Justice

La justice émet des mandats d’arrêt internationaux

La justice togolaise a délivré lundi des mandats d’arrêt internationaux contre plusieurs individus de nationalité étrangère installés au Togo et suspectés de se livrer à des activités de blanchiment liées au trafic de drogue. Ces derniers utilisaient des sociétés spécialisées dans l’importation de voitures d’occasion pour couvrir leurs activités.

Cette décision intervient quelques jours après la plainte déposée par les autorités américaines contre des établissements financiers libanais accusés d'avoir aidé au blanchiment de 483 millions de dollars pour le mouvement terroriste Hezbollah, via les Etats-Unis et l'Afrique, en lien avec un trafic de drogue.

Le Togo, n’a d’ailleurs pas attendu cette affaire pour mener une lutte sans merci contre le trafic de drogue, le blanchiment et la lutte contre le terrorisme. Les autorités bénéficient de l’appui des services étrangers pour l’échange d’information et l’assistance technique.

La plainte déposée par le procureur du Tribunal Sud de New York vise la Lebanese Canadian Bank, Ellisa Holding Company, Hassan Ayash Exchange Company, Cybamar Swiss GMBH, Nomeco SARL, Marco SARL et Salhab Travel Agency.

L'argent provenant du trafic de drogue était viré depuis le Liban jusqu'aux Etats-Unis, où il servait à acheter des voitures d'occasion qui étaient ensuite acheminées en Afrique, principalement à Cotonou (Bénin), où elles étaient revendues sur des parkings, dont l'un appartenait à Ellissa Holding.
  
Une partie importante du cash ainsi récolté était ensuite renvoyé au Liban par un système complexe contrôlé par le Hezbollah, passant par le Togo et le Ghana. Une partie de l'argent allait directement au Hezbollah, selon les autorités judiciaires américaines.
  
Ce trafic aurait duré de début 2007 à début 2011.

Oussama Salhab, agent opérationnel du Hezbollah au Togo

La plainte identifie un certain Oussama Salhab, agent opérationnel du Hezbollah, vivant au Togo, et qui aurait envoyé des millions de dollars et d'euros du Bénin au Liban, via Lomé. 

M. Salhab et des proches possèdent Cybamar, une entreprise de transports basée dans le Michigan (nord des Etats-Unis) et régulièrement utilisée pour envoyer des voitures en Afrique de l'ouest, selon le procureur.
  Salhab, qui disposait d’un réseau de passeurs, acheminait des sommes considérables au Ghana, via le poste frontière d’Aflao. L’argent prenait ensuite la direction de Beyrouth par des vols commerciaux directs.

A leur arrivée à l’aéroport de Beyrouth, les hommes d’ Oussama Salhab, étaient exfiltrés discrètement avec leur précieuse marchandise par des agents du Hezbollah avant de passer les contrôles de sécurité.

On ignore si ce Libanais réside toujours à Lomé ou s’il a pris la poudre d’escampette. 

Le schéma complexe évoqué dans la plainte du Tribunal de New York révèle la façon retorse dont les organisations terroristes se financent et déplacent leur argent, et il met en évidence le lien entre le trafic de drogue et le terrorisme.
  
Le cas révélé la semaine dernière n’est malheureusement pas unique. Les mêmes méthodes sont pratiquées dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest.

Voici le communiqué du Garde des Sceaux

Informé depuis plusieurs semaines de l’existence d’un réseau de blanchiment d’argent lié au trafic de drogues au Togo et qui opère à travers des sociétés d’importation de voitures d’occasion, le Parquet de Lomé, agissant sur instruction du Garde des Sceaux a ouvert une information contre X pour blanchissement d’argent.

La publication récente d’éléments d’information faisant état de l’implication de personnes de nationalité étrangère  installées au Togo a conduit à l’émission de mandats d’arrêts internationaux contre des personnes suspectées de se livrer à ces activités illicites.

Conformément aux instructions du Président de la République, le Togo s’est fixé pour règle, de lutter sans relâche contre le trafic de drogues et les activités illicites. Il poursuivra sa collaboration en ce sens avec  toutes les autorités étrangères et les institutions spécialisées de l’ONU.

Fait à Lomé le 19 décembre 2011

Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice,

Chargé des relations avec les institutions.

Tchitchao Tchalim

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