Médias

Fritures sur la ligne

L'Union revient mardi sur ce qu'il convient d'appeler l'affaire Moov. L'opérateur mobile, propriété du groupe Etisalat (Emirats) a vu sa licence suspendue il y a quelques jours pour non paiement d'une redevance de 20 milliards de Fcfa. Les tractations entre Moov et les autorités se poursuivent cependant , explique le journal, mais aucun accord n'a été trouvé pour une reprise du service.

L'Etat togolais exige le paiement de la totalité de la somme tandis que l'opérateur avance des arguments commerciaux comme la non-rentabilité du marché togolais ou la nécessité d'obtenir une licence élargie pour des technologies nouvelles comme la 3G.L'Union critique au passage l'absence de communication des autorités sur ce dossier. « Ce déficit de communication joue excessivement sur la compréhension des décisions prises par les gouvernants à tous les niveaux. Y remédier, le plus tôt, sera un atout favorable pour arriver à bout de notre pauvreté », écrit le bihebdomadaire .

Voici une sélection d'articles publiés par L'Union 

 

Verbatim

Déficit de communication

On ne le dira jamais assez. Peut-être devons-nous profiter de certaines situations pour rappeler à ceux qui nous dirigent qu'ils ont un problème récurrent de communication? En fait, le problème ne se situe pas à un seul niveau. C'est un phénomène généralisé et globalisé dans le pays. Ce n'est donc pas étonnant d'entendre le citoyen qualifier l'Administration togolaise d'inactive, voire de moribonde. Il a raison, car, il ne sait pas exactement ce qui s'y fait. Et ce, depuis la nuit des temps.

A l'arrivée de Faure Gnassingbé au pouvoir en 2005, tout le monde avait pensé que la communication allait prendre une nouvelle route. L'entourage du Président, composé essentiellement de jeunes technocrates que certains n'hésitent pas à traiter des "gentlemen de Faure", n'arrive pas jusque-là à relever ce défi. Ils fonctionnent, eux aussi, exactement comme leurs prédécesseurs.

Toutes leurs actions sont toujours restées incognito du public. A l'image de toute l'Administration. Parfois, ils racontent à qui veut les écouter qu'"il vaut mieux être discret dans l'efficacité que d'être bavard dans l'inaction." Le pire dans tout ceci est que les journalistes sont leurs "bêtes noires." Ils ne veulent jamais les rencontrer, encore moins leur parler pour des raisons aussi fallacieuses que légères.

La saga Moov doit édifier toute notre Administration. Pendant que le ministère des Postes et Télécommunications était en train de prendre des dispositions pour faire plier la Société de Téléphonie mobile Moov Togo qui ne payait pas ses redevances de licence, aucun citoyen n'était mis au parfum des tractations en cours. Subitement, on apprend que l'Autorité de Réglementation des secteurs des Postes et Télécommunication (ARTP) allait couper le réseau le 10 août 2009 pour non versement de redevance de licence. Panique à bord.

En effet, depuis 2006, Moov Togo et l'Etat togolais étaient en discussion sur le montant de la redevance et des mesures d'accompagnement dans l'obtention de la licence téléphonique.

Au départ, Moov Togo était réticente sur les 20 milliards pour cause de résultats annuels négatifs.  En septembre 2006, elle accepte finalement le montant en le conditionnant par certaines mesures. Il lui sera demandé de verser la moitié de la somme avant l'ouverture de toute discussion sur les mesures qu'elle exige.

Malheureusement aucun iota ne sera versé jusqu'au 25 mai 2009 où elle reçut l'arrêté ministériel N° 002/MPT/CAB établissant une échéance de payement des redevances. Un mois après, plus précisément le 24 juin, elle accepte de nouveau de payer les 20 milliards en réclamant les mêmes mesures.

Puis vint la sortie de l'ARTP chargée de l'exécution de l'arrêté ministériel qui donne la date limite de versement de la première échéance de 10 milliards au 10 août.

Moov demande alors à l'Autorité de repousser la date butoir en octobre pour problème de trésorerie. Cette requête n'a pas été acceptée et le réseau a été coupé.

A la suite, une délégation de Moov Togo a été reçue au ministère des Postes et Télécommunications en présence du patron de l'ARTP. Ensuite une délégation du groupe est attendue depuis hier soir à Lomé pour des discussions au plus haut niveau avec les autorités togolaises. Contrairement à ce qui a été dit, ce n'est que le vendredi 21 août dernier que la liste définitive de la délégation a été soumise aux autorités. Sur toute la ligne, personne n'a été mis au courant des évènements et les spéculations vont bon train. Tantôt, c'est une délégation de Moov qui a été empêchée d'atterrir à Lomé, tantôt, on veut remplacer Moov par une autre Société alors que les discussions s'effectuent pour l'autorisation d'un troisième opérateur. Etc. Etc.

Certes, Moov s'est contentée de passer un communiqué laconique dès les premières heures de sa suspension, mais il revenait aux Autorités togolaises de communiquer sur le sujet.

Car ce sont des milliers de Togolais qui se sont retrouvés dans une situation aux conséquences incalculables. Sans parti pris, l'on est tenté de donner raison à ceux qui spéculent pour la simple raison qu'ils n'ont accès qu'à des contrevérités. Ainsi fonctionnent nos autorités. 

