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Fabre a-t-il encore les clés du coffre ?

« Si le ridicule tuait, Jean-Pierre Fabre serait déjà enterré » affirme Chronique de la Semaine dans son édition de jeudi qui indique que M. Fabre est toujours l'administrateur des biens de Gilchrist Olympio. « Autrement dit, explique le journal, Jean-Pierre Fabre reste un employé de M. Olympio ». Pire, il aurait vendu certaines propriétés immobilières à Lomé sans l’accord du président de l’UFC. Pour financer le FRAC ou son nouveau parti en gestation ?

Voici une sélection d’articles publiés par Chronique de la Semaine
Gaston Vidada à propos du rebondissement judiciaire de l'affaire OBUTS
" Je fustige la décision de la Cour d'appel et je compte me pourvoir en cassation"
La Cour d'appel de Lomé vient de rendre son verdict mardi dernier au sujet de l'Affaire Vidada-Agbéyomé ou affaire OBUTS. Saisie par Agbéyomé Kodjo qui contestait le jugement de tribunal de 1ere instance de Lomé qui avait prononcé la dissolution de l'OBUTS, la Cour d'Appel donne plutôt 60 jours à l'ancien Premier ministre pour régulariser la situation de son parti. Suite à ce verdict, nous avons recueilli à chaud la réaction de Gaston Vidada. Celui-ci se prononce sur entre autre la décision de la Cour d'Appel, ce qu'il entend faire et les conditions de son éventuel retour à l'OBUTS si ce parti venait à renaître effectivement de ses cendres.
M. VIDADA, la Cour d'Appel vient de rendre sa décision en donnant 60 jours à Agbéyomé KODJO pour régulariser sa situation, votre réaction ?
Je vous remercie de me donner l'occasion de me prononcer sur le verdict de la Cour d'Appel.
Sincèrement, je suis surpris de l'iniquité de la décision de la Cour d’appel. Comment voulez-vous que j'accepte que la même cour qui condamne M. Agbéyomé KODJO puisse au même moment infirmer la décision de dissolution prononcée par la 1ère Instance ? On ne peut pas demander à M. Agbéyomé KODJO de procéder à notre remplacement pendant que nous (démissionnaires) sommes là. Les gens qu'on ira chercher n'ont aucune qualité de fondateurs alors que le parti appartient en premier lieu aux fondateurs. Personne d'autre ne peut se prévaloir du titre de 'fondateur'. Je fustige cette injustice et je ferai tout pour que le droit soit dit.

Quelle action comptez-vous mener pour que justice soit rendue?
Nous avons une série d'actions que nous allons mener pour que nous nous fassions entendre. Je doute de l'impartialité des juges.
Dès que nous (démissionnaires) aurons défini la chronologie des actions à mener, nous aviserons.
Le droit est clair : je compte me pouvoir en cassation. J'attends que la Cour me notifie l'arrêt avant de me prononcer avec exactitude.
Seriez-vous prêts à retourner à l'OBUTS et à collaborer avec Agbéyomé KODJO si la justice vous le demandait ?
Je fustige fondamentalement la décision de la Cour d'Appel qui, sans se rendre compte, ouvre un boulevard aux manœuvres dictatoriales du président du parti. La Cour d'Appel devrait chercher à semer, à travers sa décision, des graines de démocratie. Je vous rappelle que c'est moi qui ai été le président du comité d'organisation pour la création de l'OBUTS, et c'est encore moi qui étais allé dans tous les coins du Togo pour recueillir les dossiers des membres fondateurs. OBUTS est donc un bien commun et nul ne saurait en réclamer la paternité absolue, fût-il président.
Suite à des malentendus internes, j'ai été irrégulièrement exclu et des co-fondateurs ont démissionné par solidarité. Il n'est pas question aujourd'hui qu'on aille ramasser quelque part des gens qui ne savent rien de la création du parti.
Pour que nous retournions à l'OBUTS si elle venait à être a ressuscitée, nous devons d'abord discuter dans un cadre sincère afin de repartir sur de nouvelles bases démocratiques et notre première préoccupation est que le parti quitte les rangs du FRAC.
Pourquoi Agbéyomé doit-il quitter le FRAC ?
M. Agbéyomé n'est pas sincère avec le FRAC. Souvenez-vous : de retour de Paris où Me BOKO tentait d'amener l'opposition à choisir un candidat unique, il n'a pas hésité à faire défection et à battre campagne contre le FRAC. Si M. Agbéyomé n'avait pas trahi le secret des stratégies gagnantes du FRAC, M. FABRE aurait pu remporter l'élection présidentielle du 4 mars dernier.
Votre mot de fin ?
Je reste serein et je crois en l'avenir. Je demande aux militants que j'ai rencontrés lors de ma tournée nationale d'explication de garder patience et espoir car le bout du tunnel paraît éclairé pour nous et nous gagnerons la bataille.
Je vous remercie.
Propos recueillis par A.D.

