Eco & Finance

Boite à idées

A l’instar de l’Afrique du Sud, de la Russie, de l’Argentine, du Costa Rica ou d’Abu Dhabi, le Togo dispose désormais d’un Conseil présidentiel pour l’investissement.
Le « Togo Presidential Investment Advisory Council » (TPIAC) a été officiellement lancé vendredi à Lomé.
Une idée qui a germé plusieurs années dans la tête du président Faure Gnassingbé. Le contexte économique s’y prête désormais.
De quoi s’agit-il exactement.
Le TPIAC est cercle de réflexion et de proposition, une sorte de Think Thank, composé d’éminentes personnalités internationales du monde de la finance et des affaires chargées de conseiller, de proposer et d’orienter le chef de l’Etat et le gouvernement en matière d’investissement et de politique de réformes ; naturellement, le dernier mot revient à l’Etat.
L’objectif est également, si possible, d’attirer de nouveaux investisseurs au Togo grâce à la constitution d’un réseau d’appui.
Le Conseil comprend des chefs d’entreprise emblématiques comme Anne Lauvergeon (Areva) Simon Murray (Asia, Macquarie Group), Arnold Ekpe (Ecobank) ou Koosum Kalyan (Petmin, Afrique du Sud)
La première réunion du TPIAC se tient sur deux jours à Lomé en présence d’une grande partie des membres qui sont appelés à se retrouver deux fois par an au Togo pour faire le point des travaux.
Mais sur une base régulière, ils échangent entre-eux, avec le chef de l’Etat et les autorités grâce à un site sécurisé créé à cet effet sur lequel ils disposent de documents économiques et financiers de référence réactualisés et peuvent communiquer via une messagerie cryptée.
Vendredi soir, Faure Gnassingbé a offert un dîner en l’honneur des membres du Conseil ; dîner auquel assistaient des membres du gouvernement et les représentant du monde des affaires togolais.

Voici le discours de Faure Gnassingbé lors du lancement du Conseil Présidentiel pour l’investissement au Togo (TPIAC)
Eminentes personnalités du monde des affaires ;
Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement ;
Distingués participants ;
Mesdames et Messieurs ;
Je suis particulièrement heureux de m’adresser à  cet impressionnant parterre d’Eminentes personnalités du monde des affaires que vous  constituez.
Je tiens, avant toute, à vous souhaiter, au nom de mon gouvernement et au nom du peuple Togolais,  la plus cordiale bienvenue dans notre  pays. J’adresse aussi  mes salutations les plus chaleureuses à vous tous et, en particulier, à ceux parmi vous qui visitent le Togo pour la toute première fois.
Mesdames et Messieurs,
Ce jour marque assurément une nouvelle étape dans nos efforts de stabilisation et de modernisation de l’économie Togolaise. Il consacre les bases d’un réengagement nouveau du Togo avec la communauté internationale des affaires, puisque nous accueillons aujourd’hui  un nombre impressionnant de personnalités les plus éminentes du monde des affaires dans le cadre du Conseil Présidentiel pour l’Investissement au Togo.
La nouvelle administration moderne, que nous nous employons à consolider tient ainsi à la promesse faite au peuple Togolais d’œuvrer à l’édification  d’une économie forte et viable, une économie qui fera notre fierté .
Mesdames et Messieurs,
Le parcours de notre pays, depuis son indépendance le 27 Avril 1960, n’a pas toujours été des plus  paisibles. Nous avons eu notre part de défis sur les plans politique, économique et social. Bien entendu, nous avons aussi connu des moments de prospérité.
En effet, durant la majeure partie des années 70, le Togo était considéré comme la Suisse de la sous-région ouest-africaine en raison de ce qu’il  jouissait notamment d’un commerce en plein essor !  Il était un pays relativement stable dans une région caractérisée par l’instabilité. Lomé, sa capitale, constituait un hub commercial et financier pour toute la sous-région. Mais malheureusement, pour plusieurs et diverses raisons, cette ère de prospérité n’a pas perduré.
En conséquence, nos efforts nationaux de développement n’ont pas produit les  progrès escomptés, comme cela aurait été le cas si nos politiques avaient été plus inclusives.
Fort heureusement, les dernières élections législatives et présidentielles, unanimement saluées par la communauté internationale, nous ont permis de mettre en œuvre des réformes politiques novatrices. Ainsi, le Togo a-t-il réussi  un tournant décisif  dans sa quête  d’un développement durable et je suis très heureux de vous compter parmi nous en ces moments des plus prometteurs de notre histoire.
Mesdames et Messieurs,
Un petit pays comme le Togo, doté de ressources limitées, est tenu d’exploiter au maximum ce capital pour le développement de la nation. J’ai donc pris  l’engagement dans mon discours d’inauguration de tendre la main à mes frères et sœurs de l’opposition pour se joindre au gouvernement. Je suis donc ravi de vous rappeler que cette main tendue a  été positivement acceptée.
 En effet, cette initiative, faut-il le souligner encore, a abouti à un résultat important jamais atteint dans l’histoire de notre pays, résultat qui se traduit par la formation d’un gouvernement d’ouverture. De plus, des efforts supplémentaires sont entrain d’être menés en vue d’élargir et de renforcer l’assise politique du gouvernement.
Mesdames et Messieurs

