Eco & Finance

Une femme engagée

Joëlle Dehasse

Joëlle Dehasse boucle ses valises. La représentante de la Banque mondiale au Togo est arrivée en fin de mission. Cap sur le Niger.

L’heure du bilan. Un bilan qu’elle juge largement positif en terme d’engagement et de développement en faveur des populations les plus défavorisées.

Republicoftogo.com :  La Banque mondiale a-t-elle véritablement contribué à lutter contre la pauvreté ?

Joëlle Dehasse : Je suis arrivée au Togo en juillet 2015, au moment où on préparait le diagnostic sur les contraintes liées à la réduction de la pauvreté. Cette tâche n’était pas facile, mais elle était nécessaire pour servir de base pour l’élaboration de notre +Cadre de Partenariat Pays+.

Le CPP guide les interventions de la BM au Togo, comme dans tous les pays où nous intervenons. 

Nous sommes parvenus à finaliser le CPP qui a retenu la gouvernance comme axe fondamental et transversal et trois grands axes prioritaires : la performance du secteur privé et la création d’emplois, la fourniture des services publics inclusifs et la durabilité et la résilience environnementale.

Mon arrivée au Togo a aussi coïncidé avec le moment où la Banque faisait la reconstitution des fonds de l’IDA*. Ce processus a été une grande réussite et cela nous a permis d’avoir des financements très importants en faveur du Togo. Grâce à ces ressources, nous avons pu élaborer de nouveaux projets pour répondre aux priorités nationales. Ceci est intervenu à un moment où le gouvernement mettait le cap sur les réformes économiques.

Au moment où je m’apprête à quitter le pays, je suis heureuse de noter des avancées sur le renforcement des politiques de développement et sur des réformes importantes dans des secteurs tels que les télécoms et l’énergie. Le gouvernement a consenti beaucoup d’efforts pour assainir les finances publiques et la Banque mondiale se félicite d’avoir soutenu certaines de ces réformes.

Republicoftogo.com : Les interventions de la BM sont effectivement nombreuses, mais quels sont les impacts réels pour la population ?

Joëlle Dehasse : Dans le secteur de l’éducation par exemple, des bâtiments scolaires ont été construits ou réhabilités, mais aussi des routes et des ponts pour désenclaver des communautés isolées et leur donner un meilleur accès aux écoles. Les écoliers n’ont plus à parcourir de longues distances, ce qui permet d’étudier dans de meilleures conditions.

Une autre action importante est le maintien des filles à l’école, surtout dans les quatre préfectures les plus défavorisées du pays. Par ailleurs, les trois écoles normales d’instituteurs (ENI) que nous avons financé assurent aujourd'hui la formation des enseignants.  

L’engagement de la Banque mondiale en faveur des populations défavorisées est bien réel. Je peux citer la construction d’infrastructures socioéconomiques de base, les filets de protection sociale, les cantines scolaires, les transferts monétaires, les travaux à haute intensité de main-d’œuvre qui ont permis à des milliers de personnes d’entreprendre des activités économiques.

CAS

Dans le secteur de l’agriculture, nous avons financé deux projets qui ont enregistré des améliorations significatives en terme de productivité pour certaines filières, notamment le riz, le soja, le maïs, mais aussi sur des filières importantes pour le pays telles que le café, le cacao et le coton. Ces progrès sont importants et l’on peut d’ailleurs noter une augmentation de la productivité agricole.

Concernant le volet santé, il faut citer l’appui de la Banque en faveur de la santé maternelle et infantile qui apporte des améliorations dans la couverture des services de lutte contre le paludisme et de nutrition. Les premiers résultats sont encourageants.  

Signalons également le projet PURISE avec son programme d’adduction d’eau et d’assainissement dans certains quartiers de la capitale. Des projets de même nature seront mis en chantier dans d’autres villes.

Et cette liste n’est pas exhaustive.

Republicoftogo.com : Des regrets ?

Joëlle Dehasse : Oui, il y a une chose que j’aurais bien aimé faire, c’est l’appui aux micros entreprises, surtout celles qui sont gérées par les femmes. Je suis très sensible à la promotion de l’entrepreneuriat féminin.

Mon successeur prendra le relais sur ce dossier. Et ça tombe bien, car c’est également une femme.

* L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. L’IDA prête des fonds à des conditions concessionnelles. Cela signifie que les crédits de l’IDA portent un intérêt très faible ou nul et que les remboursements sont étalés sur 25 à 40 ans, dont un différé d’amortissement de 5 à 10 ans. L’IDA accorde également des dons aux pays menacés de surendettement.

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