Médias

E-administration en panne

En matière de e-gouvernement, le Togo n’a pas encore gagné la partie, c’est plutôt le chaos qui règne dans l’administration, explique vendredi L’Union.
Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a bien financé la création de sites internet pour cinq ministères pilotes, mais rien ne marche comme prévu : pas d’actualisation, pas de connexions, pas d’ordinateurs.
Et pire, note le bi-hebdomadaire, des projets concurrents sont en train de se mettre en place avec le concours de la Chine qui promet d’apporter au Togo tout ce dont il a besoin pour monter son e-administration.

Voici une sélection d’articles publiés par L’Union
Verbatim
Journalisme et public
Les démocraties africaines militent essentiellement au tour des valeurs de bonne gouvernance, de pluralisme politique, de l’équité de la justice, des droits de l’Homme et de la liberté de presse. Il est une évidence aujourd’hui que ce dernier pan prend le dessus sur les autres à cause de sa capacité à faire et à défaire la démocratie elle-même. Pour se faire, le rôle prépondérant de la presse pour asseoir une démocratie constructive ne doit pas être négligé par les journalistes. Ils se doivent de jouer convenablement leur partition dans le respect de l’éthique et de la déontologie et du respect de la personne humaine.
Le mercredi 24 août dernier, plusieurs journalistes togolais étaient au palais de la justice à Lomé pour comparaître devant des juges suite à des plaintes déposées contre leur organe ou leur personne.
Monsieur Nizar Frigui, gérant de la société Lydia Ludic poursuivait les journaux Le Magnan Libéré et Chronique de la semaine pour "diffamation, injures, outrage et atteinte à la l’honneur" suite à des articles de presse l’ayant accusé d’avoir abusément licencié ses employés.
L’ex-capitaine des Eperviers, Emmanuel Adébayor, a déposé une plainte contre le journaliste Prosper l’Allemand pour des propos qui l’a impliqué dans une mauvaise conduite des joueurs de la sélection nationale.
Pour sa part, le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé, cherchant à laver son honneur dans la supposée affaire de mœurs entre lui et Shéyi Adébayor en rapport avec la Miss Togo Edwige Badaku, a saisi la justice contre le journal L’Indépendant Express.
Ces trois affaires citées par le tribunal ont été renvoyées au 29 septembre 2010. Seule, la quatrième a connu son épilogue. Le journal Tribune d’Afrique, dont le siège se trouve au Bénin, est condamné à verser 60 millions de Fcfa au titre de dommages et intérêts à Mey Gnassingbé, le plaignant ; sa Directrice générale, le Directeur de la publication et le Correspondant au Togo écopent d’une amende de 1 million de Fcfa chacun et le journal est interdit de distribution au Togo.

C’est le verdict du Tribunal sur le jugement de l’affaire qui oppose le journal à Mey Gnassingbé lié à l’article intitulé «Trafic de drogue, Mey Gnassingbé indexé, comment la cocaïne embastille les hommes du président.» Une condamnation très sévère. Mais pouvait-on l’éviter ?
En réalité, les journalistes togolais ne cherchent pas encore à détruire la démocratie dans leur pays. Ils ne sont pas dans les secrets des dieux pour sortir des dossiers brûlants sur des personnalités ou des individus ayant une quelconque responsabilité dans le pays. En cela, les hommes politiques jouent un mauvais rôle dans les dérapages de la presse togolaise. Sinon, comment comprendre que le même jour, plusieurs organes décident de publier un dossier sur la même autorité avec des informations similaires suivant la même logique ?
De plus, la course effrénée vers la vente pousse les gens de la presse à la publication d’informations bancales pour servir un public friand du sensationnel. Le tout sans preuves tangibles et parfois à hauts risques. Dans ces conditions le journaliste s’oublie un tant soit peu, tombe dans des travers et sous le coup de loi. Finalement, il sera seul à répondre de ses actes pour une vente ou une "rémunération-pour travail accompli-" qui ne pourra couvrir les amendes.
