Justice

Quand le voleur crie au voleur !

Après avoir fui le Togo dans des conditions pour le moins rocambolesques en 2009, lourdement condamné par la justice pour fraude fiscale, escroquerie, abus de confiance, groupement de malfaiteurs et sous le coup d’un mandat d’arrêt international, Jacques Dupuydauby, désormais rangé des affaires, passe ses loisirs à payer des avocats français pour se venger d’un sale coup dont il aurait été la victime et accessoirement tenter de récupérer une dizaine de millions d’euros.

Son argument : la concession de manutention au Port de Lomé, accordée à sa société espagnole Progosa, lui a été retirée en raison de son refus de payer des commissions à certains officiels.

Dupuydauby affirme être aujourd’hui ‘ruiné’ ! Ce qui fait pouffer de rire quand on sait ce que rapporte la manutention portuaire. A Séville où il vit, Duputdauby est inconnu aux restos du cœur.

L’intéressé se garde bien de rappeler qu’il avait exfiltré au Luxembourg les actifs industriels du Groupe Bolloré au Togo dont il assurait la direction.

Dernière sortie en date de ce personnage au profil singulier et au parcours professionnel pour le moins chaotique , une lettre adressée au chef de l’Etat, dont l’intégralité du contenu se retrouve lundi dans les médias proches de l’opposition. Sans doute une coïncidence !

Dans ce courrier, Dupuydauby se plaint d’un article publié sur le site officiel qui ne lui est pas favorable, il demande aussi un dédommagement à l’Etat et met en cause certaines personnalités togolaises accusées de l’avoir rançonné.

Après avoir copieusement insulté les officiels et asséné des contre-vérités, Jacques Dupuydauby se dit en faveur d’une ‘procédure arbitrale afin de fixer le montant de son préjudice’. 

Certains journaux togolais ne sont pas dupes. Ainsi, Combat du Peuple publie lundi une longue enquête titrée ‘Le voleur crie au voleur’.

Voici l’article de cet hebdomadaire

Dupuydauby se moque de l’Etat togolais en portant plainte contre X

Nous avons lu, avec ahurissement dans certains journaux de la place, l’information relative à une plainte déposée par Dupuydauby contre X à Paris pour « extorsion de fonds » visant des personnalités politiques au pouvoir dans notre pays. Cette plainte présentée dans Jeune Afrique comme une contre-attaque, est instruite à Paris par le Juge Serge Tournaire, chargé, par ailleurs, de diverses affaires à haute teneur médiatique (Tapie, Libye, Sarkozy etc.).

En réalité, il s’agit d’une diversion et un écran de fumée puisque la vérité est ailleurs et il faut en tenir compte.

Pour planter le décor, il faut d’abord rappeler que M. Jacques Dupuydauby, ex-PDG du Groupe PROGOSA, a été condamné par la Justice togolaise et avait écopé d’une peine de 20 ans d’emprisonnement ferme pour escroquerie, abus de confiance et fraude fiscale. Cette peine a été prononcée par défaut en raison, de la fuite de Dupuydauby du Togo. C’était dans le cadre d’un contentieux opposant Dupuydauby, établi depuis en Espagne, au groupe Bolloré, pour le contrôle d’une partie des activités du Port Autonome de Lomé. Certes, Dupuydauby a fait opposition à ce jugement mais, il faut dire que cela ne change rien au fond puisque la condamnation est maintenue, pour des raisons évidentes de droit, par la Justice togolaise.

Avant de poursuivre cet article, il nous semble indispensable de souligner qu’aucun journal de la place ne cerne  les contours du dossier Dupuydauby contre Bolloré mieux que le Combat du Peuple. C’est le plus gros dossier de notre rédaction. Nous y avons  travaillé longtemps et publié des dizaines d’articles et ce, du vivant même de feu Président EYADEMA qui, de bonne foi, avait vainement tenté de nous dissuader de continuer à pourfendre celui qu’il considérait, à tort, comme le bienfaiteur du Togo. Aujourd’hui, nous nous félicitons de notre refus et de notre persévérance puisque les faits nous ont donné finalement raison. 

En vérité, Dupuydauby est un truand de classe internationale. L’homme est retors et diaboliquement intelligent. Il est un super escroc en col blanc. Quand on croise le chemin de cet individu, on est sûr d’y laisser des plumes. Si nous voulons revenir sur les hauts faits d’arme de ce véritable gibier de potence, nos pages ne suffiront pas parce que c’est un génie du mal. Retenons que M. Dupuydauby est un Avocat de son état avant de devenir Directeur Général des Ports de France. Soulignons que M. Dupuydauby a été condamné en France pour une peine d’emprisonnement de 7 ans qu’il avait purgée avant de s’installer en Espagne (pays de sa femme). Il avait connu d’autres ennuis judiciaires. Il était donc lessivé avant d’être récupéré de justesse par M. Bolloré qui l’a envoyé au Togo comme son cheval de Troie pour négocier la privatisation de la manutention au Port de Lomé avec le Président EYADEMA. Avant d’atterrir au Togo, il était sous contrat avec Bolloré qui lui payait 20 millions de Frs CFA par mois sans compter de multiples avantages : villa, voiture etc. Ce qui échappe au commun des mortels, c’est que le Groupe PROGOSA n’est rien du tout et que BOLLORE avait fait financer toute l’opération par l’une de ses nombreuses filiales en l’occurrence une plantation en Espagne dénommée : « la Société Participaciones Ibero Internacionales S.A. (PII) » ayant son siège à Seville (Espagne). Il suffit d’avoir accès à l’actionnariat de cette Société pour cerner les contours du montage financier et découvrir le pot aux roses. 

