Inquiétudes sur la stabilité du Nigeria

Le pays le plus peuplé d’Afrique, avec  ses160 millions d’habitants, est dans une situation de grave instabilité 

Une instabilité d’ordre confessionnel tout d’abord .Le président Goodluck Jonathan qui est un chrétien du Sud a déclaré que les attaques contre les chrétiens du Nord (région à majorité musulmane), qui ont fait 80 morts depuis Noël, sont "pires" que la guerre civile des années 1960.

Selon lui, Boko Haram, le groupe islamiste auquel ces attentats sont attribués, dispose de soutiens au sein du gouvernement, du Parlement et des services de sécurité. Boko Haram qui avait été cantonné voilà deux ans s’est refait une santé grâce aux liens entretenus avec Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) et aux nombreuses armes qui circulent dans la région depuis la chute de Kadhafi en Libye.

Une instabilité d’ordre social d’autre part. Le Nigeria est confronté depuis le début de la semaine à une grève générale illimitée, pour protester contre le doublement du prix de l’essence. Les syndicats de travailleurs ont appelé à une grève illimitée avec des manifestations de masse, si le gouvernement ne rétablissait pas les subventions sur les prix du carburant, dont la suppression le 1er janvier a entraîné une brusque hausse des prix de l'essence. Le Nigeria premier producteur de pétrole africain supportait jusqu’présent une charge budgétaire importante pour subventionner le carburant ;

Ces deux agitations croisées –religieuse et économique- apparaissent comme des procédures pour tester la solidité  politique du Chef de l’Etat.Il est peu, probable qu’elles mettent en cause l’unité du Nigeria. 

Elles sont cependant une source d’inquiétude car quand le Nigeria éternue toute l’Afrique a la fièvre.

Koffi Souza