Environnement

Compromis laborieux à Doha

L'engagement pris par l'Union européenne d'augmenter son aide financière aux pays en voie de développement afin de leur permettre de s'adapter aux effets du changement climatique n'a pas permis de débloquer les pourparlers à la conférence de Doha.

Les négociations de l'Onu qui doivent prendre fin vendredi après deux semaines de discussions visent à trouver un accord sur des objectifs ambitieux de réduction d'émission de gaz à effet de serre et sur une prolongation du protocole de Kyoto qui s'éteindra le 31 décembre, quinze ans après son adoption.

Plusieurs pays de l'Union européenne ont annoncé une enveloppe d'aide supplémentaire aux pays du Sud pour faciliter leur transition énergétique et faire face à la multiplication des inondations, des vagues de canicule et de sécheresse et de la hausse du niveau de la mer.

Au total, les engagements nationaux pris par l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, les Pays Bas, la Suède, le Danemark et la Commission européenne à Doha représentent plus de 6,85 milliards d'euros d'aide pour les deux prochaines années, soit davantage qu'en 2011-2012, a-t-elle ajouté.

Mais tout en saluant cet engagement, les pays en développement ont une nouvelle fois exigé la participation à ces efforts des Etats-Unis, du Japon et de l'Australie notamment, pour atteindre un doublement de l'aide à 20 milliards de dollars par an sur la période 2013-2015 contre 10 milliards de dollars en 2010-2012

L'augmentation de l'aide financière constitue le point de friction entre les pays riches, réticents à se fixer de nouveaux objectifs ambitieux en pleine crise économique, et les pays du Sud.

Prenant la parole jeudi, la ministre de l’environnement du Togo, Dédé Ahoéfa Ekoué, a rappelé qu’il était primordial que les pays en développement jouent leur partition dans le  processus de réduction globale des émissions de gaz à effet de serre. Elle a rappelé à l’assistance que le Togo vivait au quotidien les effets des changements climatiques avec son lot de catastrophes : érosion côtière et inondations.

La ministre a remercié tous les partenaires internationaux - Europe bien sûr – mais aussi le Japon, la Chine, le PNUD, la BOAD la Banque mondiale ou l’Union africaine qui aident le Togo à faire face à la menace.

Lire le discours de la ministre de l'Environnement

Mesdames et Messieurs,

C’est pour moi un grand honneur, en ce haut lieu de dialogue et dans cette belle ville de Doha, de prendre la parole,  au nom du gouvernement du Togo, pour adresser mes remerciements et félicitations au gouvernement et au peuple de l’Etat du Qatar pour la parfaite organisation de ces importantes assises et pour l’accueil chaleureux qui m’a été réservé ainsi qu’à la délégation qui m’accompagne.

A vous, Excellence Monsieur le Président de la Conférence,  veuillez accepter que je vous exprime mes vives félicitations pour votre brillante élection et vous rassurer du soutien du Togo dans votre délicate mission à la tête de cette conférence.

Je voudrais également remercier et féliciter Madame la Secrétaire Exécutive de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques pour ses efforts constamment déployés et ses précieuses contributions en vue d’amener toute la communauté internationale à un consensus sur cette brûlante question des changements climatiques.

Mesdames et Messieurs,

Le Togo souscrit entièrement à la position commune africaine,  à  celles des pays les moins avancés, du groupe des 77 et la Chine et à celle du Réseau des femmes ministres et leader de l’environnement. Il aimerait à cet effet saisir l’opportunité qui lui est offerte pour appuyer ces positions communes en partageant avec cette auguste assemblée l’urgence d’agir collectivement et de manière ambitieuse et concrète pour faire face au défi climatique.

En effet, les changements climatiques constituent aujourd’hui la menace la plus dangereuse pour notre planète.  

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,

Comme nous l’indique la science, il y a urgence à accroître sensiblement nos ambitions en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour éviter le scénario catastrophe d’une augmentation de plus de 2°C au-dessus du niveau préindustriel. Pour réussir ce pari, il est crucial que tous les pays développés, en raison de leur responsabilité historique, jouent le rôle de premier plan dans la réduction des émissions. 

A cet effet, l’engagement de tous les pays développés dans la deuxième période au titre du Protocole de Kyoto  se révèle la voie par excellence pour atteindre notre objectif global d’atténuation.

DO-BIS

Nous saluons donc tous les pays qui ont déjà accepté de s’inscrire dans la deuxième période d’engagement au titre du Protocole de Kyoto  et exhortons tous les autres à rejoindre ce processus.

Il est important que les pays en développement jouent leur partition dans le  processus de réduction globale des émissions de gaz à effet de serre à travers principalement les Mesures d’Atténuation Appropriées au niveau National, la Réduction des Émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts.

Aussi, nos travaux à Doha doivent-ils ouvrir la voie à des mécanismes de financement  efficaces  pour accompagner les pays en développement  dans la mise en œuvre de ces instruments. 

Au Togo, les changements climatiques, entraînent des catastrophes telles que les inondations, les sècheresses et l’érosion côtière qui compromettent sérieusement notre développement économique et la sécurité de nos populations déjà rendues vulnérables par la pauvreté. Par conséquent, l’adaptation revêt un caractère d’urgence pour notre pays et les pays africains en général. Elle conditionne notre survie. 

Par conséquent, nous tenons à remercier tous les partenaires qui nous accompagnent dans la formulation et la mise en œuvre de nos stratégies de gestion des questions climatiques. Parmi ces partenaires, figurent en bonne place l’Union Européenne, l’Allemagne, la Chine, le Japon, la Banque Mondiale, l’Organisation Internationale de la Francophonie, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, le Programme des Nations Unies pour le Développement, le Fonds International pour le Développement Agricole, le Fonds des Nations Unies pour l’Agriculture, la Banque Africaine de Développement, l’ONUDI, l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine, l’Union Africaine, la Banque Ouest Africaine de Développement,  la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, la Banque d’Investissement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et le Fonds pour l’Environnement Mondial, pour ne citer que ceux-là. 

Nous formulons aussi l’espoir que les fonds existants et le Fonds Vert Climat soient bien alimentés et pleinement opérationnels pour apporter l’accompagnement nécessaire à nos pays dans leurs efforts d’atténuation et d’adaptation.  

Ces efforts nécessiteront aussi un accès rapide et à moindre coût aux technologies innovantes et adaptées aux spécificités des pays. Pour ce faire, la Conférence de Doha devra nous permettre de trouver les stratégies efficaces pour faciliter ces transferts de technologies des pays développés vers les pays en développement.

Je voudrais pour finir, remercier le secrétariat de la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui a honoré le Togo en le retenant pour abriter le Centre Régional de Développement des Capacités des Pays Francophones sur le Mécanisme pour un Développement Propre. Je reste convaincue que cette initiative renforcera l’accès des  pays francophones  aux opportunités de  financement offertes par ce mécanisme pour un développement plus sobre en carbone.

En souhaitant pleins succès à nos travaux, j’émets le vœu que de Doha, sorte un consensus mondial ambitieux sur le climat pour garantir un développement durable pour tous. 

Pour que ce site Web fonctionne correctement et pour améliorer votre expérience d'utilisateur, nous utilisons des cookies. Retrouvez plus d'informations dans notre Gestion des cookies.

  • Les cookies nécessaires activent les fonctionnalités de base. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.