Médias

11% d’électeurs en plus pour la présidentielle ?

Le corps électoral pourrait connaître une progression de 11% par rapport aux législatives d’octobre 2007. C’est ce qu’a indiqué jeudi le président de la Céni. L’Union revient vendredi sur cette information en soulignant que cette statistique effraye les partis d’opposition qui contestent ce qui n’est pour le moment qu’une estimation. Le journal revient également sur le forfait d’Olympio à la presidentielle. « La révolution de palais orchestrée par ses officiers +autochtones+ sous la direction de Jean-Pierre Fabre lui sera difficilement digérable », écrit L’Union qui publie aussi la première partie du bilan de Faure Gnassingbé à la tête du Togo.
Voici une sélection d'articles publiés par L'Union
Verbatim
N’en voulez pas à Gilchrist !
Pourquoi mes compatriotes n’arrivent plus à comprendre mon grand père, pardon mon grand frère, Gilchrist Olympio depuis l’annonce de son état dépressif, non maladif ; juste un mal de dos qui l’a cloué dans un lit d’hôpital aux Etats-Unis d’Amérique ?
Il est aujourd’hui l’objet de toutes les critiques parce que l’homme affirme être apte, malgré son repos médical, à diriger le Togo les cinq prochaines années et que ce malaise n’est que passager et n’affecte guère ses aptitudes psychique, physique, psychologique, mentale et intellectuelle. Si l’on veut, ses médecins américains pouvaient le confirmer par le certificat médical qu’il devrait envoyer à la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni) dans le dossier de candidature à l’élection présidentielle du 28 février prochain.
Malheureusement, il est incompris par tous. D’aucuns se demandent pourquoi il insiste à se présenter à ce scrutin alors que la roue élective tourne et ne peut plus s’arrêter. D’autres plus sévères voient en Gilchrist un imposteur, un hautain…simplement un dictateur. Autant de qualificatifs "malpropres" à son endroit pour avoir péché de rappeler à ses militants et sympathisants, au lendemain du dépôt de candidature de son premier vice-président Jean-Pierre Fabre, d’être le candidat investit par le Congrès de l’Union des Forces de Changement pour l’élection présidentielle. "… Je reste bien sûr le candidat investit par le Congrès de l’Union des Forces de Changement pour l’élection présidentielle au Togo." écrit-il. Où est son mal ? Il n’a fait que dire la réalité des choses. Qui a investit Jean-Pierre Fabre ? Personne ne pouvant répondre à cette question, Fo Gil est en droit d’affirmer clairement que Fabre est un "candidat de recours". En attendant que le scrutin soit repoussé à une date ultérieure… pourquoi pas, aux calendres grecques.
Dans sa « lettre à tous les Togolais » en date du 16 janvier 2010, Gilchrist a, comme d’habitude, étalé sa léthargie de tous les temps. Il parle au peuple et au nom du peuple " pour lequel il a tout sacrifié". C’est pourquoi, il rassure tout le monde que son "état de santé s’améliore rapidement". Aussi croit-il fermement que les autorités togolaises et le médiateur pèseront sur la CENI pour repousser la date du scrutin afin de lui permettre de se présenter. Un rêve qui dépasse l’entendement de mes compatriotes.
Gilchrist est un bon conservateur. Seul il incarne la vraie démocratie au Togo et comme tel, personne ne peut ou ne doit lui ravir la vedette. Du moins, de son vivant. Ainsi, la révolution de palais orchestrée par ses officiers "autochtones" sous la direction de Jean-Pierre Fabre lui sera difficilement digérable. En tout cas, en bon combattant, il ne s’avoue pas encore vaincu. Il pense que le moment est enfin arrivé pour lui de prendre le pouvoir qu’il a tant convoité depuis une génération. Mais hélas ! La nature en a décidé autrement. Ne lui en voulez pas !

