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Indépendance : L'UFC ne détient pas le titre foncier !

« L'UFC ne détient pas le titre foncier de l'indépendance du Togo », écrit cette semaine L'Union. L'hebdomadaire indique que « Fidèle à sa logique, l'opposant unique Gilchrist Olympio et ses lieutenants vont aller à l'affrontement avec les autorités régulièrement établies en paradant dans les rues de Lomé, dimanche, pendant que se déroulent les manifestations officielles de la fête de l'Indépendance. En dépit de l'interdiction formulée par le gouvernement ».

##S_B##Voici une sélection d'articles publiés par L'Union

Célébration parallèle du 27 avril

De la nécessité de restaurer l'autorité de l'Etat

Fidèle à sa logique, l'opposant unique Gilchrist Olympio et ses lieutenants vont aller à l'affrontement avec les autorités régulièrement établies en paradant dans les rues de Lomé, dimanche, pendant que se déroulent les manifestations officielles de la fête de l'Indépendance. En dépit de l'interdiction formulée par le gouvernement.

Le processus de réconciliation, officiellement lancé le 15 avril dernier à Lomé par le chef de l'Etat Faure Gnassingbé, a du chemin à faire. En cela, il peut compter sur le radicalisme de l'Union des forces de changement (UFC) de Gilchrist Olympio, qui entend encore faire quartier à part. Aussi cette formation politique a-t-elle été «très furieuse» de se voir interdire une parade dans les rues de la capitale pendant que toute la Nation célèbre, par un défilé civil et militaire, la fête de l'Indépendance du Togo.

Gilchrist Olympio et son parti n'entendent sous aucune forme lâcher leur défilé à eux le dimanche à Lomé. Après une messe à la Paroisse Saint Augustin d'Amoutivé, à 8 heures, ils comptent emprunter le boulevard du 13 Janvier jusqu'au marché de Bè, joindre la rue de l'Ocam par l'avenue Augustino de Souza pour déboucher à nouveau sur le boulevard côté-Est. Ils prévoient ensuite un flambeau au domicile de feu Sylvanus Olympio, «Père de l'Indépendance du Togo et Père de la Nation togolaise» (dixit), avant un pique-nique à la plage de l'ancien Wharf à partir de 12 heures. Cela fait désordre, estiment les autorités.

A chacun sa fête

«Nous ne sommes pas d'accord avec leur décision», réfute clairement le leader de l'UFC, qui s'adressait hier aux journalistes à un point de presse de la section dames de son parti. Sa réaction répond à une rencontre la veille avec le ministre de l'Administration territoriale. «L'année dernière, ils ont fêté à Dapaong, nous l'avons fait à Kpalimé et tout le monde a fait sa fête», explique-t-il, avant d'insister : «Nous, nous allons fêter. Nous allons fêter Ablodé. Nous ne chassons personne, il y a de la place pour tout le monde».

M. Olympio est appuyé par son secrétaire général, Jean-Pierre Fabre : «Nous disons que chacun reste dans son rôle, qu'il n'y ait pas de provocation parce que nous ne provoquons personne, et nous ne souhaitons pas qu'on nous provoque». Lui estime que tant que «les manifestations ne se télescopent pas», il n'y aucun inconvénient à ce qu'elles se tiennent simultanément. Avant d'être formel : «J'insiste là-dessus, nous allons exécuter notre programme tel que nous l'avons prévu», et de demander aux autorités d'assurer la sécurité de leur manif.

Et l'autorité de l'Etat ?

Les autorités officielles sont donc prévenues. Il paraît évident que le week-end de la fête nationale s'annonce houleuse. D'autant qu'il ne peut y avoir deux fêtes nationales de l'indépendance dans un même pays. Et affecter des forces de sécurité à une manifestation au demeurant privée pendant qu'on en a besoin pour encadrer celle officielle. C'est ici que le pouvoir actuel doit faire preuve de fermeté et d'autorité pour mettre un terme à une dérive longtemps tolérée. Un anniversaire de l'indépendance nationale, cela se célèbre ensemble. Au nom du patriotisme, du civisme et du respect des institutions. Quitte à ceux à qui cela ne sied  pas de la boucler.

Si l'UFC, qui ne détient d'ailleurs pas le titre foncier de l'indépendance du Togo, se complaît dans ces pratiques, c'est parce que les attitudes d'un passé récent l'ont abandonnée à ses dépens en tentant de négliger le 27 avril 1960. A présent que la volonté de rectifier les erreurs du passé s'affiche clairement, il importe à l'autorité de remettre chacun à sa place.

