Eco & Finance

Traque aux escrocs virtuels

Le président du Togo, Faure Gnassingbé, accompagné de la nouvelle ministre des Télécommunications, Cina Lawson, a assisté jeudi à Ouagadougou à l’ouverture de la 3e édition du « Forum panafricain sur le partage des meilleures pratiques dans le domaine des TIC » dont le thème central est la lutte contre la cybercriminalité.
En prenant la parole, le chef de l’Etat Burkinabé, Blaise Compaoré, a rendu hommage à Faure Gnassingbé « pour avoir accepté d’apporter personnellement le témoignage de son attachement au développement de la technologie numérique, vecteur fondamental de la construction d’une Afrique émergente ».
La question de la cyberdéliquance a été au cœur de toutes les interventions, une menace pour le développement, ont souligné les intervenants.
On notait la présence de représentants de l’Union internationale des télécommunications (UIT), de la Cédéao, de plusieurs pays africains et du président de Microsoft Afrique.
Le Togo est utilisée par les délinquants - très souvent des Nigerians – comme base technique pour envoyer leurs millions de mails à des victimes potentielles. Il s(agit la plupart du temps de « Scams 419 ». Ce scam se présente généralement sous la forme d'un spam dans lequel une personne affirme posséder une importante somme d'argent (plusieurs millions de dollars en héritage, pots-de-vin, comptes tombés en déshérence, fonds à placer à l'étranger suite à un changement de contexte politique, etc.) et fait part de son besoin d'utiliser un compte existant pour transférer rapidement cet argent.
Dans une variante, le scammeur prétend s’exprimer au nom d'un organisme gérant des jeux de loterie, et annonce à la victime potentielle qu'elle a été tirée au sort, a gagné une grosse somme d'argent et doit contacter certaines personnes pour recevoir son prix. La procédure pour récupérer le prix nécessite le paiement de divers frais de gestion.
Autre scénario, une personne ou une entreprise, prétend offrir un emploi en Afrique ; cette offre d'emploi n'existe pas, mais les victimes sont tenues de payer de l'argent pour les permis de travail ou le voyage.
Chaque année, des dizaines d’internautes se fond avoir à travers le monde.
Le Togo lutte contre cette criminalité nouvelle forme, mais les moyens manquent pour arrêter les réseaux très mobiles et pour remonter l’historique des connexions dans les cybercafés du pays.

Voici le discours prononcé par le président Blaise Compaoré à l’ouverture de la conférence
En ce début de millénaire, l’Afrique est à l’instar des autres continents, entrée dans la société mondiale de l’information.


Les technologies de l’information et de la communication (TIC) qui sont le moteur de cette société, véhiculent un énorme potentiel dont l’exploitation est en mesure de générer le développement humain, en offrant à tous, la possibilité d’accéder au vaste capital universel d’informations et de formation, d’expertise et de savoir faire, d’opportunités économiques et de facilitation des activités de développement individuel et collectif.



C’est pourquoi, la 14ème session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine tenue en janvier 2010 à Addis-Abeba, a déclaré les TIC comme "un secteur hautement prioritaire" et exhorté les Etats membres et les partenaires techniques et financiers à les inscrire dans les programmes de développement.

Cet appel relaie et fédère les aspirations et les politiques déjà mises en œuvre par nos Gouvernements respectifs, qui ont enregistrés des progrès substantiels, qu’il me plait de relever et de saluer.

C’est donc avec une légitime fierté que le Burkina Faso accueille pour la troisième fois, le forum panafricain sur le partage des meilleures pratiques dans le domaine des TIC.

Excellences Monsieur le Président de la République du Togo ;


Mesdames Messieurs ;



Au moment où s’ouvrent les présentes assises, je voudrais exprimer ma profonde gratitude à Son Excellence Monsieur Faure Gnassingbé, Président de la République Togolaise pour avoir accepté d’apporter personnellement le témoignage de son attachement au développement de la technologie numérique, vecteur fondamental de la construction d’une Afrique émergente.



