Eco & Finance

Améliorer la compétitivité des pays africains

Adji Otéth Ayassor (G) et Kossi Assimaidou, Administrateur du FMI

Le Fonds monétaire international organise pendant deux jours à Maputo (Mozambique) une conférence destinée à faire le point sur les bons résultats économiques de l’Afrique, sa résistance aux chocs et les principaux défis liés à ses politiques économiques.

Le Togo est représenté sur place par son ministre de l’Economie et des Finances, Adji Otérh Ayassor.

Un Groupe de discussion est organisé vendredi sur la création de marchés financiers viables, plus profonds et plus étendus.

La finance est indispensable à la croissance à long terme. Un système financier plus étendu et fonctionnant bien renforce le développement économique. Cependant, les marchés financiers manquent de profondeur dans beaucoup de pays africains et n’offrent donc guère de possibilités de financement aux petites et moyennes entreprises, tandis que l’accès du public aux services financiers est trop restreint. Néanmoins, l'expansion des établissements de micro finance, les innovations comme la banque mobile et le développement rapide des marchés de la dette offrent de plus en plus de nouvelles possibilités à beaucoup de citoyens. Dernièrement, la croissance rapide de certaines banques transfrontalières africaines a suscité des craintes quant au maintien de la stabilité financière compte tenu de l’expansion rapide des établissements locaux et quant au niveau de coopération entre les autorités de surveillance financière.

Les petites et moyennes entreprises jouent un rôle central dans le développement économique. Cependant, ces entreprises ont du mal à accéder au crédit. Les participants à cette séance devraient chercher à déterminer les principaux obstacles à l'accès des petites et moyennes entreprises au crédit et les possibilités d'action pour remédier à cette situation. Il convient aussi d'examiner les méthodes les plus prometteuses pour offrir des services financiers à une plus grande partie de la population et d'examiner si les pouvoirs publics devraient favoriser le développement des institutions par la création ou le soutien par l'État de banques (de développement), de bourses et autres institutions.

Par ailleurs, la faiblesse des dispositifs de surveillance et de règlementation représente un risque de fragilité des systèmes financiers.

Dans la journée, Adji Otéth Ayassor et ses collègues africains participeront à une réunion avec Christine Lagarde, la directrice générale du FMI.

Il s'agira d'examiner des questions spécifiques concernant la relation entre le FMI et les pays africains afin de jeter les bases d'un partenariat renouvelé et solide qui soit adapté aux besoins en évolution de tous les pays membres africains dans les années à venir. 

La plupart des pays africains ont connu une croissance économique vigoureuse et une amélioration de leur développement économique au cours des dernières décennies. Cependant, le continent reste confronté à une tâche gigantesque pour réaliser une croissance généralisée et partager les bienfaits de la prospérité. Premièrement, le niveau élevé de la pauvreté reste un problème grave, en particulier dans les zones rurales, en raison du manque de possibilités d'emploi et de l'accès limité aux services sociaux de base. Deuxièmement, le rythme de la diversification et de la transformation structurelle dans la plupart des pays demeure lent, ce qui accroît leur vulnérabilité aux chocs extérieurs. Troisièmement, le déficit des infrastructures reste important et explique en partie la faible compétitivité des pays d'Afrique subsaharienne. Enfin, dans certains pays, l'incertitude économique qui résulte d'une situation politique et sécuritaire fragile réduit les dividendes de la croissance obtenus après plusieurs décennies de réformes économiques et structurelles.

Débloquer le potentiel des économies africaines

Pour s'attaquer à ces problèmes, les pays d'Afrique subsaharienne doivent renforcer la mise en œuvre de leurs politiques macroéconomiques et structurelles afin de débloquer le potentiel de leur économie. A cet égard, il est crucial que le FMI et les autres institutions multilatérales renouvellent leur engagement auprès des pays d'Afrique subsaharienne de manière à adapter leurs programmes à leurs nouveaux besoins afin de jeter les bases d'une croissance dont les fruits sont partagés et d'un développement soutenu dans les années à venir. 

La reconnaissance par le FMI que l’Afrique est en plein essor devrait se traduire par un renforcement du dialogue avec les pays africains. Ce nouveau partenariat devrait tenir compte de l'évolution positive qui est en cours, ainsi que des ambitions et des programmes de développement des pays. A cet égard, les travaux récents du FMI sur la diversification économique et la transformation structurelle dans les pays à faible revenu devraient se traduire dans les conseils qu'il fournit aux pays africains -- dans la surveillance qu'il exerce et les programmes qu'il appuie. 

La plupart des pays africains ont commencé récemment à contracter des emprunts non concessionnels sur les marchés financiers. La Banque africaine de développement a permis à des pays africains dynamiques d'accéder à ses guichets non concessionnels ; la Banque mondiale et d'autres institutions multilatérales s'apprêtent à prendre une décision similaire. 

Dans cet environnement en évolution, le FMI devrait modifier sa politique de prêt et accroitre les ressources qui sont à la disposition des pays africains. Dans la même optique, les ministres devraient profiter de l'occasion pour exprimer clairement leurs attentes en ce qui concerne la revue en cours de la politique du FMI en matière de plafonds d'endettement pour les pays sous programme. Une nouvelle politique qui soit flexible et non intrusive en la matière permettrait à nos pays d'exploiter toutes les sources de financement disponibles pour leurs programmes de développement et favoriserait leur transformation structurelle.

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