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Ces maris qui prennent des coups

« Au quartier Amandahomé, une certaine Béatrice, 28 ans, est bien connue pour la force de ses poings. Du côté de Soviépé, Mme C. s'est rendue populaire en rouant régulièrement de coups son époux ». L’Union, paru mardi, publie une enquête sur la violence conjugale. Et surprise, les femmes ne sont pas les seules à prendre des coups ; les maris trinquent aussi.

Voici une sélection d’articles publiés par L’Union
Verbatim
La fin de la pagaille ?
Le congrès de l’Union des Forces de Changement (Ufc) tenu la semaine dernière à l’hôtel Ibis à Lomé a signé l’arrêt du feuilleton Fabre-Olympio. Du moins en ce qui concerne la gestion du principal parti politique d’opposition au Togo. En ce jeudi 12 août, les délégués présents ont renouvelé leur confiance au fondateur du parti malgré le boycott de plusieurs cadres ayant choisi le camp Jean-Pierre Fabre. Ainsi, Gilchrist Olympio demeure toujours le Président "incontesté et incontestable" de l’Ufc.
La veille, le frondeur en chef et ses acolytes ont essayé d’organiser un congrès parallèle sans aucune autorisation officielle. L’autorité a alors bouclé le siège du parti et le secteur retenu pour la cause. Dans la soirée, il a été indiqué qu’il a eu lieu dans un endroit tenu secret –dans la ville de Lomé ou hors de la capitale ?- avec la participation de tous les délégués invités.
D’aucuns ont parlé d’une "réunion clandestine" et d’autres ont carrément rejeté la véracité de son organisation ; à chacun sa thèse. Réunion ou pas, ce qui est certain est que personne n’y a assisté sauf les proches du candidat malheureux au scrutin présidentiel de mars 2010. Toutefois, selon le procès verbal distribué à certains organes, de grandes décisions y ont été prises, à savoir : l’élection d’un nouveau bureau exécutif avec à sa tête Jean-Pierre Fabre comme Président, le réaménagement des comités et commissions et surtout l’exclusion de Monsieur Gilchrist Olympio de toutes les instances du parti.
A la suite de la phase politique, il faudra régler les données administratives en déposant la nouvelle liste du directoire de l’Ufc. Evidemment, le ministère de l’Administration territoriale ne peut prendre en compte cette liste du moment où ce congrès a été interdit. Ce fut le premier revers.
Au lendemain de leur réunion, les AFAME (Amis de Fabre-AMéganvi-Eric) ont convié leurs sympathisants à la "veillée de prière" de tous les mercredis au temple Salem de l’église méthodiste du Togo. Surprise, le secteur a été bouclé par la police et la gendarmerie. Personne n’a puis avoir accès au lieu de culte pour Dieu.
Dans la foulée, les AGO (Amis de Gilchrist Olympio) se sont retrouvés dans leur congrès extraordinaire autorisé pour renouveler le bureau national, restructurer les instances du parti et exclure cinq bonshommes dont Jean-Pierre Fabre. L’Administration reçoit conséquemment le nouveau bureau dirigé par le président national. Elle doit alors prendre les mesures qui s’imposent. C’est ainsi que ce samedi, la ville de Lomé a été quadrillée par les forces de l’ordre dans l’intention de disperser tout rassemblement. En réalité, il était question d’interdire la marche quotidienne suivie de meeting à la plage des pros Fabre.
On en est arrivé là parce que leur leader n’a pas reçu l’autorisation requise. Plus est, il n’a plus aucune légitimité politique pour organiser un quelconque rassemblement politique. Surtout pas au nom de l’Ufc. Une défaite cinglante mais prévisible dont les AFAME en avaient certainement conscience. Si cela pouvait mettre fin à la pagaille à l’ufc et, a fortiori, renvoyer les Togolais au travail.