BOBO

Nous savons tous que tout progrès politique ne peut être maintenu que si ce progrès  mène à l’amélioration des conditions de vie des populations. Dans cette optique, mon gouvernement et moi-même  sommes convaincus que la priorité de nos actions doit être dirigée vers la réalisation des progrès économiques et sociaux. Nous avons conscience du  besoin urgent  de créer un environnement favorable aux investissements sans lequel, notre pays ne pourra être destinataire d’investissements étrangers. Il va sans dire que nous n’aboutirons au développement économique que si nous arrivions à attirer d’importants investissements dans les secteurs clés de notre économie, notamment notre infrastructure portuaire en eau profonde, les mines, le tourisme et l’agriculture.
Or, nous savons tous bien que les capitaux sont non seulement limités mais également très sollicités. A l’instar des bergers soucieux du bien-être de leur cheptel, les capitaux sont en effet de nature nomade et se dirigent là où l’herbe est plus verte et plus abondante.
C’est pourquoi, Mesdames et Messieurs, nous sommes résolus à rendre nos pâturages  plus verdoyants et attrayants, même si  le défi  semble énorme et plein d’embûches.
En effet, selon le rapport de 2010 de la Conférence des Nations Unis pour le Commerce et le Développement (CNUCED) sur l’investissement dans le monde, le Togo n’a reçu en 2009 que $50 millions sur les $10 milliards des flux d’investissements directs étrangers dans la sous-région ouest-africaine.
Le rapport  précité de  la CNUCED montre aussi que le Togo fait partie d’un paysage régional de compétition acharnée. Il n’est donc pas surprenant que les pays dotés d’importantes ressources naturelles attirent la majeure partie des investissements dans la sous-région.
Seul, le Nigéria a reçu près de $5,9 milliards des flux, tandis que le Ghana s’est attiré  près de $1,7 milliards.
Mesdames et Messieurs,
Etant donné ses caractéristiques de petit pays abritant une faible population, et qui, de surcroit,  ne regorge pas d’importantes ressources naturelles, l’ambition  de faire du Togo un pays de choix destinataire d’investissements dans la région, est un projet immensément ambitieux, voir même écrasant. Mais nous ne nous sentons nullement découragé  car Singapour, qui auparavant avait aussi emprunté cette voie et qui a connu une réussite  fort  admirable, nous sert d’exemple.
Une telle situation de pays démuni, la République de Singapour l’a certainement connue,  quand l’ancien Vice Premier Ministre  Lu Kuan Yu avait conçu une économie moderne qui repose sur les investissements directs étrangers et un dynamisme industriel mené par l’Etat. A cette époque, Singapour venait juste d’accéder à la souveraineté internationale et faisait face à  un budget déficitaire de $14 millions.
 Le pays était également confronté aux agitations communistes. Contre toute attente,  et malgré   l’absence de ressources naturelles, Goh n’a pas hésité à se lancer dans le Projet Jurong  dont le résultat atteste bien aujourd’hui  la pertinence des choix opérés.