Les raisons de la présence des forces de sécurité autour des domiciles des responsables du FRAC le 15 septembre ?
Le mercredi 15 septembre 2010, les domiciles des quatre responsables du FRAC, en l'occurrence Jean-Pierre Fabre, Aimé Gogué, Agbéyomé Kodjo et Abi Tchessa, ont été bouclés par les forces de sécurité. Et comme il fallait s'y attendre, ils ont ameuté la presse pour crier à la persécution. " Nous sommes séquestrés chez nous ", fulminaient les uns, " les forces de sécurité nous empêchent de sortir, nos maisons sont encerclées, on veut nous tuer ", gesticulaient les autres. Chronique de la Semaine a mené des investigations qui lui ont permis de découvrir la réalité des faits.
En effet, informées d'un plan macabre concocté par les responsables du FRAC qui veulent s'auto-agresser pour mieux se faire entendre par la communauté internationale, les forces de sécurité ont anticipé cette opération en encerclant leurs domiciles déjouant ainsi leur plan et faisant comprendre aux intéressés que leur entreprise a été découverte. Cette révélation peut surprendre plus d'un mais la réalité est que c'est un ancien plan sorti du tiroir d'Agbéyomé Kodjo qui en serait d’ailleurs le cerveau. En effet, en juillet 2009, cherchant à tout prix à ravir la vedette à Gilchrist Olympio qui était l'opposant le plus populaire en ce moment, le sieur Agbéyomé Kodjo avait peaufiné un stratagème pour s'auto-attaquer. Le plan consistait à organiser lui-même une attaque contre son propre domicile par des hommes en tenue militaire, arme au point. Ces militaires, au nombre de six, ont été plusieurs fois reçus par Agbéyomé Kodjo à son domicile et devaient tirer à balles réelles sur sa maison pour créer une situation de psychose dans le quartier Forever où il réside.
Ainsi, les riverains vivraient cette pseudo-attaque et témoigneraient qu'effectivement les militaires ont voulu tuer Agbéyomé. Ce qui lui permettrait d'alerter les médias déjà dressés à cet effet pour ameuter le monde entier sur cette prétendue tentative d'assassinat.
Des articles de presse avaient même été déjà écrits pour être distribués à ces journaux moyennant une somme de 200.000CFA. L'opération devrait se dérouler en l'absence d'Agbéyomé. La question que l'on pourrait se poser est de savoir si c'étaient de vrais militaires qui allaient opérer et où ils trouveraient des armes pour cette opération ? La réponse est simple: il s'agit de complices militaires en services dans une garnison du pays. Ces complices ont à plusieurs reprises reçu d'Agbéyomé de l'argent (100.000, 50.000 FCFA, parfois 100 dollars US).
S'agissant des armes, Agbéyomé à travers deux amis Ghanéens a pu les faire entrer clandestinement dans le pays pour l'opération. Le premier coup devait intervenir le 09 juillet 2009 aux environs de 19 heures. Tout était en place et les militaires en question se tenaient non loin de la maison d'Agbéyomé, attendant les instructions avant de pendre possession des armes et passer à l'action. A quelques minutes de l'opération, un baron du RPT qui est un allié d'Agbéyomé, l'a informé qu'il y a fuite et qu'il fallait surseoir à l'opération. Le 12 octobre 2009, la deuxième action devait avoir lieu aux environs de 22 heures.
Tout était fin prêt avec la présence des mêmes militaires dans les environs prêts à passer à l'acte. Mais à la dernière minute, un coup de fil a recommandé à Agbéyomé de surseoir à l'opération pour une deuxième fois. Ces deux exemples montrent à suffisance la capacité de l'homme à s'auto-flageller pour crier que le gouvernement veut le tuer. C'est la même stratégie qu'Agbéyomé Kodjo a voulu expérimenter avec ses comparses du FRAC pour se donner de la valeur. Conscient de l'échec de son mouvement, le FRAC a voulu donc s'auto-flageller pour ameuter la communauté internationale et démontrer la " persécution " de ses leaders. Malheureusement pour eux, les forces de sécurité ont démasqué leur manège et ont réussi à déjouer leur opération. Quelle honte !
Aliziou Dominique

Confidentiel
Jean-Pierre Fabre demeure toujours l’administrateur des biens de Gilchrist Olympio
Si le ridicule tuait, Jean-Pierre Fabre serait déjà enterré. L'homme pour qui certains Togolais très naïfs sont prêts à se donner la mort pour lui témoigner leur attachement, n'est rien d'autre qu'un plaisantin de mauvais goût. Sinon comment comprendre qu'au moment où Jean-Pierre passe son temps à vilipender son bienfaiteur Gilchrist Olympio, il demeure toujours l'administration des biens de celui-ci. Autrement dit, Jean-Pierre Fabre reste un employé de Gilchrist Olympio bien qu’il ne rate jamais d'occasion pour traiter ce dernier de tous les noms d'oiseaux. Après le clash entre les deux hommes et l'éviction de Jean-Pierre par le dernier congrès le l'UFC, l'on ne comprend pas pourquoi l'ancien secrétaire du parti n'a pas démissionné de son poste d'administrateur des biens de Gilchrist Olympio.
Selon certaines sources, Jean-Pierre Fabre aurait bradé certaines maisons de Gilchrist pour encaisser des commissions très importantes.
C'est l'exemple de la maison située en bordure de la mer en face de la station service Total qui a été bradée par l'administrateur des biens de Gilchrist Olympio avec l'appui de ses amis avocats. Là où le cynisme a atteint son paroxysme, c'est qu'après avoir vendu cet immeuble depuis l'année passée, Jean-Pierre Fabre fait distiller, dans un journal de la place, des rumeurs selon lesquelles Gilchrist Olympio brade les biens de son frère défunt Bonito Olympio.
Et pourtant non seulement c'est Jean-Pierre Fabre lui-même qui, en tant que administrateur des biens de Gilchrist Olympio, a procédé à cette vente avec l'appui de ses amis avocats, mais surtout il connaît les biens de son mentor dont il avait la confiance totale. Et comme la stratégie de Jean-Pierre Fabre est de diaboliser son bienfaiteur en inventant même des histoires pour en finir avec lui, il fait croire à ses adeptes que Gilchrist Olympio brade les biens de son frère. Quelle méchanceté ! Selon l'entourage de Gilchrist, celui-ci n'entend pas démettre Jean-Pierre Fabre de ses fonctions. Il préfère le laisser lui-même décider de son départ. Mais si jusqu'ici Fabre rechigne à quitter son poste, c'est parce qu'il a peut-être peur que son départ laisse découvrir certaines magouilles qu'il aurait opérées.
En tout cas, Gilchrist Olympio ne pense pas le dégager de là. Si Jean-Pierre est fier de vilipender son ancien patron comme bon lui semble tout en continuant de demeurer l'administration de ses biens, il offre au peuple l’opportunité de découvrir davantage le vrai visage de l'homme qui s'est autoproclamé président de la plage et qui marchait chaque samedi de Kodjindji à la plage pour, soi-disant, revendiquer sa " victoire ".
Aliziou Dominique