Malgré le congrès de Gilchrist et la loi, Fabre joue à l’entêtement

Après avoir perdu dans le bras de fer qu’il a lui-même engagé contre son président Gilchrist Olympio, l’ex-secrétaire général de l’Union des forces de changement (UFC), Jean-Pierre Fabre, s’entête à faire croire à ceux qui veulent bien l’écouter qu’il a encore un lien avec le parti. On le dit très aigri et désabusé, conscient enfin qu’il avait commis le péché d’avoir ignoré les textes du parti. En pilotant à vue l’UFC et son bureau national, contre le gré des statuts, M. Fabre se voyait à la place du vieux roublard Olympio. Il s’est, de toute évidence, trompé, assurément par manque d’expérience politique.
Pour couper court à l’agitation d’après la présidentielle de mars 2010, le congrès de l’UFC, à l’unanimité, a tout simplement exclu les agitateurs dont quatre députés à l’Assemblée nationale. Tout en leur laissant la chance de revenir sur leurs comportements. La première application pratique d’une telle décision est l’interdiction, le samedi, de la marche de l’UFC-FRAC. Traduction pour les militants : les rennes de l’UFC ont changé de mains ; et la nouvelle version du parti n’est pas dans la rue le samedi. Elle dialogue et travaille.
Mais cela n’a pas suffi à édifier M. Fabre et ses suivants. Il continue de se réclamer président de l’UFC à travers des médias, il a des gens (et même des intellectuels) qui le croient et pensent qu’en allant se mettre sous le soleil de la plage les samedis, ils finiront par ravir le pouvoir. C’est obtus comme vision. Gilchrist Olympio n’a peut-être pas achevé sa mission de salubrité au sein de son cher parti.
Autant certains militants n’ont pas compris le sens de la tenue de deux congrès séparés d’une et même formation politique, autant ils écoutent avec attention les railleries et les dénigrements du député Fabre et sa suite. Déjà, les mêmes qui ont travaillé, voire tout comploté avec le Fils de l’indépendance durant le règne de feu Gnassingbé Eyadéma, ont donné le ton : Gilchrist est « imbécile » (manque d’éducation et de politesse), Gilchrist a tout fait pour que les coups d’Etat contre Eyadéma échouent, de 1977 à 1986. On pense livrer les secrets de lutte de l’autre, et on ignore que cela peut faire réagir la justice à l’encontre de l’auteur et du complice (punissables des mêmes peines). Il paraît donc du devoir du bureau légal de l’UFC d’éclairer la base sur des responsabilités, notamment la partie autorisée à jouir de l’emblème ou du logo du parti, qui sont les premiers signes distinctifs de l’UFC.
On souhaite, du côté de M. Olympio, accomplir assez vite auprès des militants la mission de clarification assignée aux délégués au dernier congrès extraordinaire. Entre autres décisions du nouveau bureau, la saisine de l’Assemblée nationale pour notifier l’exclusion des quatre députés du parti : Mana Sokpoli, Jean-Pierre Fabre, Patrick Lawson et Isabelle Améganvi. En perdant la qualité de députés UFC à la rentrée parlementaire d’octobre prochain, la loi les autorise à devenir députés non-inscrits. A quatre, ils remplissent le quorum d’au moins le vingt-cinquième (1/25) des membres composant l'Assemblée nationale et ont le loisir de se constituer en groupe parlementaire. Lors du passage du Premier ministre devant le parlement, le 4 juin dernier, ils étaient même vingt (20) députés, y compris les quatre exclus du parti, à bouder la séance au motif que Gilchrist Olympio a pactisé avec le pouvoir.
Pour avoir extirpé les démons de ses rangs, le député Fabre est à présent convaincu qu’à vingt, ils pèseront beaucoup plus sur les débats au sein du parlement. Mieux encore, le règlement intérieur du parlement autorise que «les députés qui n'appartiennent à aucun groupe peuvent s'apparenter à un groupe de leur choix avec l'agrément du bureau de ce groupe. Ils comptent pour le calcul des sièges accordés au groupe dans les commissions».
Au moins à l’Assemblée nationale, la confusion entretenue autour de la présidence actuelle et «virtuelle» de l’Union des forces de changement va être levée. Le président du groupe parlementaire, en la personne de M. Fabre, perd les avantages qui lui sont dus, notamment le véhicule de service et la garde pour sa sécurité. Autres privilèges qui pourront se perdre par ailleurs : le président du groupe parlementaire participe à la conférence des présidents. Il peut saisir le président d’une commission permanente pour l’inscription d'une proposition complémentaire à l'ordre du jour du Parlement formulé à la Conférence des présidents.
Ce n’est qu’une suite logique de la logique dans laquelle M. Fabre s’est inscrit depuis la rentrée parlementaire d’avril 2010. Il est totalement absent du Parlement, et plus présent à la plage ou à l’église pour prier, et se fait suppléer par Patrick Lawson.

