Idées

Intervenir militairement au Nord-Mali

Depuis plusieurs mois ; le Nord-Mali échappe à l’autorité du pouvoir de Bamako. Les populations locales sont abandonnées à l’arbitraire des trois factions islamistes qui se disputent le contrôle de la rébellion : le Mujao, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et Ansari Dine. Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), rébellion touareg, bien qu’influent, a perdu le contrôle du terrain face aux islamistes puissamment armés ;

Les islamistes appliquent la charia, martyrisent les populations locales et détruisent les vestiges historiques. Même si des négociations sont engagées sous les auspices di médiateur burkinabé, chacun sait bien que seule une intervention militaire peut permettre de crever l’abcès. Mais l’armée malienne ne parait pas en état de réduire la rébellion.

Le consensus parait donc s’établir sur une intervention militaire africaine appuyée par les Nations-Unies. A l’issue d’un entretien entre le président ivoirien  Alassane Ouattara, et François Hollande, la position suivante a été exprimée. « Sur la situation au Mali, les deux présidents ont constaté leurs convergences de vues, en particulier leur volonté que le Conseil de sécurité des Nations unies autorise par une résolution, adoptée avant la fin de l’année, le déploiement d’une force africaine ». Le président Ouattara juge une intervention militaire « indispensable, et dans les meilleurs délais ». Les organisations régionales, Union africaine et Cédéao, sont intervenues dans le même sens. « Comme les autorités maliennes, la Cedeao et l’Union africaine, la France espère qu’une opération militaire africaine pourra commencer à se déployer dès que possible au Mali, compte tenu de la menace constituée par les groupes terroristes », insiste  le Quai d’Orsay.

Dans ces conditions les réserves du secrétaire général de l’ONU sont surprenantes. Dans un rapport adressé le 29 novembre au  Conseil de sécurité, Ban-Ki-Moon, sans écarter l’option militaire « en dernier recours contre les plus extrémistes », évoquait des « questions fondamentales (…) en suspens ». Une offensive militaire « pourrait aussi risquer de ruiner toute chance d’une solution politique négociée à cette crise, qui reste le meilleur espoir d’assurer la stabilité à long terme au Mali », exposait-il.

Ces réserves s’expliquent par la difficulté d’une intervention armée dans cet immense territoire désertique. Les troupes de la Cédéao  ne sont pas toutes opérationnelles pour un conflit d’une telle ampleur et ni la Mauritanie, ni l’Algérie ne souhaitent se joindre à l’opération.

La guerre du Nord- Mali ne sera pas une partie de plaisir. Mais, le risque de l‘extension du chancre nord-malien  qui résulterait de l’inaction est encore plus dangereux.

L’ONU doit montrer sa détermination à faire respecter la loi internationale partout où elle est violée.

Koffi  SOUZA

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