Eco & Finance

L'Afrique aux deux visages

Ngueto Tiraina Yambaye

Les perspectives économiques mondiales se sont détériorées en 2016 à cause des perturbations des marchés financier et pétrolier, de la timidité de la croissance dans les pays avancés, de la poursuite des crises géopolitiques, des incertitudes liées à la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne et de la montée du protectionnisme, écrit samedi Ngueto Tiraina Yambaye, l’Administrateur du Fonds monétaire international pour le Groupe Afrique II *

Le rapport qu’il présente à l'occasion des Assemblées d'automne du FMI à Washington note que la détérioration a conduit à la revue à la baisse des perspectives de croissance mondiale projetées dorénavant à 3,1% pour 2016 et à 3,4% pour 2017. 

Pour l’Afrique sub-saharienne, l’année 2016 aura été particulièrement marquée par la poursuite de la baisse des cours mondiaux du pétrole et autres matières premières dont bon nombre de pays sont fortement dépendants. 

‘Ce choc que nos pays subissent depuis 2014 s’est traduit par la baisse des ressources budgétaires et des réserves en devises. Ajouté aux effets de la sécheresse, des inondations, des attaques terroristes et de la crise des réfugiés, ce choc a en outre fortement contribué au repli général de la croissance économique en Afrique subsaharienne’, souligne M. Yambaye.

La croissance projetée initialement par le FMI à 3% pour l’année 2016 ne pourra être que de 1,6 % contre une réalisation de plus de 3 % en 2015.

Toutefois, il convient de souligner que les taux de croissance des économies nationales prises individuellement ont été très variés en fonction de l’ampleur des chocs subis, de la robustesse des efforts d’ajustement et des plans d’investissement mis en œuvre par les gouvernements. 

Certes, à court terme les perspectives des économies africaines se révèlent être plus faibles que prévu, mais elles pourraient être plus solides à moyen terme à condition de répondre aux défis et aux chocs auxquels elles sont confrontées par des mesures de politiques fortes et soutenues. Au nombre de ces mesures, il faut noter en particulier la reconstitution des marges budgétaires, la priorisation et la rationalisation des dépenses publiques et une mobilisation plus forte des recettes intérieures. 

De plus, indique le rapport du Groupe africain II, les réformes structurelles doivent être accélérées afin de poursuivre l’amélioration du climat des affaires, d’assurer la transparence dans la gestion des finances publiques et surtout de faciliter l’accroissement des investissements nécessaires à la transformation et la diversification de nos économies. 

La question de la soutenabilité de la dette des pays à faible revenu continue de faire l’objet d’une attention particulière. L’augmentation du coût de la dette depuis 2014 dans un contexte de baisse continue des cours des matières premières explique cette préoccupation. 

Les services du FMI ont entamé les travaux visant à proposer un nouveau cadre de viabilité de la dette qui corrigerait les faiblesses du cadre actuel. Pour le Groupe africain II, toute revue devait déboucher sur un cadre de soutenabilité de la dette qui soit flexible et permette à aux pays de faire recours à des emprunts y compris non concessionnels pour financer leurs projets de développement. 

* Le Groupe Afrique II comprend les pays d’Afrique francophone ainsi que la Guinée Equatoriale et Sao Tomé et Principe

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