En toute évidence, il existe des exceptions… pour confirmer la règle. Malheureusement, ces exceptions ne vont pas au bout de leur logique pour rendre compte au peuple de leur gestion des affaires publiques.

Ce déficit de communication joue excessivement sur la compréhension des décisions prises par les gouvernants à tous les niveaux. Y remédier, le plus tôt, sera un atout favorable pour arriver à bout de notre pauvreté.   

 

 

 

Actualités

Dans la fièvre de ses 10 ans d'existence

L'ATC veut rêver une subvention publique de l'Etat

C'est le vŒu cher de l'Association togolaise des consommateurs (ATC) qui faisait le 21 Août 2009 son autocritique par le thème : «ATC 10 Ans; Bilan et Perspectives». Une doléance classée dans les faiblesses et qui empêche de bien faire. «Il est important de souligner qu'au jour d'aujourd'hui l'Association ne dispose pas suffisamment de moyens humains, matériels et financiers. Le manque de subvention de l'Etat togolais et la faible implantation à l'intérieur du pays est un handicap sérieux à la professionnalisation du mouvement tant voulue par ses responsables», avance le président de l'organisation de défense des droits du consommateur/usager togolais, Agouta Aladjou. Aussi lance-t-on comme ambition la recherche de moyens financiers, l'installation des sections préfectorales, la recherche des équipements techniques nécessaires pour les tests, l'acquisition de matériel roulant, la création d'un laboratoire, la création d'un journal spécialisé dans la consommation, la mise en place effective de toutes les commissions techniques, l'adhésion de nouveaux membres, etc.

Car, dans les faits, l'Association se fonde surtout sur des plaintes du consommateur pour décrier la qualité douteuse des produits mis sur le marché local. Ce qui, visiblement, ne fait que distraire le commerçant resté véreux et peu soucieux de la santé humaine dans certains cas. Et, peut-être, en termes de résignation après dix ans de combat : «Consommons Produits Togolais». Surtout dans les secteurs agro-pastoral, industriel, textile, pharmaceutique, culturel, artisanal, etc. «Ainsi par cette action, nous voulons apporter notre modeste contribution au développement du Togo en cette période de crise économique et surtout de la vie chère», argumente l'ATC qui s'y fonde pour «lutter contre la pauvreté par une hausse de la production, de la compétitivité, de la richesse et de la croissance».

En attendant l'embellie financière, l'ATC brandit ses forces déjà disponibles, marquées par des partenariats et une forte représentativité dans des cadres de concertation/réflexion tels que le Comité National pour la Protection de la Couche d'Ozone, le Comité National pour la Biodiversité, le Comité National de Pilotage du programme de mise en place d'un système d'accréditation, de normalisation, et de promotion de la qualité au sein de l'UEMOA, le Conseil d'Administration de l'EPAM (Etablissement Public Autonome des Marchés), le Comité National de Coordination et de Suivi (CNCS) pour l'analyse des systèmes de passation des marchés au Togo, le Conseil National de la Normalisation, le Comité National de Prévention et de Lutte contre la Grippe Aviaire, le Comité National de Lutte contre la Contrefaçon, le Comité de Pilotage du PNE (Partenariat National Eau), le Quadrilogue National pour l'accès aux services essentiels, la Commission Nationale de la Concurrence et de la Consommation (CNCC), le Comité National du Mécanisme pour un Développement Propre (MDP), le Comité Interministériel sur la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD), le Comité de Réflexion sur la Vie Chère, le Comité Interministériel pour la préparation de la reforme institutionnelle dans les secteurs de l'Eau et de l'Assainissement.

Le partenariat, lui, s'est fait avec l'Organisation internationale des consommateurs (OIC), l'Union économique monétaire ouest africaine (UEMOA), l'Association néerlandaise des consommateurs, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Coopération Française, le «Centre for International Trade, Economies and Environment» pour la mise en Œuvre des projets sur la Sécurité alimentaire, la Lutte contre le tabagisme, le respect du jeu de la Concurrence, la Santé, la Biotechnologie, la Lutte contre la Contrefaçon, le Commerce et la pauvreté, le renforcement de capacité et l'appui institutionnel.

En rappel, l'ATC a marqué le mouvement consumériste en influençant de nombreuses prises de décision allant dans le sens de l'amélioration du bien-être de la population. Elle est créée le 9 janvier 1999 pour défendre et protéger les consommateurs au Togo dans la mouvance des libertés à partir de la libéralisation de la vie politique économique et sociale des années 1990.

 

 

 

Après le concours de recrutement d'août 2008

Des cas de faux diplômes avérés dans la Fonction publique

Le ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative, Ninsao Gnofame, annonce déjà des cas de faux diplômes avérés dans la Fonction publique après la phase de l'écrit du concours de recrutement session des 1er et 2 août 2008. Avec la précision qu'un journaliste et un enseignant en activité depuis 2005 sont dans le lot des faussaires. Il y a au moins une personne qui est actuellement écroué, précise le membre du gouvernement qui ajoute que la démarche adoptée consiste à appeler les titulaires des dossiers douteux pour vérification et à contacter les centres de formation qui ont délivré les diplômes.