Ce n’est donc pas au nom de la dépénalisation de la presse que nous devrons penser être au-dessus de la loi. Nous pourrons donc éviter ces situations en servant au public des informations crédibles qui l’éduquent et le distraient. Toutefois, nous pourront aussi dénoncer des abus, des imperfections dans la gestion du pays, sans s’attaquer aux personnes mais plutôt à leurs actes. Nous ne devrons pas subir la loi du public que nous avons le devoir, désormais, de rééduquer pour consommer l’information réelle et fiable.

Projet de modernisation de l’Administration publique
La mise sur Internet des 5 ministères pilotes déjà en berne
Dans le cadre de l’important programme intégré de réforme de l’administration publique, communément appelé "e-administration et intranet", le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a financé la création de sites Internet propres à cinq ministères pilotes : Planification, Développement et Aménagement du Territoire ; Economie et Finances ; Fonction Publique et Réforme Administrative (qui pilote le tout) ; Affaires Etrangères et Coopération ; Secrétariat Général du Gouvernement (Primature).
La pratique devant être étendue à tout l’appareil exécutif en cas de réussite.
Le cabinet COMEIT a été commis par le PNUD pour la cause. Et depuis janvier 2010, cette partie de l’administration publique togolaise se retrouve sur la toile, après réception en novembre.
Du coup, on peut les consulter sur le web. Mieux, on devrait s’en référer souvent, car un site n’est pas seulement la maquette, la charte graphique, mais surtout la disponibilité de celui-ci à satisfaire la demande d’informations des internautes d’ici et d’ailleurs.
C’est l’actualisation. Et c’est ici que le travail financé par l’organe onusien est mis en veilleuse, en berne. L’UNION a voulu comprendre davantage.
Dans les cinq ministères pilotes, des cellules de gestion des sites sont nées et tiennent des réunions. En mai dernier, ils ont unanimement exposé au Coordonnateur du projet les problèmes qui entravent le bon fonctionnement des sites.
Sur la liste, le manque de matériels (ordinateurs et accessoires) et de local, l’absence d’arrêté ministériel pour reconnaître les différentes cellules (problème d’existence légale) et tracer leur champ d’action, sauf au ministère de la Fonction publique.
Les attachés de presse sont quasiment absents des cellules. A ceci vient se greffer le défaut de connexion Internet pour la mise en ligne des informations : sur les 5 départements, seuls 3 en ont. Et encore ! Les deux qui n’en disposent pas sont les Affaires étrangères et la Planification même si, dans ce dernier cas, seuls la ministre et le directeur de cabinet ont une connexion purement "privée".
Le contraste, en allant sur le Net, c’est que c’est le site de la Planification qui semble s’actualiser car le web master se greffe sur la ligne Internet d’une autre institution qui, elle, s’est abonnée pour ses étudiants.
Mais là, il faut accepter être exposé aux aléas des va-et-vient d’une connexion qui appartient à autrui. Conséquence : le texte peut être périmé avant sa mise en ligne. Mais, bon, ce n’est pas un site d’informations générales et de publicité ; il faut s’en accommoder.
Et, pour couronner le tout, on a des responsables de service qui ne se sont guère appropriés le travail. Beaucoup sont étonnés d’entendre aujourd’hui que leur ministère dispose d’un site Internet. Ils tiennent des activités sans en informer la cellule interne chargée de l’actualisation du site. Peut-être par ignorance.
Au sein des cellules, on résume tout dans le manque de motivation pour faire le travail. « Ça ne fonctionne pas », nous confie-t-on. C’est dans cette ambiance que le Coordonnateur a promis, après une récente réunion des cellules, de revenir dans un mois pour constater la progression en animation des sites. Bien qu’on lui ait déjà signifié de ne s’attendre à rien de concret.
Autre difficulté technique : la cellule de gestion du site rend l’information ou l’activité sous forme journalistique et la soumet à l’Autorité (directeur de cabinet, secrétaire général, ministre, etc.) pour lecture et avis.
Là, tout peut facilement ralentir car l’Autorité n’en trouve pas une urgence à s’exécuter. C’est le poids du protocole administratif. Pis est, jusqu’à ce jour, ce travail d’informatisation est seulement vécu à Lomé. Les directions régionales et préfectorales n’étant nullement impliquées.
