Josépha avait depuis longtemps cessé de plaire. Elle ne lésinait pourtant pas dans l’affichage de ses atours : corsage échancré, jupe de plus en plus courte, maquillage outrancier. Mais, rien n’y faisait. Aucune de ses relations n »n’acceptait de passer à l’acte avec elle. Ses traits ravagés par l alcool, ses yeux gonflés de cernes, la graisse qui retombait sur ses mollets n’incitaient pas les hommes à partager sa couche.
Faute d’amour, Josépha s’était réfugiée dans l’action politique. Elle rêvait d’obtenir par la puissance ce qu’elle était hors d’état d’obtenir par la séduction. Ses discours étaient d’autant plus enflammés que son charme échouait. Elle espérait marquer les esprits faute de pouvoir enflammer les corps. Mais rien n’y faisait. Pendant qu’elle s’épuisait dans les marches et les conciliabules, elle voyait les midinettes du parti faire les 400 coups .La pire des jalousies se développait en elle.
C’est alors qu’une idée traversa son esprit frustré. Elle allait jouer un bon tour à ses copines. Elle lança l’idée que les femmes devaient, par patriotisme, faire la grève du sexe. Elle imaginait ainsi interdire aux autres les plaisirs dont elle était privée. Elle pensait avoir ainsi mis en pratique une idée géniale pour enfin refuser aux autres les jouissances qui lui manquaient tant.
Elle fut très surprise de constater quez seule là dérision accueillit sa proposition. Les midinettes du parti se dirent que personne ne viendrait vérifier sous leurs oreillers. Quant aux hommes, ils trouvèrent là un bon prétexte pour refuser les énièmes sollicitations de Josépha.
Koffi Souza