Lorsque la vérification ne peut se faire à ce niveau, la gendarmerie est mise à contribution pour mener l'enquête. Généralement, certains ne répondent pas à la convocation, visiblement convaincus de la fraude commise. «Le ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative ne ménage aucun effort pour lutter contre la corruption et la fraude au cours des différents concours administratifs ; des pratiques qui ont contribué à ternir la qualité des services publics. Ainsi, suite à des investigations menées par les services techniques du ministère, en partenariat avec les écoles et centres de formation aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur de notre pays, il a été découvert de faux diplômes présentés par certains candidats au récent concours national de recrutement», fait savoir M. Gnofame. Et de confirmer que des dispositions sont prises actuellement pour faire traduire en justice les titulaires de faux diplômes qui viennent d'être découverts.

Normalement, les sanctions encourues vont de 200.000 à 2.000.000 de francs Cfa d'amende et un emprisonnement qui peut aller jusqu'à cinq ans. Aujourd'hui, conclut le ministre, les concernés seront radiés, traduits en justice et remplacés par d'autres candidats à l'emploi.

Fin décembre 2008, une instruction de Faure Gnassingbé portait le nombre des nouveaux agents de l'administration publique à 4.000 au lieu de 3.500. Courant février 2009, et ce pendant un mois, il avait été demandé aux admis du dernier recrutement national de reconstituer un «dossier de carrière» en fournissant copie des diplômes obtenus et présentés avant l'étape de l'écrit.

A l'époque de leur entrée en fonction, le ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative y associait un autre objectif : passer à la loupe les diplômes dans la fonction publique et déraciner les récalcitrants. «Nous avons les dossiers physiques, maintenant nous allons procéder à l'authentification des diplômes. C'est un travail qui va se faire parallèlement à l'installation des nouveaux fonctionnaires (…) S'il y en a qui ont fourni des dossiers qui ne sont pas bons, ils seront disqualifiés naturellement. Même aujourd'hui, il y a des fonctionnaires (qui sont déjà en fonction) que nous sommes en train de disqualifier pour s'être fait recrutés sur la base de faux diplômes.

Donc ce travail ne concerne pas seulement les nouveaux qui arrivent, mais porte sur l'ensemble des fonctionnaires parce que nous avons l'objectif de mettre de l'ordre dans notre administration. Et puis la suite, on verra (…) Il y a certains qui, sous prétexte qu'ils occupent des postes politiques, ne partent pas. D'autres pour des raisons qui ne tiennent qu'à eux ne partent pas. S'ils ne partent pas, nous serons obligés de sévir ou de les poursuivre. Pour l'instant, nous leur avons demandé amicalement de céder leur place et, déjà, on signale des départs», précisait-il.

Rappelons que le Togo souffre d'un manque de personnel pour avoir perdu en dix ans plus du tiers des effectifs de son administration publique, essentiellement les cadres. Avec 40.000, on se retrouve à 23.000 agents en fonction. D'où un programme de recrutement qui va s'étendre jusqu'en 2010. Avant fin 2009, le gouvernement entend organiser des concours sectoriels et un concours pour l'administration générale. Déjà, la Santé et l'Enseignement technique sont passés à l'acte.

 

 

Bientôt une hausse de la grille des salaires

Après deux légères augmentations de 5 et 3% des salaires fin 2007 et 2008, il est prévu dans les prochains mois des actions majeures en faveur des conditions générales des fonctionnaires de l'administration publique. L'annonce faite il y a une semaine par le ministre de la Fonction publique, Ninsao Gnofam, au site officiel du gouvernement évoque la mise en place avant fin 2010 d'un nouveau statut de l'administration publique. Une démarche qui sera complétée, en 2010, par une révision à la hausse de la grille salariale. «Avant la fin de l'année nous aurons un nouveau statut de l'administration publique et c'est à partir de ce nouveau cadre que nous allons (…) réviser à la hausse le point indiciaire et dans le courant de l'année 2010, nous réviserons la grille elle-même, afin que les fonctionnaires puissent mieux gagner leur vie», a dit le ministre Ninsao Gnofam. Une rencontre aujourd'hui avec le ministre pourra permettre de fixer les syndicalistes par rapport à ce calendrier.

Un indice insuffisant

Il est reconnu par les autorités, le chef de l'Etat en tête, que le fonctionnaire togolais est mal rémunéré par rapport au travail fourni. Il est, mieux encore, le sous payé de la région, estiment les syndicalistes. L'Intersyndicale des travailleurs du Togo (ISTT) – qui regroupe les cinq centrales – est unanime à soutenir que la révision de la grille salariale pourra fortement aider à relancer une administration togolaise marquée par de longues années de crise sociopolitique, et souvent délaissée par des agents démotivés à la recherche d'un second souffle dans le privé ou l'informel.

L'administration publique togolaise est subdivisée en cinq catégories dont la plus élevée est la catégorie A1. Un cadre supérieur (A1), à l'exemple d'un médecin, expliquent les syndicats,, entre dans la fonction publique avec l'indice 1 450. Cet indice multiplié par la valeur indiciaire 917,48 donne le salaire annuel du fonctionnaire du cadre A1. Tout calcul fait, on se rend compte que le médecin togolais, tout fraîchement sorti, n'est qu'à 110.000 francs Cfa mensuels. «Si le médecin, après toutes ces formations, ne touche que cela, comment voulez-vous qu'il ait de la motivation et se donne vraiment à son travail?», s'interroge Akouété Béliki, secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Togo (CSTT), une des centrales de l'ISTT.