Bilan de santé du Togo

Nous poursuivons notre descente dans les secteurs de croissance du Togo, au moment où la récente Etude diagnostique pour l’intégration du commerce, réalisée par la Banque mondiale, répartit les 50 ans d’indépendance en 20 premières années de progrès, 30 dernières années de régression. Suivant le schéma, le pays est finalement devancé par ses voisins qui étaient en queue de peloton au début de la course de souveraineté. Il y a donc lieu de travailler pour faire intégrer des recommandations.

Essentiellement pour le fret lourd
Un réseau ferré de 513 km, privatisé
Les chemins de fer du Togo ne servent plus au transport de personnes et de marchandises. Plutôt pour le clinker, le ciment et le phosphate. La privatisation a permis d’augmenter les volumes et d’améliorer la qualité des services pour le fret lourd. Togo Rail est devenu en décembre 2002 concessionnaire en tant que société indépendante, pour la Wacem, principal utilisateur et adjudicataire de l’appel d’offre qui détient le contrat de concession. Un décret du 28 novembre 2008 a modifié de façon unilatérale et rétroactive le cadre de cette concession signée avec Wacem.
Le réseau de 513 km, à une voie métrique, comprend 4 sections allant à partir de Lomé vers Blitta (au nord, 276 km), Tabligbo (à l’est, 71 km), Kpalimé (à l’ouest, 119 km) et Aného (sur la côte, 47 km). Les deux premières sections sont utilisées, la troisième est désaffectée et la quatrième abandonnée. Une ligne de 30 km, propre à la SNPT, sert à transporter le minerai brut de phosphate vers l’usine d’enrichissement à Kpémé. Le matériel roulant comprend 12 locomotives dont 9 acquises en 2004 par Togo Rail ainsi que 29 wagons spéciaux ajoutés la même année à la flotte qui totalise 204 wagons. Entre 2003 et 2008, Togo Rail a investi 6,43 millions de dollars, au-delà des 4,73 millions prévus dans le contrat de concession de 25 ans.
Le trafic transporté par Togo Rail comprend les besoins de la Wacem (clinker, charbon, gypse, calcaire et fioul lourd), et ceux d’autres clients (coton, ciment, engrais, teck et charbon de bois).
Le trafic a augmenté de 300.000 tonnes en 2002, avant la mise en concession, a atteint 1,1 million de tonnes en 2004, mais a baissé jusqu’à 586.000 tonnes en 2008, à cause de la baisse de production du clinker pendant la période des travaux d’extension à l’usine de Tabligbo en vue de la doubler en 2010. Cette baisse d’envois de clinker vers la cimenterie d’Aflao au Ghana a été compensée par de l’importation.
Les tarifs sont compétitifs par rapport aux tarifs routiers. Pour le clinker, le charbon, le gypse, ils sont de 21 FCFA/tonne/kilomètre, de 42 FCFA pour le coton et de 23,25 FCFA pour le ciment. Sur un chiffre d’affaires de 1,5 milliard de FCFA en 2008, Togo Rail a versé 200 millions en royalties à l’Etat togolais, payé 22,4 millions en taxes, et versé 278 millions en salaires.
Des travaux de réhabilitation importants ont été faits sur la ligne de Blitta ; une usine de traverses en béton a été installée. Le projet d’une nouvelle voie ferrée entre Lomé et Aflao au Ghana pour transporter 1,5 million de tonnes de clinker, étudié et soumis au gouvernement, permettrait d’éviter à ce trafic pondéreux de passer par la route. Financé par Togo Rail, la construction de ces 6,5 km peut être réalisée en un an, après accord de l’Etat et son acquisition des terrains requis. Ce projet dans le cadre de la concession de 25 ans de Togo Rail, dont 15 ans non prescriptibles, se heurte à l’attribution d’une deuxième concession divisant ce réseau et oblige d’utiliser 2 km sur la nouvelle concession pour construire cette ligne. Le décret de 2008 remet en question la concession signée en mai 2002 avec Wacem, lui cédant l’entièreté du réseau, et la scinde en 2 concessions, l’une à Wacem sur le segment Lomé-Tabligbo et l’autre à la société MM Mining sur les lignes Lomé-Blitta et Lomé-Kpalimé pour le transport non exclusif de ses produits. Le décret pose un problème juridique à régler.
Il est prévu de rapidement construire un embranchement ferroviaire reliant Diamond Cement au Ghana au réseau ferroviaire togolais, car le clinker de Wacem est actuellement acheminé par camions lourds par Lomé, mais avec des détériorations que ce trafic lourd entraîne pour le réseau routier de Lomé.