Selon nos recoupements, dans les cellules de gestion, on dit plutôt attendre que le PNUD assure encore l’animation des sites, en mettant à disposition le matériel, le local et la connexion Internet. Ce qui ne figure point dans le projet.
Suivant la simple logique, on ne peut pas tout attendre du bailleur : il a aidé à créer le site et il ne reste pour le pays bénéficiaire qu’à trouver la ligne Internet pour ne pas vandaliser le travail effectué.
Ce qui ne peut être infaisable pour un Etat même si, au Togo, le coût de l’abonnement est exorbitant et peut repousser l’investisseur en se référant aux voisins ouest africains de la côte (pour un haut débit de 1 méga, le Togo est mensuellement 2,5 fois plus cher que la Côte d’Ivoire, 12 fois plus cher que le Sénégal et 1,9 fois plus cher que le Burkina).
Dans la foulée, on apprend qu’un projet similaire est conclu avec la Chine qui, fidèle à sa "magnanimité", promet tout offrir : Internet et matériels informatiques. Que va devenir ce qui est entamé avec le PNUD ? Qu’à cela ne tienne, un ministère pilote serait en train de négocier, avec un autre partenaire basé à Lomé, la mise sous Internet de tous ses services.
En rappel, dans la situation actuelle de l'administration publique togolaise, la communication intra et extranet souffre de dysfonctionnements qui pénalisent la mise en place de procédures de gestion moderne des personnels de l’Etat.
Les usagers du service public n’ont pas les moyens d’une bonne information et à temps sur leurs différentes préoccupations. Les sites web privés ne renseignent pas suffisamment les usagers sur leurs attentes.
Courant 2009, le PNUD a lancé deux appels au bénéfice des sociétés d’ingénierie informatique pour la mise en place, d’une part, d’un système de gestion du personnel de l’administration publique et, d’autre part, d’un système de gestion électronique de documents au Secrétariat général du gouvernement.
Dans ce cadre, plusieurs activités sont prévues dont l’élaboration d’un schéma directeur de l’informatisation et de développement des NTIC et la promotion de l’e-administration (janvier 2009/décembre 2015), de même que la construction d’un Intranet de l’administration togolaise (juillet 2010).

Malgré les faibles indemnités de fonction
Que de récriminations autour de la chefferie traditionnelle !
La chefferie traditionnelle togolaise doit faire sa cure. Car elle divise de plus en plus les populations, au lieu de les unir. Ici, c’est un quartier qui fait le forcing pour arracher le trône à un autre qui en était dépositaire depuis des décennies. Ici encore, c’est un neveu qui se sent puissant et protégé qui détrône ses oncles.
Là-bas, c’est un petit-fils collatéral du défunt chef qui arrache le trône aux héritiers à qui il devait échoir. Là-bas encore, un autre fils s’auto-désigne Chef et est ainsi reconnu par les autorités, alors que l’actuel est encore en vie et sur le trône. Conséquence : les quartiers qui se sentent volés ne soumettent plus leurs conflits sociaux à "leur" chef ; ils préfèrent aller dans une juridiction traditionnelle relevant d’un autre chef. Ils boycottent les cérémonies. Ailleurs, on rentre en rébellion et le même canton a, au finish, deux chefs traditionnels. La liste des exemples n’est pas exhaustive, surtout avec les événements du week-end dernier à Kpadapé à deux kilomètres de Kpalimé, pour pouvoir tenir la cérémonie de reconnaissance.
Et ce qui semble enfoncer la division, c’est souvent l’intervention musclée des forces de l’ordre (gendarmerie et/ou police) occasionnant des blessés, des arrestations et des départs forcés dans des petites localités où on est forcément indissociable l’un de l’autre. L’ordre est établi mais, derrière, la chefferie est vidée d’une partie de son essence, selon les us et coutumes. L’autre hic, c’est quand le ministère de l’Administration territoriale descend pour remettre l’arrêté de reconnaissance officielle, tambour battant, pendant que le village ou le canton vit ses différends. Et surtout quand c’est celui qui est ainsi reconnu qui est accusé de "hold-up", avec la complicité des personnalités du pouvoir et la main politique.
