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Députés ignares

Le jour où le Premier ministre présente son programme de politique générale à l’Assemblée nationale, L’Union paru vendredi s’interroge sur les capacités intellectuelles de certains députés.
« Beaucoup de nos élus manque du minimum pour comprendre ce qui se passe au Palais des congrès. L’ennui se lit aussi sur des visages quand on discute loi. (…) Que peut comprendre quelqu’un qui n’a pas le BEPC dans un langage de loi ? Malheureusement, la nature même du vote populaire fait qu’on en arrive là. Que les partis produisent mieux dans la prochaine course à la députation en 2012 », peut-on lire dans les colonnes du bi-hebdomadaire.

Voici une sélection d’articles publiés par L’Union

Verbatim
Moins de provocations !
Le leader charismatique du Parti Démocratique Panafricain (PDP) Bassabi Kagbara, triste candidat au scrutin présidentiel du 04 mars, crédité d’un score de 0,40% s’est prononcé sur le nouveau gouvernement Houngbo : « C’est un acte historique parce que, il y a longtemps qu’ils auraient pu le faire. Ça fait quarante ans que nous menons des luttes stériles et nocives pour le développement du pays. Si aujourd’hui, ils ont compris que des adversaires politiques ne sont pas des ennemis, c’est une bonne chose. Mais, il faut souligner que cet accord est venu trop tard. » Il réagissait ainsi à l’entrée au gouvernement de l’Union des Forces de Changement (Ufc), branche Gilchrist Olympio.
Sans nul doute que sa propre non participation à ce gouvernement l’ait un peu frustré. Mais, ce n’est pas le plus important quand bien même qu’il eût parlé d’exclusion. Pour le Fondateur de l’un des plus grands instituts scolaires du pays, l’IAEC, la renaissance du Togo doit prendre le pas sur toutes les autres considérations partisanes ou non.
Cette déclaration est intéressante à cause du regret exprimé suite à la première participation de l’Ufc à un gouvernement aux côtés du Rassemblement du Peuple Togolais (Rpt). C’est une situation embarrassante pour la majorité des Togolais. Lorsque, sous le régime Eyadéma, une certaine presse dénonçait l’intransigeance, le jusqu’auboutisme de l’opposition togolaise, elle était mal comprise. Surtout qu’en son temps, l’argent circulait facilement dans les milieux politiques, les journaleux audacieux étaient taxés de corrompus et étaient devenus au demeurant indésirables. Malheureusement, le tissu social se fissurait davantage.
Les Togolais de différents bords politiques se regardaient en chiens de faïence, chacun était sur ses gardes attendant la moindre occasion pour régler des comptes aux autres. La méfiance était donc au paroxysme. Cette atmosphère lourde a engendré, pitoyablement, des morts, des blessés, des handicapés, des fous, des exilés, des déplacés, des déflatés, des "Sans domicile fixe", des prisonniers, des désœuvrés… Pourquoi avoir alors attendu si longtemps pour prendre la décision qui s’imposait aussi depuis des lustres ? Ce sont les indécelables politiques, nous répondra-t-on.
Si aujourd’hui, l’opposition togolaise ressent le réel besoin de tourner la page des luttes sans merci menées jusque-là, le peuple ne peut que l’en remercier. La Cpp d’Edem Kodjo, le Pdr de Zarifou Ayéva, la Cdpa de Léopold Gnininvi et le Car de Me Yawovi Agboyibo en ont déjà fait l’expérience pendant qu’ils étaient encore rigides avec le régime en place. Il ne fallait que l’Ufc de Gilchrist Olympio pour concrétiser cette volonté de travailler ensemble pour le bien des populations togolaises.
C’est sûr que tout le monde ne peut jamais se mettre sur les mêmes diapasons. Ainsi, la branche de l’Ufc conduite par Jean-Pierre Fabre qui continue par protester contre cette nouvelle approche de leur leader ne doit pas être incomprise dans cette situation. L’utile est de faire comprendre à leurs dirigeants que la politique a changé au Togo et qu’il faut trouver la méthode adéquate autre que les provocations et la création de tension.