Etat des poids lourds
Un parc togolais vétuste et une fiscalité assez lourde
On les recense à la base de plusieurs accidents de la circulation. Ils ont pour la plupart le système de freinage défaillant, ils négligent la révision technique, même si leur vitre porte l’étiquette « bon état » de la Direction des transports routiers.
L’état du parc togolais des camions est vétuste et ses coûts d’opération élevés. Ce parc est estimé à 4.500 véhicules seulement et le nombre croit par 7 à 9% par an. La Direction des transports routiers, qui n’est pas informatisée, n’a pas de statistiques du nombre de véhicules du parc, car il n’y a pas suivi quand ils sont détruits, hors d’usage ou immatriculés au Togo mais utilisés dans les pays voisins. L’âge moyen des poids lourds, de 10 ans à 20 ans, est très élevé et tous sont importés d’occasion. 85% des camions ont plus de 15 ans et 15% sont achetés avec plus de 20 ans. Le nombre de véhicules effectivement opérationnels (ou disponibles) serait de 50% en 2008, soit à peu près 2.150, comprenant environ 600 porte-conteneurs, 1.300 conventionnels et 250 citernes.
Pour le trafic de transit, la productivité de la flotte de camion est faible. Elle comprend 500 porte-conteneurs et 900 conventionnels qui pourraient faire environ 25 rotations par an, soit 2 par mois. Le kilométrage annuel moyen est estimé à 60.000 km, mais les véhicules les plus vétustes qui sont la majorité ne font que 15.000 à 30.000 km. Contre des normes européennes de kilométrage des poids lourds à l’ordre de 180.000 km par an. D’où la nécessité d’améliorer la productivité du parc de poids lourds par la mise en place d’une politique de facilitation.
La fiscalité sur l’industrie est assez lourde et mérite d’être réévaluée et adoucie pour permettre aux opérateurs de dégager des revenus et de réinvestir dans des camions mieux adaptés au transport. La loi sur la fiscalité du transport routier affecte de façon différente les entreprises avec 3 camions et plus, qui ont des charges fiscales plus élevées en fonction du chiffre d’affaires et de la taxe à la valeur ajoutée, et les autres opérateurs dits informels ou artisans avec 2 véhicules ou moins qui payent un forfait libératoire : l’impôt sur les revenus du transporteur routier (IRTR) sans déclaration trimestrielle. Ainsi, l’industrie reste entre les mains de petits opérateurs moins taxés que les opérateurs formels, empêchant les économies d’échelle d’entreprises mieux structurées. Il serait bon d’inverser ou de neutraliser l’effet de cette fiscalité pour favoriser le développement de ces dernières et freiner celui de l’informel. Les taxes et redevances son lourdes et comprennent les droits d’importation des véhicules, les droits sur les carburants, les droits sur la propriété des véhicules et les taxes sur l’utilisation des véhicules. Leur poids global par rapport au chiffre d’affaires est de l’ordre de 45 à 55% pour les entreprises structurées et de 15 à 20% pour les entreprises informelles.

