Eco & Finance

Houngbo lance un appel aux investisseurs

Cinquante après les indépendances, la plupart des pays africains n’ont pas su tirer meilleur profit de toutes leurs potentialités naturelles. C’est ce qu’à déclaré le Premier ministre togolais, Gilbert Hounbgbo (photo), lundi à Londres à l’ouverture du Forum africain des affaires organisé par le Commonwealth Business Council (CBC).

M. Houngbo a souligné l’échec global de l’Afrique de l’Ouest sur le plan industriel, rappelant quand même que l’Afrique a enregistré quelques succès dans le domaine des affaires, en général, et industriel en particulier.

S’agissant du Togo, le chef du gouvernement a cité les exemples de plusieurs réussites comme les cimenteries Cimtogo et Wacem, la Brasserie de Bénin (BB), la laiterie Fan Milk ou la la Nouvelle Industrie des Oléagineux du Togo (NIOTO) dont les produits sont largement vendus, non seulement sur le marché local, mais aussi exportés dans les pays de la région.
Il a également cité la Zone franche qui connaît un « succès sans précédent ».

Lors de son intervention, Gilbert Houngbo a lancé un appel pressant à tous les investisseurs pour venir au Togo participer à son développement.
De nombreux dirigeants de grandes entreprises internationales participent au Forum de Londres qui se veut un lieu d’échange pour identifier les opportunités d’affaires en Afrique.
Lors de son séjour dans la capitale britannique, le Premier ministre aura des rencontres avec chefs d’entreprises, des banquiers ainsi qu’avec des officiels du Foreign Office en charge de l’Afrique.

Voici le discours prononcé par le Premier ministre
L’honneur m’échoit de prendre la parole à cette tribune, au nom du Chef de l’Etat, du gouvernement et du peuple togolais pour exprimer ma profonde gratitude et mes vifs remerciements aux organisateurs du présent Forum africain des affaires sur le thème : «Africa: Success Stories and New Partnerships ».
Au lendemain des indépendances de la plupart des pays africains, au début des années 60, les énormes richesses minières du continent telles que le phosphate et le clinker du Togo, du Sénégal et du Maroc, les gisements du pétrole du Nigéria et des pays du Maghreb, le diamant de la Sierra Léone et du Libéria et l’énorme potentiel agricole du continent présageaient, et personne ne s’en doutait, un développement accéléré du continent.
Beaucoup sont ces pays africains qui, comme le Togo, fêtent leurs 50 ans d’indépendance en 2010.
Au delà des manifestations de joie, le thème du présent forum nous interpelle à dresser le bilan d’un demi siècle de succès et d’échec dans le domaine des affaires et de poser les jalons d’un nouveau départ dans les relations partenariales.
Mesdames et Messieurs,
L’analyse de la situation des affaires en Afrique montre que la plupart de nos pays n’ont pas su tirer meilleur profit de toutes leurs potentialités naturelles.
La part de l’industrie manufacturière de l’Afrique de l’Ouest par exemple ne représente que 7,5% du PIB régional en 2008 et plus des 4/5ème de la valeur ajoutée manufacturière globale proviennent de quatre pays seulement: le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal.
On note dès lors un certain échec global de l’Afrique de l’Ouest sur le plan industriel. Cet échec, dû essentiellement à la forte dépendance du continent vis-à-vis des investissements étrangers, s’explique par diverses raisons dont :
- la création d’unités de production similaires et concurrentes ;
- la dépendance excessive des intrants importés ;
- le peu d’intérêt à la transformation des ressources naturelles au profit de leur exportation à l’état brut.
Nous n’en voulons pour preuve, le rapport de la CNUCED selon lequel les investissements intra-africains ont représenté en moyenne 13% du total des apports d’investissements directs étrangers au cours de la période 2000 à 2004, soit moins de la moitié du chiffre estimé pour l’Association des Nations de l’Asie du Sud Est (ASEAN), soit 30%.
Cependant, il est important de noter que même dans ce contexte l’Afrique a enregistré quelques succès dans le domaine des affaires en général et industriel en particulier.
Ainsi, pour le Togo, les sociétés comme la Cimenterie du Togo (CIMTOGO), West African Cement (WACEM), la Brasserie du Benin (BB), l’Entreprise de fabrication des produits laitiers (FAN-MILK), la Nouvelle Industrie des Oléagineux du Togo (NIOTO) et bien d’autres unités industrielles connaissent un véritable succès. Leurs produits sont facilement écoulés non seulement sur le marché local mais aussi sur la plupart des marchés de la région.
Conscient que le secteur privé constitue le moteur essentiel de l’économie de tout pays, l’Etat togolais, dès les débuts des années 90, a commencé par se retirer progressivement du secteur productif industriel au profit des opérateurs privés.
L’adoption de la loi N0 89-14 du 18 septembre 89 portant statut de Zone Franche de transformation pour l’exportation au Togo, a ouvert de nouveaux horizons et un nouveau type d’attrait d’investisseurs étrangers.
Vingt ans après sa création, la Zone franche du Togo connaît un succès sans précédent en matière de création d’emploi pour les jeunes. A ce jour, les 2/3 des emplois du secteur industriel formel, sont générés par la zone franche.
Conformément à la vision de la Politique Industrielle Commune de l’Afrique de l’Ouest (PICAO) dont les programmes pilotés par la Commission de la CEDEAO, seront adoptés très prochainement par les Chefs d’Etat de la région, le Togo se prépare à relever un nouveau défi par l’amélioration du climat des affaires en général et par la révision du code des investissements et de la loi sur la zone franche en particulier, afin de créer de nouvelles opportunités de partenariat entre notre pays et les investisseurs.
Cette volonté de gagnant-gagnant des acteurs au développement de notre pays, est clairement exprimée dans notre code des investissements et la loi sur la zone franche que je vous invite à explorer.

Mesdames et Messieurs,
L’histoire de nos succès dans le domaine des affaires est quelque peu complexe et nous ne saurions la raconter en quelques minutes. Notre vœu se porte plutôt sur la satisfaction de l’espérance de demain. Notre espérance de demain c’est la transformation de notre phosphate en engrais, c’est l’exportation de notre clinker pour augmenter la capacité de nos cimenteries, c’est la transformation de nos produits agricoles comme le café le cacao et les fruits, c’est le développement de nos infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires et ferroviaires et enfin c’est la satisfaction de la demande d’énergie de notre pays par la réalisation avec le Bénin de nos projets des barrages hydrauliques d’Adjralala.

Mesdames et Messieurs,
Nous voudrions du haut de ce podium, lancer un appel pressant à tous les investisseurs européens, asiatiques, américains, australiens et africains à venir investir au Togo, un pays soucieux de son développement et connu pour son hospitalité légendaire et la qualité de ses ressources humaines où tout l’accueil digne d’un pays africain et d’un pays qui veut son développement vous attend.
Le Togo est en plein chantier

Je vous remercie de votre honorable attention.

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