Le hold-up, il y en a des fois quand le passage en force est constaté. L’autre mission de l’Autorité n’est-elle pas aussi de pacifier des frères avant toute intervention ? Au nom de l’harmonie et de la cohésion sociale, selon les mots de la loi sur la chefferie traditionnelle. Mais qu’est-ce qu’il y a de si juteux pour qu’on en arrive là ? Ce n’est forcément pas l’accompagnement financier de l’Etat. Dans le budget général, les chefs sont moins représentés. Suivant les décrets fixant les indemnités annuelles de fonctions attribuées aux chefs de canton et assimilés du Togo, il y en a qui s’en sortent avec 132.300 francs Cfa, 198.450 francs, 264.600 francs. Et un peu plus, pas plus. Alors, au-delà de l’honneur gagné, les dons en produits vivriers des populations paysannes. Peut-être, avec ces temps de soudure pour tous. Du coup, le chef doit travailler lui-même. Il doit en avoir pour aider son peuple. C’est ici qu’il ne doit nullement s’imposer, au départ, par la force dans un espace plus restreint. Ce qui n’est d’ailleurs pas valable à un plan plus national.
A y voir de près, c’est donc le mode de succession qui pose souvent problème. Suivant la loi n°2007-002 du 8 janvier 2007 relative à la chefferie traditionnelle et au statut des chefs traditionnels au Togo, la chefferie traditionnelle, gardienne des us et coutumes, est une institution de l’Administration territoriale. Elle est animée par des chefs traditionnels. A qualité de chef traditionnel, toute personne physique désignée à la tête d’une unité administrative de base, à savoir le canton, le village ou le quartier. Pour être désigné et reconnu chef traditionnel, il faut être de nationalité togolaise, être majeur et de bonne moralité, remplir les conditions d’aptitude exigées par la coutume, savoir lire et écrire en langue officielle. Le Togo a pourtant des chefs qui ne parlent que le local.
En termes de procédure, la désignation et l’intronisation du chef traditionnel obéissent aux us et coutumes de la localité. La désignation se fait par voie de succession héréditaire ou par voie de consultation populaire. Dans le premier cas, tout est dévolu au conseil coutumier. En cas de désaccord, le conseil tient une séance de tirage au sort entre les candidats réunissant les conditions exigées par la coutume, en présence d’un représentant de l’administration territoriale. La loi n’a pas dit que ce dernier interfère, il est un témoin pour ce qui doit se passer. La désignation par voie de consultation populaire, elle, se fait par alignement des populations ayant atteint la majorité derrière le candidat de leur choix. Le candidat ayant obtenu le plus grand nombre de voix est élu.
En cas d’égalité de voix, le candidat le plus âgé est choisi.
En ce qui concerne la reconnaissance, le chef traditionnel désigné, selon la voie choisie, doit être reconnu par l’autorité compétente. La reconnaissance se fait par gradation : le chef de canton par décret en conseil des ministres sur rapport du ministre de l’Administration territoriale ; le chef de village par arrêté du ministre de l’Administration territoriale sur rapport du préfet ; le chef de quartier par arrêté du maire. C’est ici que l’Autorité politique doit jouer la neutralité et la prudence, vu ses pouvoirs légaux en aval. Même si elle a du penchant pour X ou Y pour sa cause politique. Le chef n’est pas a priori le représentant du pouvoir central, à l’image du préfet ou du gouverneur. L’article 15 de la loi précisant à juste titre que « toute désignation d’un chef traditionnel contraire aux dispositions de la présente loi ne peut faire l’objet de reconnaissance par l’autorité compétente ». Dans ce cas, une nouvelle désignation a lieu dans un délai de trois mois à compter de la date de notification du refus de l’autorité compétente.
Quant à la régence, elle s’ouvre au décès du chef et ne peut, sauf circonstances exceptionnelles appréciées par l’autorité compétente, excéder une période de deux ans. Elle est aussi faite conformément aux us et coutumes de la localité. En cas de désaccord, l’autorité désigne un régent après avis du conseil coutumier. Autrement, tout part et revient à la coutume. Et il arrive qu’une partie de la population aide le pouvoir politique à violer la loi.