Disponibilité en minerais
Togo, un vivier en clinker pour le ciment
Point n’est besoin de revenir sur la tourmente du ciment qui se vit avec les exportations de ciment, souvent par les commerçants, vers les pays voisins et une certaine spéculation. Après l’ouverture d’une 3ème usine à Dalavé, le mal du ciment semble incurable et le paquet de Fortia CPJ 35 est vendu à plus de 4.200 FCFA. Au-delà du prix officiel de 3.850 F. Le contrôle est difficile. A Lomé, le bien n’est plus à portée de main ; l’intérieur du pays proroge sa peine. Bien qu’au départ, les chiffres ne prédisaient pas des tensions en terme de disponibilités de ciment pour les particuliers, pour ne pas parler de pénurie.
Le Togo est un des rares pays d’Afrique de l’ouest à posséder d’importants gisements de calcaire de bonne qualité pour la production de clinker, produit intermédiaire pour la fabrication de ciment. Cet atout majeur permet de produire du clinker et du ciment non seulement pour le marché local, mais également pour l’exportation dans la sous région. Quatre importants gisements de calcaire sont actuellement connus au Togo : Mango (nord), Pagala (centre), Aveta et Tabligbo (sud). Celui de Mango n’a pas fait l’objet d’une prospection détaillée ; celui de Pagala non plus, mais son adéquation pour la production de clinker est confirmée. Le calcaire d’Aveta est partiellement contaminé par des phosphates, mais la production de clinker à partir d’un tel calcaire devrait être possible. Le gisement de Tabligbo a été exploité à partir de 1980 par les Ciments de l’Afrique de l’Ouest (Cimao) et ensuite Wacem. Ses réserves connues sont actuellement estimées à 200 millions de tonnes.
Sur le site de Tabligbo, un complexe de production de clinker d’une capacité nominale de 1,2 million de tonnes a été construit. Cimao a juste fait 5 ans, avec des financements qui ont accru l’endettement du Togo. En 1996, le groupe indien West Africa Cement (Wacem) racheta tous les actifs matériels de Cimao. Il redémarre l’exploitation du gisement de calcaire et la production de clinker et l’Etat togolais reçut 10% de son capital.
La remise en l’état de l’outil permit de faire monter la production de clinker à 1,18 million de tonnes en 1999. Ensuite, une production de ciment sur place est débutée. Wacem livra du clinker à Cimtogo à Lomé pour sa transformation en ciment, mais cela ne dura que 2 ans seulement suite à des désaccords entre les deux groupes. Cimtogo a alors continué à fonctionner avec du clinker importé, tandis que Wacem dépendait entièrement de l’exportation de son clinker.
Depuis 2003, appartenant à Fortia (une joint-venture Wacem-Scancem, mais gérée par Wacem), l’usine de broyage de Tabligbo produit 500 à 600.000 tonnes de ciment par an pour le marché local et l’exportation. Sur la base d’exportations de clinker et ciment togolais, Wacem a construit une grosse unité de broyage de clinker (1 million de tonnes par an) au Ghana, Diamond Cement, près de la frontière avec le Togo.
De même, Wacem a acheté une unité de broyage de clinker au Burkina de 450,000 tonnes par an de capacité, qui était en faillite. Et elle a annoncé son intention de construire une unité intégrée (clinker et ciment) de 600.000 tonnes par an de capacité initiale au Mali, pays qui ne disposait plus de production locale depuis la fermeture de l’ancienne unité de l’IMACO en 1997. A partir de Tabligbo, le groupe Wacem devient un des principaux groupes cimentiers actifs en Afrique de l’ouest.
L’autre point fort pour le Togo est l’existence des installations de chargement, déchargement et stockage de pondéreux au port de Lomé, construites déjà pour Cimao. Elles appartiennent à Wacem, mais travaillent aussi pour Cimtogo dont l’unité de broyage, à côté du port, est reliée à celui-ci par des bandes transporteuses.
Cimtogo produit annuellement de l’ordre de 700.000 tonnes de ciment par an, dont environ la moitié pour le marché local et le reste pour l’exportation (Niger, Burkina, Bénin).
Autres potentialités minières
Elles sont peu ou mal connues. Des demandes de permis d’exploitation ont été introduites pour différents gisements, dont les niveaux de connaissance sont variables : gisement de manganèse de Nagéya à 670 km de Lomé (15 millions de tonnes estimés, d’une teneur de 12 à 35%) ; gisements de chromite, mal connus à Haito (20.000 tonnes, à 145 km de Lomé) et à Farendè (30.000 tonnes, à 450 km de Lomé) ; et gisement de bauxite de Agou (1 million de tonnes, à 100 km de Lomé). Il n’est pas clair dans quelle mesure les demandeurs de permis investiraient rapidement pour arriver à une exploitation industrielle de ces gisements. Il y a eu récemment une demande d’exploitation d’un gisement de minerai de fer à faible teneur (36%) dans la région de Bassar.
D’autres gisements existent qui n’ont pas fait l’objet de demandes : la tourbe dans la région de Tabligbo (5 millions de m3) ; sable à verre dans le bassin côtier (3 millions de tonnes) ; argiles à attapulgite à Aveta près de Lomé (20 millions de tonnes) et bentonite (300 millions de tonnes). Et divers gisements d’argile kaolinique pouvant être utilisées dans la céramique. Les gisements de marbre dolomitique de Gnaoulou et de Pagala ont fait l’objet d’exploitation entre les années 1970 et 1984 par la Sotoma qui s’occupait aussi de la commercialisation. L’Etat togolais recherche un nouveau partenaire pour la reprise de leur exploitation.
Récemment, le pays a adhéré à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) en voulant assurer la transparence des paiements et des revenus générés par les industries extractives, rendre ces informations accessibles à la société civile et au grand public, et permettre que la richesse qui en est tirée contribue efficacement à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté.