Hublot

Célébration du 27 avril

Le CAR toujours dans le flou

A défaut de s'associer à la célébration de l'indépendance du Togo et ses différentes manifestations prévues, le Comité d'action pour le renouveau (CAR) préfère donner sa leçon, mieux semer le flou dans les idées. Comme pour dire que les pouvoirs publics n'acceptent personne. «Le CAR constate avec consternation le climat de discorde dans lequel se déroulent les manifestations commémoratives du 48è anniversaire de l'accession du Togo à la souveraineté internationale. Le CAR recommande que les pouvoirs publics prennent des dispositions appropriées pour qu'à l'avenir les Togolais commémorent ensemble l'anniversaire de l'indépendance», écrit l'ancien primaturien dans un communiqué de presse rendu public mercredi. Ce qui résonne comme du déjà dit quand la bande à l'avocat de Kouvé devait justifier sa position de boycott du 13 janvier 2008. On peut encore comprendre, mis à part la parenthèse des défilés bénis de 2007 pendant que l'homme jouissait de ses droits de Premier ministre.

Quelles sont les dispositions à prendre ? Qu'a fait le parti depuis deux ans pour donner ses leçons à ses ex-coéquipiers de l'Union des forces de changement ? Pourquoi seule l'UFC croit être l'héritier biologique autoproclamé de l'indépendance du Togo ? Ailleurs, les inconditionnels justifient leur fidélité au parti car «c'est lui qui a ramené l'Ablodé dans ce pays». Quel désordre peut-on obtenir si tous les partis s'obstinent à faire autant ? Décidément, le CAR reste un parti incompris.

Au-delà, c'est l'autre preuve de laxisme de l'Etat. Ceci corrobore qu'à un moment donné, le pays a deux pôles de décision ou de pouvoir. Sinon, comment comprendre qu'en marge d'un calendrier officiel se dresse un autre avec occupation effective des lieux publics. La manŒuvre se veut largement «légitimité» depuis 2006, à Lomé.

A défaut de vouloir garder sa chasteté oppositionnelle, on devrait mieux laisser faire. Comme l'autre… Et l'histoire jugera ! En attendant, merci de rappeler que c'est de façon consensuelle que les Togolais, après des moments d'affrontement, ont accédé à l'indépendance. Et que certaines formations politiques saisissent l'occasion de réveiller et d'exalter à des fins partisanes des moments douloureux du peuple togolais.

27 avril 1960-27 avril 2008

De sobres festivités pour les 48 ans du Togo

Selon un communiqué rendu public mardi soir par le gouvernement, le 48è anniversaire de l'indépendance du Togo sera marqué le dimanche 27 avril par un défilé militaire et civil sur le boulevard de la nouvelle présidence (pour la première fois) sis derrière la Cité OUA. La délocalisation du défilé vise à ne plus perturber la libre circulation des populations. En 2007, c'est le boulevard Gnassingbé Eyadéma ou Nationale N°1 qui avait accueilli le défilé.

Des prières musulmane, catholique et protestante sont aussi prévues à partir de ce vendredi. Deux cérémonies d'inauguration sont au programme du samedi, dont celle du nouveau siège de la société CICA-RE, avant la réanimation de la Flamme de l'Indépendance dans la soirée suivie de la Retraite aux Flambeaux.

En janvier, le gouvernement avait décidé de placer cette année les fêtes du 13 janvier et du 27 avril sous le signe de la sobriété. Restrictions budgétaires obligent, dit-on. En son temps, il était promis que, pour les 50 bougies, les festivités connaîtront une solennité inédite.

Phénomène de la vie chère

Gouvernement et Conseil du dialogue social toujours dans les calculs

«Du fait que ce problème se pose à tous n'est pas une raison pour un Etat donné de se dédouaner. Ainsi, chaque Etat doit pouvoir arrêter sa stratégie appropriée pour faire face à la situation. Le gouvernement à ce stade a pris un certain nombre de mesures qui ont été soumises au Conseil pour une analyse approfondie en vue d'un enrichissement. Il y a des solutions immédiates qu'il faut prendre. On se rend compte que c'est un phénomène mondial qui va durer, ce qui interpelle les Etats à réfléchir à des solutions à moyen et long terme. Le Conseil a essayé de voir si les mesures prises étaient suffisantes pour juguler la crise. Et on a étudié les mesures que le gouvernement peut encore prendre. Déjà, les subventions ont été prises jusqu'à la fin d'avril. La question qui se pose est de savoir qu'est-ce qu'il faut faire après avril.