De la promesse aux enjeux du pouvoir
La réalité des 20 Plus de Faure
Entre ses promesses et ses réalisations, les opposants au candidat du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) y trouveront aisément des écarts. Point d’étonnement de croiser des candidats dont le seul programme de société consistera à dire que rien n’a été fait en cinq ans d’exercice de Faure Gnassingbé. Sans toujours avec la bonne foi. Pis est, sans daigner décortiquer ce qui était baptisé à l’époque «Mon engagement pour le Togo» ou «Les vingt Plus».
Il faut aussi profiter de la naïveté et de l’inculture politique des citoyens. Ailleurs, le seul réquisitoire voudra qu’il soit l’heure de mettre fin à un régime plus que quarantenaire, comme si Gnassingbé Eyadéma n’était jamais mort avec sa méthode de gouvernance. Naturellement, Faure et ses équipes de campagne opposeront dès ce 13 février leur plaidoirie basée sur le concret. Le ton est déjà donné par le gouvernement. Il faut donc se remémorer «Les vingt Plus», avec une mesure moyenne des réalisations. En attendant les nouveaux «Plus». Tout n’est pas linéaire.
Réconciliation et Unité
Aucune sortie médiatique de Faure Gnassingbé n’a manqué de ressasser les oreilles par ces mots. La détermination a été ferme, au regard de tout ce qui a pu diviser les Togolais d’ici et d’ailleurs. Aussi très tôt, la tâche s’est avérée improbable car la réprobation du pouvoir, sous divers arguments, n’était pas contestable. Qu’à cela ne tienne, le seul patronyme du Fils de la Nation faisait le lit du rejet. Sans objectivité.
On aura finalement enregistré l’acte majeur qui doit baliser la voie : la Commission Vérité Justice et Réconciliation est née pour soutenir les discours du locataire de la présidence. Avec l’appui du Haut commissariat aux droits de l’homme (HCDH), le pouvoir a préféré asseoir un processus inclusif. Aujourd’hui, le processus est accepté, même par les plus sceptiques. Peut-être, il s’agit de la pose de la première pierre de ce qui était prévu.
A moins qu’il faut plutôt parler d’une autre dénomination. En 2005, le candidat du RPT promettait la création d’une Haute autorité de la Fraternité togolaise qui devra proposer toutes les mesures tendant à renforcer la réconciliation de tous les Togolais et sera chargée de préconiser toutes actions visant à lutter contre les discriminations fondées sur les origines ethniques, religieuses ou régionales.
Seulement, il est de notoriété que les Togolais, en dehors des périodes électorales, n’ont aucun problème entre eux. «Ce sont les politiciens qui fabriquent les mauvais coups et instrumentalisent les populations pour les mettre en œuvre», disait récemment un chef du canton de Farendè dans la Binah. C ’est le sens de la non violence prônée par Faure pour le futur scrutin. La décision de résumer le 13 janvier à un recueillement, de rétablir la vraie fête de libération du 27 avril et d’honorer le Père de l’Indépendance renforcent la réconciliation voulue.
Plus est, il était prévu la création d’un Comité pour l’égalité dans l’accès à la fonction publique pour garantir à chacun, quelles que soient ses origines, une potentialité égale d’accès aux emplois de fonctionnaire. Et le vote d’une loi pour garantir à chacun dans le secteur privé une égalité des chances dans l’accès au crédit et aux marchés publics. Fin décembre 2009, un décret abordant la première problématique fait le constat que le résultat n’y est toujours pas malgré la mesure incitative de diminution de la caution au profit de la femme lors des élections législatives. Il a ainsi formalisé les règles. L’autre effort a consisté à multiplier les concours de recrutement dans la fonction publique pour limiter les appréhensions de clivage ethnique et de favoritisme.
L’impression persiste tant qu’on échoue à un concours, ignorant le nombre des candidats sur la ligne de départ et le nombre de postes à pourvoir (plus de 14.000 nouveaux agents en 5 ans, après une longue parenthèse d’immobilisme). Il faut donc, à l’heure du point, inciter à faire diminuer le taux de chômage. La loi promise, elle, se fait attendre au plan du crédit. Malgré les derniers efforts de l’Exécutif qui a obtenu des institutions de micro finance des prêts aux paysans sans intérêt et avec un moratoire de non paiement pour an.