L’anomalie de Wacem
Wacem dispose du statut de zone franche, ce qui est étonnant et discutable. Sa production pour l’exportation (clinker et ciment) est le résultat de l’exploitation et de la transformation du calcaire, une matière première locale, avec une très faible incorporation d’éléments importés. Si cette matière première locale n’était pas transformée sur place en clinker, elle ne serait pas exportable. C’est pour cela que dans l’ensemble du monde, l’industrie cimentière ne bénéficie habituellement pas du statut de zone franche, comme c’est généralement le cas des activités d’exportation basées sur la première transformation.
Wacem contribue au budget de l’Etat, principalement par le biais d’impôt sur les bénéfices (1,185 milliard de FCFA en 2007), de redevances minières (10% de la valeur « carreau mine » du calcaire) et de dividendes versés pour les 10% du capital de Wacem détenus par l’Etat.
Il faut aussi noter que les deux sociétés de production de ciment du Togo, Fortia et Cimtogo, ne dispose pas du statut de zone franche.

Pour financer des actions de développement
Le Togo émet 15 milliards Cfa de bons du trésor

Le Togo a levé plus de 15 milliards de francs Cfa sur le marché ouest africain et international à la suite d’une émission de bons du trésor, lancée par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Quelque 49 souscripteurs avaient répondu à l’appel d’offres lancé par la Bceao, pour une valeur de plus 38 milliards de francs, soit un taux de couverture de plus de 255% des besoins exprimés par l’Etat togolais, précise un communiqué de la Bceao qui affirme avoir retenu seulement 22 des offres.
Hormis le Mali et le Bénin, où aucune offre n’a été retenue, les autres souscripteurs proviennent essentiellement des pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemao), qui représentent les 4/5 des montants retenus, le reste provenant d’autres pays qui ne sont pas précisés. Dans la sous région, les offres retenues proviennent essentiellement du Togo (5,2 milliards), suivi du Niger (plus de 1,4 milliard), Guinée Bissau (plus de 1,14 milliard), de la Côte d’Ivoire (1,2 milliard), du Sénégal (1 milliard), du Burkina Faso à hauteur de 971 millions de francs. Le reste, plus de 3,9 milliards, provient de souscripteurs «d’autres» pays.
Les émissions du Togo ont été lancées le 5 août dernier pour une échéance le 4 novembre prochain (durée de 3 mois) à un taux d’intérêt de 4,53%, d’après le Marché des titres de créances négociables par appel public à l’épargne publié par la Banque centrale. De plus en plus, les pays de la sous région ouest africaine ont recours à ce procédé pour financer leurs projets de développement.

