Eco & Finance

La renaissance de l’industrie minière est en marche

Plusieurs grandes entreprises minières internationales ont répondu à l’appel d’offres lancé en avril dernier par le Togo pour l’exploitation du phosphate carbonaté.

«Nous avons reçu des offres spontanées de sociétés européennes, américaines, africaines, australiennes et indiennes », confirme le ministre de l’Energie et des Mines, Dammipi Noupokou (photo). 

Republicoftogo.com : Où en est l’appel d’offres sur les phosphates ?

Dammipi Noupokou : Conformément à la stratégie de relance du secteur des phosphates adoptée par le Gouvernement en 2010, l’Etat togolais a lancé un appel d’offres pour l’attribution de permis pour l’exploitation du phosphate carbonaté. Et effectivement, l’intérêt a été fort de la part de nombreux acteurs internationaux du secteur minier.

Republicoftogo.com : Des rumeurs affirment que l’appel d’offres n’était qu’un paravent légal pour attribuer des licences de gré à gré, notamment à un groupe australien. Qu’en est-il ?

Dammipi Noupokou : Il n’y a jamais eu de négociations ou de discussions particulières entre l’un des groupes prétendants au permis d’exploitation du phosphate. La meilleure entreprise répondant aux exigences définies dans le cahier de charges sera retenue par les Experts requis par le gouvernement en la matière. 

Republicotogo.com : Concernant la relance du secteur des phosphates,  porte-elle déjà ses fruits ?

Dammipi Noupokou : Nous venons de boucler à plus de 80% la mise en œuvre des actions inscrites dans la première phase de cette stratégie avec la réhabilitation de certains outils de production et la réception de nouveaux engins commandés. 

D’autres commandes sont en cours de livraison. La commande la plus importante demeure l’acquisition de deux roues-pelles qui devront être mise en service d’ici la fin du 1er semestre 2012. 

La fabrication de ces engins a pris pratiquement 2 ans. Par ailleurs, certaines actions de la deuxième et de la troisième phase aussi sont déjà enclenchées. Il s’agit, notamment, du processus ded’identification d’investisseurs pour l’exploitation du phosphate carbonaté et la construction d’usine d’acide phosphorique ou d’engrais.

Au plan interne, la direction générale de la SNPT a enclenché depuis quelques mois la modernisation de la gouvernance au sein de l’entreprise. Naturellement, on y note encore quelques difficultés. 

Au vu des actions menées, nous espérons parvenir à une production moyenne de 1,5 millions de tonnes d’ici 2 ans.

Republicoftogo.com : Pourtant, il n’est pas certain que cet objectif soit atteint.

Dammipi Noupokou : Effectivement, la mise en œuvre a connu des difficultés.

Au niveau des financements, on pensait, au départ, faire financer cette stratégie à partir d’appuis financiers extérieurs. Le financement qui avait été trouvé n’était pas concessionnel et revenait trop cher. A la fin, nous avons décidé de le faire avec nos propres ressources, c’est-à-dire celles générées par la vente des phosphates par la SNPT.

Au plan technique, la mine du Siège Nord est arrivée très vite à sa fin. La mine de Kpogamé est de plus en plus profonde. Il faut enlever plus de 40 m de terre stérile pour atteindre le phosphate. Je rappelle qu’il y a plusieurs années, il fallait enlever 5 à 7 mètres de terre stérile seulement pour atteindre le phosphate.

Pour pouvoir produire 1,5 millions de tonnes et plus, nous sommes obligés d’ouvrir une nouvelle mine ; celle de Dagbati avec toutes les contraintes techniques que cela induit. 

Les travaux d’ouverture sont à ce jour très avancés. Avec l’arrivée prochaine des nouvelles roues-pelles et la réhabilitation des roues-pelles existantes, nous sommes confiants que le retard pour atteindre l’objectif initial ne sera que de courte durée.

Republicoftogo.com : Les populations riveraines souhaitent aussi tirer profit des revenus du phosphate. Que fait le gouvernement ?

Dammipi Noupokou : Depuis 2008, nous avons entrepris des travaux dans les localités des zones minières de Vogan, Hahotoé, Akoumapé, Anfoin, Kpémé et d’autres encore pour plusieurs millions de FCFA.

Par ailleurs, afin d’inscrire les contributions des sociétés minières dans un cadre normé, un projet de loi portant contribution des sociétés minières au développement des zones minières a été examiné et adopté par les parlementaires en avril dernier.

Parallèlement, depuis 2009, le gouvernement a entrepris des démarches pour l’adhésion du Togo à l’ITIE, un mécanisme qui prône non seulement la bonne gouvernance dans les industries extractives, mais aussi fait de l’amélioration des conditions de vie des populations de ces zones une priorité.

Enfin, je peux vous assurer que des textes réglementaires sont en attente de signature pour la mise en place du mécanisme devant encadrer les conditions d’interventions de la SNPT et des autres sociétés minières opérant dans la zone pour l’amélioration des conditions de vie des populations ; des investissements sont en cours ; un appel d’offres national a été récemment lancé pour des travaux d’électrification et d’extension du réseau électrique dans la zone, notamment dans les localités de Dagbati, Nyita, Akoumapé, Hahotoé et Agbodjrafo.

Pour que ce site Web fonctionne correctement et pour améliorer votre expérience d'utilisateur, nous utilisons des cookies. Retrouvez plus d'informations dans notre Gestion des cookies.

  • Les cookies nécessaires activent les fonctionnalités de base. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.