Faut-il des mesures ponctuelles de ce genre ? La réflexion a poussé plus loin pour qu'on essaie au niveau du gouvernement de chercher des solutions idoines avec des mesures inscrites dans le temps». C'est le résumé de la deuxième réunion de la première session de l'année du Conseil national du dialogue social (CNDS) présenté par son président, Konde Sangbana. Avant de s'interroger : «Ailleurs, on a par exemple détaxé certains produits, mais si on détaxe, est-ce que les résultats escomptés seront véritablement positifs?». La réflexion continue et les calculs pour la juste mesure se poursuivent. Preuve que rien n'a été arrêté à l'issue de la réunion. Seule certitude : la vie chère a emporté tout le débat.

Voilà qui confirme toute la difficulté à trouver pour l'heure un palliatif à la vie chère au moment où tous les commentaires veulent pousser à transposer ce qui se fait, mieux s'expérimente ailleurs. Dans le milieu syndical et associatif togolais, on n'oublie pas la détaxation ou la réduction de moitié des taxes douanières pratiquée par exemple en Côte d'Ivoire. Mais, reconnaît-on, ce sont là des mesures improvisées, spectaculaires, un peu cosmétiques, immédiates et emblématiques qui sonnent comme de la poudre aux yeux. Chez les financiers, ce sont plus des manques à gagner pour des Etats qui ont besoin de la liquidité pour faire face au développement et contourner un temps soit peu les aides fortement conditionnées des partenaires extérieurs. Les impôts et taxes constituent la principale source de revenu de tout Etat.

Au Conseil du dialogue social, on a vite reconnu qu'il faut plutôt des ressources pour les pouvoirs publics. Et pour cause, les pays cités en exemple ne peuvent pas s'aventurer pour longtemps.

Au Togo, le système du contrôle n'est toujours pas efficace. Pour le moins, il ne peut être appliqué dans un domaine où on proclame la libre concurrence ou la liberté du prix. Dans les rangs de l'Intersyndicale, on fustige ici une politique inadaptée imposée par le fameux Programme d'ajustement structurel des institutions de Brettons Wood. Et on y lie le contraste de la promotion d'une culture de rente alors qu'on ne met pas l'accent sur la production locale et la sécurité alimentaire.

Finalement, il faut des solutions de fond sur la revalorisation des salaires avec une révision de la grille indiciaire. «Par exemple, dans tel ou tel secteur d'activité, là où on commence à l'indice 1300, il faudrait désormais qu'on commence à 1500 ou à 1700», argumentait dans une récente interview (L'Union n°113 du 15 février 2008) le secrétaire général de l'UNSIT, Norbert Gbikpi-Bénissan. Seulement, rappelle l'exécutif, la redistribution des richesses ne peut que suivre la réussite des réformes économiques engagées. Encore que tout le monde s'y met sans passion. C'est la condition pour une stabilité financière.

En rappel, le gouvernement togolais a accordé des subventions pour faire bloquer jusqu'à fin avril l'augmentation des prix des produits pétroliers et le gaz, la farine de blé, le ciment, les produits de la brasserie.

Mis en place à l'issue du dialogue tripartite entre le gouvernement, le patronat et les syndicats professionnels, le Conseil national du dialogue social –qui est un cadre permanent– émet des avis, des recommandations et des propositions au gouvernement qui doit en dernier ressort prendre les décisions évidentes.

Economie

Coopération Togo/FMI : Près de 48 milliards approuvés pour 3 ans

* La dette publique évaluée à 2 milliards de dollars.

Après la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, qui effacent un total de plus 70 milliards de francs Cfa d'arriérés d'intérêts de la dette, c'est le Fonds monétaire international qui vient d'approuver près de 48 milliards de francs au profit du Togo. Un beau pactole, signe d'une reprise effective de la coopération internationale à mettre à l'actif de la politique d'apaisement et de la rigueur budgétaire instaurées par le chef de l'Etat.

Le 21 avril 2008, le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé en faveur du Togo un prêt à faible taux d'intérêt, d'un montant d'environ 108 millions de dollars, soit près de 48 milliards de francs Cfa, pour aider le pays à rebâtir son économie. «Le FMI devient ainsi la première grande institution financière internationale à reprendre ses prêts à un État d'Afrique de l'Ouest après le retrait par la plupart des donateurs de leur soutien financier il y a plus de dix ans», souligne l'institution dans un communiqué.