C’est un début pour le 19ème Plus : je soutiendrai la micro finance avec des dotations spéciales pour assurer aux jeunes, aux femmes, aux diplômés sans emplois, aux ménages et aux agriculteurs l’accès au crédit à bas taux. Et, sans état d’âme, les acteurs du développement à la base et de la promotion de la jeunesse saluent les largesses du pouvoir de Faure Gnassingbé. A juste titre, le nouveau département du développement à la base a fait du réel : Projet de Soutien aux Activités de Groupements (PSAEG) qui a renforcé les capacités de 1.500 groupements sur l’ensemble du territoire, environ 50.000 personnes ont bénéficié de matériels de travail, de micro crédits à taux bonifiés et reçu de formation, réalisation des infrastructures socio collectives, etc.
L’objectif de départ (largement entamé) étant d’atténuer les effets de la paupérisation des couches vulnérables et de satisfaire en urgence aux besoins primordiaux des populations en leur assurant le minimum vital au plan de l’amélioration des revenus, de la santé, de l’éducation, de l’eau, de l’assainissement, de l’alimentation, des transports, de l’énergie, du logement.
En termes de marchés publics, c’est un revirement à 180° par rapport à l’opacité d’antan : tous les contrats publics sont mensuellement publiés, de même que les appels d’offres, l’ouverture des soumissions est publique. Le prochain vote du code des marchés publics devra parachever la promesse d’assainissement. Le reste est une question des commis de l’Etat devant mettre en œuvre les textes. Faure aura joué sa partition.
Rayonnement international
Les promesses sont tenues : réorganiser la présence diplomatique du Togo pour mieux assurer notre présence internationale et créer un ministère de la coopération pour mieux coordonner les conditions de l’aide extérieure. C’est le satisfecit. Faure s’en est mis, des ambassades sont créées, d’autres sont retapées, le défi de la diplomatie agissante s’est concrétisé.
Le Togo est accepté, les aides financières ont repris. Conséquence : la paralysante dette publique est amortie par le fait de la Banque mondiale, BAD, Club de Paris, Suisse, Belgique, Japon, etc. pour près de 400 milliards de francs Cfa ; l’UE, FMI, Allemagne, Etats-Unis, … sont de retour. Le pays a fait de grands pas, la dernière épreuve étant le scrutin du 28 février 2010 pour polir une image en berne jusqu’en 2005. Ici, le bémol reste le premier point de la promesse. «J’associerai l’ensemble de la société togolaise à la définition de notre politique étrangère». C’est peut-être pour l’heure l’affaire exclusive du gouvernement et des députés.
Sécurité
Dans les faits, un statut plus moderne est donné aux forces armées et de sécurité, les conditions de vie des personnels sont améliorées, surtout par la mise en place de mutuelles devant soutenir les imprévus sociaux. Il n’est pas dit qu’on se la coule douce chez les frères habillés. Les relations entre le peuple et ses forces armées et de sécurité sont renforcées par le fruit des séminaires et formations favorisés par le pouvoir sortant. Courant mars 2008, les chefs de corps, les commandants de bases, les responsables de gendarmeries et ceux des centres de formation des FAT sont formés à la bonne gouvernance de leurs unités à travers leurs budgets.
Depuis le 1er mars 2007, les Forces armées du Togo sont dotées d'un nouveau statut ouvrant la carrière militaire aux femmes et interdisant de faire de la politique au sein des armées. Et le 23 janvier 2008, le gouvernement fixe les compétences du chef d'Etat major et du directeur général de la Gendarmerie nationale, en notant que la base juridique de l'organisation des FAT est insuffisante en dépit de leur efficacité sur le terrain.
Désormais, la gendarmerie pourra être indifféremment dirigée par un haut fonctionnaire, un magistrat, un officier général ou supérieur de la gendarmerie. Un conseil supérieur est chargé d'examiner les problèmes de la fonction militaire. La loi de 1963 –le seul texte définissant le statut des personnels militaires– ne répondait plus aux exigences de Commandement de FAT en dépit des modifications apportées en 1964.
Les appels de collaboration pour traquer les braqueurs et voleurs sont multipliés entre le peuple et ses forces de sécurité. Mais, comme le reconnaît le Premier ministre Gilbert Houngbo, ce n’est pas encore ça quand on considère les actes d’insécurité dont sont victimes les populations. L’actuel sort de l’Opération Araignée est la grande défaite ; elle a perdu de sa verve de départ, sinon totalement absente ; elle n’a pas pu s’étendre à tout le pays. Lomé n’est pas totalement sécurisée. Et il se dit que le comportement de l’armée durant la présidentielle de 2010 est le dernier test qui viendra cimenter cette confiance.
Libertés
Le credo est respecté : ne pas envoyer par ses soins en prison pour délit d’opinion. Et Faure faisait en 2005 le constat que les acquis en libertés sont importants comme le code moderne de la presse ou la liberté audiovisuelle. D’où sa réponse lorsque ledit code devait être charcutée par le fait du ministère, de la HAAC et des députés issus du RPT. Des instructions de respect des libertés individuelles sont rappelées aux officiers de police judiciaire, les délais de garde à vue sont mieux surveillés dans les commissariats. Il faut aujourd’hui, selon le candidat vainqueur de 2005, apporter plus aux citoyens pour qu’ils se sentent mieux protégés face aux organes de l’Etat.
Si, dans les faits, la fracture n’est pas visible, l’attente du premier tribunal administratif vient gripper la dynamique. Mais il ne peut en être autrement sans l’aboutissement du vaste projet de modernisation de la justice qui passe par la mise en place de la législation adéquate. Sans détour, le Togo a progressé et fait partie en 2009 des quatre pays africains ayant fait des progrès significatifs en matière de libertés politiques et civiles, selon les conclusions d’une étude réalisée par l’organisation américaine Freedom House.
C’est le résultat de la politique volontariste et décisive menée par Faure Gnassingbé. Reste que cela soit consacré par deux promesses non visuelles : un code des libertés publiques pour assurer l’expansion des principales libertés (association, information, réunion, …) et un code des droits et devoirs des citoyens qui délimite strictement la possibilité d’intervention des agents de l’Etat dans la vie des citoyens.
En somme, cinq ans après, tout ce qui avait été promis a, en grande partie, été réalisé. Sans être explicites, certaines idées trouvent dans les 20 Plus l’inspiration de leur concrétisation. En politique, on ne peut jamais tout accomplir. La réalité et les contingences de l’exercice du pouvoir d’Etat constituant le dernier verdict. Seulement, il faut savoir être moins démagogique et rêveur dans les promesses. La leçon doit être comprise, sans distinction, par les candidats, surtout ceux qui promettent tripler les salaires dans la toute première année, faire des prêts aux retraités et enseignants. Sans intérêt. Le peuple n’est pas dupe, dit-on.

