Une médiation sportive

Le Togo va enfin réintégrer le football international.

La Confédération africaine de football (CAF) va lever la suspension de deux Coupes d'Afrique des nations qu’elle a infligée au Togo pour s'être retiré de la dernière CAN en Angola sur décision à la suite du mitraillage des bus de sa délégation qui avait fait deux morts, à Cabinda.

Tel est le résultat de la médiation conduite par le président de la FIFA , Joseph Blatter (photo) après une réunion au siège de la Fifa entre les responsables de la CAF et de la Fédération togolaise de football .

Cette issue heureuse est le résultat de l’addition d’une série de facteurs.

D’abord et au dessus de tout le soutien de l’opinion publique internationale. La décision inique de Hayatou de sanctionner le Togo au moment où Il venait de connaître une situation tragique avait été unanimement condamnée.

Chacun avait compris la décision du Togo sauf le président de la CAF.

D’autre part, le Togo avait eu la sagesse de ne pas s’incliner et avait formé un recours solide devant le Tribunal arbitral du sport. Il existait donc un risque pour Hayatou de voir annuler la sanction qu’il avait infligée .

Mais la ‘’loterie judiciaire’’ pouvait aussi faire craindre un échec de la procédure menée par le football togolais contre la CAF.

La force du médiateur Blatter c’est qu’il a su intégrer tous ces facteurs dans sa décision .

Le Togo est réintégré et Hayatou est ainsi désavoué.

Mais le Togo reconnait qu’il s’est retiré à tort de la compétition, une façon de sauver la face du Président de la CAF .

Le médiateur est un chef d’orchestre qui sait accorder les violons de deux instrumentistes qui ne veulent pas jouer dans le même ton. La médiation est un art. Elle exige une grande sagesse et le goût du compromis.

Les Chefs d’Etat sont les premiers des médiateurs. Ils doivent permettre à une large communauté humaine de vivre ensemble malgré ses particularismes.

Koffi Souza