Enseignement technique
Le gouvernement et le Patronat en quête d'une formation de qualité
Une rencontre d'échange et de réflexion sur le système d'enseignement technique et professionnel a eu lieu entre le ministre en charge de l'Enseignement technique, M. Hamadou Brim Bouraîma-Diabacté, et le patronat, le 16 septembre dernier à la ''salle CEDEAO'' du CASEF à Lomé. Cette rencontre visait à recueillir les appréciations des partenaires du monde économique et des chefs d'entreprise sur les diplômés du système de l'Enseignement technique et de la formation professionnelle.
Etant entendu que les entreprises sont les principaux cadres où évoluent ces diplômés, le ministère de d'Enseignement technique a souhaité relever les handicaps à l'absorption de ces compétences en vue de voir les différents types de réformes nécessaire à opérer pour améliorer les prestations des cadres formés. "C'est donc ensemble que nous devions aborder le problème de l'adéquation formation-emploi ou auto-emploi. Sur ce point, votre contribution au renforcement des compétences afin de relever le niveau de l'acquisition théorique et pratique des formés est fortement attendue", a souligné le ministre Bourama-Diabacté
Au cours de ces échanges, plusieurs problèmes ont été analysés notamment la mise à la disposition des apprenants des outils adéquats pour une formation de qualité. D'après M. Jean-Marie Noagbodji, PDG de Café Informatique, " La qualité de la formation professionnelle est à revoir afin que notre pays puisse redevenir une référence". Il a par ailleurs soulevé les difficultés récurrentes en fin de formation, soulignant que " les 2 ou 3 mois de stage en entreprise sont souvent insuffisants et représentent au final des pertes de temps. On pourrait prolonger ces stages à 6 mois afin qu'ils soient un véritable moyen d'apprentissage ".
Les participants ont mis en exergue l'absence des mesures d'accueil et d'encadrement des stagiaires. En outre, M. Kodjovi, Agopome économiste à la Fonds National d'Apprentissage, de Formation de Perfestionnement Professionnels (FNAFPP), a pour sa part proposé " une convention pour réviser l'accueil des stagiaires afin que l'admission de ces derniers au sein des entreprises ne se fasse plus en fonction des relations interpersonnelles "
Enfin, afin de réduire les disharmonies entre les entités formation/emploi, les participants à ces échanges ont partagé la nécessité d'une future formalisation d'un cadre permanent de partenariat sous forme d'une charte entre le patronat et le ministère de l'Enseignement technique et de la Formation professionnelle.
M.B