(à suivre)

Les candidats se mettent en ligne
Investi le 12 janvier dernier, le candidat Faure Gnassingbé du RPT dispose désormais d’un site pour exposer son bilan et son programme.
Dans un éditorial publié sur faurepresident.com, le candidat estime qu’il est «impérieux de rassembler les citoyens autour de l’idéal de changement et les amener à prendre leur destin en main, convaincu de la nécessité de l’urgence d’une profonde transformation de notre société».
Et Faure se veut rassembleur : «Pour entamer cette nouvelle phase, j’ai besoin de toute les Togolaises et de tous les Togolais, quelle que soit leur appartenance philosophique, politique, sociale ou ethnique, afin d’entreprendre cette gigantesque œuvre citoyenne, l’édification de la nation togolaise».
Le site propose toute une série de thèmes consacrés à la politique de Faure Gnassingbé pendant les cinq premières années de sa mandature à la tête du Togo : l’économie, l’agriculture, la santé, la politique étrangère, etc.
Faure n’est pas le seul candidat à disposer d’un site Internet officiel de campagne. Agbéyomé Kodjo du parti OBUTS et Kofi Yamgnane de l’association Sursaut ont déjà le leur. Gilchrist Olympio de l’UFC a le sien, jusqu’à ce mal de dos qui l’empêcha de se rendre à Lomé pour obtenir le certificat médical de candidature.

