Eco & Finance

Assurances : mettre fin à la guerre des prix

Le secteur de l’assurance au Togo est ultra-concurrentiel avec plusieurs compagnies qui se livrent à une guerre des prix sur un marché très étroit. En outre, la culture de l’assurance a du mal à s’imposer. L’obligation d’assurer sa voiture, sa moto, sa maison, son entreprise ou sa famille n’est pas totalement assimilée par une population qui, bien souvent, ne dispose pas des ressources suffisantes.

Un marché compliqué donc qu’il faut organiser et réglementer avec le concours des pouvoirs publics, explique José Kwassi Symenouh (photo), vice-président du comité des assureurs du Togo et et patron de la compagnie NSIA pour le Togo.

Republicoftogo.com : Comment se porte le secteur des assurances au Togo ?
José Kwassi Symenouh : C’est un secteur qui connaît des problèmes.
Il faut rappeler au préalable que la culture de l’assurance est quasi-inexistante au Togo. La population n’a pas le réflexe de s’assurer ou n’en a pas les moyens. De fait, elle se trouve parfois dans l’illégalité ; c’est le cas notamment pour les voitures ou les motos qui n’ont aucune assurance.
Sur ce plan, il appartient aux pouvoirs publics, notamment à la police, d’être plus rigoureux.
Mais il faut aussi aider au développement de ce secteur par des mesures fiscales incitatives en réduisant ou en supprimant certaines taxes sur les assurances.
Pour vous donner un exemple concret, la taxe sur les contrats incendie est de 25% alors qu’elle est moins importante dans d’autres pays.
L’autre problème reste la sous tarification.
Les compagnies d’assurances se livrent à la guerre des prix et ce, au mépris du respect des règles techniques, avec comme conséquence une faible solvabilité pour faire face à leurs engagements.
Le nombre d’entreprises au Togo n’a pas vraiment augmenté depuis plusieurs années alors que dans le même temps on a assisté à l’arrivée de 3 ou 4 nouvelles compagnies d’assurance qui viennent s’ajouter aux opérateurs existants.
Chacun tente donc de piquer le client chez le concurrent. Il n’y a donc aucune valeur ajoutée.

Republicoftogo.com : Le Comité des assureurs du Togo peut-il apporter des remèdes ?
José Kwassi Symenouh : C’est l’ensemble des assureurs togolais qui ont décidé de la création de ce Comité pour justement assainir le marché et éradiquer la guerre des tarifs, surtout en ce qui concerne l’assurance des taxis, des camions, des bus et des véhicules en transit. Mais le problème s’est déplacé chez les assurés particuliers. Il faudra donc trouver d’autres solutions.

Republicoftogo.com : Les plus démunis ont du mal à s’assurer. Comment faire ?
José Kwassi Symenouh : C’est en principe les plus pauvres qui doivent être plus les plus prévoyants.
Les personnes qui ont les moyens pourront toujours faire face aux problèmes.
Je pense que l’Etat peut, par le biais des subventions, assister les ménages en difficulté et développer le secteur des assurances. Prenez le cas de l’Inde où tout le monde dispose d’une assurance maladie.

Republicoftogo.com : Beaucoup d’assurés se plaignent des tracasseries, de la bureaucratie et des délais de remboursement en cas de sinistre
José Kwassi Symenouh : C’est une impression liée à un déficit de communication entre l’assureur et l’assuré.
Très souvent, les clients ne sont pas informés des garanties qui leur sont offertes, pas plus qu’ils ne sont suffisamment au fait des exclusions figurant dans le contrat.
Pour éviter tout malentendu, l’assureur se doit de tout expliquer à la signature du contrat, pas après.
S’agissant des remboursements, le retard peut être du à l’assuré lui-même qui n’envoie pas les pièces dans les délais.
Normalement, l’assureur doit régler chaque dossier au plus tard dans un délai d’un mois.
C’est ce que NSIA-Togo a fait avec les victimes de Cabinda, en 15 jours.

Republicoftogo.com : Dans ce contexte compliqué, votre société arrive-elle à s’en sortir ?
José Kwassi Symenouh : En dépit des difficultés, les objectifs ont été atteints.
La société demeure leader du marché des assurances au Togo avec un chiffre d’affaires de plus de 5 milliards en 2009.
Reste à obtenir une meilleure rentabilité. Notre objectif est de parvenir à 10% du CA ; c’est une ambition réaliste.

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