L'action du FMI est à mettre, d'une part, à l'actif de la politique d'apaisement initiée par Faure Gnassingbé, dont l'aboutissement a été l'organisation, le 14 octobre 2007, d'élections parlementaires jugées régulières par l'ensemble de la communauté internationale. Un scrutin qui a ouvert la voie à la reprise par les principaux donateurs de leur aide financière au Togo, boudé depuis 1993 à la suite des violences qui avaient émaillé le processus démocratique. «Le Togo a bien progressé depuis 2006 dans la voie des réformes économiques et politiques», a déclaré Murilo Portugal, Directeur général adjoint et Président par intérim du Conseil d'administration, à l'issue des débats de ce dernier.

Amélioration de la situation budgétaire

«Avec le soutien du FMI dans le cadre d'un programme de référence réussi, les autorités ont mis en place d'importantes réformes de la gouvernance des finances publiques qui ont accru les recettes fiscales et renforcé la maîtrise des dépenses. Il en a résulté une forte amélioration de la situation budgétaire et l'accumulation d'arriérés intérieurs s'est inversée. Des réformes structurelles ont été engagées dans le secteur bancaire ainsi que dans les secteurs du coton, des phosphates et de l'énergie», a précisé M. Portugal.

Le Conseil d'administration a approuvé un accord triennal au titre de la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) du FMI, d'un montant de 66,06 millions de DTS (environ 108 millions de dollars), à l'appui du programme économique du gouvernement pour 2008-10. Le premier décaissement, d'un montant de 13,26 millions de DTS (environ 22 millions de dollars) sera disponible immédiatement, indique le Fonds.

«Le programme économique à moyen terme des autorités, appuyé par le nouvel accord FRPC, aidera à préserver le dynamisme des réformes. Le programme, fondé sur le Document intérimaire de stratégie pour la réduction de la pauvreté du Togo, vise à raviver la croissance économique et à réduire la pauvreté dans un environnement macroéconomique stable», a ajouté Murilo Portugal.

Réduction de la dette publique

L'un des objectifs fondamentaux est de ramener à un niveau soutenable la dette publique excessive du Togo par un ajustement budgétaire et un allégement graduels. Le programme FRPC aidera le Togo à progresser vers un allégement global de sa dette dans le cadre de deux initiatives appuyées par le FMI.

Cette décision, qui inaugure le réengagement d'autres bailleurs de fonds dans le pays, est la première étape d'un processus destiné à effacer une dette publique évaluée à 2 milliards de dollars, a pour sa part précisé, Christian Mumssen, chef de la mission du FMI au Togo. Cette dette, indique-t-il, est composée pour moitié d'engagements bilatéraux auprès de membres du Club de Paris et l'autre de prêts consentis par d'autres créanciers, dont les institutions internationales.

«Le programme prévoit en outre une augmentation sensible des dépenses d'infrastructures, de santé et d'éducation dans le but de promouvoir la croissance économique et d'améliorer les conditions de vie élémentaires. Des politiques macroéconomiques prudentes et une coordination étroite avec les partenaires et donateurs régionaux seront essentielles face à des chocs extérieurs tels que la récente flambée des prix des produits alimentaires et pétroliers», a déclaré M. Portugal.

Relance de la croissance économique

Selon le FMI, les réformes des entreprises publiques dans les secteurs du coton et des phosphates, la mise en place de mesures visant à résoudre les problèmes d'approvisionnement en énergie, la réalisation d'investissements dans l'infrastructure des transports et l'amélioration du climat des affaires aideront à raviver et à soutenir la croissance économique à moyen terme.

«Un effort concerté de rétablissement des relations avec les donateurs et créanciers sera essentiel au succès du programme. Une forte augmentation du financement concessionnel sera nécessaire à la réalisation des investissements et des dépenses sociales générateurs de croissance que prévoit le programme. Il sera indispensable d'accroître l'assistance technique pour remettre sur pied la capacité institutionnelle, qui a été érodée par la crise sociopolitique et l'interruption de longue durée des concours des donateurs», a souligné M. Portugal.

Le FMI n'avait pas consenti de prêt au Togo depuis 1994 pour sanctionner «le manque de réforme économique et la faible gouvernance des finances publiques», a expliqué M. Mumssen.

Le Togo à l'AGOA

Plutôt un appel à encourager la production locale

Depuis le 19 avril 2008, le Togo est devenu éligible à l'AGOA (African growth and opportunity act) sur décision de Washington. Autrement, certains biens produits et fabriqués au Togo vont bénéficier d'un accès privilégié au marché américain.