Lutte contre les maladies hydriques dans la Maritime
La construction des 150 forages presque bouclée
En réponse à l’atteinte de l’Objectif du Millénaire pour le Développement (OMD) en termes de facile accès à l’eau de qualité non douteuse, le gouvernement togolais a soumis à l’Union européenne (UE) un projet de réalisation de 150 forages dans la région maritime (préfectures de Zio, Lacs, Vo, Yoto, Golfe), zone la plus démunie en eau potable après des études.
Depuis ce 19 janvier 2010, les produits dudit projet sont accueillis avec tout le boucan traditionnel par les populations bénéficiaires. Au rang de celles-ci, le canton de Hangoumé dans la préfecture des Lacs, à 71 kilomètres au nord-est de Lomé, a célébré l’événement avec les ministres Nandja Zakari de l’Eau et Gilbert Bawara de la Coopération et Ordonnateur principal du Fonds européen de développement (FED) et le chef de la délégation de l’UE au Togo, Patrick Spirlet. Pour la réception symbolique des 150 forages initiés par le projet.
«Pour le moment, c’est un peu moins de 150 forages qui ont été réalisés et il reste encore un peu plus de 20 à réaliser, nous allons le faire», a précisé Gilbert Bawara, ajoutant qu’au moins 145 villages ou localités ont bénéficié des forages réalisés ou en voie d’être réalisés. Les discours de circonstance n’ont pas manqué de retracer le vécu quotidien des populations. De longues distances sont ainsi parcourues à la recherche de l’eau et, souvent quand on y est, c’est une eau qui n’est pas totalement propre à la boisson. Plutôt une source de maladies, selon les mots de l’Ordonnateur du FED. «C’est donc un soulagement que l’UE ait accepté d’accompagner le gouvernement togolais pour ce projet de construction de 150 forages», ajoutait-il.
Et des projections sont rappelées. «Vous voyez que lorsqu’il y a la paix et la réconciliation, il est possible de faire des forages. Si les élections à venir se passent bien, au lendemain, nous allons multiplier les forages. Nous devons faire en sorte que le retour de l’UE soit définitif, que la rupture de la coopération n’intervienne plus. Evitons les troubles pendant ces élections, sinon l’UE va commencer encore par hésiter. Mais si cela se passe, nous allons plus mobiliser de l’argent et, en plus des forages, nous allons créer des collèges, des lycées, des centres de santé, des emplois pour les jeunes, etc.», lançait M. Bawara à la population de villageois, chefs traditionnels et préfets.
Pour sa part, dans son direct speech, Nandja Zakari se rappelait qu’en cinq ans, il a été réalisé plus de 1200 forages identiques, près d’une quarantaine de mini adduction d’eau pour le plus grand soulagement des concitoyens à travers le pays. Et ce après la promesse en 2005 d’amener de l’eau potable en abondance dans toutes les contrées du Togo. Il a rejoint son collègue en appelant le comité de l’eau à travailler et à faire tourner le forage jour et nuit, les bénéficiaires eux-mêmes à internaliser la participation citoyenne à l’entretien des ouvrages publics par l’achat de l’eau à un prix forfait. Dans tous les cas, la Direction générale de l’eau reste à l’écoute des doléances, après le chef canton et le préfet.
Dans chaque localité bénéficiaire des forages, un comité de l’eau composé de cinq personnes est créé et doit veiller à l’hygiène autour du point d’eau, à faire réparer les pannes éventuelles par le premier mécanicien du village ou, à défaut de compétence, l’agent réparateur de forage positionné dans chaque préfecture par l’Etat pour suppléer le mécanicien.
La construction des ouvrages par quatre entreprises, qui a duré six mois, a été financièrement supportée par le Fonds STABEX 95-99, particulièrement le 8è FED, à hauteur de 1,860 milliard de francs Cfa. Il s’agit de la compensation par l’UE des pertes enregistrées sur la commercialisation des produits d’exportation (café, cacao, …) par les pays en développement. Les forages sont équipés de pompes à motricité humaine ; ils viennent remplacer les puits et les cours d’eau et doivent aussi soulager les cultures.
Le chef de la délégation de l’UE, lui, a rappelé les dimensions d’une relation avec le Togo, basée sur la politique (appui au processus de démocratisation), l’économie avec l’aide budgétaire, la stabilisation économique et l’appui aux infrastructures.

