Eco & Finance

Atouts et handicaps de l’économie : ce que disent les patrons

François Ekoué Adade (photo) qui vient de succéder à Mocktar Sow à la tête du patronat (CNP), estime que le climat des affaires s’est amélioré au Togo ces dernières années. Moins de bureaucratie, moins d’impôts sur les sociétés, davantage de flexibilité. Voilà pour le côté positif. Mais la croissance demeure fragile en raison des chocs exogènes, des aléas climatiques et de la structure même du tissu économique du pays, qui a peu varié au cours des dernières années. 

Le CNP relève une faible productivité globale des facteurs qui est généralement un vecteur de croissance.

En dépit de ces contraintes, les opportunités existent dans le secteur de l’agro-industrie, des mines, du commerce ou des services, souligne François Ekoué Adade.

Republicoftogo.com : Les principaux indicateurs économiques sont encourageants. Toutefois, les entreprises togolaises éprouvent toujours des difficultés à se développer. Crédits compliqués à obtenir, absence de visibilité régionale et internationale, appui limité des pouvoirs publics. Comment inverser la tendance ? 

François Ekoué Adade : La compétitivité sur le plan international devient de plus en plus rude. Les entreprises togolaises n’ont plus droit à l’erreur si elles veulent rester dans la course. Elles doivent se battre.

Republicoftogo.com : Quel sont les secteurs dans lesquels les entreprises togolaises peuvent prospérer et gagner de l’argent ?

François Ekoué Adade : Il existe du potentiel dans le secteur agricole et agro industriel. Les surfaces cultivables togolaises ne sont pas assez exploitées. L’agriculture togolaise demeure toujours traditionnelle. Il faut donc passer de l’agriculture de subsistance à une agro-industrie de transformation et tendre vers l’agrobusiness. Au-delà, il est impératif que nous développions un tissu industriel dense qui intègre aussi bien la grosse industrie (lourde, de pointe, technologique) que la petite, développée à partir de l’artisanat.

De même le secteur minier, il existe d’énormes potentiels miniers à exploiter. Les investisseurs togolais les IDE sont attendus dans ce secteur.  

Republicoftogo.com : On a beaucoup parlé ces dernières années d’une amélioration du climat des affaires. Vivez-vous cette réalité ?

François Ekoué Adade : Le gouvernement a mené un ambitieux programme pour consolider les bases de la croissance, ceci dans le cadre des réformes structurelles qu’il a entreprises depuis 2006. Ainsi, le Centre de formalité des entreprises (CFE) a été restructuré dans l’objectif d’en faire un réel Guichet unique pour la création d’entreprises. Au plan réglementaire, il a pris des mesures incitatives pour réduire les procédures, délais et frais de création d’entreprise. Ainsi, les formalités de création sont de 24h.

D’autres initiatives ont été introduites pour accompagner le secteur privé afin de lui permettre de jouer son rôle de moteur de la croissance. Elles ont porté, notamment, sur la mise en place progressive des mécanismes de garanties bancaires et financières pour appuyer les PME/PMI dans leur recherche de financement à des taux préférentiels, et le renforcement des capacités institutionnelles du secteur de la microfinance.

Les progrès évoqués à l’instant semblent impacter le climat général des affaires.

Le Togo a connu des performances macroéconomiques encourageantes qui lui ont certes permis de renouer avec la croissance. Mais elle demeure fragile et particulièrement sensible aux chocs exogènes et aux aléas climatiques du fait de la structure du tissu économique du pays, qui a peu varié au cours des dernières années. La croissance reste en effet structurellement handicapée par une faible productivité globale des facteurs et des coûts des facteurs de production élevés. De même, bien que la population active ait progressé grâce à l’amélioration de l’éducation, l’accumulation du capital physique stagne depuis les années 90, contribuant à la baisse régulière de la productivité globale des facteurs depuis 1980.

Republicoftogo.com : Dans les années 90, le marché togolais avait des atouts face à des voisins (Ghana, Burkina, Bénin, …) en grande fragilité économique. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. La compétition est vive. Quels atouts le Togo doit-il exploiter en priorité pour redevenir vraiment attractif.

François Ekoué Adade : La position géographique du Togo est un atout. La modernisation du port, de l’aéroport et l’existence du hub de la compagnie aérienne ASKY peuvent être exploités pour reconquérir la position d’entant.

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