Mieux, le fonctionnaire togolais qui démarre à 1 450, le dernier indice auquel il s'arrête est à 2 800. «Ce qui veut dire que s'il passe tous les deux ans d'une catégorie à une autre, d'un indice à un autre, il peut, seulement en 15 ans, être au bout de son avancement. Pendant les 15 ans qui lui restent encore dans la fonction publique, il devra gagner le même salaire. Ce n'est pas normal, ce n'est pas motivant», se plaint Akouété Béliki.

Il faut rappeler que le dialogue social tripartite syndicats-patronat-gouvernement conclu le 11 mai 2006 à Lomé, en 125 points, devait à l'évidence permettre d'apporter le maximum de solutions à la situation des fonctionnaires, si l'on s'en tient à son contenu. Mais son application semble encore timide, et «les mesures déterminantes pour améliorer la situation des travailleurs traînent le pas», estime  l'Intersyndicale. En la matière, le Togo serait le seul au sein de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) à ne jamais avoir procédé à une révision de la grille salariale et de la valeur indiciaire.

 

 

 

Tout en ne contestant pas le paiement des 10 milliards

Moov Togo négocie un report de la suspension pour octobre 2009

Depuis 2008, des courriers sont échangés entre le gouvernement togolais et le Groupe Etisalat, actionnaire majoritaire de Atlantique Telecom, pour fixer les contours du renouvellement de la licence de Moov Togo. Visiblement sans accord qui satisfasse les deux parties avec la suspension depuis le 10 août dernier du réseau du seul opérateur privé de téléphonie mobile au Togo. Et, finalement, une délégation de l'actionnaire composée entre autres de Ahmad Abdul Karim Julfar, Group Chief Operations Officer, Ahmed Mokhles Ali EL-Din, Group Vice President Marketing, Swaleh Kanyeki, Senior General Counsel, est arrivée à Lomé ce 24 août par vol privé, après une lettre de demande d'audience introduite par Moov Togo le 20 août 2009. Avant, à cinq jours de la suspension du réseau, Etisalat proposait de reporter au mois d'octobre la mesure de suspension.

Refus de l'Autorité, motif pris de ce que la proposition n'était pas assortie de proposition concrète quant au règlement des droits de licence conformément aux dispositions de l'arrêté n°001/MPT/CAB du 22 mai 2009 qui n'est nullement contestée par l'opérateur depuis septembre 2008.

Seulement celui-ci voulait inclure dans le nouvel accord la technologie WiMax 2500 & 3500 MHz, la technologie 3G, 3.5G and HSPDA, une durée de validité de 10 ans, le droit d'acheminer le trafic international grâce à ses propres infrastructures (station terrienne, fibre optique, VSAT) et via le réseau SAT3, le droit à l'interconnexion directe avec les autres opérateurs, le droit de fournir des services liés au GPRS/EDGE/3G, 3.5G et autres, le droit de fournir des services Thuraya Mobil et la levée des contraintes concernant le niveau de l'actionnariat étranger. De sources autorisées, seuls les 2è et 3è revendications sont satisfaites.

Aujourd'hui, pour le Groupe Etisalat, il est question de discuter lesdites revendications avant le renouvellement. Ce que ne veut pas entendre le ministère en charge des Télécommunications qui n'entend pas négocier sa méthode : il faut verser la première tranche de 10 milliards avant la remise en exploitation du réseau. Et les arriérés dans le versement des tranches de juillet et août 2009. En clair, le montant du renouvellement ne saurait être assujetti.

De sources proches de l'opérateur, des soucis de rentabilité au terme de la durée de la licence sont marqués depuis fin juillet 2009 par rapport au renouvellement de la licence, compte tenu des estimations du potentiel de marché au Togo et du revenu moyen généré par abonné. Aussi proposerait-on a contrario la réduction du coût de licence, la prolongation de la durée de la licence, l'assouplissement des modalités de paiement, l'octroi d'avantages fiscaux et douaniers, la garantie concernant le nombre potentiel d'opérateurs au Togo. Comparaison faite de ce qui se fait au Bénin et en Côte d'Ivoire, arguant que Telecel Togo, puis Atlantique Telecom Togo (Moov) a réalisé des résultats nets systématiquement négatifs jusqu'à ce jour. On peut donc vite découvrir la source d'un mal que les deux parties veulent enterrer après la réunion de Lomé. Une source proche du dossier avance que le groupe veut payer les 10 milliards du premier versement, mais remet à plus tard le paiement des 10 milliards restants, c'est-à-dire au-delà du délai de décembre fixé par l'arrêté ministériel.

Dans l'autre sens, l'Exécutif affirme que des conseils d'experts attestent que le coût de la licence fixé à 20 milliards de francs Cfa permet à l'opérateur de faire des économies. Et que, pour les prochains cas, il faut mettre la barre à 30 milliards alors même que l'idée d'un troisième opérateur avance à grands pas. Aux dernières nouvelles, une séance de travail aurait regroupé le 19 août dernier une délégation du ministère des postes et télécoms et une équipe du groupe Atlantique Telecom.

En rappel, les montants de renouvellement des licences sont soigneusement budgétisés pour le compte de l'exercice budgétaire en cours et autorisées dans la loi de finances rectificative 2009. Pour le gouvernement, ils doivent injecter dans les infrastructures routières.