Révision électorale pour le scrutin du 28 Février
Le corps électoral pourrait augmenter de 11%

L’opération de révision des listes électorales en vue de la présidentielle prévue le 28 février prochain s’est achevée le 11 janvier. Avec des résultats que l’opposition – l’UFC, le CAR et OBUTS en tête – est loin d’accepter vu les échanges et les contestations qui ont meublé la troisième rencontre, hier après-midi à l’Hôtel Ibis Lomé-Centre, entre la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et les partis politiques.
Ces résultats sont pour l’instant transmis au Centre national de traitement des données (CETED) «qui continue de procéder au dédoublonnage, à l’évaluation des duplicatas, des transferts et autres», a déclaré le président de la Ceni, Issifou Taffa Tabiou.
Ce qui ne permet pas encore à ce dernier d’avancer un quelconque chiffre sur ce que pourrait être le corps électoral définitif convoqué par le chef de l’Etat pour le 28 février.
Néanmoins, ajoute le président de la Ceni, «nous pouvons affirmer que les prévisions faites par les experts et la Ceni sont respectées en ce qui concerne les pourcentages de nouvelles inscriptions et des radiations». Selon lui, en effet, sur le plan national, le corps électoral pourrait connaître une progression de 11% par rapport aux législatives d’octobre 2007.
Chiffre que contestent vaillamment les représentants des partis politiques, particulièrement de l’opposition. Munis de preuves verbales, l’Union des forces de changement (Ufc), le Comité d’action pour le renouveau (Car) et l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (Obuts) ont évoqué çà et là l’inscription de mineurs et des doubles inscriptions dans le nord du pays comme dans la région Maritime. Ce qui conduit, raisonnablement, à des gonflements de chiffres, ont-ils soutenu, en pointant du doigt une probable contestation de l’électorat qui pouvait conduire à des débordements que le pays a souvent connus.
Réparer les erreurs
En rappel, le corps électoral pour les législatives de 2007 était officiellement estimé à 2.908.000.
La mission de l’organe électoral étant capital pour la bonne conduite du processus à son terme, et la réussite des élections, possibilité est accordée aux représentants des partis politiques d’approcher et de soumettre des suggestions en vue de la correction de la liste électorale.
Mieux, la Ceni s’est proposée de reprendre l’opération de révision des listes dans des centres «qui n’ont pas du tout fonctionné ou qui n’ont fonctionné que partiellement», a indiqué le président de cet organe chargé d’organiser et de superviser les élections au Togo. L’opération ne pourra durer qu’une journée, «avec du matériel et du personnel conséquents» dans ces centres dont la liste sera communiquée dans les prochains jours.
La démarche vise à apaiser le climat et, surtout, à instaurer la confiance entre deux parties contraintes de collaborer pour la bonne réussite du prochain scrutin. A charge donc pour la commission électorale de prendre en compte les inquiétudes des autres, de corriger ce qui pouvait l’être avant qu’il ne soit tard… et de communiquer et de partager l’information. «Si on a pu s’entendre sur la liste de 2007, pourquoi ne pas le faire pour 2010 ?», remarque un membre de l’Ufc.
Le constat, malheureusement, est que le temps lutte contre la commission électorale.
Les querelles politiques aidant, meublées par plusieurs Ouaga, l’organe électoral n’a pu disposer que de quatre mois pour organiser une élection jugée «cruciale et capitale» par plusieurs observateurs. Le 28 février 2010, c’est dans exactement 37 jours. La cour constitutionnelle semble avoir réglé le processus comme une horloge en arrêtant cette dans conformément aux textes. Et tout le monde s’y conforme : huit candidatures – des principales formations et un indépendant – ont été enregistrées. Gilchrist Olympio a été disqualifié par son mal de dos, son examen médical, et sa caution.
Dahuku Péré par sa caution de 20 millions de francs Cfa. Avec patience et compréhension, les choses devraient se dérouler normalement.