De retour définitivement au Togo
Jean Dégli anime une rencontre sur le droit des réfugiés climatiques
Dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de la paix, l'association Nouveaux Droits de l'Homme (NDH)- Togo, une association qui vise la défense et l'extension des droits de l'homme partout où ils sont bafoués, a organisé une journée de réflexion le 21 septembre 2010 dans la salle de conférence du ministère de l'Environnement et des ressources forestières.
Le thème de cette rencontre: " La nécessité de promouvoir le droit des "réfugiés climatiques", a été présenté par Me Jean Yaovi Degli, avocat au barreau du Togo et de Paris.
Le conférencier a indiqué que "tout au long des dernières décennies, notamment à la fin du 20è siècle, les problèmes qui ont le plus préoccupé la communauté internationale, les Nations-Unies, les Organisations internationales ont été essentiellement les conflits armés, les problèmes politiques. Et pourtant chaque année, au moins 65,8 millions de personnes dans le monde sont victimes d'inondations et 54,3 millions sont affectées par la sècheresse et la famine ". L'on s'est finalement rendu compte, a-t-il poursuivi, qu'autant on intervenait beaucoup sur les problèmes politiques et de destruction des Etats par les guerres, autant il y avait de plus en plus de catastrophes écologiques dont il fallait aussi s'occuper. La situation de non prise en compte et de détermination des droits de ces nouvelles catégories de réfugiés est d'autant plus étonnant parce que depuis 1951, les réfugiés politiques sont pris en compte. Le problème de réchauffement climatique va venir aggraver la situation de ces catastrophes écologiques.
La catastrophe écologique nous révèle son caractère universel, puisque que ce soit au nord ou au sud, dans les pays développés ou dans les pays sous-développés, ces catastrophes se produisent.
Le terme " réfugiés environnementaux " désigne les personnes qui quittent leurs milieux en raison des bouleversements dans leur environnement, qu'il s'agisse d'une catastrophe naturelle comme les inondations, le tsunami, le tremblement de terre, ou des dégradations progressives de l'environnement comme la désertification, l'élévation du niveau des mers ou l'épuisement des ressources naturelles ou encore des catastrophes chimiques comme celle de Tchernobyl.
Une des caractéristiques de ces fléaux, selon Me Jean Degli, est le caractère collectif de la souffrance. Le déplacement a un caractère commun (il se fait en masse), et a une connotation temporaire, a-t-il dit. Ces déplacements peuvent être locaux ou internationaux (pour aller demander un asile temporaire dans un pays). Conformément à l'article premier de la Convention de Genève (art 1er par 2, alinéa 1), le réfugié est quelqu'un qui, craignant avec raison d'être persécuté du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité ou de son appartenance sociale, se trouve hors du pays dont il a la nationalité et qui, du fait de cette crainte, ne peut se réclamer de la protection de ce pays… Une définition qui ne mentionne malheureusement pas le cas du réfugié climatique, alors que la dignité de l'homme doit être respectée dans toutes les situations. Et pourtant, la Déclaration universelle des droits de l'homme proclame que tous les hommes naissent égaux en droits et en dignité. Le droit d'accueil et du non refoulement figure en bonne place dans l'article 3, alinéa 3.1 de l'Accord de Genève. Les pays occidentaux craindraient d'être envahis par ces réfugiés au nom du principe d'accueil et du non refoulement, a-t-il fait remarquer.
Le lancement symbolique de huit colombes par M. Gilbert Bawara a suivi la conférence.
P.A

Société : Les petits enfants mendiants à l'assaut de Dapaong
Image pas très souvent agréable que celle des petits enfants mendiants dans la rue. Si dans toutes les villes du Togo, ce phénomène existe, à Dapaong, il atteint une proportion inquiétante. Ces petits enfants sales, vêtus de haillons, on les retrouve un peu partout dans la ville avec des boites ou des calebasses à la main ou en bandoulière, en quête de nourriture ou d'argent pour survivre. Qui sont-ils, d'où viennent- ils ? Et qu'est-ce qui explique l'ampleur de ce phénomène dans cette ville?
Dapaong, chef-lieu de la Région des Savanes, est située à environ 600 km au nord de Lomé, la capitale du Togo. Cette région, selon les études est la plus pauvre du pays à cause de son climat et surtout de son sol pas très favorables à l'agriculture mais aussi à cause du manque de structures de développement.
Dans cette ville, un phénomène s'est développé au fil des années. C'est celui des petits mendiants pour la plupart musulmans et qui sont appelés " Talibés ". Ils ont entre trois et quinze ans et arpentent les rues en quête de quoi survivre.
Maigrichons, sales, les pieds nus, vêtus de haillons, ces enfants munis de boites de conserve se retrouvent habituellement aux abords des restaurants, des bars, des maquis, des stations services, des gares routières. Ils abordent les passants ou les clients, demandant nourriture ou argent surtout.
L'un d'eux, Soulemane, 12 ans raconte: "Mes parents ne sont pas ici, ils vivent à Nano. Je suis ici pour apprendre à lire le Coran et je mendie pour vivre parce que je n'ai personne pour m'aider. Quand ils m'ont amené ici, ils sont repartis. L'argent que je récolte me permet de m'acheter des habits et de la nourriture".
El Hadj Aremu Ade Lassissi, un responsable de ATATWIR-RAFAHIA, une association musulmane pour le développement et le bien-être social qui s'est penchée sur le phénomène, a expliqué que ces enfants proviennent d'un peu partout, aussi bien du territoire national que des pays voisins (Burkina-Faso, Mali, Niger, Bénin, Ghana, etc). Ils sont pour la plupart amenés par les parents qui viennent les laisser dans les centres ou écoles appelés "Madarassa" afin qu'ils apprennent à lire le Coran.
N'ayant aucun soutien ni des parents ni tuteurs, ces enfants sont obligés de mendier pour vivre. Ils mangent les restes des repas dans les restaurants mais cherchent aussi leurs pitances dans les poubelles ou sur les dépotoirs.
"Ces petits mendiants, gênent la tranquillité des clients puisqu'ils poussent l'audace jusqu'à dérober les plats des clients dans les restaurants à la moindre inattention. Ceci s'explique par le fait, que dans les centres, les enfants vivent misérablement. Les conditions d'hygiène et de salubrité sont déplorables. Ils étudient à même le sol et vivent entassés dans des pièces exiguës et sans couvertures. En cas de maladie, ils ne reçoivent pas de soins appropriés mais on leur fait boire des potions issues de versets de Coran écrits sur une ardoise et lavés ", a-t-il expliqué. Il a par ailleurs dénoncé ce manque de considérations à l'égard des enfants de ces centres. "…Il y a des centres qui se sont développés quelque temps après leur installation mais les enfants vivent dans des conditions déplorables. Quelque part, on utilise ces enfants pour justifier la création de centre et bénéficier des aides qui permettront d'améliorer les conditions de vies des responsables et de leurs familles", s'est-il indigné.
Un responsable d'une association musulmane qui a requis l'anonymat, a révélé que "les enfants avaient seulement le droit de manger la nourriture collectée. Quant à l'argent, il est remis au maître du centre". C'est dit-il, une façon de les éduquer à l'honnêteté.