Au-delà du seul cas des engrais à Amégnran
Pour un contrôle inopiné des coûts subventionnés par l’Etat
Renforcer le contrôle dans les magasins et sur le terrain pour éviter des trafics qui favorisent la fuite des engrais au niveau des magasins et au-delà de nos frontières ; les contrôles de la CAGIA seront supervisés par ceux du cabinet à travers la direction de l’administration et des finances du département. C’était l’une des dix mesures prises courant mars 2009 par le gouvernement pour rapprocher les engrais des producteurs. Visiblement, la méthode commence par prendre. A partir d’une alerte donnée par la population escroquée, la brigade de la gendarmerie d’Amégnran dans la préfecture de Vo (nord-est de Lomé) a mis la main sur un agent contractuel chargé de la gestion du stock d’engrais mis à la disposition des paysans de ladite localité. Sa faute aura été d’avoir, de son propre gré et à son seul profit, augmenté de 500 francs Cfa le sac de 50 kilos de cette denrée indispensable aux paysans pour une abondante récolte. Alors même que le gouvernement s’est efforcé de soulager les difficultés des paysans en supportant une partie des coûts réels de l’engrais. Mais au-delà de ce cas isolé, l’Autorité devra se convaincre de l’utilité de surveiller les différents agents commis pour des tâches publiques. L’enquête autour de l’engrais doit être généralisée. L’évidence étant que les agents ne sont pas toujours de bons citoyens. Il se souvient qu’au déploiement des tracteurs dans la préfecture de Zio, lors de la saison agricole passée, des paysans avaient boudé l’outil de labour au motif que le prix de location était supérieur au prix fixé par le gouvernement.
C’est devant la forte demande à la baisse des coûts pratiqués, exprimée par les paysans lors du Forum national des paysans togolais tenu à Kara en février 2009, que l’Exécutif décidait d’accorder trois types de subventions afin de faciliter l’accès des producteurs aux engrais, aux semences et aux matériels agricoles pour la campagne 2009/2010 qui vient de s’écouler : céder les engrais à 11.000 francs Cfa le sac de 50 kilos, soit 220F le kilo (faisant un manque à gagner de 5,843 milliards de francs Cfa) ; céder les semences améliorées à 350 francs le kilo, contre un manque à gagner estimé à 110 francs par kilo ; dans l’utilisation des tracteurs, réduire les coûts du labour par hectare à 20.000 francs contre 25.000 francs en 2008/2009, alors même que le coût réel de labour était évalué à 31.000 francs (35.000 francs en moyenne par les privés dans la zone méridionale et 25.000 francs dans la zone septentrionale du Togo).
D’où une subvention d’environ 12.000 francs par hectare labouré.
Parallèlement, dans un récent séminaire des responsables de l’administration publique sur l’utilité des réformes entreprises au Togo, le débat était né autour des produits subventionnés par l’Etat dans le secteur de la Santé, mais qui ne sont pas en réalité livrés aux populations bénéficiaires aux prix officiels. Par endroits, on parle aussi des produits qui sont revendus à des modiques coûts alors même qu’ils devraient être gratuits.
Il faut donc aux populations de dénoncer les agents véreux, histoire de ne pas supporter doublement les prix des produits. C’est à ce prix que le gouvernement pourra accrocher le résultat visé.