 

 

 

 

Panier de la ménagère au Togo

Hausse des prix de 0,5% en juin

Le niveau général des prix à la consommation a enregistré une hausse de 0,5% en juin au Togo, contre 0,9% le mois précédent, ce qui dénote d'une légère diminution. Cette évolution s'explique par «le renchérissement des produits alimentaires dont les céréales et les produits halieutiques», indique-t-on de source officielle. Calculé hors produits alimentaires, le niveau général des prix a augmenté de 0,2% en rapport avec la hausse du niveau des prix des services de logement.

L'inflation sous–jacente s'est stabilisée contre un recul de 0,3 % enregistré au mois de mai. Le niveau des prix des produits frais a augmenté de 1,9% et celui des produits énergétiques de 1,3%. Au regard de la provenance, la hausse du niveau général des prix, au cours du mois de juin, est le fait des produits importés, précise l'Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa).

La tendance des prix à la consommation au sein de l'Union, en juin 2009, est générale et s'inscrit en diminution de 0,4% contre une hausse de 0,6% en mai. Cette évolution est en rapport, essentiellement, avec le recul du niveau de prix des produits alimentaires dont les légumes frais et les fruits, explique l'Uemoa. Calculé hors produits alimentaires, le niveau général des prix a diminué. L'inflation sous–jacente a fléchi de 0,2% après une hausse de 0,1% le mois précédent.

Il est remarqué, en revanche, qu'aucun des huit pays n'a respecté en juin 2009 la norme communautaire de 3,0% au maximum. Cependant, à l'exception du Bénin, de la Côte d'Ivoire et du Niger, les taux d'inflation sont en baisse par rapport à leurs niveaux de décembre 2008 dans les pays. Au Bénin et en Côte d'Ivoire, les taux d'inflation enregistrés n'ont pas varié par rapport à décembre 2008. Au Niger, on a enregistré un taux d'inflation de 11,4% contre 11,3%. Au Burkina, l'indicateur est de 8,6% contre 10,7%. En Guinée-Bissau, on a enregistré 7,8% contre 10,4%. Au Mali, il est de 7,1% contre 9,2%. Le Togo a affiché 7,6% contre 8,7%.. Le Sénégal a enregistré le taux d'inflation le plus bas avec 3,3% contre 5,8% en décembre 2008.

 

 

 

Culture

Théâtre

Faux culs et  embrouilles

Le moribond atelier théâtre de Lomé (ATL), compagnie au glorieux passé, est revenu sur la scène le vendredi dernier avec la pièce, Un rêve d'Albatros, au Goethe Institut. Spectacle d'un genre assez spécial où mots et maux crus se mêlent à des scènes érotiques, soubresauts politiques s'invitant inopinément dans une histoire d'amour contrarié qui se déroule sur fond de cérémonies vaudous.  Le narrateur (joué par le comédien Lépold Ayivi) revient dans son pays natal pour enterrer ses parents et rencontre son amante, Libertine (Tina Boutoma) après 15 ans de séparation.

Lui ne se rappelle de rien, excepté qu'il l'avait beaucoup aimée. Elle se rappelle de tout, surtout de la cause de leur séparation, et garde jalousement la fameuse lettre de la rupture. Libertine partie au travail, lui se met à chercher la lettre. Dehors lui parvient en écho les ébullitions politico-sociales à la veille d'une élection présidentielle. Dans ses recherches romantiques, lui croit découvrir que sa fiancée serait l'amante de Mamiwata, une divinité aquatique.

Embrouilles. Un soliloque lyrique comme sait le faire Kangni Alem et que joue avec Léopold Ayivi en essayant un tantinet d'exprimer à travers les non-dits de la mise en scène, certaines réalités que vivent certaines personnes. Mamiwata existe-t-il ? Des personnes ont-ils commerce avec lui ? La mise en scène essaie de ressortir toutes ces ambigüités, par le montage des scènes d'exorcisme, ce qui exprime au passage la maîtrise du culte vaudou. Il en est aussi de ces citoyens qui comptent sur leurs fétiches pour remporter des élections qui s'annoncent truquées.

Cependant, la mise en scène de Gaëtan Noussouglo laisse quelque peu perplexe le spectateur tant les transitions et les complexions mêmes du texte, une nouvelle, ne semblent pas avoir été pris en compte suffisamment à la fois par le metteur en scène et le comédien. Lesquelles complexions, malgré la qualité des comédiens, Léopold Ayivi, et spécialement la comédienne Tina Boutoma, n'ont pas été mises en évidence. Ce qui laisse quelque peu le spectateur sur sa fin. Ne valait-il pas mieux réécrire cette nouvelle et revoir les dialogues pour que comédien et comédienne s'y retrouvent pleinement ?

 

 

 

Les écritures en escale à Lomé

Du 26 juillet au 5 août 2009 dernier, s'est tenue à l'hôtel Acropolis, la sixième résidence d'écriture organisée par Escale des Ecritures, en collaboration avec la Compagnie de Saint-Etienne et Culture France. Au dernier chantier de 2008, les auteurs invités (Hadiza Sanoussi (Burkina Faso), David M. Ilunga (RDC), Jonathan Kombé (RDC), Tingayama Mawo (Togo), Hilaire Dovonon (Bénin), Joël A. Ajavon (Togo), Legrec Danklou (Togo), Siddick Minga (Mali), avaient démarré l'écriture collective d'une pièce de théâtre et d'un scénario. Il s'est agi au cours de cette sixième édition de finir la rédaction de la pièce de théâtre et le scénario puis de le tourner.