"Sacrifiés au nom de la religion "
L'adjoint à l'Imam, El Hadj Issaka Adamou Moussa, responsable de l'un de ces centres (Madarassa Mouhaidine) situé dans le quartier Kpégui à Dapaong non loin de la mosquée du quartier, a relevé l'important rôle de ces centres dans la communauté et pour les enfants.
Selon lui, ces enfants sont amenés par leurs parents pour qu'ils apprennent à lire le Coran, en vue de retourner diriger plus tard la prière dans leur communauté parce qu'il n'y a personne pour le faire. Ils viennent ici donc par manque de ces centres dans leurs localités.
El Hadj Moussa se dit fier de transmettre le savoir gratuitement aux apprenants parce que c'est un sacerdoce. " Je tiens cette école depuis 1981… et cette année, il y a au centre prés de 74 enfants qui n'étudient que le Coran. Certains le font le matin très tôt et d'autres le soir de retour des classes ", affirme-t-il fièrement. Tout ce que ces enfants ont à faire, c'est de chercher par eux-mêmes leur nourriture et de quoi se vêtir pour pouvoir suivre les cours jusqu'à la fin de leur formation qui dure en moyenne deux ou trois ans. Dans ces conditions, les plus jeunes n'ayant pas la force pour travailler, sont obligés de mendier tandis que les âgés font de menus travaux ou transportent des bagages avec les " pousse-pousse " contre une rétribution. Ceci, a-t-il fait remarquer, est une manière d'éduquer ces enfants à affronter la vie et à se défendre seuls. Il est confiant en Allah qui " protège tous les hommes depuis le sein de leurs mères et les pourvoient tout".
Pour lutter contre la mendicité des " Talibés ", El Hadj Moussa n'accueille dans son centre que des enfants âgés de 12 à 20 ans, nous a-t-il rassuré. Car estime, t-il, ce sont les petits enfants qui se livrent à de tels actes.
Pour les autorités locales et le service des Affaires sociales, ce phénomène inquiète tout le monde et prendre en charge ces enfants, revient à encourager ce phénomène.
Toutefois, des rencontres ont été organisées avec les Imans, les maîtres d'écoles coraniques ainsi que d'autres responsables en vue de poser le problème et de lui trouver des solutions. Par exemple inscrire ces enfants à l'école Franco-islamique plutôt que dans ces centres. Une sensibilisation sur les médias en 2008 et 2009 a fait reculer nettement le fléau, affirme-t-on. Cependant des difficultés subsistent car, explique le chef de la Division de la Protection de l'enfant du service de l'Action sociale et de la solidarité nationale des Savanes, Douti Koffi, il y a des maîtres d'écoles qui sont connus, mais d'autres le font dans leurs maisons. Pour lui, il faut mener des actions de conscientisation au niveau des mosquées.
"Ce qui serait efficace, c'est que l'on applique en bonne et due forme le code de l'enfant et qu'il y ait une loi interdisant la mendicité comme cela s'est fait au Mali et au Sénégal", a-t-il suggéré.
Pour le maire de la ville, El Hadj Tchédé Issa, c'est avec le temps qu'on peut faire disparaître le phénomène. " Que le gouvernement fasse sortir une note pour interdire l'installation des écoles coraniques. Que les enfants soient envoyés dans les écoles Islamiques où est enseignée aussi la lecture du coran", préconise- t-il.
Que ce soit un fait religieux ou une manière de former ces enfants, il y a lieu de reconnaître que ces pauvres enfants vivent dans des conditions déplorables et que ce phénomène n'est pas près de s'arrêter.
Même si aujourd'hui, aucune action concrète n'est envisagée pour juguler le mal, il urge que des dispositions soient prises rapidement afin que ces enfants retrouvent leur dignité et puissent profiter pleinement de leur enfance pour s'épanouir.
Pierre AGBANDA (avec le groupe 3 du séminaire de Dapaong)