Prix des produits essentiels à Lomé
Constante hausse pour le chinchard fumé et le charbon de bois
Au nombre des fonctions de consommation qui ont marqué la hausse de 0,5% des prix en décembre au Togo, nous indiquions, dans notre précédent numéro, le poste « Poissons et autres produits de la pêche séchés ou fumés ». Parmi ces produits, le prix du chinchard (ou akpala fumé) ne cesse de grimper depuis octobre 2009 sur le marché de la capitale, d’après les observations de L’Union à partir des informations communiquées par la Direction générale de la statistique. De 1381 le kilogramme en septembre, le prix est passé à 1465 francs en octobre, puis à 1467 en novembre pour atteindre 1639 francs le kilo en décembre. Le charbon de bois observe la même logique, en se vendant à 88 francs le kilogramme en septembre, puis à 92 francs, à 100 et à 102 francs le kilo en décembre. Idem pour le haricot rouge (348, 364, 371 et 390 francs le kilo).
En revanhe, le haricot blanc emprunte le chemin inverse en baissant de prix depuis octobre : 414 francs, 373 et 347 francs le kilo en décembre.
Quant à la tubercule d’igname de fufu et à l’huile rouge de palme (zomi), elles semblent opter pour une stabilité des prix, quoique en dents de scie. Le kilogramme de la tubercule d’igname s’est vendu à 241 francs en septembre, à 222 francs le mois suivant, puis à 246 et à 223 francs en décembre. Cheminement similaire pour l’huile rouge vendue au litre à 842 francs, à 842, à 863 et à 842 francs en décembre.
En rappel : les produits pétroliers sont vendus à des prix fixes déterminés par décision officielle. L’essence super sans plomb est à 505 francs le litre, le gaz oil à 500, le gaz domestique bouteille de 5 kg à 1680 francs et celle de 12,5 kg à 3500 francs.

Aide à la presse
Du financement pour les investigations
Bientôt les journalistes togolais peuvent faire de l’investigation grâce à l’appui du Programme pour le reportage d'Investigation en Afrique (PAIR). En effet, le journalisme togolais manque de tout pour s’aventurer sur le terrain de l’investigation. Parmis ces manquements, on peut énumérer les moyens humains et financiers, le bagage intellectuel, la maîtrise des rudiments du métier et la culture générale.
PAIR viendra résoudre partiellement les tares de la presse togolaise dans l’accompagnement financier de tout journaliste qui voudrait mener des investigations sur un sujet pertinent. Afin de bénéficier d'un appui les investigations devront remplir des normes préalablement définies par les promoteurs du projet.
Ainsi devront-elles travailler sur des sujets d’utilité et d'intérêt publics. Par ailleurs l'investigation peut être transnationale et nécessiter le concours d’autres confrères étrangers. L'investigation sera également basée sur des contrats fermes de publication avec un et/ou de préférence plusieurs entreprises de masse media. Le journaliste d'enquête doit déjà avoir accès aux informations importantes (sources pertinentes, études de cas, documents) et que l'accès à l'information additionnelle doit s'avérer réaliste. Le sujet choisit ne doit pas être de nature à mettre en danger la vie du journaliste.
Enfin, Le journaliste concerné travaillera en conformité avec les normes et éthiques du journalisme. «Il faut éviter les sources anonymes et s’identifier en tant que journaliste pendant l’enquête», a souligné M. Jakob Nielsen, journaliste et l’un des promoteurs, lors de la présentation du projet le 21 janvier à la maison de la presse.
PAIR est un programme pair au pair ayant l'objet de faciliter le journalisme d'enquête au Bénin, au Togo, au Ghana en cote d'Ivoire et au Burkina Faso. Le modèle de PAIR a été développé par l'Association danoise pour le journalisme d'enquête (FUJ) et l'International Media support (IMS) basé sur les expériences acquises à partir d'un programme identique initié en 2003 et qui a fourni un modèle innovateur d'appui au journalisme d'enquête en Europe de l'Est. Par l'intervention du PAIR, les journalistes qualifiés pourront faire une demande de fonds pour mener des enquêtes. Les journalistes pourront élaborer et soumettre des propositions d'investigation.
Le journaliste signera un contrat avec l'IMS et le FUJ après que le coordinateur national (n’est pas encore nommer au Togo) et le point focal danois aient approuvé une investigation. Ensuite, 50% de la somme approuvée sera versée par la MFWA. La documentation de toute dépense relative à l'investigation est exigée.
Quand l'investigation prend fin et qu'on est prêt à publier le produit médiatique, il faut le faire étudier par un avocat pour éviter les problèmes juridiques. Après la publication il faudra transmettre tous les reçus et les frais documentés en conformité avec le budget approuvé au coordinateur national : La MFWA préparera le rapport financier et quand celui-ci est approuvé, les 50% qui restent seront décaissés.

© L’Union du 22 janvier 2010

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