En valeurs dans son commerce extérieur, au 1er trimestre 2010
Plus d’importations que d’exportations pour le Togo

Les données sortent du travail de collecte et de traitement de la Direction générale de la statistique et de la comptabilité nationale (DGSCN). Pour le compte du premier trimestre 2010, le Togo a importé pour 517.609.162 kilogrammes alors qu’il en a exporté plus, 519.757.021 kilogrammes. Soit respectivement, après une conversion en valeur, 117.286.525.665 francs Cfa et 73.954.816.991 francs Cfa.
Un classement effectué fait ressortir, par groupe de cinq, les premiers produits et les premiers partenaires. Ainsi, en produits à l’exportation, se suivent par ordre croissant le coton pour une valeur de 17.082.491.763 francs Cfa, le klinker pour 12.075.000.000 francs, les ciments portland autre que blancs pour 6.810.048.820 francs, l’or non monétaire pour 2.881.441.000 francs et autres produits de beauté, de maquillage, solaires ou pour la peau pour 2.821.889.578 francs.
Dans le même schéma de l’exportation, le Burkina Faso se point en tête des pays partenaires pour une valeur de 18.550.968.667 francs Cfa. Il est suivi dans l’ordre du Bénin pour 9.706.530.289 francs, de la Chine pour 6.177.305.167 francs, le Niger pour 5.581.183.278 et l’Indonésie pour 3.898.519.519 francs. Ce qui conforte une étude que nous relayions dans une précédente parution : parmi les pays du Sahel, le Burkina Faso est le plus important à utiliser le port de Lomé avec près de 500.000 tonnes, dont 400.000 tonnes à l’import contre 90.000 tonnes à l’export en 2008. Le Niger est deuxième avec 195.000 tonnes essentiellement à l’import, avec une croissance moyenne de près de 10%, dont celle des imports de textiles (+38%) et de matériaux de construction (+26%) sur la période 2003-2008. Mais d’autres imports sont en baisse, notamment les hydrocarbures (-58%), les véhicules (-47%) et le riz (-30%). Les exports du Niger sont minimes. Le Mali est troisième avec des imports de 83.000 tonnes, mais en baisse annuelle moyenne de -7% sur cette même période. Les baisses sont fortes pour les véhicules (-70%) et les produits pétroliers (-58%) ; seuls le riz et le sucre sont en hausse avec de petits volumes. Le coton n’est plus exporté par Lomé en 2008, passant de 80.000 tonnes à zéro. Il faut qu’ici l’ordre est établi sur la base du volume de l’échange.
Quant à l’importation, le klinker prend les commandes avec 7.071.053.058 francs Cfa. Ensuite, viennent successivement le super carburant avec 6.951.305.496 francs, les huiles lourdes à l’exclusion des huiles lubrifiantes : gas-oil avec 6.658.139.557 francs, les autres médicaments en doses (produits des N 30.02, 30.05, 30.06 exclus) avec 5.966.227.369 francs et les autres poissons entiers congelés (foies, œufs, laitances exclus) avec 4.770.925.768 francs.
Et, au rang des cinq premiers pays qui ont plus aidé le Togo à importer ses produits, on y voit dans l’ordre la Chine pour 28.455.062.046 francs Cfa, la France pour 13.829.915.045 francs, la Belgique pour 9.717.278.906 francs, la Côte d’Ivoire pour 6.685.010.094 francs et l’Indonésie pour 5.345.856.858 francs.
Parallèlement, le Togo fait un score très honorable dans le dernier rapport Doing Business de la Banque mondiale, en occupant le 87ème rang mondial sur 183. Les performances en termes de délai et de coût étant au dessus de la moyenne de l’Afrique subsaharienne : Ghana (83ème), Bénin (128ème), Côte d’Ivoire (160ème). En commerce transfrontalier, le Togo sert de point d’entrée et de sortie pour des marchandises importées à destination des pays sans littoral de l’intérieur, et des exportations en provenance de ces pays. Les produits importés au Togo sont rarement commandés par leurs consommateurs finaux. Plutôt, de grandes entreprises importatrices, tant locales qu’étrangères, acheminent des marchandises à Lomé pour les revendre à des acheteurs locaux et régionaux, après dédouanement au Port. On a donc trois régimes douaniers : marché intérieur, transit ou réexportation.
