Eco & Finance

L’alternative à la crise économique en Europe

Le 18e sommet de l’Union africaine (UA) s’achève lundi. Si les débats politiques ont largement dominé, comme c’est généralement le cas, les questions économiques n’étaient pas absentes des débats axés sur le thème de la promotion du commerce intra-africain.

D’où la présence à Addis Abeba, avec le président Faure Gnassingbé, de son conseiller économique, Guy Lorenzo (photo).

Republicoftogo.com : Le thème officiel du sommet est ambitieux, mais derrière, y a-t-il une réalité ?

Guy Lorenzo : La promotion du commerce intra africain est devenu au fil du temps une nécessité sinon un impératif pour les Etats africains pour plusieurs raisons. 

D'abord lorsque nous regardons la structure de notre commerce aujourd'hui on se rend compte que 90% est orienté vers l'extérieur, c'est-à-dire l'Europe, l'Amérique et l'Asie, alors les échanges intra-africains ne représentent que 10%. 

La place de l'Afrique dans la balance des échanges mondiaux est tombée à 2%.  De surcroît, les zones avec lesquelles l'Afrique a l'habitude de faire du commerce sont en proie à une sévère crise économique accompagnée d’une récession. Difficile, dans ce contexte, de développer nos échanges.

Le commerce africain en direction des pays du Nord concerne en priorité les matières premières et les produits de rentes, sans aucune valeur ajoutée. 

En Afrique, nous sommes des consommateurs nets et l'essentiel des produits que nous consommons sont importés. 

Quand on observe l’évolution sur le continent, on se rend compte que certains pays comme l'Afrique du Sud, le Nigeria ou la Côte d'Ivoire commencent à avoir une industrie naissance. 

Tout ça pour dire qu’au regard de cette situation, il serait peut-être opportun de développer les échanges commerciaux directs entre pays africains.

Prenez l’exemple de l’Europe, 40 à 50% des échanges s’effectuent dans la zone communautaire et souvent entre Etats voisins (France-Allemagne ou France-Belgique). Suivons cet exemple en Afrique.

La promotion du commerce intra-africain, thème du sommet de l’UA, a donc tout son sens.

Republicoftogo.com: Sur le papier, le projet est séduisant, mais vous oubliez toutes les contraintes bureaucratiques et douanières, l’absence d’infrastructures routières et ferroviaires

Guy Lorenzo: Il y a effectivement des barrières douanières et des barrières non tarifaires qui font qu'aujourd'hui nous sommes plus sévères avec nos voisins. Le commerce avec le nord est effectivement plus aisé parce qu'il existe déjà les infrastructures adéquates, des bateaux, des ports etc… qui font que ces marchandises sont vite acheminées. 

Il nous faut aussi pour promouvoir le commerce régional et continental, commencer par la construction effective des infrastructures routières et ferroviaires ; il faut aussi analyser les coûts de production.

Tous ces éléments ont été évoqués à Addis et les chefs d'Etat ont compris qu'il faut mettre le paquet pour avancer sur ce projet. 

Cela prendra certainement du temps mais on doit pouvoir y arriver.

Republicoftogo.com: Le Togo est-il prêt à jouer sa partition ?

Guy Lorenzo: Le Togo a déjà donné les preuves de sa volonté de s’engager sur cette voie. Les réformes économiques initiées par le chef de l'Etat en sont la démonstration. 

Il faut maintenant espérer que tous les chefs d'Etats adhèrent à cette vision. Il faut enfin que le secteur privé soit convaincu de l’utilité de ce marché commun africain.

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