Affaire de " faux Eperviers " : Tchanilé Bana sanctionné, Me Martial Akakpo et le juge Sogoyou démissionnent
Et les autres membres du comité intérimaire ?
Après l'affaire d' " une frauduleuse équipe olympique du Togo " qui a participé à un tournoi en Egypte sous la conduite de l'ancien coach des Eperviers, Tchanilé Bana, une autre affaire éclabousse le football togolais déjà miné par des conflits de personnes : l'affaire de Bahreïn en référence au match amical joué contre ce pays par une équipe fictive de la sélection nationale.
Le ministre des Sports, M. Christophe Tchao très remonté, a demandé que la lumière soit faite, afin de démasquer les potentiels faussaires. " Toutes ces rencontres nuisent à l'image du football togolais. C'est pour ça qu'il ne faut pas donner l'occasion que cala se répète. (…). S'il faut saisir le procureur, nous le ferons. Nous saisirons le procureur à temps, pour que la justice également se prononce et que des gens soient sanctionnés par rapport à la gravité des actes qu'ils ont posés ", avait-il menacé.
Selon les indiscrétions Tchanilé Banna et Mamadou Doucoure font partie de ce réseau. Aussi surprenant que cela puisse paraître, seul le premier a écopé d'une sanction, de trois ans de suspension de toute activé liée au football. Mais une question se pose ; comment Tchanilé a-t-il pu faire déplacer une équipe supposée représentée tout le Togo sans la complicité des membres du bureau intérimaire de la Fédération Togolaise de Football (FTF) ?
Une situation qui a poussé Me Martial Akakpo à démissionner. Il a déploré " la mise en place de réseaux dangereux par certains membres du Comité et des employés, afin de défendre leur intérêts particuliers ". Après Me Martial Akakpo, c'est le tour du juge Sogoyou de rendre le tablier. On se demande si les vrais complices de cette affaire de " faux Eperviers " auront le courage de démissionner. Dans tous les cas, cette affaire est loin d'être close. Lundi 20 septembre 2010, l'ancien ministre des Sports, Antoine Folly, membre du bureau intérimaire, a porté plainte contre x pour " faux, usage de faux ; dénonciation calomnieuse et diffamation ". Pour lui, " on ne peut se contenter d'une sanction contre Tchanilé seul. Il fallait poursuivre les investigations pour démasquer et sanctionner son ou ses complices au sein de la Fédération ".
"Tchanilé Banna fait son mea culpa au peuple togolais"
Le mardi 21 septembre 2010, l'ex-entraîneur des Eperviers a présenté devant la presse ses excuses pour les fautes qui lui sont reprochées. " … Je suis conscient des erreurs que j'ai commises, mais aussi j'avais voulu aider des jeunes Togolais qui ont choisi de jouer au football mais qui ont des problèmes pour s'exprimer à cause du manque de compétition sur le plan national ", s'est-il justifié avant de déclarer : " Je voudrais surtout profiter de cette occasion pour présenter sincèrement mes excuses au président du Comité intérimaire de la FTF, au ministre des Sports, au gouvernement togolais, au président de le République et à tout le peuple togolais ".
L'on se demande ce que cela peut changer à la situation. Que Tchanilé nous dise combien il a reçu pour participer à ce match et quels sont les vrais complices dans cette affaire. Il aura alors rendu service au peuple togolais.
P.A

Fait divers
Demande d’explication
Le sieur Kokouvi en célébrant son mariage le mois dernier, n'avait jamais pensé qu'il se séparerait de sa dulcinée quelques semaines plus tard. C'est pourtant ce qui est arrivé. Le divorce est en effet malheureusement intervenu le mercredi dernier. L'entourage de cet enfant de brousse devenu par la bénédiction divine, fonctionnaire de l'Administration publique et affecté à Aného, était tout simplement stupéfait. Personne n'a compris le vrai mobile de cette brusque et pénible séparation, sauf un témoin de l'évènement qui a su ce qui s'était réellement passé ce mercredi noir entre Kokouvi et Adjovi. Selon ce témoin, Kokouvi aurait sanctionné innocemment sa femme qui ne méritait pas en réalité ce sort. Elle aurait été sanctionnée en lieu et place d'une souris que Kokouvi aurait séquestrée sous un panier. La souris aurait, selon l'informateur, été mise là en vue de subir une sévère punition pour avoir empêché que le mariage de Kokouvi ait lieu à la date préalablement choisie.
Cette date aurait alors été reportée sine die pour permettre à Kokouvi de réajuster ses préparatifs. Alors que l'homme avait confectionné sa tenue pour la circonstance et l'avait soigneusement rangée dans sa valise en carton, il a été désagréablement surpris de constater le jour même de son mariage qu'il y avait un trou dans sa veste. Pire, la souris, auteur de cette catastrophe y avait logé ses petits. Très déçu, il n'a pu célébrer son mariage. Aussi avait-il décidé de réserver une sanction disciplinaire à toute souri qu'il surprendrait dans sa chambre.
C'est ainsi qu'il réussit à mettre la main sur son ennemi mais ne parvint pas à lui infliger le supplice prévu. La femme aurait libéré malencontreusement libéré l'animal à son absence. Pourtant son mari l'aurait bien avertie : " Chérie, tu prendras soin de ne pas bouger le panier au milieu de la chambre. J'y ai enfermé mon ennemi. Nous règlerons son sort à mon retour ". Il ajouta : " si tu le libères, tu prends sa place ". Comme femme adore violer les interdictions, elle a osé ouvrir le panier et hop, le petit animal s'est enfui. Elle aurait alors débroussé plus de 10 000 Fcfa pour financer la capture d'une souris mais en vain. Comme l'on peut l'imaginer, ce qui devait arriver arriva. Non seulement elle aurait été sauvagement battue, mais en plus elle a été sommée de rejoindre ses parents pour " recevoir une bonne éducation ". Pauvre Adjovi, nous osons croire que ce séjour chez les parents sera réparateur. Et la souri, quand aura-t-elle sa demande d'explication ?
B. TALOM