 

Cinq (5) comédiens (Akofa, Edém, Folow, Séyram et Roger Atikpo) ont été invités pour le tournage du court métrage. Sont revenus à ce sixième chantier, Hilaire Dovonon (Bénin), Joël Ajavon (Togo), Tingayama Mawo (Togo), Legrec Danklu (Togo). A eux se sont ajoutés Bilia Bah (Guinée Conakry), Roger Atikpo (Togo) et Hortense Atifufu (Togo). Tous autour de Slimane Benaïssa, ont repris l'écriture du scénario et de la pièce de théâtre. Les matinées étaient consacrées à l'écriture et les après-midis au tournage.

Les résidences d'écriture sont presque courantes dans la capitale togolaise. Elles sont souvent initiées par les festivals Festhef, Filbleu et tout récemment Escales d'Ecritures.

 

 

 

Promotion culturelle

Plaidoyer pour des centres culturels décentralisés

Ce texte est extrait est un post du blog de Kangni Alem, sherpa du Président près la Francophonie, et conseiller culturel du chef de l'Etat.

Pour l'heure, voir oblige à penser. Exemple. J'ai assisté le week-end dernier à Lomé, dans le quartier Adidogomé, à l'élection d'une Miss dénommée justement « Miss Adidogomé ». J'y avais été invité par le sponsor principal de l'événement, mon ami Michel Hoffer, ancien prof de philo reconverti dans les affaires, patron de la Société Helimex et directeur du centre culturel privé Hakuna Matata, sis dans le même quartier. Je vais d'abord confesser que je ne suis pas particulièrement fan des soirées Miss, l'intérêt culturel de ces manifestations m'ayant toujours paru usurpé. Mais il se trouve que j'ai accepté, parce que Miss Adidogomé avait lieu le même soir que la sélection régionale de Miss Togo, un événement autrement plus grandiose, et capable de drainer toutes les hautes personnalités du Togo, plutôt intéressées par l'éclat que par les vertus de la débrouille. D'ailleurs, personne ne m'avait invité à Miss Togo, je pouvais donc m'estimer heureux et me contenter des petites « Go » de quartier, plutôt mignonnes et touchantes, surtout quand elles révèlent leur inculture durant la phase des questions de culture générale (oh my Goodness) !

J'aimais bien l'idée que Miss Adidogomé et Miss Togo (sélection région maritime) aient lieu le même soir. Pour la simple raison que cela allait, je pense, dans le sens d'une concurrence légitime quartier vs institution nationale. Sans préjuger d'une victoire de l'un ou de l'autre. Au contraire, chaque événement ne peut que mobiliser son public cible. Pour les organisateurs de Miss Adidogomé, c'était l'occasion d'offrir à la jeunesse du quartier une soirée où se défouler. Adidogomé est un quartier excentré, et le quitter le soir pour aller suivre un concert, un film, un spectacle à Lomé coûte cher. La municipalité d'Adidogomé n'a pas de lieu de loisirs à offrir à sa jeunesse, et les vacances deviennent vite mortelles pour elle. Toute la vérité de la difficulté de penser le secteur culturel est là, dans cet exemple.

Du centre à la périphérie, penser les lieux où l'imagination se déploie, pour éviter l'ennui, la sclérose, la prostitution, etc… Toutes les sociétés qui ont sponsorisé Miss Adidogomé sont des sociétés implantées dans le quartier, et l'appui du chef canton d'Aflao Sagbado y a été aussi pour beaucoup dans la réussite de cette soirée terriblement longue (21h à 3h du matin) mais bourrée de belles leçons. Un lieu comme le centre culturel Hakuna Matata avait ce soir tout son sens, servir de réceptacle à la beauté des corps, rien que cela justifiait une nuit blanche. Vivement d'autres événements pareils dans d'autres quartiers de Lomé !

 

 

 

Reportage

Corridor Lomé-Ouaga

Malgré les mesures, les tracasseries continuent

Lomé-Ouaga, route internationale de la civilisation. Corridor interminablement long de 1020 kilomètres, dont 746 Kms pour le territoire togolais et 274 kilomètres pour le territoire burkinabè. Route pépère, un peu comme un fleuve tranquille jusqu'à Sokodé, puis route des montagnes kabyè accidentées plus ou moins dangereuses pour le chauffeur,  que la science de l'homme blanc a réussi tout de même à dompter.  Routes cabossées, éventrées, crevassées même, qui déglinguent quelquefois les camions remorques, ces Titans modernes porteurs de marchandises pour les pays de l'hinterland. Sans eux le Niger, le Burkina et le Mali resteraient des pays sauvages.  Routes en piteux état, notamment à partir de Tandjouaré dans les savanes togolaises.

" Chaque fois que je quitte Lomé ou Ouaga, ma hantise, c'est le Tandjouaré-Dapaong", dit A. Traoré, chauffeur Burkinabè qui emprunte cette voie depuis dix ans, soucieux à l'approche de la fameuse portion.

En plus de l'état de la voie, A. Traoré a une autre hantise : c'est les tracasseries policières, gendarmesques et douanières sur le corridor. Sous prétexte de contrôle des pièces ou de la cargaison, ces " corps habillés " perçoivent des taxes illicites sur les cargaisons, que les chauffeurs soient en règle ou pas. "Que ce soit au Togo ou au Burkina, ils [policiers, gendarmes et douaniers] sont tous pareils. C'est des requins qui vous harcèlent à longueur de journée juste pour l'argent ".