En prévision de la grippe aviaire
Une campagne de vaccination en cours contre le virus H1N1
«Le monde n’est plus en phase 6 d’alerte à la pandémie de grippe». L’affirmation est de la Directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Margaret Chan, le 10 août 2010 lors d’une téléconférence tenue avec les membres du Comité d’urgence sur la pandémie de la grippe A H1N1. «Nous entrons maintenant dans la phase post pandémique. Le nouveau virus H1N1 a pratiquement cessé de sévir», a-t-elle précisé. Et pourtant, les pays n’arrêtent de renforcer les mesures de lutte.
Après avril, avec près de 90.000 personnes vaccinées, le Togo vient de lancer lundi sa seconde phase de vaccination contre la grippe à H1N1 avec le soutien de l’OMS, et ce jusqu’à samedi. Le vaccin est dit recommandé mais non obligatoire. L’OMS craint que pendant la période post pandémique, il se peut que l’on observe encore des niveaux élevés de transmission du virus H1N1 lors de flambées localisées plus ou moins importantes comme en Nouvelle-Zélande. Ou que le virus se mue en un virus grippal saisonnier.
La vaccination cibles les groupes à risque identifié au Togo, à savoir femme enceinte, enfant de 6 à 18 mois, malades chroniques et immunodéprimés, force de sécurité et de défense et le personnel des organismes internationaux. Parallèlement, la surveillance aux postes sentinelles et dans les formations sanitaires est renforcée, l’accent est également mis sur la notification et l’investigation de cas suspects, ainsi que la prise en charge des cas confirmés.
Il est à rappeler que la propagation du A/H1N1 survenue depuis avril 2009 s’est étendue rapidement dans le monde entier, mais cette pandémie a été la plus étroitement et minutieusement suivie de l’histoire. À ce jour, des cas confirmés au laboratoire de grippe pandémique A (H1N1) ont été signalés officiellement par 214 pays et territoires ou communautés d’outre-mer, avec 18 449 décès enregistrés. En Afrique, à la date du 26 mai 2010, au total 18 598 cas sont enregistrés dont 168 décès. Les pays africains ayant enregistré plus de cas sont l’Afrique du Sud (12640 cas, 93 décès), l’Algérie (916 cas, 57 décès), le Madagascar (877 cas, 3 décès), le Ghana (720 cas, 0 décès), le Sénégal (325, 0 cas).
En Afrique de l’Ouest, 4 pays (Libéria, Sierra Leone, Gambie et Togo) ont déjà organisé leur 1ère phase de campagne de vaccination des groupes à risque et les autres pays s’apprêtent à le faire. Le Togo, grâce au système de surveillance sentinelle récemment mis en place à l’Hôpital de Bè, avec l’appui de l’OMS et le CDC NAMRU-3 (Naval Medical Research Unit N°3), a détecté sept cas, mais aucun décès lié à ce virus n’a encore été notifié.

Violences conjugales
Des femmes et des hommes battus par leurs conjoints
Les femmes et les hommes violentés au foyer, c’est le pire des abus. Un crime vieux comme le monde, et l’un des moins connus parce que trop longtemps occulté par le poids des traditions et des préjugés mais aussi et surtout masqué par le silence des victimes et l’indifférence des autres.

Le problème est aussi difficile à résoudre qu’à mesurer, pour la même raison. Presque toujours, la violence intervient dans l’intimité du foyer, là où les parents, les amis, les voisins et les autorités hésitent à pénétrer. Les victimes elles-mêmes portent moins souvent plainte et font moins fréquemment appel à la loi. La peur des représailles, les tabous entourant les questions sexuelles, la honte et le sentiment de culpabilité des femmes violées, l’acceptation aveugle de la tradition et le bâillon de la dominance masculine sont autant de facteurs qui jouent un rôle allant de pair avec la complicité active ou passive de l’État et d’autres institutions d’autorité morale. Cependant, si la police, la justice et même les autorités compétentes n’ont pas encore pris la mesure de la gravité du problème, les nouvelles générations des femmes sont de moins en moins résignées et osent en parler.
Pour Mme Rufine, secrétaire dans une entreprise de la place, c’est à la veille de son mariage que tout a commencé. A l’hôtel où la nuit de noces doit être consommée, son époux Henri avait trop levé le coude. Conditionné par les effluves de la boisson, il voulait anticiper le cours normal des choses en passant au lit tout de suite. Elle tenait à rester pure jusqu’au moment convenable par égard des convenances humaines. Le couple s’est querellé et a échangé copieusement des méchancetés. Rufine a reçu sa première gifle.
Une petite baffle comparée à celles qui suivront : coups de poings, coups de pieds, sexualité forcée et même menaces de mort composeront le catalogue de la violence ordinaire subie par l’intéressée sous le regard interrogateur de ses trois enfants. Évoquant ses dix ans de vie commune avec son époux ingénieur des télécommunications, très apprécié par ses collègues et patrons, Mme Rufine, l’air absent, boit inconsidérément en racontant sa descente aux enfers : les scènes de terreur, mais aussi les périodes de rémission, les promesses, les cadeaux et à chaque fois l’espoir d’en finir avec les coups.
Des histoires de couples maudits comme celle de Rufine et d’Henri où rode fréquemment l’alcool, on en entend parler à longueur de journée. Si on s’en tient aussi aux enquêtes effectuées ces dernières années par le fonds de développement des Nations unies pour la femme, environ un quart des femmes dans le monde sont victimes de violence dans leur propre foyer.
Ce chiffre est probablement en dessous de la réalité. Analysant, à son tour, 35 études menées dans des pays industrialisés ou en développement, la Banque mondiale a relevé qu’entre un quart et une moitié des femmes avaient été brutalisées physiquement par leurs compagnons. Et si l’on n’a pas encore assez de données pour établir des comparaisons précises entre les pays, on constate cependant que le taux et les caractéristiques de la violence sont remarquablement analogues d’une culture à l’autre.