L'ONG AIMES-AFRIQUE poursuit sa mission médico-chirurgicale dans les Savanes
Plus de 950 patients déjà opérés après 09 jours d'activités
Depuis le 06 septembre dernier, l'équipe médicale de AIMES-AFRIQUE est dans les Savanes pour une mission médico-chirurgicale humanitaire foraine et gratuite de grande envergure. A l'issue de la première phase de consultation dans six préfectures, à savoir Kéran, Oti, Tandjouaré, Kpendjal, Tone et Cinkassé, AIMES-AFRIQUE a consulté et pris en charge en deux semaines 9355 malades. L'ONG AIMES-AFRIQUE est actuellement dans la seconde phase d'opérations chirurgicales ; 1759 patients ont été recensés pour être opérés dont 605 l'ont été déjà à l'hôpital préfectoral de Mango du 13 au 18 Septembre et 1154 en cours au CHR de Dapaong, étape qui s'achève le 25 septembre prochain.
C'est le lundi 19 septembre que la phase des interventions chirurgicales a démarré au Centre Hospitalier Régional de Dapaong. Au cours de cette phase, les pathologies qui nécessitent des interventions chirurgicales vont être traitées par des médecins généralistes et des spécialistes dont des spécialistes ophtalmologues et les spécialistes en ORL (Otorhinolaryngologie). Tous les cas programmés pour ces interventions ont déjà bénéficié du bilan pré-opératoire qui permet de se prémunir contre des issues délicates et situations critique.
AIMES-AFRIQUE, grâce à son savoir-faire et à son expérience dans cette pratique, a déjà opéré après (03) trois jours d'interventions, plus de 345 patients ; ce qui porte le nombre total d'opérés à près de 950 après 09 jours d'activités. Plusieurs cas de maladies et de pathologies monstrueuses ont bénéficié des interventions au cours de cette seconde phase d'intervention chirurgicales au CHR de Dapaong. On distingue des cas d'hernie, d'hydrocèle, de fibrome, de lipome, de goitre… qui ont longtemps fait souffrir les victimes. Ces dernières qui grâce aux interventions de AIMES-AFRIQUE se sentent désormais délivrées de leurs peines, de leurs maux, ont désormais la vie sauve. Faute de moyens et d'informations, ces maux constituaient d'énormes handicaps par les patients et sont considérés comme une fatalité, une malédiction dont ils ne pouvaient jamais se défaire. Se confiant à l'équipe de presse présente sur le site, Dr. Michel KODOM précise que : "Ce que nous avons constaté malheureusement, c'est que nos populations ont des besoins énormes en matière de santé. Cela justifie l'engouement, la joie qui les anime de nous voir arriver auprès d'eux, au plus proche d'eux dans leurs hameaux les plus reculés. C'est ce besoin que nous avons senti au sein de l'ONG dont le fondement consiste à amener l'hôpital vers les populations. Car nos populations n'ont pas les moyens nécessaires pour se déplacer et s'adresser aux formations sanitaires de nos localités. Elles n'ont pas les moyens de s'offrir les soins de qualité ; et lorsque AIMES-AFRIQUE pose ses valises dans une de nos localités, c'est toute une grande foule qui nous envahit pour trouver satisfaction. Parfois ce sont des dizaines de patients qui nagent pour traverser des zones inondées dans le but de se débarrasser de leur infections, de leurs maux".
Encore trois 3 jours pour l'équipe chirurgicale de AIMES-AFRIQUE pour sauver les nombreux patients qui attendent leur tour pour passer aux soins des médecins aux pieds nus de l'ONG.
Soulignons qu'en marge des interventions chirurgicales programmées, des cas d'urgence, comme des opérations par césarienne sont effectuées par l'équipe de AIMES-AFRIQUE. Approché, le Directeur du CHR de Dapaong se réjouit de ce séjour de AIMES-AFRIQUE dans la Région des Savanes. "C'est une grande satisfaction pour nous d'accueillir l'équipe de AIMES-AFRIQUE qui offre gratuitement ses services de qualité aux populations de la localité. Nous sommes très honorés de cette collaboration avec l'ONG qui a accepté d'intégrer les médecins locaux dans son équipe, d'associer ceux-ci à ses compétences venues de différentes localités. C'est une opportunité louable de pouvoir partager nos différentes expériences et de bénéficier de leur savoir-faire. Nous apprécions les techniques utilisées pour opérer un si grand nombre de patients en un temps si court. Toute notre reconnaissance aux responsables de l'ONG et surtout à son Président-Fondateur".
TIEM Vicarmelo

