Justice

Manœuvres pathétiques de Dupuydauby

Deux journaux privés, proches de l’opposition, ont récemment évoqué une plainte déposée à Paris par Jacques Dupuydauby, contre un conseiller du chef de l’Etat. Liberté a publié l’intégralité de la plainte. On imagine comment ce journal s’est procuré le document. Il est important à ce stade de rappeler quelques éléments de cette affaire Progosa, du nom de l’entreprise espagnole dirigée par M. Dupuydauby.

En ce mois de juillet 2013 le Tribunal de Lomé examinait l’opposition formée par Jacques Dupuydauby (photo) contre la condamnation pénale des chefs de destruction volontaire de preuve, escroquerie, faux, abus de confiance et fraude fiscale prononcée à son encontre le 29 septembre 2011 par la justice togolaise suite à deux plaintes déposées par les sociétés du groupe Bolloré au Togo.

Pour mémoire, Jacques Dupuydauby avait pris la fuite du Togo dans des conditions humiliantes immédiatement après que la justice civile togolaise eut reconnu qu’il avait détourné la propriété des sociétés togolaises SE2M et SE3M. Ces sociétés étaient concessionnaires de l’activité de manutention de marchandises au Port de Lomé. Elles appartenaient au groupe Bolloré dont Jacques Dupuydauby était le mandataire.

Ce dernier avait donc été jugé en son absence par la chambre correctionnelle du Tribunal de Lomé qui l’avait reconnu coupable d’avoir détourné à son profit des sommes d’argent considérables – plusieurs dizaines de millions d’euros entre 2005 et 2009, des sociétés SE2M et SE3M.

Mais, pour qu’un nouveau procès ait lieu dans le cadre de la procédure d’opposition, encore eut-il fallu, selon la loi, que Jacques Dupuydauby comparaisse en personne devant ses juges – afin de s’expliquer et se défendre – ce que l’intéressé s’est bien gardé de faire. Passé maître dans l’art de l’escroquerie et du mensonge, l’homme a manifestement préféré des chemins plus obscurs que l’exercice des voies de droit pour tenter d’obtenir l’annulation de sa condamnation.

Courant 2011, avec la complicité de son conseil Me Mignard, il contacte les autorités togolaises pour proposer une solution non contentieuse à sa situation  :en clair, le versement à son profit d’une forte somme d’argent et le retrait de sa condamnation, sous la menace de prétendues actions devant le CIRDI et la Cour d’arbitrage de l’Ohada du fait de son « éviction » du Port de Lomé, auxquelles il offre de renoncer.

Face à cette tentative de chantage, accompagnée d’une campagne de presse calomnieuse et outrageante destinée à faire céder les autorités togolaises, l’Etat togolais portait plainte notamment du chef   de chantage, entre les mains du procureur de la république du Tribunal de Lomé. Une information judiciaire est depuis en cours d’instruction.

Acculé, Jacques Dupuydauby choisit alors la surenchère. Le 13 avril 2012 il dépose plainte auprès du Doyen des Juges d’instruction de Paris du chef d’extorsion de fonds : il aurait été contraint de remettre des fonds à des représentants politiques togolais pour continuer d’exercer ses activités au Togo.

Pathétique, la manœuvre tend à dissimuler ses propres détournements – ceux avérés pour lesquels il a été condamné par la justice togolaise – en tentant de les faire apparaître comme des remises de fonds qu’il devait effectuer au profit de personnalités togolaises. Une fois que l’écran de fumée aura été dissipé, restera l’essentiel : Jacques Dupuydauby est un escroc qui a détourné et pillé à son profit les actifs de sociétés togolaises, un faussaire et un fraudeur fiscal qui a gravement lésé les contribuables togolais.

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