L'AGOA est une loi votée en 2000 sous la présidence de Bill Clinton qui permet à certaines marchandises fabriquées en Afrique d'être exonérées de taxes à leur arrivée sur le territoire américain. De nombreux pays en bénéficient déjà dont le Ghana, le Burkina Faso, le Tchad, le Congo, le Cameroun, le Bénin ou encore la Mauritanie. Près d'une quarantaine au total. En près de huit ans d'existence, l'AGOA, qui concerne les secteurs du textile, de l'agriculture et de l'artisanat, a fortement contribué à l'accroissement des échanges commerciaux entre les Etats-Unis et certains pays d'Afrique sub-saharienne.

Cette loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA) a pour but de contribuer à la réduction de la pauvreté grâce une croissance fondée sur les exportations. En 2006, les exportations africaines en dehors du secteur de l'énergie dans le cadre de l'AGOA ont augmenté de façon importante dans de nombreux domaines, dont les minerais et les métaux (21 %), les fleurs coupées (22 %), les chaussures (30 %), les noix de cajou (73 %), le matériel de transport (81 %).

Tout naturellement, cette adhésion qui procure une nouvelle joie aux Togolais du monde des affaires –ce n'est pas du dollar US frais à distribuer– n'aura pas de sens ni de praticabilité si rien n'est produit pour être exporté. Rien qu'une logique. C'est donc une invite de l'Américain car, à y voir de près, tous les bénéficiaires de l'AGOA se battent pour honorer leur éligibilité.

Ce n'est point la marque des autorités politiques, même s'il faut condamner la non assistance des pouvoirs publics à encourager le domaine de la production. En réalité, ce n'est pas seulement avec l'argent qu'on peut soutenir un artisan ; de simples attitudes d'intéressement et conseils peuvent des fois dépasser le décaissement de centaines de millions de francs. Au-delà, tout doit partir d'une politique bien pensée par la tête. Pour l'heure, jubilons !

Le cas Ghana

On s'accorde à dire que le voisin de l'ouest est le pays qui jouit parfaitement des fruits de l'AGOA sur la côte. Ce n'est point par le fait de sa démarche anglo-saxonne. On connaît l'ardeur des peuples ghanéens à ne pas trop primer la bureaucratie. L'AGOA permet à une petite usine de confection du Ghana d'exporter ses vêtements. Sur l'un des murs de l'usine de confection ghanéenne «Sleek Garments», une pancarte surplombant une chaîne d'assemblage en pleine activité rappelle à ses 300 ouvriers l'essentiel : «La qualité d'abord, la quantité ensuite». La patronne de l'usine, Nora Bannerman, était bien décidée à ne rien changer à cette devise lorsque sa société a commencé à produire des vêtements sur une échelle industrielle et à coudre des milliers de chemises destinées aux magasins Ross (Ross Stores), une chaîne américaine de magasins de vêtements à prix réduits.

C'est l'insistance que plaçait cette usine sur la qualité qui a convaincu le représentant d'un acheteur, sur la recommandation d'une autre usine de confection du Ghana, de lui confier une commande de 75.000 chemises en rayonne pour les magasins Ross.

Les aides offertes par le gouvernement du Ghana ont encouragé la relocalisation et la construction de plusieurs usines de confection, lesquelles exportent sans droits de douane vers les États-Unis en vertu de la Loi sur la croissance et les possibilités économiques en Afrique (AGOA).

En 2002, l'usine avait réussi à remplir une commande de 10.000 vêtements, ce qu'elle n'avait jamais fait auparavant, et ce qui lui a permis de pouvoir prendre part à l'initiative ghanéenne en faveur du secteur vestimentaire qui permet d'obtenir des garanties de prêts pour l'achat de matériel, la formation, et l'aménagement d'un site dans une zone franche, à condition que l'entreprise exporte au moins 80 % de sa production.

Le centre d'informations commerciales de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) pour l'Afrique occidentale est aussi venu en aide à Nora Bannerman. Ce centre organise des formations adaptées à chaque secteur de l'économie et ses représentants accompagnent les chefs d'entreprises qui le sollicitent aux grandes foires commerciales organisées aux États-Unis afin de faciliter l'établissement de liens commerciaux. Le centre l'a aidée à élaborer des plans financiers et l'a conseillée alors qu'elle recherchait un financement pour l'achat du tissu nécessaire à la concrétisation de la commande des magasins Ross.

Nora Bannerman a ensuite négocié la réalisation d'une grosse commande pour une société américaine se spécialisant dans les uniformes et, du fait de la croissance de son entreprise, elle envisage de tripler le nombre de ses employés dans les années qui viennent.

