Eco & Finance

L’hôtellerie de luxe est de retour

Dans les années 80, le Togo était surnommé la «Suisse de l’Afrique» en référence à sa douceur de vivre, sa propreté, sa sécurité et la qualité de ses hôtels. Le pays, il est vrai, offrait quelques similitudes avec la Confédération helvétique.

On venait à Lomé d’Abidjan, de Lagos ou de Niamey pour y passer des vacances ou un week-end, profiter de ses bons restaurants, de ses casinos se relaxer au bord des piscines des grands hôtels. La capitale togolaise accueillait également de très nombreuses conférences régionales et internationales.

De cette époque idyllique, qu’il est difficile d’imaginer pour tous ceux qui n’ont pas connu le Togo ces années là, il ne reste plus grand chose.

Les évènements « socio-politiques » des années 90 - entendez le laborieux processus de démocratisation– sont passés par là emportant dans leur sillage une industrie florissante et génératrice d’emplois.

Mais près d’un quart de siècle plus tard, stabilité politique et relance économique aidant, des investisseurs privés sont de retour dans le secteur du tourisme avec plusieurs projets hôteliers. 

Ils sont deux pour l’instant à avoir posé leurs malles à Lomé. 

Le premier est Francis Perez (photo), qui à la tête du Groupe espagnol Pefaco (5000 collaborateurs), ouvrira d’ici 20 mois deux hôtels de luxe et un centre de conférence en bord de mer, à côté de l’hôtel Sarakawa et juste en face du nouvel immeuble d’Ecobank. 

Quant au second, il s’appelle Philippe Colleu. Sa société, Onomo, a déjà construit deux établissements à Dakar et à Libreville. Celui de Lomé sera également situé à proximité de l’océan sur un terrain jouxtant l’hôtel de la Paix et les villas du Conseil de l’Entente. Nous y reviendrons mercredi.

Un complexe de 25.000m2

La pose de la première pierre du projet Pefaco a eu lieu en grande pompe en février 2010, mais le chantier a véritablement pris son rythme de croisière il y a quelques mois seulement.

« En donnant les premiers coups de pioche, nous nous sommes aperçus que le terrain était instable, un mélange de sable et d’eau peu propice à la construction. Il a donc fallu, dans un premier temps, consolider le sol ce qui a représenté un surcoût de plusieurs millions d’euros », explique Francis Perez qui partage désormais son temps entre Lomé et Barcelone.

180 ouvriers s’activent sur le chantier, dont 53 Chinois. La montée en puissance s’effectuera progressivement pour arriver à 350 personnes d’ici juillet, dont une majorité de Togolais.

Le projet sort progressivement de terre. On peut apercevoir les premiers bâtiments en longeant la route de la Marina.

VUE

Vue partielle du chantier

Le complexe comprendra deux hôtels 5 étoiles, des bungalows et un centre de conférence. Surface totale bâtie, 25.000 m2, 220 chambres plusieurs piscines, des restaurants, des boutiques et un vaste jardin tropical. La décoration intérieure a été confiée à un architecte espagnol de renom.

« C’est pour nous un vrai challenge. L’appui du président de la République et de son gouvernement a été un signe fort pour mener à bien le chantier dans les meilleurs délais. Il est indispensable que Lomé dispose d’équipements hôteliers de luxe pour relancer le tourisme d’affaires et satisfaire une clientèle business de plus en plus nombreuse à revenir au Togo. Enfin, cette activité est créatrice d’emplois. Nous formerons et nous engagerons des jeunes », explique Francis Perez.

Le Groupe Pefaco, implanté dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, est présent au Togo depuis une quinzaine d’années dans les jeux (machines à sous) et, plus récemment, dans celle des paris sportifs via les téléphones portables. C’est son premier projet hôtelier, mais il compte le décliner dans la région.

Pefaco ne devrait pas avoir trop de difficultés pour remplir son hôtel tant la concurrence est inexistante.

Le Sarakawa, actuellement géré par le Groupe français Accor, est dans un état déplorable ; quant au 2 février, une tour de 35 étages en centre ville, il est fermé depuis plusieurs années et l’incertitude la plus complète demeure sur son avenir.

Enfin, l’hôtel de la Paix, s’il trouve éventuellement un repreneur, devra vraisemblablement être démoli pour laisser la place à un nouvel édifice.

Dans ce contexte le projet Pefaco a tous les atouts pour être une réussite commerciale.

A lire mercredi : le concept Onomo débarque à Lomé

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