Ainsi donc, Dupuydauby installé au Togo en qualité de PDG du PROGOSA,en réalité une société écran, était définitive un employé du groupe Bolloré.

Pour donner un bref aperçu de la situation, il faut noter que le Président EYADEMA avait signé, le 14 septembre 2001, le décret 2001-262/PR fixant les conditions de la mise en concession de l’activité de manutention au Port Autonome de Lomé. Le décret stipule ce qui suit :

Art. 1 : Dans le cadre du programme de désengagement de l’Etat et d’autres personnes morales de droit public des entreprises et conformément à l’article 5 de l’Ordonnance N°12 du 17 Avril 1967, il est autorisé la mise en concession de l’activité de manutention de conteneurs et de marchandises diverses au Port Autonome de Lomé.

Art. 2 : La concession de l’activité de manutention est accordée à des sociétés privées ou aux consortiums de sociétés privées réunissant les conditions suivantes :

-être capable de réaliser des investissements nécessaires à l’exploitation de la concession ;

-être un armateur ou un représentant d’armateur de premier rang touchant le Port Autonome de Lomé et apportant un volume de trafic significatif ;

-avoir une expérience de dix (10) ans au moins dans le secteur de l’acconage, de la manutention de conteneurs ou de la manutention des marchandises conventionnelles »…

Il est donc clair que Dupuydauby qui n’avait pas le sou en ce moment, ne pouvait bénéficier de ce Décret malgré tout son savoir-faire. C’est donc grâce au groupe BOLLORE qu’il représentait que les transactions ont été conclues.

Mais, lorsqu’il a pris les choses en mains, Dupuydauby a commencé à enfariner le Président EYADEMA. A l’époque, il avait promis de construire le 3ème  quai. C’était l’appât. Déjà le 17 janvier 2005, le Combat du Peuple dans son édition N° 480 du 17 au 21 janvier 2005, avait publié un article intitulé : « Pose des premières pierres au Port de Lomé : les dessous d’une opération trompe-l’œil ».

PROG

Jacques Dupuydauby

En voici un extrait : Le 12 janvier 2005 tout comme le 13 janvier 2003, le Chef de l’Etat a posé au Port de Lomé la première pierre du mole III. Dans ce dossier, tout porte à croire qu’on entretient la confusion à dessein entre le mole III et le mole II…

…Nous avons donc cherché à creuser et nous levons pour le moment, un petit coin de voile sur certains aspects. Ceci dit, le 13 janvier 2005, le journal Lloyd Anversois, bien connu et réputé dans le milieu maritime international annonçait : « CMA-CGM s’implique à Lomé. CMA-CGM et le groupe espagnol Progosa ont signé un accord avec le Togo pour la construction et l’exploitation d’un terminal à conteneurs à Lomé. L’exploitation relèvera de la joint-venture à 50/50. « Société Investissement de Terminal à Conteneurs ». Le quai sera de 400 m. 45 millions d’Euros seront investis en dix ans. CMA-CGM compte y faire un hub dans le cadre des volumes croissants de Chine et d’Asie » fin de citation.

L’analyse de cet article soulève le problème du terme d’exécution des travaux. L’article de Lloyd parle de dix ans c’est-à-dire le long terme. Et que nous disent nos amis de Progosa, un groupe dont nous nous faisons le devoir d’analyser la situation réelle.

D’après nos informations, le groupe Progosa impliqué dans le processus de privatisation de manutention portuaire à Lomé, est dirigé par un homme qui ne s’embarrasse pas de scrupule. Nous avons donc été déjà les premiers à attirer tôt l’attention des autorités sur les pratiques très peu orthodoxes de ce groupe surgi brusquement dans le paysage togolais avec un comportement digne d’une autre époque. 

En effet, M. Jacques Dupuydauby, PDG du Groupe Progosa, a déclaré dans son discours du 12 janvier 2005 ce qui suit : citation : « Le 12 janvier 2003, nous étions réunis ici même sous votre haut patronage et en présence de son Excellence M. le Premier Ministre, pour la pose de la première pierre du 3e quai, cérémonie qui marquait le lancement d’un processus dont aujourd’hui, nous voyons le premier aboutissement ».

« Depuis lors, nous avons amélioré le projet et pris les accords nécessaires avec CMA-CGM qui, comme nous, est convaincu que le port de Lomé peut et doit jouer cette carte fantastique dans l’avenir.

Grande a été en effet notre déception de constater que deux grands armateurs qui touchent actuellement le Port de Lomé se sont eux catégoriquement refusés à venir à nos côtés considérant que cette expansion serait préjudiciable à leur activité traditionnelle et ne faisant part de leur opposition fondamentale à ce projet » fin de citation.