Le Burkina n'est pas en marge

L'association artistique et commerciale du Village artisanal de Ouagadougou (VAO) rassemble plus de cinq cents artisans dans un site qui comprend une cinquantaine d'ateliers de travail, un café-restaurant, et une boutique qui offre aux acheteurs une grande et diverse sélection de créations artisanales du Burkina. Grâce au grand nombre d'artistes résidents, le VAO est devenu le premier producteur de produits artisanaux du Burkina Faso. Sculptures en bronze et en ébène, instruments de musique traditionnels, jouets pour enfants en bois, bijouterie en or et en argent forgé, et divers objets de poterie, de vannerie et de maroquinerie y sont fabriqués par des artisans spécialisés et leurs apprentis.

La diversité des produits permet au VAO de répondre aux différentes demandes sur le marché international, et de vendre ses créations aux États-Unis. En outre, un grand nombre de ces produits sont admis en franchise de droits de douane aux États-Unis, étant donné que le Burkina Faso bénéficie depuis 2005 de l'AGOA.

Le Centre du commerce avec l'Afrique occidentale de l'USAID a organisé l'exposition des Œuvres du VAO dans des salons professionnels américains. L'USAID lui apporte également des soutiens techniques et l'a aidé à établir des liens avec les consommateurs américains. C'est ainsi qu'en 2005, la coopérative expédiait des cargaisons de boîtes en cuir Touareg à la société mère de T.J. Maxx et Marshalls, (deux chaînes de magasins très importantes aux États-Unis). En 2006, le VAO a ajouté Cost Plus World Market, Tesoros Trading Company, ainsi que d'autres entreprises, à sa clientèle américaine.

nfrastructures routières

Un 5è péage courant mai à Mango

L'information a été donnée en début de semaine au cours d'une rencontre coorganisée par le Fonds d'entretien routier du Togo (FER) et l'Union des syndicats des conducteurs routiers du Togo (USYCORT) autour du thème «Impact des postes de péage sur les infrastructures routières». L'initiative visait à convaincre les conducteurs et transporteurs routiers de la nécessité de s'acquitter des droits de péage.

Tout ceci en prélude à l'ouverture prochaine d'un cinquième poste de péage à Mango dans la préfecture de l'Oti. «Les travaux de construction sont presque achevés et le péage pourrait être opérationnel au plus tard fin mai», confie un responsable du FER. L'autre objectif visé est d'amener les pouvoirs publics et les routiers à démanteler les postes de péage fictifs qui ne sont enregistrés nulle part.

Le Togo dispose déjà de quatre postes de péage à l'entrée des localités d'Aného, Tsévié, Sanguéra et Sotouboua.

Revue de presse

TOGO, TOUJOURS A DOUBLE VISION

Le Regard titrait déjà mardi « le 27 avril à nouveau sous le signe des querelles politiciennes », car cette année encore le parti de l'héritier biologique et politique du Père de l'indépendance et le pouvoir en place dominé par le parti de celui qui est considéré comme le cerveau de l'assassinat de Sylvanus Olympio pourraient célébrer chacun à sa manière la fête du 27 avril 2008. Du coup, cette date qui devrait unir les Togolais serait un facteur plutôt diviseur dès lors qu'elle est disputée par deux camps. Preuve que la réconciliation maintes fois chantée n'est pour l'instant qu'un vŒu pieux. Et de se demander : «les réformes institutionnelles et constitutionnelles tant souhaitées pourraient-elles se faire dans une telle atmosphère?».

Une position que conforte Le Perroquet. «27 avril, une date qui divise les politiques». Pire, la situation se trouve davantage compliquée. Pour certains, la célébration de cette année marque les 48 ans d'indépendance alors que pour d'autres c'est le 50ème anniversaire. Or, observe l'hebdomadaire, l'histoire du Togo situe au 27 avril 1958 l'accession à l'indépendance du Togo et au 27 avril 1960 la proclamation de cette indépendance. Il reviendra donc à l'Etat de donner les précisions requises pour fixer de façon claire les esprits sur la question.

Le satirique Le Magnan Libéré, pour sa part, y trouve une logique : «la banalisation de la fête de l'indépendance par le pouvoir fait les affaires de l'UFC ». Faure Gnass à son arrivée a décidé de donner une autre vue à la fête des nationalistes. Mais après un coup d'essai, o retombe dans les traquenards d'il y a quelques années. Alors que les pro-Olympio estiment que la date est un jour de gloire qui devait être célébré avec faste, du côté des hommes Gnassionaux on trouve que c'est une fête provocatrice (…) Du côté du pouvoir, on fait état de ce que certains très conservateurs veulent qu'on célèbre le 27 avril très sobrement ; d'autres soutiennent que le chef de l'Etat dans ses actions de réconciliation donne à la fête sa primeur d'antan. Un méli-mélo, écrit le journal.

