Justice

Le Togo dépose plainte contre Hayatou

Le Togo a porté plainte à Paris pour "acte de terrorisme" contre un mouvement rebelle de l'enclave angolaise du Cabinda, dont le chef est français, après une attaque le 8 janvier contre son équipe de football en marge de la coupe d'Afrique des nations, qui a fait deux morts.
Cette plainte, datée du 29 janvier, vise le Flec-PM (Forces de Libération de l'Etat du Cabinda-Position Militaire) qui avait revendiqué le mitraillage du bus transportant l'équipe togolaise, a indiqué jeudi une source judiciaire.
Les chefs de cette plainte, déposée par le Togo et les ayants-droit des deux personnes tuées au cours de l'attaque, sont notamment "actes de terrorisme", "assassinats et complicité", "atteinte involontaire et volontaire à la vie d'autrui" et "exposition d'autrui à des risques de mort et blessure".
Cette plainte vise également la Confédération africaine de football (CAF) et son président Issa Hayatou pour ne pas avoir tout mis en oeuvre pour protéger l'équipe togolaise.
Il reviendra à la justice française de déterminer si elle compétente pour enquêter sur cet attentat qui n'a pas fait de victime française, a précisé la source judiciaire.
"La plainte a été déposée en France car le mouvement qui a revendiqué l'attaque est représenté en France par un responsable qui serait Français", a dit l'un des avocats de l'Etat togolais, Me Maximilien Amegee. Il a expliqué s'appuyer sur l'article 113-6 du code pénal qui prévoit que la loi française s'applique pour tout crime commis par un Français hors du territoire.
Le chargé de communication de l'équipe Stanislas Ocloo et l'entraîneur des gardiens Abalo Amelete avaient été tués, et le gardien de but grièvement blessé.
Le Flec-PM, mouvement rebelle séparatiste, avait revendiqué l'attaque et son secrétaire général Rodrigues Mingas, de nationalité française et qui vit en France, avait brandi la menace d'une poursuite des actions armées.
A la suite de ces propos, le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire mi-janvier pour "apologies d'actes de terrorisme" visant M. Mingas.
Le Flec-PM lutte pour l'indépendance du Cabinda, qui ne faisait pas historiquement partie de l'Angola, et a été annexé par les forces armées de Luanda dès l'indépendance et le départ des Portugais en 1975. L'enjeu est d'autant plus important que ce territoire, enclavé entre les deux Congo, fournit 60% du pétrole angolais alors que la grande majorité de ses 300.000 habitants vivent dans la pauvreté.
Après le mitraillage du bus, l'équipe du Togo s'était retirée de la CAN-2010, sur ordre de son gouvernement. Les relations se sont du coup beaucoup tendues entre Lomé et la Confédération africaine de football et les organisateurs de la CAN ont suspendu le Togo pour deux éditions de cette compétition.
De son côté, le secrétaire général de la fédération internationale de football (Fifa), Jérôme Valcke, avait révélé avoir été averti des menaces pesant sur le déroulement de la CAN-2010 dans la région de Cabinda et qu'il avait informé la CAF bien avant le début de l'épreuve.

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