Si notre compréhension est bonne, ces propos démontrent que le Chef de l’Etat a posé deux fois dans l’intervalle de deux ans, la première pierre d’un seul et même projet. Quelle supercherie ? Nous avions, de toute évidence, le mérite sinon la clairvoyance de tirer, à l’époque, la sonnette d’alarme parce que nous avions vu le danger venir tôt.

Et ce n’était pas fini. Puisque de fil en aiguille, M. Dupuydauby a réussi à convaincre, à son tour, le Président Faure GNASSINGBE, après le décès du Président EYADEMA, à poser une troisième première pierre pour le même projet. Pour parvenir à cette fin, il a encore changé de partenaire et servi des promesses mirobolantes pour abuser le fils après le père. Tromper deux Chefs d’Etat doit se payer fatalement. En réalité, le vrai problème de Dupuydauby, c’est qu’en posant les premières pierres successives pour le même projet, il pensait, faute de fonds propres, pouvoir lever les fonds nécessaires auprès des banques primaires locales et de la BOAD. Malheureusement, nos financiers, en hommes prudents et avertis depuis un certain temps, ont préféré ne pas s’impliquer dans une aventure hasardeuse.

Et le quiproquo a duré puisqu’après la mort du Président EYADEMA, Dupuydauby, profitant de la situation politique trouble que connaissait le Togo, a franchi le Rubicon en posant un véritable acte de gangstérisme qui est un détournement d’actifs exécuté de main de maître. Pour réussir son coup, il a tout simplement créé une société homonyme c’est-à-dire la Société Participaciones Ibero Internacionales (P.I.I.) Sarl qu’il a tout simplement immatriculée au Luxembourg et dont il a fixé le siège dans cette même ville. Pour tout savoir, il suffit de comprendre que la Société mère créée par une filiale de Bolloré s’appelle également Participaciones Ibero Internacionales S.A. Elle était enregistrée et domiciliée à Séville (Espagne). Il a substitué la Société qu’il a créée à celle de Bolloré et puisque c’est des Sociétés homonymes, tout le monde n’a vu que du feu sauf évidemment Bolloré. Nous publions l’élément de preuve en fac similé, une soi-disant cession d’actions pour lever l’équivoque. De sorte, par un tour de passe-passe et grâce à des jeux d’écriture comptable, Dupuydauby, le roublard, a copieusement vidé tous les actifs de la première Société vers la seconde qu’il a créée. Et le dé était pipé. Ensuite, c’est l’affaire des tribunaux.

Ce qui n’est pas une sinécure dès lors que des millions de francs CFA sont distribués pour empêcher la manifestation de la vérité.

C’est finalement pour cet acte gravissime et d’autres que M. Dupuydauby a été condamné par la Justice togolaise à 20 ans d’emprisonnement.... En font foi le  communiqué du Groupe Bolloré en fac similé ci-dessus au moment des faits.

Dès que le Groupe Bolloré est rentré dans ses droits, les choses sont allées plutôt mieux. Après les retrouvailles et les négociations, le Président Faure GNASSINGBE a posé la première pierre du 3e quai à conteneurs le 24 février 2012 en présence de M. Vincent BOLLORE, PDG du groupe BOLLORE. Aujourd’hui, les travaux qui ont nécessité un investissement de 300 milliards CFA, sont pratiquement en voie d’achèvement. Et, c’est la satisfaction générale. Face à cette réussite, le Sieur Dupuydauby qui ne digère pas son camouflet, sort de sa besacière une plainte déposée contre X. Tout ce que cet escroc arrogant raconte est cousu de fil blanc. On dit souvent que le menteur n’est cru que par celui qui l’écoute. Nous savons trop de choses sur les prouesses prédatrices de cet homme sans foi ni loi. Nous savons comment il a disposé de l’argent des Togolais. Nous connaissons sa gestion dispendieuse faite de gabegie et de corruption tous azimuts. Il a même poussé l’outrecuidance jusqu’à payer des sommes faramineuses à des demi lettrés qui lui proposaient des services multiples, sans parler du mysticisme c’est-à-dire des pratiques vaudou. Du n’importe quoi. On est stupéfié face au toupet de ce gangster qui se croyait en territoire conquis.

Comment peut-on comprendre que quelqu’un qui était arrivé au Togo sans aucun sou puisse aujourd’hui prétendre qu’on lui a extorqué des fonds ? M. Dupuydauby est victime de ses propres turpitudes. C’est le voleur qui crie au voleur. Il voulait cuire la tortue avec le jus de la tortue. Le Président Faure est, quant à lui, patient et serein mais, sa vision est claire. Il ne peut accepter qu’un truand s’accapare des richesses de son pays qu’il a l’ambition de développer. Il a donc décidé de s’affranchir de l’emprise de cet oiseau de malheur. Ce n’était que justice. Nous sommes prêts à écrire un livre sur le cas Dupuydauby au Togo si c’est nécessaire, parce que c’est un cas d’anthologie.

© Combat du Peuple

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