Il faudra siffler la fin. Me Agboyibo appelle à une commémoration consensuelle du 27 avril, lit-on dans Le Changement qui publie un communiqué signé par l'ancien Premier ministre. Le même journal consacre son édition au film de la proclamation de l'indépendance, avec l'intégralité du discours de Sylvanus Olympio. Quant à Actu Express, il croit ressusciter des cendres du 27 avril 1960 «les grands acteurs oubliés» : Augustino de Souza, le père du mouvement nationaliste et argentier de la lutte ; Ben Apaloo, président de la Juvento ; Martin Aku, premier député togolais à l'Assemblée de Bourbon en France ; Me Anani Santos ; Sylvanus Olympio, le protégé de Papa de Souza ; Aithson Mensan, le secrétaire général et fondateur de la Juvento.

Loin de tout ceci, la diaspora togolaise se mobilise pour le 27 avril, écrit le bihebdomadaire Forum de la Semaine. A Paris, Washington, Bruxelles, Londres ou Ottawa, de nombreuses animations sont prévues : musique, sport, dégustation culinaire. Et des conférences débats sur des sujets nationaux…pour une part active au renouveau du pays.

Sport/Football

Le Togo et la Libye en amical le 25 mai

Dans le cadre du démarrage des éliminatoires combinées Coupe d'Afrique des Nations et Coupe du monde 2010, l'équipe nationale du Togo va croiser son homologue de la Libye le 25 mai à Tripoli, a annoncé lundi, Espoir Assogbavi, le secrétaire général de la Fédération togolaise de football (FTF), au  sortir d'une réunion extraordinaire du Bureau Exécutif.

" Cette rencontre sera la dernière pour le groupe des Eperviers avant la réception le 31 mai à Accra de la Zambie. Elle doit permettre aux joueurs et au staff technique de mettre en place les derniers réglages ", a déclaré Espoir Assogbavi. Après la réception de la Zambie à Accra, à cause de la suspension du stade  de  Kégué, les Eperviers se déplacent à Mbabane au  Swaziland le 8 juin pour  y jouer l'équipe nationale  de ce pays.

Espoir Assogbavi a par ailleurs profité de l'occasion pour donner la liste des priorités de la FTF d'avril  à juin.

Parmi ces priorités, outre les rencontres Togo-Zambie et Swaziland-Togo comptant pour  les deux premières journées des éliminatoires  Can/Mondial 2010, la FTF met un point d'honneur  à offrir les meilleures conditions aux Eperviers locaux qui se déplacent  à  Accra le 4 mai pour y rencontrer les Black Stars dans le cadre du 2e tour des éliminatoires  du Championnat d'Afrique des Nations dont la phase finale est prévue à Abidjan en 2009.

L'encadrement technique dirigé par  les entraîneurs  Kodjovi Mawuéna et Tchanilé Tchakala qui ne supportent plus le manque d'égard  dont ils sont l'objet ont écrit en début de semaine une lettre aux membres du Bureau Exécutif pour leur demander de prendre leur responsabilité en dotant l'équipe nationale des meilleures conditions pour poursuivre le regroupement commencé depuis le 10 avril. A cet effet, les membres BE, en attendant le décaissement des fonds par le gouvernement, ont consenti  un prêt de 5 millions  à la trésorerie afin qu'elle puisse faire face aux  dépenses urgentes.

Enfin, le cas de l'Union sportive de Masséda a été  évoqué. Le seul  représentant togolais en coupe africaine - Coupe de la Confédération-  après l'élimination de Asko de Kara en Ligue des  champions reçoit l'Espérance de Tunis le 27 avril  avant de  se rendre à Tunis deux semaines  plus tard pour le match retour.

Agaza Omnisports/ Retour de Kennedy Botchway

Le bureau exécutif d'Agaza a confirmé lundi le retour de Kennedy Botchway comme entraîneur des Scorpions Noirs de Tokoin. Déjà entraîneur d'Agaza FC la saison dernière, le Ghanéen a dû démissionner à la suite d'un accident de circulation qui ne lui a pas permis d'accomplir sa mission. Une situation qui a obligé les responsables d'Agaza à faire appel aux services de Gbegnon Sokpoh qui a dirigé les Scorpions jusqu'à la fin de la saison en septembre dernier. Pour la nouvelle saison qui démarre bientôt, les dirigeants d'Agaza veulent donner une nouvelle dimension à leur club en misant sur un recrutement conséquent capable de donner des résultats. " La mission de Botchway consiste à mettre en place une équipe compétitive capable de donner des résultats ", a  déclaré le président Auguste Sagbo.