Mesdames et Messieurs,
Il n’y a pas très longtemps, j’ai eu le plaisir de visiter Singapour. J’ai eu personnellement l’occasion d’apprécier ce que c’est que le « Miracle de Singapour ». Un pays d’une superficie terrestre d’environ 693 km2, nettement en-decà  de la superficie du Togo, sans ressources naturelles, mais qui a réussi, à travers une vision et un leadership éclairé, de devenir la puissance qui connait la croissance économique la plus rapide dans la sous-région asiatique. Aujourd’hui Singapour est le quatrième plus grand centre financier et s’enorgueillit d’avoir un des ports les plus animés du monde.
J’ai quitté  Singapour avec la ferme conviction et la foi qu’avec une bonne vision, de bonnes stratégies et politiques, le Togo pourra aussi devenir le Singapour de l’Afrique de l’Ouest.
En effet, le Togo est  limité par plusieurs pays enclavés qui dépendent de notre port pour le transit de leurs marchandises. Un tel état des choses nous donne une unique opportunité pour développer notre infrastructure portuaire, même  s’il est vrai que les services portuaires, le long de la côte ouest-africaine, forment un bouchon majeur qui empêche la fluidité dans le transport de marchandises  dans la sous-région. Un port en eau profonde bien développé à Lomé ouvrira, a coup sur,  la sous-région tout en faisant du Togo une porte d’entrée à l’Afrique de l’Ouest.
Mesdames et Messieurs
Nous avons l’intime conviction que nous pouvons construire une économie viable basée sur les principales potentialités  que possède notre pays.
Comme je l’ai dit tantôt, la tâche qui nous attend ne sera pas facile, mais je reste persuadé que nous pouvons compter votre soutien et votre collaboration. Vous possédez   assurément  des expériences et connaissances avérées, qui pourraient aider mon gouvernement et mon pays à atteindre notre  objectif. 
Votre savoir, votre expertise et votre sagesse nous aideront à formuler des politiques  et stratégies appropriées pour concrétiser  notre rêve de faire du Togo, un pays paisible et prospère. C’est pourquoi, nous voudrions pouvoir  compter sur vous pour trouver des solutions novatrices  qui permettront de tirer parti de l’immense  potentiel dont regorge notre pays.
Dans vos divers rôles, vous avez aidé plusieurs gouvernements à formuler et réaliser leur programme de développement. Je suis en effet satisfait de ce que certains parmi vous ont déjà été membres de conseils comme celui ci, qui ont abouti à d’énormes succès. Je veux m’inspirer de ces succès pour mon pays et je suis convaincu qu’avec le soutien de mon gouvernement et de Togolais de bonne  volonté, cet objectif pourra être réalisé.
 Le fait que vous ayez consacré une si grande partie de votre temps pour vous joindre à nous, est pour moi un témoignage éloquent de votre désir d’apporter votre aide à mon gouvernement et à mon pays.
Mesdames et Messieurs
 Avant de terminer mon propos, permettez-moi de partager avec vous  le fait que Togo, à l’instar de  la plupart des pays en développement,  fait face à l’influence destructive de la corruption. Sans doute, vous aurez remarqué que le Togo n’a pas occupé un rang satisfaisant dans le classement fait  l’année dernière par Transparency International.
 Dès que le rapport a été publié, nous nous sommes engagés, en collaboration avec l’institution, dans la recherche et la détermination  des voies et moyens propres à  permettre au Togo d’améliorer sa position.
Transparency international a salué cette initiative et a en effet affirmé qu’un tel effort proactif, venant d’un gouvernement, est sans précédent. Une équipe de ministres et de représentants gouvernementaux travaillent activement avec Transparency International et je puis vous signaler que les premiers résultats obtenus incitent  à l’optimisme.
Mesdames et Messieurs,
Mon Gouvernement et moi-même sommes déterminés à œuvrer sans relâche pour circonscrire et endiguer le phénomène de la corruption qui constitue un véritable cancer pour les économies de nos pays. 
En conclusion,  permettez-moi, Mesdames et Messieurs, de vous réitérer  que votre temps et vos efforts ne seront pas vains. Pour ma part,  je suis déterminé à faire de ce groupe un prolongement de mon cabinet ! Mon cabinet sera ainsi le vôtre, vous serez en contact permanent avec mes représentants personnels et je serai à votre écoute à tout moment !
Pour tout dire, j’ai besoin de vous et mon gouvernement, tout comme le peuple Togolais, a  aussi besoin de vous !
 C’est donc mon souhait ardent que lorsque l’histoire de ce pays sera écrite, le service désintéressé et inconditionnel que vous vous engagez ainsi à apporter à mon gouvernement et au peuple Togolais soit valablement reconnu,et ceci dans toute sa plénitude.  
Je tiens à vous remercier une fois encore pour votre temps et j’ai hâte d’explorer avec vous les idées pour développer notre pays. Tout impatient que je suis de commencer le travail, ensemble avec vous, permettez-moi également de vous convier à joindre l’utile à l’agréable.
 J’espère que vous trouverez le temps nécessaire pour profiter de la diversité et de  la richesse culturelle  qu’offre notre pays.
C’est donc sur cette note optimiste et animé de l’intime conviction que si nous mettions ensemble nos efforts, nous réussirons notre ambitieux pari que je déclare  ouvertes les assises du Conseil Présidentiel pour l’investissement au Togo.
Je vous remercie de votre aimable attention.
   

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