L'immigration des Africains : un mal nécessaire ?
Ces dix dernières années les questions sur l'immigration se font de plus en plus vives dans l'actualité. La majorité des déplacements va des pays du Sud, notamment d'Afrique subsaharienne, de Roumanie, du Mexique, ou du Moyen-Orient vers le Nord de la planète. Tous vont à la recherche d'un mieux-être, un eldorado parfois virtuel, car la réalité devient tout autre dans les pays d'accueil par rapport aux projections de départ. Si le choix de l'étranger est pour certains sources de bonheur, nombreux sont ceux qui estiment que l'immigration est loin d'être un gentil divertissement. L'expulsion des Roms en France ces jours-ci en est une preuve révélatrice.
Selon les statistiques de l'Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques (INSEE) en France, la majorité des postulants à l'immigration provient de l'Afrique noire, soit 100567 Africains contre 29310 Asiatiques en 2004.
Même si le critère économique saute à l'œil comme le motif principal, les raisons de ce flux vers l'étranger prennent des formes variées. Dans les sociétés africaines, l'intelligentsia est plus ou moins marginalisée et n'est pas toujours mise à contribution pour le développement. Cette réalité entraîne inévitablement la fuite des cerveaux, qui au demeurant ne trouvent pas adéquates les conditions locales pour exercer leur métier. Du coup, l'intellectuel est attiré par l'Europe et les Etats-Unis, qui valorisent les compétences. La pauvreté est le facteur premier qui alimente la course vers l'immigration, qu'elle soit clandestine ou légale. Plus de la moitié de la population africaine vit sous le seuil de pauvreté.
Par ailleurs, le simple goût de l'aventure, le regroupement familial (un immigré peut faire venir auprès de lui conjoint, enfants, etc.) constituent d'autres facteurs qui expliquent ce mouvement vers l'étranger où la situation n'est pas toujours rose comme on en rêve. En effet ceux qui arrivent à atteindre le " paradis " sont pour beaucoup désillusionnés face aux nombreux problèmes tels que les incarcérations, les difficultés d'intégration liées à la xénophobie, les expulsions pures et simples vers le pays d'origine. Bref l'immigration n'est pas toujours semblable au heureux et beau voyage d'ULYSSE de la mythologie grecque.
Cependant, il serait malhonnête de trancher le débat en concluant que l'immigration est un phénomène totalement négatif. Car, il existe à des degrés divers un caractère constructif et avantageux de l'exode transatlantique. M. Eboussi Boulaga, un philosophe camerounais, déclarait : " L'exode des cerveaux est un mécanisme naturel d'évacuation du superflu qui excède les capacités locales de garage et de destruction. Ce qui semble un paradoxe ici, c'est qu'il ne faut pas déplorer la fuite des cerveaux en Afrique, il ne faut pas culpabiliser ceux qui vont au lointain chercher à survivre". Cela va sans dire que la terre d'accueil peut se révéler parfois un cadre d'épanouissement comme c'est le cas pour un Cheik Modibo à la Nasa ou pour plusieurs artistes notamment : Alain Mabanckou, Sami Tchak, Corneil Nyungura etc. On note donc une double satisfaction, d'abord chez l'immigré et bien sûr au niveau de sa famille restée au pays. Puisque les travailleurs immigrés envoient de temps en temps dans leurs pays d'origine des fonds via Western Union, Money Gram ou d'autres systèmes de transfert d'argent. Ce qui contribue à réduire la pauvreté, car ces fonds atteignent directement les ménages. Par ailleurs, il faut souligner que ces immigrés, de par l'expérience et la qualification acquises à l'étranger, pourraient également contribuer du transfert de technologie et de compétences s'ils rentraient un jour dans leur pays d'origine. On pourrait ici tirer exemple sur la Chine en faisant la promotion d'une diaspora utile.
Bénito MIDODJI

La 6è journée nationale des communes du Togo célébrée à Lomé
Le souci de l'Union des Communes du Togo (UCT) est de faire de la décentralisation une réalité. Elle l'a encore exprimé lors de la 6è journée nationale des communes du Togo (JNCT), tenue les 20 ,21 septembre derniers à l'auditorium de l'Université de Lomé. Le thème central de cette édition : ''Potentiel humain féminin dans le développement des villes dans l'espace communautaire de l'UEMOA, dans un contexte de décentralisation'', a réuni des délégations du Bénin, du Burkina Faso, du Niger et du Canada et du Togo.
L'UCT est une association qui joue un rôle d'intermédiaire entre l'Etat et les collectivités locales, et ce particulièrement en renforçant les capacités des personnels des communes, en apportant une expertise technique sur le terrain et surtout en faisant le suivi de la coopération décentralisée. C'est d'ailleurs ce que le ministre de l'Administration territoriale, M. Pascal Bodjona n'a cessé de rappeler lors de l'ouverture des assises : " C'est donc à juste titre que le gouvernement tient à la constance des réflexions qui sont menées en vue de la promotion de ce que l'on pourrait appeler l'essor du mouvement municipal dans notre pays ; réflexions partagées, entre autres, par l'UCT, cadre par excellence de concentration et d'échanges d'expériences, en l'occurrence dans le domaine de l'administration"
L'une des problématiques débattues lors des travaux reposait sur la portion congrue occupée par la femme dans les instances de décisions. Les délégations des autres pays présents ont partagé leurs expériences sur l'apport des femmes dans le développement de leurs villes.
Le 21 septembre plusieurs communications ont tourné autour de la contribution des Universités dans le processus de décentralisation au Togo. Quel réel partenariat entre les municipalités et les universités ? Au sujet de cette interrogation, on rappellera la signature d'un protocole d'accord entre l'UCT et les Universités Publiques du Togo (UPT) le 12 novembre 2009. En effet cet accord constitue un jalon important pour une action collective et ne saurait être efficace notamment sans :
- l'orientation de la recherche universitaire vers des objectifs de recherches-actions permettant de répondre aux besoins réels de nos communes
- le recours préférentiel des collectivités locales à l'expertise universitaire avant toute autre expertise
- la reconnaissance politique du rôle de l'université dans le processus de construction d'une stratégie globale de développement.
Des actions significatives sont menées par la Faculté des Sciences de l'Université de Lomé. A titre d'exemple, la gestion des déchets dans les villes et leur transformation en composte. A l'évidence, les universités, pour l'heure, ne forment pas directement à des métiers de la ville, toutefois, d'après le Président de l'Université de Lomé a rappelé que son institution " apparaît comme un immense champ de ressources où les communes sont censées puiser des compétences dont elles ont besoin pour leur survie et leur développement socioéconomique…L'université est et doit être vue comme une actrice du développement des communes et du pays dans sa globalité ".
Pour une meilleure visibilité de la gouvernance locale, l'UCT a mis en place un magazine mensuel et un site Internet sur la vie des communes. Cette 6è JNCT a également connu la signature de 4 conventions de jumelage notamment la convention tripartite entre l' (UCT), l'Union des Communes du Niger et du Bénin.
Benito MIDODJI
© Chronique de la Semaine du 23 septembre 2010

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