Diplomatie

Un symbole pour l'Afrique

Des milliers de Ghanéens ont célébré mardi le cinquantième anniversaire de l'indépendance de leur pays, ancienne colonie britannique, qui a ouvert la voie à d'autres pays d'Afrique noire. Dès 6H30 (6H00 GMT), quelque 20.000 personnes ont envahi le parc de l'Indépendance d'Accra où s'est tenu ensuite un défilé des forces armées et des écoliers, non loin du lieu où Kwame Nkrumah, Premier ministre puis premier président du Ghana, proclama l'indépendance du pays en 1957.

Dans les gradins, les ventes de souvenirs ont battu leur plein alors que le lancer de dizaines de milliers de petits drapeaux ghanéens (rouge, vert, jaune à l'étoile noire) a provoqué d'intenses bousculades.Le président ghanéen, John Kuffuor, a inspecté la parade, à laquelle s'était jointe un contingent de l'ancienne puissance coloniale britannique, et a allumé une flamme symbolisant l'esprit de l'indépendance, provoquant un tonnerre d'applaudissements.

M. Kuffuor et son invité d'honneur, le président nigérian Olusegun Obasanjo, devaient tous deux prendre la parole au cours du défilé rythmée par les danses traditionnelles.

Pendant la cérémonie, la foule, épuisée par plusieurs heures d'attente, s'est plainte de la sonorisation et plusieurs petites escarmouches ont éclaté ici et là, des spectateurs reprochant à leur voisin de leur cacher la vue.

Accablés par la chaleur, plusieurs écoliers qui participaient au défilé ont dû être été évacués tandis que les vendeurs d'eau minérale ont été assaillis par la foule.

Certains Ghanéens avaient patienté depuis le milieu de la nuit afin d'obtenir un des sièges réservés au public.

"Nous sommes ici depuis 1H00 du matin", a témoigné Nii Armah, un commerçant. "Ma femme est en colère. Elle me disait que cela serait retransmis à la télé mais moi je voulais le voir de mes propres yeux".

D'autres Ghanéens ont assisté aux cérémonies depuis la rue, ou, pour certains, dans des fêtes sur la plage.

Mardi et mercredi ont été déclarés jours fériés et les hôtels d'Accra affichaient complet deux jours avant les cérémonies.

Dans la capitale, le drapeau ghanéen a recouvert lampadaires et cocotiers.

Lundi soir, au moins douze chefs d'Etat africains étaient arrivés au Ghana pour participer aux célébrations, dont le president du Togo, Faure Gnassingbé, le président gabonais Omar Bongo, l'Ivoirien Laurent Gbagbo et Joseph Kabila, le président de la République démocratique du Congo (RDC).

Le président sud-africain Thabo Mbeki, le Malien Amadou Toumani Touré ou le président zimbabwéen Robert Mugabe étaient également attendus prévus pour saluer l'indépendance de ce pays de 22 millions d'habitants présenté comme un modèle de stabilité.

En l'absence de la reine d'Angleterre Elizabeth II, l'ancienne puissance coloniale est représentée par le duc de Kent.

D'autres dignitaires de haut rang étaient attendus, tels que le président de la Banque mondiale Paul Wolfowitz et le pasteur noir américain Jesse Jackson. Le footballeur brésilien Pelé et le chanteur américain Stevie Wonder ont également été invités.

Sous domination britannique pendant quatre-vingts ans, le Ghana a été la première ex-colonie d'Afrique noire à accéder à l'indépendance.

"L'indépendance ici a été le fer de lance de la lutte pour l'indépendance dans une partie des autres nations africaines", a rappelé mardi Kwame Sanaa-Poku Jantuah, qui avait lutté au côté de Kwame Nkrumah, père de l'indépendance ghanéenne mais également chantre de l'unité africaine.

Classé 136e sur 177 pays par les Nations unies, le Ghana préside l'Union africaine en 2007.

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