Pour plus d’accessibilité
Un Numéro vert et un site Web pour la CVJR
Dans le cadre de la mise en œuvre de son programme d’activités, la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) a lancé hier à Lomé son site Web (www.cvjr-togo.org) et sa ligne verte, le 81212. Le but étant de rendre l’institution plus accessible au grand public, un an après son installation officielle. Ce site Web est un ensemble de pages mises en ligne et surtout un média virtuel qui permettra à la CVJR de mieux se faire connaître aux Togolais de l’intérieur et de la diaspora, ainsi qu’à tous ceux que ses activités intéressent et de les faire participer à ses travaux.
La ligne téléphonique verte, elle, induit un appel gratuit pour celui qui émet l’appel. Avec la précision que le numéro fonctionne les jours et heures ouvrables. Pour l’équipe présidée par Mgr Nicodème Barrigah-Benissan, il est question de faciliter le contact avec les personnes cibles spécifiques de son mandat, et de permettre la remontée d'informations relatives au processus Vérité Justice Réconciliation.
C’est le prélude à la phase des dépositions qui devra démarrer en juillet prochain sur toute l’étendue du territoire national. La CVJR n’a pas manqué de rappeler les difficultés de l’heure : manque de moyens financiers, scepticisme des populations concernées, voire des victimes, risque de politisation de la Commission par les acteurs politiques (chacun voulant attirer vers son idéologie le travail objectif qui devra se faire), lenteur dans le recrutement du personnel d’appui, exigence de se plier aux procédures des partenaires financiers du processus. A ce jour, moins de 25% du budget général sont acquis, confie-t-on.

Pour sa déclaration de politique générale
Le gouvernement Houngbo II devant le Parlement ce matin
Une semaine après sa formation, le nouveau gouvernement de Gilbert Houngbo passe ce 4 juin 2010 l’examen traditionnel de déclaration de politique générale qui annonce les chantiers proches et lointains. Le tout dans une durée qui n’est pas souvent figée compte tenu du caractère aléatoire de l’appareil gouvernemental. La Constitution accordant le pouvoir discrétionnaire au Chef de l’Etat de nommer ou de dissoudre un gouvernement. Passons ! A l’Assemblée nationale, il ne sera pas étonnant de voir que certains veuillent assimiler le débat à un prétendu contentieux électoral qui n’est pas vidé malgré tout le satisfecit. Dans les rangs de l’UFC, il faudra voir le député Habia et d’autres soutenant l’entrée du parti au gouvernement donner leur quitus aux promesses de l’Exécutif.
Pour le moins, on s’attend à un vote plein des députés issus du RPT (au pouvoir), contre un rejet ou une abstention des élus de l’UFC et du CAR.
Comme déjà le 16 septembre 2008 au moment de la première gamme de Houngbo qualifiée par le RPT de «programme assez cohérent». Les contestataires répliquaient en ces termes : «…nous ne sentons pas vraiment comment vous envisagez vous attaquer au mal togolais qui est la méfiance entre les acteurs politiques» ou «votre exposé reprend, sous un habillage habile, mais qui ne trompe personne, les mêmes rengaines du RPT, destinées à abuser les populations togolaises et la communauté internationale». «Le contenu du discours programme que vous venez de présenter montre que vous avez très bien compris la portée de votre mission qui se résume en une seule phrase : traduire l’action du gouvernement en retombées directes sur le vécu quotidien du plus grand nombre des Togolais», se réjouissait le groupe parlementaire RPT.
En termes de gros projets, Gilbert Houngbo ciblait les secteurs de l’agriculture et l’élevage, les infrastructures et les transports, l’éducation, la santé et l’énergie. Pour en tout 40 milliards de francs Cfa à éjecter en trois mois. Il annonçait qu’une réunion des acteurs concernés allait déboucher sur la mise en place du cadre permanent de concertation et de dialogue, de l’adoption du statut de l’opposition et du financement des partis politiques. Le contexte a évolué et il lui faudra actualiser sa formule de 2008 : «…malgré tout ce qui a pu être réalisé à ce jour, nos concitoyens ne ressentent pas toujours concrètement les fruits de l’effort commun dans leur vie de tous les jours». Peut-être qu’il faut se passer des délais qui faussent le débat quand ils ne sont pas effectivement respectés.