Flash back

Togblékopé, jeudi 23 juillet, 10 heures sonnantes et frisquettes de la mousson refroidissant la région maritime.. Deux motards gendarmes demandent au chauffeur Traoré de s'arrêter pour un contrôle de routine. Le contrôle dure à peine 30 secondes. Vérification faite auprès du conducteur pour savoir s'il est en règle : "Bien sûr que je suis en règle mais ce n'est pas les pièces qui les préoccupe. Ici, il faut donner 1000 F , c'est la règle. Rien à faire. Tu donnes et tu passes sans problème, tu refuses et tu perds un temps fou ici".

Peu avant, au poste de contrôle de Davié, l'apprenti était déjà descendu pour donner 1000F.

Sortie de Tsévié, près de la station CAO.  Deux gendarmes en faction arrêtent les automobilistes. Traoré s'arrête et va à la place de son apprenti. Les discussions semblent un peu animées. Traoré refuse de donner l'argent. "Ce n'est pas raisonnable, normalement on ne paye rien ici. On paye à Togblékopé, à Datcha, Sokodé, Kara, Dapaong et à la douane de Cinskassé ", répond Traoré au gendarme. Les discussions s'éternisent et prennent plus de 5 minutes. Les gendarmes reprochent à Traoré d'élever la voix, Traoré s'agace mais fait acte de contrition. A la fin, tout s'arrange et Traoré revient dans le véhicule avec ces pièces  et s'énerve tout seul : "normalement, on ne paye rien ici et je ne sais même ce qu'ils font à cette station ".

Poste de contrôle de deux gendarmes à Datcha. Entente classique entre chauffeur et contrôleurs : l'apprenti descend du véhicule et remet 2000 F au gendarme.  Temps d'arrêt 50 secondes.

Entrée de Sokodé : poste de contrôle de deux gendarmes. Entente classique : l'apprenti descend et remet 1000 F. Pas de contrôle des pièces. 30 secondes d'arrêt.

Entrée de Kara. Entente classique : 1000 F. Peu après Kara, en allant vers  le Doufelgou. Presque le  même scénario qu'au sortir de Tsévié : Traoré descend du véhicule et proteste cette fois-ci de manière véhémente après le contrôle des pièces : " je refuse, j'ai déjà donné à Kara". Les esprits s'échauffent. Le policier ne reconnaît pas les policiers (illégaux) qui ont effectué le premier contrôle et tente de raisonner le chauffeur. Le second téléphone au commandant pour s'assurer de cette anomalie sur la route. "Le patron dit qu'il n'a mis qu'un seul poste à Kara, mais si le chauffeur refuse de donner l'argent, il faut le verbaliser ", traduit le policier au téléphone à son collègue. "Comment le verbaliser, répond le premier, on veut savoir s'il a posté d'autres collègues sur la route, et il veut qu'on verbalise ! ". Traoré n'a pas le choix depuis qu'il a entendu le verbe "verbaliser". Sentant le piège qui va se refermer bêtement sur lui, il revient à de meilleurs sentiments après dix minutes de discussions. Entente classique et cordiale: 1000 F. Entrée de Dapaong : entente classique : 1000 F. Temps d'arrêt : 30 secondes.

Cinkassé, l'embrouille

Les villes africaines frontalières ont ceci de particulièrement troublant: en réalité, c'est la même ville que divise la frontière, ainsi que les peuples. Ceux qui ont fait les frontières en Afrique ont vraiment de l'imagination. Les Africains en ont-ils? En tout cas, à Cinkassé Togo comme au Cinkassé Burkina, ville du business et capitale de l'informel, c'est l'embrouille. Les douaniers chargés des contrôles sont introuvables, ou plutôt restent dans leurs bureaux et commettent des intermédiaires pour faire le job. "Des petits chômeurs qui se convertissent en transitaires", déclare avec le sens de la formule Jacques Ilboudo, secrétaire général de l'Union syndicale des routiers burkinabè.

Ces transitaires qui déboulent de partout, harcèlent les chauffeurs comme dans les faubourgs de Lagos. Conséquence : les formalités administratives coûtent 15.000 F et plus au lieu de 6.500 F. Un temps fou d'arrêt.  Au cordon de la douane de Cinkassé, un militaire arrive et réclame de l'argent au chauffeur. Ce dernier lui remet 200 F. " Insuffisant, dit le militaire. Demande à tes collègues, c'est 500F pour tout le monde ". Décidément !

Traoré s'énerve tout seul. "Quand tu rapportes tout ça au propriétaire du véhicule, il ne va jamais te croire et te soupçonne de le voler. Et quand au cours d'un voyage, les tracasseries flambent exagérément, le propriétaire ne se pose même plus de questions, tu es un voleur. Et le type, il te joue un de ces tours humiliants qu'on ne ferait même pas à un âne : tu es recruté à Ouaga mais on te licencie à Lomé, sans un sou en poche ni indemnités ".