Botchway sera aidé dans ses tâches par Kegbalo Kodjovi et la direction administrative et sportive dirigée par le Français Christophe Adam. Quant aux joueurs de l'équipe réserve, ils seront coachés par Albert Titrikou. Botchway Kennedy qui a à son actif plusieurs diplômes d'entraîneurs, a dirigé plusieurs clubs au Libéria et au Ghana en tant qu'entraîneur ou directeur technique. Le Togo ne lui est pas une terre inconnue pour avoir coaché Okiti de Badou en 1994.

Culture

Découverte : Kossi Agbodo, plasticien naturaliste

Les cheveux fendus à la Mandela, la barbichette de bouc blanche et insolente, témoin d'une vie d'artiste éprise de liberté et moqueuse de tout, Kossi

Agbodo accueille le visiteur à l'entrée de son domaine, le visage intelligent, lui regardant droit dans les yeux pour y percer on ne sait quel mystère. Divorcé, l'homme devrait aimer la solitude en vivant dans l'ostracisme de son atelier naturel de Togoville, loin de la vieille ville, dans une espèce de case construite au milieu des arbres d'où il puise son inspiration, se laissant «guider les nuits par les esprits». «La nuit, je vois des formes dans mon sommeil mais au réveil, j'oublie. Et c'est en sculptant que les formes me reviennent. Les esprits de mes  ancêtres sont avec moi».

Le domaine témoigne en effet d'une symbiose entre l'art et la nature : arbres et fleurs encombrent la cour, sans oublier son épervier fétiche sur un monticule de terre, non loin de cette espèce de case qui lui sert de logis. Kossi Agbodo alias Gnininvi constitue en effet l'un des rares sculpteurs de culture vaudoue existant au Togo.

A partir de troncs d'arbres, branches, écorces, ce sculpteur amoureux de tout ce qui peut évoquer la croissance d'un végétal a su s'exprimer. Presque demi-lettré et ignorant tout du développement de la sculpture moderne, il reste pourtant ouvert à la modernité. Ses grandes sensations président à la découverte plastique et le conduisent simplement à la représentation qu'il a voulu faire de ses dieux protecteurs, du quotidien, avec une vitalité surprenante, loin de toute anecdote et artifice.

Gnininvi n'est pas un sculpteur ordinaire comme ses artisans que l'on rencontre au marché artisanal de Lomé. «Je fus artisan quand j'allais encore au cours primaire et apprenait à travailler avec mon frère aîné Yawo Agbodo, pour le compte des pères catholiques. Là, nous y avions créé un centre artisanal».

Plus d'une vingtaine d'années à sculpter les arbres. Puis une nuit de 2005, l'idée lui vint de sculpter les bustes et les visages d'hommes et de chimpanzés. Sa matière : le cocotier et ses produits dérivés, les palmes et les noisettes. Il en tire des hommes et femmes portant des dreadlocks, piercing au nez. Une réminiscence du mouvement rasta qu'il devait aimer. «Nos ancêtres devraient porter des dreads».

Sur les palmes, il conçoit à l'aide des noisettes de coco des figures humaines ou de chimpanzés, avec un goût prononcé pour ces derniers. «C'est non seulement un animal puissant, habile et d'une extrême agilité, mais c'est son éternel visage grimaçant qui m'a marqué». Des cocotiers, il passe à tout support plat.

Vivant dans l'ostracisme, il n'a été découvert que depuis six mois par Assou Kossi, artiste plasticien et directeur d'Ewolé, le fameux festival des arts plastiques. Jusque-là, c'était une vie au quotidien où il fabriquait des statuettes d'ordre religieux ; ce qui ne pouvait pas faire vivre son homme.

A l'expo du Goethe, le public fut effaré par son art. Il vendit ses bustes à la tête géante aux dreadlocks. En attendant de toucher le jackpot, Gnininvi travaille des colliers et des bracelets médicinaux au cuivre, qu'il porte lui-même au poignet et au cou.

Le visiteur peut trouver cela un peu fantasque. Mais cet artiste de religion vaudoue y croit dur comme fer. «C'est préventif contre l'hypertension.». Peut-être. Il les vend. Son premier client est un plasticien haïtien. Un autre adepte du vaudou.

© L'Union du 25 avril 2008

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