Devenir député sous les Tropiques
Et s’il faut poser la condition de niveau scolaire !
Le sujet fait débat au Niger, après le constat que la charge publique nécessite un minimum de parcours scolaire. Suivant le nouveau code électoral, il faut au moins posséder le Baccalauréat pour prétendre siéger au Parlement. Et le Bac + 4 pour la fonction de Président de la République. Au-delà de l’injure faite au pays par ses propres fils faisant croire qu’on ne disposerait pas de 100.000 diplômés, la question doit faire réfléchir.
Au Togo, ce n’est pas un secret que le travail parlementaire est en demi-teinte. Beaucoup de nos élus manque du minimum pour comprendre ce qui se passe au Palais des congrès. L’ennui se lit aussi sur des visages quand on discute loi. En témoigne l’allure de certaines questions tant en commission qu’en plénière. Par constat, certains de nos élus peuvent passer toute la législature sans vraiment participer au débat. Que peut comprendre quelqu’un qui n’a pas le BEPC dans un langage de loi ? Malheureusement, la nature même du vote populaire fait qu’on en arrive là. Que les partis produisent mieux dans la prochaine course à la députation en 2012.

Pour sécuriser son alimentation électrique
L’Allemagne donne 8 milliards Cfa pour Lomé

La Bankengruppe, Banque allemande de développement (KfW), a accordé, mardi aux autorités togolaises à Lomé, la garantie pour le financement de deux projets inscrits dans le système d’échanges d’énergie électrique en Afrique de l’Ouest (WAPP), pour un montant total de 25 millions d’euros, environ 16,4 milliards de francs Cfa. Le premier, d’un montant de 7,9 milliards Cfa a pour objectif de renforcer et de moderniser le réseau électrique de la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET). La capitale togolaise, principale bénéficiaire dudit projet, sera ainsi dotée d’un poste de transformation d’une puissance de 330/161 kV du nom de Lomé C afin de «renforcer et de sécuriser l’alimentation électrique de l’agglomération de Lomé», indique un communiqué de la KfW.
Plus visés, les quelque 1,5 million d’habitants de Lomé et des ses environs, ainsi que de nombreuses petites et moyennes entreprises (PME) qui bénéficieront d'une alimentation stable en énergie électrique. «De plus, une contribution importante est apportée pour assurer l'approvisionnement électrique de Lomé, un préalable fondamental au développement de l'industrie et du commerce dans cette région», ajoute la Banque, estimant qu’en contribuant à l'utilisation durable de sources d'énergie efficaces, la mesure s'inscrit dans la Stratégie togolaise de Réduction de la Pauvreté. «Ce soutien financier important illustre le nouveau climat de coopération qui existe entre Lomé et Berlin. Le montant accordé correspond à la part du Togo dans le grand projet d’interconnexion des pays du littoral», a expliqué le ministre des Finances et de l’économie Adji Otèth Ayassor, qui a signé les documents officiels pour le Togo.
La seconde garantie, d’un montant de 8,5 milliards de francs, vaut pour le projet d’interconnexion régionale. Ce dernier, dont la Communauté électrique du Bénin (CEB) est le bénéficiaire, consiste en la construction et en l’aménagement d’une ligne haute tension de 330 kV du Nigeria jusqu’en Côte d’Ivoire, en traversant le Bénin, le Togo et le Ghana. Le projet est également soutenu par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD). L’objectif étant à peu près le même : assurer un meilleur approvisionnement en énergie électrique, afin de stimuler le développement socio-économique de la région.
Le retour de Berlin
Ce don allemand marque le retour effectif de Berlin au Togo. Le principe avait été acquis par la visite au Togo, à la mi-février 2008 du ministre allemand des Affaires étrangères, Franck-Walter Steinmeier. Cela faisait 15 ans qu’un officiel allemand n’avait plus mis pied au Togo, un pays qui avait laissé un goût d’horreur le 25 janvier 1993 au ministre de la Coopération d’alors, Helmut Shaeffer, après le massacre de la Place Fréau, actuellement Place Anani Santos. Quatre scrutins présidentiels et trois législatives n’y ont rien fait. Il a fallu Octobre 2007 pour rassurer la communauté internationale et, partant, toucher la dure sensibilité des Allemands sur ce que les Togolais peuvent faire autrement ensemble.
Ils s’y sont engagés tout de suite. Du moins verbalement pour commencer. «S’il y a la confiance que le cap des réformes va s’inscrire dans la durée, je crois que le Togo peut être confiant qu’il y aura des dispositions à aider. Nous pouvons donner plus de marges de manœuvres financières pour maintenir les travaux de réformes», a rassuré Franck Steinmeier. «Nous espérons maintenant qu’après les dernières élections d’octobre, le Togo est sur une meilleure voie», a précisé M. Steinmeier.
La KfW Bankengruppe (groupe bancaire KfW) appartient à l'Etat fédéral à 80% et aux Länder à hauteur de 20%. Elle fait partie des quinze premières banques d'Allemagne. Elle possède de nombreuses filiales: la KfW Mittelstandsbank qui propose des crédits classiques et des instruments de financement innovants aux PME et aux créateurs d’entreprises, la KfW Mittelstandsbank, créée par la fusion de la DtA (Deutsche Ausgleichsbank) et de la KfW en juillet 2003, la KfW Förderbank qui aide à l'acquisition des logements individuels ou au financement de la modernisation des logements, au financement de projets d’infrastructures communales.

