Eco & Finance

« L’Etat n’avait plus le choix »

Les Togolais ont du mal à digérer l’augmentation du prix des produits pétroliers. Logique, aucun consommateur ne peut se réjouir de cette mesure qui a des conséquences immédiates sur le pouvoir d’achat.
Tout et n’importe quoi a été dit sur cette hausse, certes impopulaire, mais qui a une logique économique.
Pour comprendre les raisons qui ont poussé le gouvernement à augmenter le prix de l’essence, il faut interroger un professionnel du secteur.
Crespin Yaovi Lèguèdè a été directeur général de Shell et est patron de Five Stars Oil and Gas, une société spécialisée dans la commercialisation des produits pétroliers au Togo.
« L’Etat a beaucoup résisté avant de procéder à cette hausse, ce qui a entraîné un manque à gagner considérable, mais il n’avait plus le choix », explique ce fin connaisseur du milieu.

Republicoftogo.com : Comment analysez-vous la décision de revoir à la hausse les prix des carburants ?
Crespin Yaovi Lèguèdè : En tant que professionnel du secteur, je comprends cette décision.
La dernière hausse des prix au Togo remonte à un an alors que sur cette même période, le prix du baril s’est renchérit en moyenne de 17%.
Dans ce contexte, le gouvernement aurait du augmenter les prix il y a plusieurs mois, mais il a beaucoup résisté jusqu'à la semaine dernière car le manque à gagner, estimé à des dizaines de milliards, devenait tout simplement insupportable.
Les consommateurs ont évidemment du mal à comprendre cette décision d’autant qu’elle intervient à un moment où les cours mondiaux sont au plus haut.
En réalité la hausse aurait dû intervenir entre fin avril et début mai.
Republicoftogo.com : Faut-il revoir tout le système de l’importation et de la distribution des carburants au Togo ?
Crespin Yaovi Lèguèdè : D’abord, la communication a fait défaut autour de la décision gouvernementale. Aucune explication n’a été donnée aux consommateurs, ce qui a suscité incompréhension et colère.
Ensuite, il me semble utile effectivement de repenser tout le système.
La solution pour le gouvernement, comme pour le consommateur, serait que les prix soient fixés à chaque importation, ou tous les mois selon le cours du baril.
C’est une formule mise en place par certains pays comme le Burkina ou le Mali et cela marche assez bien.

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