Médias

L’UFC n'aime pas les journalistes

Mauvais perdants, mais également piètres démocrates. L’UFC et le FRAC multiplient depuis quelques jours les attaques verbales et physiques contre les journalistes accusés de ne pas couvrir correctement l’actualité, c’est à dire de ne pas valider le scénario d’une victoire du candidat de l’UFC à l’élection présidentielle du 4 mars dernier.
Emile Kouton, le correspondant de l’AFP au Togo et Peter Dogbé de RFI en ont fait les frais lors de la manifestation organisée samedi dernier par Jean-Pierre Fabre.
Des radios privées, pourtant peu favorables au pouvoir, comme Nana FM ou Kanal FM ont été menacées.
Une atmosphère devenue irrespirable que vient de dénoncer l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT)

Voici le communiqué de l’UJIT
L’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT) condamne fermement les menaces et agressions dont certains journalistes sont l’objet durant la période post-électorale au Togo.
En effet, lorsqu’il couvrait la marche organisée le samedi 13 mars 2010 par l’opposition, notamment le Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC), le journaliste Emile KOUTON, correspondant de
l’Agence France Presse (AFP) au Togo a été agressé par des militants identifiés comme étant proches de l’opposition.
Alors qu’il venait de prendre une vue des manifestants, le journaliste a été pris à partie par un groupe de jeunes qui avaient tenté avec un acharnement indescriptible de lui retirer son appareil photo. Brutalisé pendant un moment, il n’a pu se tirer d’affaire que grâce à la mobilisation des confrères présents sur place.
Le même jour, au tout début de la même manifestation, Peter DOGBE, Correspondant de Radio France Internationale au Togo a été également violenté. Quelques jours plus tôt, des jeunes identifiés comme étant proches
de l’opposition avaient menacé de le brûler du fait d’avoir fait casdans un reportage sur RFI que « Faure a gagné les élections haut lesmains ».
L’Union des Journalistes Indépendants du Togo déclare que la liberté de presse ne peut s’exercer dans un climat de peur, de menaces et d’agressions à l’encontre des professionnels des médias.
La Liberté de Presse est un droit garanti par la Constitution et le Code de la Presse et de la Communication. Et en aucune manière, l’UJIT ne saurait admettre que des militants politiques de quelque bord que ce
soit, entravent le libre exercice du métier de journaliste.
L’UJIT invite les populations à l’apaisement et en appelle à toutes les formations politiques à œuvrer pour promouvoir l’esprit de tolérance et à sensibiliser davantage leurs militants sur les notions de civisme.
L’Association de défense des journalistes réitère son attachement à la sécurité des journalistes durant tout le processus électoral en cours. Elle demande aux autorités de garantir particulièrement la sécurité des journalistes, et à tous les partis politiques de prendre les dispositions adéquates pour faciliter le travail des journalistes sur les lieux de reportage en cette période très cruciale de notre pays.
L’UJIT rappelle que l’« Opération Haute Protection pour les Journalistes en Période Electorale » démarrée le 26 février dernier se poursuit sur toute l’étendue du territoire. Cette opération qui vise à veiller à la sécurité des journalistes durant tout le processus électoral a déjà permis de dénoncer les menaces et intimidations dont deux radios privées de Lomé, NANA Fm et KANAL Fm avaient fait l’objet de la part des populations après la diffusion, en direct sur leurs antennes, des résultats provisoires du scrutin présidentiel du 4 mars dernier.
L’« Opération Haute Protection pour les Journalistes en Période Electorale »a également permis de condamner, en février dernier, les menaces et intimidations dont les journalistes et les responsables de Radio Dawul à Bassar ont été l’objet suite à la diffusion d’un communiqué du Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC) qui annonçait une caravane à travers la ville de Bassar.
L’UJIT invite tous les confrères tant de la presse locale qu’internationale à une vigilance accrue en cette période sensible de notre pays et au
respect scrupuleux des règles d’éthique, de déontologie et du Code de bonne conduite du journaliste en période électorale dans l’exercice de leur profession.

Le Secrétaire Général
Credo K.A. TETTEH

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