Les réexportations concernent principalement des marchandises achetées par des importateurs togolais alors que le transit consiste en des marchandises achetées par des importateurs d’autres pays de la région. Si les marchandises sont déclarées pour le marché intérieur, l’acheteur doit acquitter tous les droits d’importation, y compris les droits de douane, la taxe sur la valeur ajoutée et d’autres taxes moins importantes.
Il ne semble pas exister d’études sur l’ampleur et l’importance des réexportations et du transit au Togo. Le commerce d’entrepôt, qui combine les deux, est bien plus important que les importations mises à la consommation (marché intérieur). Il a atteint un record de 88% du PIB en 2003, soit plus du double des 43% enregistrés en 2000. Après une baisse à 66% du PIB en 2004, il est remonté à 75% du PIB en 2008. Le transit, lui, est bien important que les réexportations au Togo. Mais, conclut-on, la structure en marchandises des exportations et des importations a beaucoup évolué ces derniers temps.

Election de 5 nouveaux membres de la HAAC
Report unanime des députés au 31 août
Ils étaient quasiment tous là, les députés. Sauf Jean-Pierre Fabre, qui poursuit sa fronde contre personne. Prévue pour hier jeudi, l’élection des nouveaux membres de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) a été finalement reportée au 31 août prochain. A la demande unanime des députés présents. Motif pris de ce qu’ils n’ont pas eu le temps d’étudier les dossiers des 48 candidats finalement retenus par le Parlement, sur un total de dépôts de 55 candidatures. Plus est, les élus ont souhaité se retrouver dans leurs groupes parlementaires respectifs pour analyser le sujet. C’est peut-être le temps des conciliabules pour éviter des crocs-en-jambe le jour du vote, au regard de ce que, par le jeu de la simple majorité mécanique, un groupe de députés ne puisse pas "tout prendre". Les candidats ne peuvent que prendre leur peur en patience.
Conformément à l’article 5 de la loi portant modification de la loi organique n°2004-021 du 15 décembre 2004 relative à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, l’institution de régulation des médias comprend neuf (09) membres choisis sur la base de leur compétence et de la connaissance approfondie du secteur de la communication à raison de quatre (04) désignés par le Président de la République, cinq (05) élus par l’Assemblée nationale dont deux (02) sur la liste proposée par les organisations les plus représentatives de journalistes et techniciens de la communication. La désignation et l’élection des membres de la Haute Autorité doivent tenir compte du genre. En rappel, le mandat des actuels membres de la HAAC prend fin en septembre prochain.

Sur les traces officielles des fonds de l’Etat
Les régies financières ont fait 29 milliards FCfa en juillet
Les détails sont donnés dans le tableau de bord (situation provisoire) par la Direction de l’Economie. Pour le mois de juillet 2010, 29 milliards de francs Cfa sont versés à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) par le Togo. Un montant subdivisé en amont comme suit : les Impôts ont recouvré 10,6 milliards de francs, les Douanes 11,8 milliards de francs et le Trésor 6,6 milliards de francs. Le montant des Impôts comprend les versements au Trésor public et au Fonds d’entretien routier (FER). Quant au total déclaré des Douanes, il contient les versements au trésor public, chèques Trésor, subventions aux produits pétroliers, traites, lettres de crédit pour les Douanes. Le pays a donc un peu relevé la tête, suite au rapport d’exécution du budget général au premier trimestre 2010 concluant à une baisse des entrées financières en comparaison avec le premier trimestre 2009. Il faut donc imposer un suivi des dépenses de personnel afin d’éviter en fin d’année le dépassement constaté en 2009, dit-on. En mai, les recouvrements mensuels se chiffraient à 21,9 milliards de francs Cfa, contre un total de 26 milliards de francs en avril.
Pendant le même mois de juillet, la rubrique « Traitements et salaires » a fait un cumul de paiement de 10,95 milliards de francs et dégage un reste à payer négatif de -4,6 milliards ; ce qui s’explique par la prise en compte des dépenses prévues au budget, payées et en cours de régularisation. Alors même qu’au niveau de l’engagement mensuel, on tablait sur 6,39 milliards de francs. Au paiement, les services de l’Education prennent la tête des secteurs prioritaires avec 5,45 milliards. S’en suivent le traitement et les salaires dans la Santé et l’Agriculture pour, respectivement, 1,10 milliard et 0,27 milliard.
