Diplomatie

Sauver la Centrafrique du chaos

Afin d’empêcher une dégradation de la situation en Centrafrique, le vice-secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson, a demandé à la communauté internationale et au Conseil de sécurité d’agir.

Présentant lundi les recommandations du secrétaire général, M. Eliasson a précisé qu'une opération de maintien de la paix en Centrafrique serait dotée d'une force de 6.000 soldats et de 1.700 policiers pour contribuer à l'établissement de fondations d'institutions transparentes et régies par l'Etat de droit, a-t-il relevé.

Décrivant un pays au bord du « chaos complet », Jan Eliasson a estimé qu'une approche multidimensionnelle et intégrée de la crise serait privilégiée, de même que la capacité de la communauté internationale à exercer une influence politique constructive sur place.

Le vice-secrétaire général a d'abord a dressé un portrait en tous points alarmiste de la situation sur place, décrivant un pays « où l'autorité de l'Etat a disparu et où la population est en proie à des souffrances défiant l'imagination ». « Comme nous le voyons trop souvent en pareil cas, les femmes et les enfants paient le prix le plus élevé d'une telle situation ».

M. Eliasson a énuméré les violations des droits de l'homme perpétrées de manière répétée en RCA : recrutement d'enfants-soldats, violences sexuelles, extorsions, arrestations arbitraires, actes de torture ou encore exécutions sommaires.

Faisant aussi état de l'intensification des violences intercommunautaires, qui préoccupent beaucoup le Secrétaire général, le numéro 2 de l'ONU a précisé que si d'anciens éléments de la Séléka étaient tenus comme premiers responsables de la plupart des violations des droits de la population civile, les agissements des groupes d'autodéfense étaient également en cause.

Dans ce contexte, il a constaté que les efforts de médiation et de paix des Nations Unies étaient entravés par l'insécurité grandissante. « Dans son rapport, le Secrétaire général appelle à prendre des mesures pour mettre fin à l'impunité. J'appelle le Conseil à répondre à cet appel, en réfléchissant notamment à l'établissement de mécanismes de reddition des comptes, comme une commission d'enquête et des sanctions ciblées », a poursuivi le Vice-Secrétaire général.

M. Eliasson a été clair : « Les forces armées et les services de sécurité du pays n'ont plus la capacité de rétablir l'ordre ». « La Centrafrique est en train de devenir le terrain fertile de groupes armés et d'extrémistes, dans une région déjà en proie aux conflits et à l'instabilité », a-t-il prévenu.

Pour empêcher que la situation ne dégénère en conflit ethnique et religieux, voire en une guerre civile s'étendant aux pays voisins, « il est critique que la communauté internationale et le Conseil de sécurité agissent maintenant ». Jan Eliasson a précisé que l'intervention internationale était essentielle pour garantir la préparation, dans les meilleures conditions, de la tenue des élections prévues dans le cadre de la Charte de transition, au plus tard en février 2015.

Jan Eliasson a déclaré que l'Union africaine et la Communauté économique d'Afrique centrale (CEEAC) appuyaient toutes deux la transformation de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) en opération de maintien de la paix.

Le représentant du Togo au Conseil de sécurité, Kodjo Menan, a estimé que le renforcement de la force de paix en RCA était une bonne chose. Il a rappelé la mise en garde adressé la semaine dernière par le président Faure Gnassingbé : ‘Si rien n’est fait, la Centrafrique deviendra un sanctuaire pour les terroristes et cela, nous ne pouvons pas l’accepter’.

L’appel du président togolais a, semble-t-il, été entendu.

Pour que ce site Web fonctionne correctement et pour améliorer votre expérience d'utilisateur, nous utilisons des cookies. Retrouvez plus d'informations dans notre Gestion des cookies.

  • Les cookies nécessaires activent les fonctionnalités de base. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.