Coopération bilatérale
Le Japon veut rattraper son retard au Togo
Ils étaient tous à l’affût, ceux qui se donnaient encore un espoir pour le Togo. A commencer par les Français, traditionnellement attachés aux colonies, puis les Américains, relativement intéressés par le pays. Peut-être faut-il le mettre sur le dos de la distance entre les deux pays, la coopération japonaise s’est vite désintéressée du Togo, un pays d’équation à plusieurs inconnues. Elle n’aura pas le temps de s’en rendre compte, les relations avec la communauté internationale ont repris depuis près de 3 ans déjà.
Depuis quelques mois, l’Agence internationale de la coopération japonaise (JICA) tente un retour en accéléré. Une dernière mission, la semaine dernière au Togo, a annoncé la construction de 120 classes pour 40 écoles dans les régions Maritime et des Plateaux, projet initié en 2009 par le gouvernement qui leur a été soumis.
Reste aux autorités togolaises d’identifier assez rapidement les sites ou les localités des deux régions bénéficiaire du projet, d’après une source proche de la mission. Une tâche actuellement dévolue au ministère des Enseignements primaire et secondaire. Bien plus, la mission de la JICA était au pays à la recherche de capacités locales en matière de construction de classes de qualité. Par le passé, on avait souvent recours à des compétences japonaises en la matière, comme c’est la pratique avec la coopération chinoise. Si la compétence locale est identifiée, il ne leur restera plus qu’à déléguer la supervision des travaux à un Japonais.
En deuxième phase, la coopération nipponne projette d’établir une cartographie satellitaire du Togo, en rapport avec le ministère de l’Urbanisme et de l’habitat. En dernier lieu, pour cette première prospection post-suspension de la coopération au Togo, la coopération japonaise dispose de fonds (déjà prêts) pour la réalisation de 500 forages. Là également, elle n’attend que les autorités togolaises en identifient les localités bénéficiaires.
Vivement que la JICA n’en vienne pas à surpasser ses devanciers.