En « Biens et services », l’Etat a supporté en cumul 3,64 milliards de francs, dont 0,75 milliard en faveur de l’Education, 0,25 milliard en faveur de la Santé et 0,09 pour l’Agriculture.
Quant aux « Subventions et transferts », ils ont coûté au total 7,03 milliards de francs. Rien à signaler à la rubrique « Restructuration ».
Alors que le cumul en paiement des « Dépenses d’investissements » se monte à seulement 4,05 milliards totalement engloutis en contrepartie domestique dans l’Energie. Et, pour l’« Amortissement de la dette », l’Etat n’a sorti que 0,01 milliard de francs au titre de la dette intérieure.
Au total, l’Autorité a payé en cumul 25,68 milliards de francs, avec un reste à payer négatif de -7,61 milliards de francs. Pour un paiement des dépenses ordonnancées chiffré à 24,810 milliards de francs Cfa. L’engagement mensuel pris n’était que de 17,88 milliards de francs. En début d’année, l’Etat a prévu 451,43 milliards et autorisé 443,09 milliards.
Le constat est toujours fait que les dépenses publiques continuent leur montée. En cumul du mois de mai par exemple, le volet « Traitements et salaires » dégageait 8,36 milliards de francs Cfa contre 7,78 milliards en avril. Les « Biens et services » faisaient 1,39 milliard de francs, contre 3,21 milliards de francs en avril. Les « Subventions et transferts » avaient coûté 2,69 milliards, contre 5,97 milliards de francs en avril.

Besoins de liquidités dans l’UMOA
Le Togo injecte 2,3 milliards Cfa sur le marché
Face aux besoins de liquidités dans l’espace de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa), les établissements de crédit de la place Togo viennent encore d’injecter, valeur 23 août 2010, la somme de 2,3 milliards de francs Cfa dans le marché. L’opération participe d’un appel d’offres de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), dans le cadre de ses adjudications régionales hebdomadaires. Elle porte sur une valeur totale de 107.347 millions de francs, et arrive à échéance le 29 août 2010.
D’après la Banque centrale, l'appel d'offres a enregistré des soumissions de 11 établissements de crédit provenant de 6 places de l'Union, à l’exception de la Guinée-Bissau et du Niger. Le Burkina Faso (42 milliards), le Bénin (39 milliards) et le Sénégal (18,321 milliards) en ont été les plus gros contributeurs. Le taux marginal et le taux moyen pondéré issus de l'adjudication se sont situés respectivement à 3,3482% et 3,3913%.
L'Institut d'émission a également procédé, valeur 23 août 2010, à une injection de liquidités de 28 jours, d'un montant de 73.175 millions. Cette opération arrive à échéance le 19 septembre 2010. Pour cette opération d'appel d'offres à un mois, 20 soumissions ont été reçues de 6 places de l'Union. Le taux marginal et le taux moyen pondéré sont ressortis respectivement à 3,3650% et 3,6672%.
Tenant compte de l'évolution prévisible de la liquidité bancaire, la Banque centrale décide de lancer une nouvelle opération d'injection de liquidités sur le guichet des appels d'offres à une semaine, à taux variables, d'un montant maximum inchangé de 110.000 millions, avec comme date de valeur le 30 août 2010. Cette opération est assortie d'un taux minimum de soumission de 3,2500%.

Ces gens qui font du business autour de la mort
La mort frappe à toutes les portes en témoigne les avis de décès qui passent chaque jour dans le quotidien national Togo Presse. Malgré cela, il faut vivre.
Cependant certains hommes et femmes, gagnent leur vie grâce à la mort. Le lavage de corps, la vente de cercueils, font de la mort un véritable… business.
A la morgue du Chu -Tokoin, laveurs et laveuses sont toujours présents sur les lieux. Nous avons rencontré trois femmes laveuses qui y travaillent. A coté de ces dernières, se trouvent aussi des hommes qui exercent le même métier.