Ces hommes battus par leurs femmes
Dans le domaine des violences conjugales, les partenaires qui se plaignent le plus de coups et blessures sont les femmes. Il est peu de commun de voir des dames faire pleuvoir des coups.
Des "phénomènes", quelque peu marginaux, existent cependant.
Au quartier Amandahomé, une certaine Béatrice, 28 ans, est bien connue pour la force de ses poings. Du côté de Soviépé, Mme C. s'est rendue populaire en rouant régulièrement de coups son époux. Pierrette, une étudiante "colosse" et amatrice de basket ball ne digère pas qu'on l'appelle avec ironie "Pierre". Elle est connue sur les aires de sport pour aimer la bagarre. «Je sais que je n'ai pas un physique féminin. Et je ne tiens pas à ce qu'on me le rappelle tout le temps. Quand je vais jouer, les gens me provoquent tout le temps. Alors je les corrige par des coups donner. Et puis au quartier, je prends la défense des opprimés », se vante t-elle. 
Battre son mari ou tout autre homme, n'est pas l'apanage des seules étudiantes, sportives, rurales et femmes de la populace. "Les hommes battus sont reconnaissables par leur exubérance hors du domicile conjugal. En présence de leur femme, ils se font tout petit et parlent peu. Ils ne prennent jamais de décision", explique un conseiller matrimonial.
T.B. fait partie de cette catégorie peu commune des hommes battus. "C'est une situation fort embarrassante pour un homme. Dès que j'ai une prise de bec avec quelqu'un, on me dit "tu viens t'agiter ici, est-ce que tu peux parler devant ta femme ?". Aussi ai-je décidé de divorcer", explique T.B.
De l’avis de certains, les hommes battus sont de plus en plus nombreux. Seulement, ils ne sont pas légion à avouer leur martyr. Les hommes battus se taisent, souffrent en silence et trouvent toujours une explication au bureau pour leur œil poché.

La foire du cinquantenaire
débute le 19 novembre
Le Site Togo 2000 - un des plus grands centres d'exposition d'Afrique sur une superficie totale de 90.000 m² - sera animée du 19 novembre au 06 décembre 2010 en raison de la Foire spéciale, dite "Foire du cinquantenaire" pour marquer le 50e anniversaire de l’indépendance du Togo. Selon le directeur du Centre togolais des expositions et foires de Lomé (CETEF), Kuéku-Banka Johnson, la manifestation revêt un caractère particulier car elle s’inscrit dans le cadre des festivités marquant le cinquantenaire de l’indépendance du pays.
Une occasion pour les exposants qui viendront des pays africains qui ont célébré le cinquantenaire de leur indépendance cette année, de retracer le film de leur parcours et de leur développement ces dernières décennies.
Outre les stands mettant en valeur les produits togolais et ceux d’autres pays africains, la Foire proposera des ateliers et des colloques relatifs au commerce, à l’intégration économique.
En termes d’exposants, les organisateurs espèrent aller au-delà des chiffres de la précédente foire internationale. Cette dernière avait connu 700 exposants pour 5.000 m2 et environ 100.000 visiteurs. Et, pour la première fois, en 2009, la Foire de Lomé avait enregistré le plus grand nombre d'exposants nationaux, soit environ 70% de l'ensemble des exposants.

© L’Union du 17 août 2010

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