Sur le petit contournement de la ville de Lomé
Le calvaire des semi-remorques s’empire
«Mettre la lumière sur les rues de Lomé, c’est bon ! Encore faut-il avoir de bonnes routes». Ainsi s’exclamait furieusement une bonne dame à bord du minibus en commun qui l’amenait mercredi matin du quartier Attiégouvi (derrière la clôture de l’aéroport) au grand marché de Lomé pour son commerce quotidien. La pauvre dame pensait en bien du renforcement ces temps derniers de l’éclairage public dans la capitale, notamment sur le boulevard de l’Oti, salué par les riverains. Mais, peu avant de quitter pour le marché, un semi-remorque venait de louper de peu de s’écraser sur sa concession.
Dans le quartier, tout le monde pointe du doigt le piteux état du petit contournement de la ville de Lomé, voie d’accès et de sortie par excellence des gros véhicules du port autonome de Lomé. Pour rallier le Terminal du Sahel, à Agoé-Zongo (nord de la ville), afin de desservir l’hinterland et les pays du Sahel, la voie leur est toute tracée, pour éviter le centre-ville : sortie port, rond point Agip-Kpota, contournement de l’aéroport, Foire Togo 2000, Kégué,… Nationale N°1 au niveau de la paroisse Maria Theodokos d’Agoènyivé. Le tout à plus de 90% sur un axe en latérite. Ce qui pose problèmes, alors-là d’énormes problèmes en saison des pluies.
D’ordinaire, la direction des Travaux publics envoie des tracteurs racler, tasser et arranger tout le cheminement juste avant les grandes pluies.
Cette année, le contournement et ses riverains sont abandonnés à leur sort. Il se raconte dans le quartier que le gouvernement attendait de nommer un nouveau ministre pour prendre en charge cette nouvelle responsabilité. Pendant ce temps, sous le poids des dizaines de gros véhicules qui empruntent l’axe tous les jours dans les deux sens, des trous se creusent, se multiplient et s’agrandissent. Et rendent le trafic extrêmement difficile délicat pour ces camions qui font une bonne partie des recettes du port de Lomé.
Ils roulent à peine à 5 km/h lorsqu’ils sont chargés, avec suffisamment de risque, la boue aidant, de basculer sur une maison, ou sur la clôture de l’aéroport comme l’année dernière. Et, à chaque pluie, l’état de cet axe en latérite s’empire. Il finira sans doute par attirer l’attention des premiers responsables lorsque le dégât sera commis.
Finalement, que ce soit en saison sèche ou de pluies, les semi remorques représentent un danger pour les riverains : s’ils ne vous couvrent pas de poussière dans un cas, ils pourraient vous écraser en plein sommeil dans l’autre en s’écroulant sur votre bâtiment.En visite de prospection au Togo, au dernier trimestre 2009, une équipe de la banque allemande KFW avait donné son accord de débourser 13 millions d’euros, soit environ 8,515 milliards de francs Cfa, nécessaire à l’étude de faisabilité de la construction de la voie et une partie des travaux. Le financement était disponible, avait appris L’UNION auprès de l’Agence d’exécution des travaux urbains (Agetur). Il restait à finaliser les documents qui devaient être bouclés fin décembre dernier.
Pour plus de fluidité, il est prévu que la nouvelle voie – pavée – aura une envergure de 9 mètres au moins, beaucoup plus large que celle pavée du port de Lomé jusqu’à Bè-Kpota. Elle vient compléter celle-ci au bout de l’ancien pavé, au niveau de l’hôtel Le Référentiel.