Quand la personne décédée est une femme, ce sont les laveuses qui s’occupent de la toilette mortuaire mais quand, il s’agit d’un homme, ce sont les laveurs qui s’en chargent.
« Cela fait longtemps que j’exerce le métier de laveur de corps. Nous sommes au nombre de cinq femmes à le faire. Nous faisons la toilette des femmes décédées. Nous parvenons à subvenir à nos besoins avec l’argent qu’on gagne », confie une laveuse.
Avec ce métier, les hommes aussi bien que les femmes, gagnent leur vie. Il ne se passe pas un seul jour sans qu’on amène des cadavres à inhumer. Et avant l’exposition, il faut passer par les laveurs si aucun proche du trépassé n’est en mesure d’assumer cette tâche.
«Nous sommes tout le temps sollicités. Il ne se passe pas un seul jour sans que nous n’ayons un cadavre à laver. Avec notre métier, nous gagnons notre vie », martèle un laveur. Et notre interlocuteur de poursuivre : «Ce sont les laveuses qui se chargent de la toilette des femmes décédées. Nous travaillons ici depuis longtemps. Cette activité, c’est notre gagne pain ».
Juste après l’entretien, un véhicule, est arrivé avec beaucoup de passagers à bord. Ils viennent d’une clinique privée et amène un de leur proche décédé.
Comme, les endroits où, l’on effectue les toilettes des morts, sont occupés, ils sont obligés d’attendre. Et comme la personne décédée est une femme, on appelle trois laveuses qui viennent tout juste de finir la toilette d’une défunte. Du coté des laveurs, ils sont aussi occupés car deux corps attendent leur toilette.
Une des laveuses est sortie pour demander : « Quels sont les gens qui ont amené celle-là ici ». Et quand un homme se présenta, elle réclama du coton et de l’alcool. Cinq minutes après, elles avaient terminé, demandant d’installer la dépouille suivante.
Lorsque le corps de la défunte est extrait du casier, il faut vider la glace qui servait à la conservation du corps dans un caniveau. «Chaque jour, c’est le même scénario jusqu’au soir. Dieu est grand », lance un des laveurs.
« Nous disposons de tout le matériel nécessaire pour faire la toilette des morts. Pour la toilette d’un mort, il faut payer au minimum 7500fcfa. Des fois nous prenons plus ou moins que ça tout dépend de la négociation. Mais il faut toujours prendre en compte les prix du parfum, du coton, de l’alcool et du sodabi que nous-mêmes nous avons l’habitude de boire pour se débarrasser des odeurs de cadavres. C’est avec cette activité que nous parvenons à entretenir nos familles. Nous ne souhaitons pas qu’il y ait des morts mais la vie est ainsi faite. Nous, aussi nous perdons nos propres parents », confie un sexagénaire.
A côté de ces laveurs il y a des hommes qui vivent également de la vente de cercueils. Ce commerce très présent aux abords des rues qui mènent à la morgue est le seul qui, jusqu’à présent a échappé depuis le début de la crise économique, à la mévente au Togo. C’est un commerce qui marche à merveille.
Enock G. chauffeur de profession s’est lancé dans cette activité en 1998. Il venait de perdre son véhicule dans un incendie quand un de ses cousins vendeur de cercueils et de gerbes lui a offert un emploi dans sa boutique. Aujourd’hui il gère son propre commerce et n’a plus envie de retourner au volant. «La vente de cercueils, est notre principale activité. C’est grâce à cela que nous subvenons aux besoins de nos familles. Tous les jours que Dieu fait, nous vendons au moins un cercueil», dit-il.
Comme Enock, certains d’entre eux n’ont jamais exercé le métier de menuisier. Ils ont des menuisiers à qui ils donnent des instructions sur la qualité du bois et la forme du cercueil. « Pour certains cercueils nous faisons aussi appel au tapissier pour la décoration », affirme un autre vendeur. Les prix varient selon le goût du client et oscillent entre 50.000fcfa et 250.000fcfa. «C’est une activité très lucrative. Même en temps de récession économique elle tourne bien. Je ne peux y renoncer que le jour où le Togo deviendra une pays islamique », renchérit-il.

© L’Union du 27 août 2010

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