C’est le lieu aussi de rendre un hommage particulier au Docteur Cheick Modibo Diarra pour son dévouement personnel à l’accélération du développement de l’Afrique et pour sa contribution à l’organisation de cette plateforme de partage de bonnes pratiques.
J’associe à cet hommage Monsieur Bill Gates, qui a toujours été attentif aux efforts de développement de l’Afrique, ainsi que les autres partenaires nationaux et internationaux qui nous assurent de leur accompagnement soutenu.


Nous sommes particulièrement honorés par la présence de Monsieur Hamadoun Touré, Secrétaire Général de l’Union Internationale des Télécommunications, qui accomplit un travail remarquable en faveur d’une utilisation saine des TIC.

Honorables invités ;


Mesdames, Messieurs ;



Dans leur marche pour s’intégrer pleinement dans la société mondiale de l’information, les pays africains ont conduit des politiques dynamiques pour développer l’accès et l’utilisation des TIC et plus particulièrement l’internet.


Ils ont largement investi dans les infrastructures de télécommunication et ont favorisé le développement du marché dans le secteur.


Ainsi, l’usage des TIC, de l’internet en particulier, se vit de plus en plus au quotidien dans tous les actes de la vie sociale et professionnelle, dans les administrations, en renforcement des capacités de gestion, dans les écoles et les universités et dans les entreprises.

Honorables invités ;


Mesdames, Messieurs ;



Force est de constater que de graves menaces avérées et potentielles entourent cet outil, du point de vue de la sécurisation des flux d’informations immatérialisées et d’accès universel qu’il véhicule.
Le thème du présent forum recouvre avec beaucoup de pertinence cette préoccupation.


Dans un monde de plus en plus interconnecté, la cybersécurité représente à l’échelle mondiale, un enjeu majeur tant pour les opérateurs et fournisseurs de services, que pour les utilisateurs et les pouvoirs publics.
Nos efforts seront vains si la confiance et la sécurité ne sont pas établies dans l’utilisation des services de la société de l’information, comme indiqué dans la déclaration de principe du sommet mondial de Genève tenu en 2003.


En acceptant de parrainer le programme de lutte contre la cybercriminalité de l’Union internationale des télécommunications, le Burkina Faso souhaite contribuer à maximiser l’utilisation des TIC comme levier de développement socioéconomique et culturel, à travers un cyberespace sécurisé et paisible.


Au regard du coût financier et de la qualité de l’expertise que requiert ce processus, il s’avère nécessaire d’établir des partenariats efficaces permettant de créer des opportunités d’investissements et de bénéficier de l’accompagnement de l’ensemble des professionnels du secteur des TIC, des organismes de financement et de la société civile.



Mesdames, Messieurs ;

La société de l'information livrera ses avantages et restera à la hauteur de nos espoirs, à la condition de demeurer, avant tout, une société de confiance, celle qui respecte les droits à la liberté et la sécurité de nos concitoyens.
La sécurité des populations représente une exigence vitale, impérieuse et doit être assurée, de façon juste et équilibrée, dans le respect de leurs libertés.


A l'aune des menaces nouvelles que ces progrès ont suscité, il importe également de renforcer l’action législative en matière de commerce électronique, de protection des données personnelles, de communication publique et de cybercriminalité.


Des solutions juridiques adaptées doivent également être trouvées face à d’autres menaces liées au piratage des systèmes informatiques, à la propagation de virus et à l’atteinte à la propriété intellectuelle et artistique.

Honorables invités ;


Mesdames, Messieurs ;



Je demeure convaincu que la richesse et la qualité de vos réflexions permettront de trouver des réponses à même de relever ces défis, de sorte que l’avènement de l’ère de l’information et de la connaissance soit un moyen de renforcement des capacités individuelles, collectives et institutionnelles.


En souhaitant plein succès à nos travaux, je déclare ouvert le troisième forum panafricain sur le partage des meilleures pratiques dans le domaine des technologies de l’information et de la communication.

Je vous remercie.

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