Sur le marché interbancaire de l’UMOA
Le Togo a prêté 16 milliards Cfa fin mai

Les opérations effectuées sur le marché interbancaire de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) ont atteint le volume total de 94,500 milliards de francs Cfa au cours de la période du 19 au 25 mai 2010, pour 47,250 milliards de francs de prêts et autant de volume d’emprunts. Le taux moyen pondéré se fixe à 3,5%, et le taux minimum à 2,25%. Le taux maximum est, quand à lui, fixé à 6,75%
Les établissements de crédits de la place Togo arrivent largement en tête avec 16,00 milliards de prêts effectués, pour un demi milliard d’emprunts, d’après la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO). Ils sont suivis par ceux du Sénégal qui enregistrent 14,00 milliards de francs de prêts pour 2,00 milliards d’emprunts. Viennent ensuite, dans l’ordre, le Bénin pour 9,00 milliards de prêts et 5,00 milliards d’emprunts, le Burkina Faso pour 5,00 milliards de prêts et 8,00 milliards d’emprunts et le Mali (2 milliards contre rien). Les établissements de crédit de la Côte d’Ivoire ont été les plus gros emprunteurs avec 25,750 milliards de francs contre seulement 1,250 milliard. Les établissements de la place Niger n’ont pas participé aux opérations, alors que ceux de la Guinée-Bissau n’ont fait qu’emprunter (6,00 milliards de francs).
Par ailleurs, les établissements de crédit du Togo ont injecté, valeur 31 mai 2010, 1,7 milliard de francs de liquidités sur le marché de l’Union, sur un volume de 109,318 milliards, dans le cadre des adjudications régionales hebdomadaires de la BCEAO. Les établissements du Bénin (61 milliards), du Burkina Faso (27 milliards) et du Sénégal (13,635 milliards) ont le plus répondu à cette opération. Cette opération arrive à échéance le 6 juin 2010, d’après la Banque centrale.
L'appel d'offres a enregistré des soumissions de 11 établissements de crédit provenant de 7 places de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA). Le taux marginal et le taux moyen pondéré issus de l'adjudication se sont situés respectivement à 3,2700% et 3,2882%. L'institut d'émission a également procédé, valeur 31 mai 2010, à une injection de liquidités à vingt-huit jours, d'un montant de 80.000 millions. Cette opération arrive à échéance le 27 juin 2010. Pour cette opération d'appel d'offres à un mois, dix-sept (17) soumissions ont été reçues de sept (7) places de l'Union. Le taux marginal et le taux moyen pondéré se sont établis respectivement à 3,5500% et 3,6939%.
Tenant compte de l'évolution prévisible de la liquidité bancaire, la Banque Centrale décide de lancer une nouvelle opération d'injection de liquidités sur le guichet des appels d'offres à une semaine, à taux variables, d'un montant maximum inchangé de 110.000 millions, avec comme date de valeur le 7 juin 2010. Cette opération est assortie d'un taux minimum de soumission de 3,2500%.

Zone Franche
Les nouveaux habits de Sanecom
Mettre à la disposition des pays de la sous région une entreprise qualifiée dans la confection d’uniformes professionnels, équipements et vêtements militaires et administratifs. C’est l’objectif que visent les responsables de Sanecom International qui ont organisé jeudi une cérémonie de visite à l’intention de leurs clients dans les locaux réaménagés de la zone portuaire.
Le nouvel investissement d’un coût total de 376 millions de francs CFA permet à Sanecom de disposer des infrastructures adéquates, de la machinerie et du personnel qualifié afin d’augmenter sa capacité de production à 150 tenues par jour avec près de 130 employés.
« Sanecom International a toujours le constant souci de mieux faire et d’être représentative sur le marché. C’est dans cette optique que nous nous sommes engagés dans un vaste chantier de restructuration qui nous a amené à revoir et à mettre à jour toutes les composantes de notre entreprise, des ateliers de confection jusque dans le staff managérial, par le recrutement et le formation du potentiel humain et l’introduction de nouvelles technologies de production », a indiqué M. Laurent Tamegnon, Directeur général de Sanecom.
Sanecom International a été créée en 1984 en remplacement de la Société togolaise de confection (Sotcom) qui est une société mixte dont les infrastructures ont été rachetées par M. Auguste Sagbo- qui en est toujours le Président- dans le cadre des privatisations des sociétés d’Etat.
Elle avait atteint plus de 80% des exportations de ses produits en 1989. Ce qui lui a permis d’obtenir en 1991 sans peine son agrément pour la Zone franche comme la neuvième société agréée et la première entreprise à capital cent pour cent togolais.
Au-delà de ces outils, Sanecom a mis en place de nouveaux services au sein de son staff afin de lui faciliter le traitement des commandes, de satisfaire à temps les besoins de ses clients. Toute chose qui a été rendue possible grâce à la décision salvatrice du gouvernement togolais de payer la dette intérieure aux sociétés togolaises.
Notons que pour cette cérémonie de lancement de Sanecom International nouvelle formule, des délégations venues du Bénin, du Niger se sont jointes à un parterre de responsables politiques et administratifs du Togo, notamment M. Atcha Titipkina, ministre de la Sécurité et de la Protection Civile et des représentants de la Zone franche.



© L’Union du 4 juin 2010

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