrontés les deux pays frères suite à l’indépendance du Soudan du Sud.

Je tiens également à remercier d’avance le Groupe pour le rapport qui sera présenté au Conseil et qui mettra en évidence les progrès notables enregistrés sur le terrain.

Je voudrais également féliciter le Conseil de paix et de sécurité qui a véritablement tracé la voie à suivre, notamment à travers la Feuille de route  contenue dans le communiqué de sa réunion tenue le 24 avril 2012 au niveau ministériel. La Feuille de route a été entérinée par le Conseil de sécurité des Nations Unies le 02 mai 2012, à travers la Résolution 2046.

Je voudrais enfin saisir l’occasion pour renouveler nos félicitations et encouragements à la Commission de l’Union Africaine, à la Présidence éthiopienne de l’Autorité Intergouvernementale pour le Développement (IGAD), aux Nations Unies ainsi qu’à tous les partenaires de l’Union Africaine.

Monsieur le Président,

Comme je l’ai laissé entendre tantôt, la situation entre le Soudan et le Soudan du Sud a récemment connu des développements très encourageants notamment avec la participation personnelle des Présidents Omar El Bachir et Salva Kiir aux négociations entre les deux pays qui a permis la signature d’importants accords portant notamment sur les arrangements sécuritaires, le statut de leurs nationaux vivant dans l’un et l’autre Etats, le pétrole, les arrangements financiers transitoires, le commerce, les questions frontalières et un accord global de coopération. C’est le lieu de renouveler nos félicitations aux deux Chefs d’Etat ainsi qu’aux Parlements des deux pays qui ont résolument fait preuve de leur ferme détermination à prendre leurs responsabilités en mains pour régler les questions pendantes afin de permettre à leurs peuples de vivre en paix et de s’attaquer aux problèmes de développement économique et social. Nous les encourageons à persévérer dans cette logique et demandons au Groupe de mise en œuvre de haut niveau à continuer de les accompagner dans le règlement des questions encore en suspens.

S’agissant justement de ces questions en suspens, le Groupe de mise en œuvre de haut niveau a formulé des propositions idoines dans son rapport et nous sommes confiants que si elles sont mises en œuvre, les Parties devraient parvenir à des accords satisfaisants.

Pour ce qui est particulièrement de la situation dans le Kordofan Méridional et le Nil Bleu, nous exhortons le Gouvernement soudanais et le Mouvement Populaire de Libération du Soudan-Nord (SPLM-N) à s’engager résolument dans la voie des pourparlers afin de parvenir le plus vite à la cessation des hostilités sous les auspices du Groupe de mise en œuvre de haut niveau et de l’IGAD.

C’est avec la cessation des hostilités qu’il sera réellement possible de faire face efficacement à la situation humanitaire dramatique dans ces deux Etats du Soudan.

Monsieur le Président,

Je voudrais pour finir condamner les attaques criminelles dont continuent d’être victimes les forces de l’Opération hybride Union Africaine-Nations Unies (MINUAD).  Au cours de ce mois d’octobre 2012, elles ont encore subi deux attaques. Nous condamnons fermement ces actes criminels sur les soldats de la paix et appuyons la demande faite par la Présidente de la Commission de l’Union Africaine au Gouvernement soudanais à mener une enquête approfondie et à n’épargner aucun effort pour traduire les coupables en justice.

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