Cinkassé-Bittou Ouaga

Les Burkinabè ont le sens de l'organisation. La douane de Cinkassé a une annexe à 50 kms: Bittou, la ville où on effectue les formalités administratives avant d'arriver à Ouaga. Ici comme à Cinkassé, les transitaires sont de mise mais les chauffeurs ne s'en plaignent pas trop. Reste les tracasseries au départ de Bittou et dès qu'atteinte la première ville à 130 kms. Les routes burkinabè sont en très bon état, l'Etat continue à en construire.  Le trafic est très important et organisé. Les politiques savent que le pays vit de la  route. Les douaniers aussi vivent de la route. Mais, ils sont moins gourmands. Entente classique avec les chauffeurs : 500 F. Temps d'arrêt : 1 minute.  Cela fait râler Jacques Ilboudo : "Eux, ils sont dans la béatitude, avec leur glacière de bière à côté".

Les transports routiers sont ainsi en Afrique. Selon M Ilboudo, Monsieur Assih, directeur du transport routier, lui a dit au cours d'une conversation : " Le transport routier est un domaine où règne la corruption. Cela ne peut s'arrêter qu'à condition que vous les chauffeurs vous vous conformez aux règles et refusez de payer les taxes illicites que les policiers, les gendarmes et les douaniers vous imposent ". Mais comment arriver à cela ?

Cette corruption a un coût : plus de 11 minutes d'arrêt sur Lomé-Cinkassé. Mais dès fois, si le chauffeur transporte des marchandises périssables, la pression sur lui devient encore plus énorme et les enchères augmentent vite : il doit payer plus pour se libérer vite.

 

 

 

Métier de pousse-pousse

Le gain au bout de l'effort

C'est à cet exercice que se livrent quotidiennement ces trois garçons, dont les âges varient entre 14 et 16 ans pour subvenir à leur besoin.  Laissés à eux même depuis une dizaine d'années la bande d'Anoumou essaie de gagner leur vie au moyen de leur force physique et,  les jours du marché,  ils empochent jusqu'à 15000Fcfa avant la fin de la journée malgré leur petite taille. "C'était un peu difficile au début mais maintenant nous sommes habitués. Quelque soit le poids de la marchandise nous le transportons et le soir nous prenons des fortifiants qui sont à un prix très abordable chez les femmes", affirme Amégnigan l'ainé du groupe.

Woto, le plus jeune, 14 ans, orphelin de père et de mère dit avoir monté un commerce de poisson fumé à sa sŒur aînée grâce à cette activité. "J'avais voulu à la fois étudier et travailler le week-end. Mais, je pense que j'ai déjà un métier qui me rapporte des sous donc le temps passé entre les quatre murs de l'école représente un gâchis. J'ai donné une somme de 50.000Fcfa à ma sŒur pour son commerce l'année dernière", renchérit-il, l'air fier.

C'est en pousse-pousse que s'effectue la plus grande partie du transport des produits vivriers et des produits manufacturés entre ce marché et les quartiers périphériques, les boutiques des commerçants et enfin les domiciles des particuliers. La plupart des commerçants le préfère à un taxi qui, disent-ils, leur revient trop cher. Utilisé pour des chargements de l'ordre de 100 à 600 kg, les conducteurs de ce véhicule à traction humaine n'ont rien à envier aux taximen..  Bien qu'ils soient des locataires travaillant pour le compte de gros propriétaires possédant parfois plusieurs dizaines d'unités, ils arrivent à vivre de leur métier. "On nous laisse le pousse-pousse à 2000Fcfa par jour mais nous gagnons 10 fois cette somme surtout les jours de marché ou sur les chantiers de construction de maison", déclare Anoumou.

Les pousse-pousse sont souvent stationnés à hauteur des hangars des grossistes d'oignons, de fruits, et autres légumes, et devant les magasins des gros commerçants de denrées importées et les zones de déchargement et de stockage des céréales. Le prix varie de 100 à 500Fcfa selon le poids et la distance. Par exemple, le transport d'un sac d'oignons ou de riz (tous deux de 80 à 90 kg) sur une distance de 5km coûte 100FCFA.

La plupart des conducteurs de pousse-pousse étant concentrée dans les marchés, certains comme Espoir ont choisi les nouveaux quartiers en construction, Vakpossito ou Sanguéra, par exemple, pour y exercer leur métier. Ils assurent donc le trafic du gravier ou des paquets de ciment sur des distances courtes ou moyennes. "Le prix d'un paquet de ciment est fixé à 100 FCFA mais nous appliquons une remise si le chargement atteint 5 tonnes par exemple ", avance Espoir avant de confirmer que "nous gagnons plus en transportant les matériaux de construction que les produits de première nécessité car au marché il y a la concurrence donc les bonnes femmes nous imposent des prix trop bas". Les recettes deviennent plus intéressantes quand le pousse-pousse sert  à transporter en plus du ciment, de l'eau.  Le bidon d'eau de 50 litres revient  parfois à 200Fcfa, tout dépend de la distance.. Et, les jours où les maçons coulent le béton, ces conducteurs de pousse-pousse disent qu'ils brassent beaucoup de billets.

A quelque chose malheur est bon ! Ces conducteurs de pousse-pousse disent faire de bonnes affaires pendant les inondations. En effet,  ils aident les riverains à traverser les eaux sur leur véhicule moyennant une somme de 200Fcfa et les motos 300Fcfa. Pour ces conducteurs de véhicule non motorisé il n'y a pas de sot métier et comme  l'attestent Espoir et ses confrères " tant que nous auront la force d'exercer ce métier nous le ferons jusqu'à devenir à notre tour propriétaire de pousse-pousse".

© L'Union du 25 août 2009

 

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