Médias

L’élégance esthétique d’Edem Kodjo

« Edem Kodjo est l’un des rares dirigeants africains qui réfléchit et qui écrit. N’étant pas Napoléon Bonaparte ou Chaka pour imposer sa Pax africana aux idiots qui nous gouvernent, il réagit comme tout bon intellectuel engagé en prenant sa plume pour interpeller l’Afrique, la convoquer », écrit vendredi L’Union.

Le journal évoque la parution du nouveau livre de l’ancien Premier ministre togolais intitulé « Lettre ouverte à l’Afrique cinquantenaire ».
« (…) on adore la prose de l’ancien secrétaire général de l’OUA. Car on a beau le haïr pour ses prises de positions politiques, il faudra bien convenir qu’Edem Kodjo est non seulement l’élégance esthétique et politique mais aussi un pan d’Occident pour nous faire sortir de la grisaille dans laquelle on s’empêtre », écrit le bihebdomadaire.

Voici une sélection d'articles publiés par L'Union

Verbatim

Le vote utile
Ce jour devra marquer un nouveau départ pour le football togolais. Le monde du ballon rond se retrouve à l’Hôtel Sarakawa pour élire le nouveau bureau devant gérer le football pour quatre années. Depuis près d’un mois, les chefs de file, c’est-à-dire les têtes de liste affûtent leurs armes pour cette élection en essayant de convaincre et le public sportif national et international et les 52 congressistes ayant droit de vote.
Sur les quatre listes retenues au départ pour la compétition, finalement restent en lice trois à savoir : Rénovation de Boukpessi Essoyaba, Faire-play de Gabriel Améyi et L’Autre Vision de Têtê Amouzou, qui jaugent leur poids dans le monde footballistique, synonyme de leur capacité à remettre le football togolais sur les rails.
Le congrès électif du jour est extrêmement crucial qu’il suscite beaucoup de réactions, pour ne pas dire passions. Si nous partons de l’analyse que seul le football arrive à mettre les Togolais sur le même diapason, l’on comprend aisément la réaction des concitoyens. Ils veulent que le sport roi retrouve ses lettres de noblesse dans le pays, car, tout ce qui touche la fédé aujourd’hui est pourri. La conséquence directe est le niveau trop bas de notre football dont les joueurs manquent de compétitions. D’ailleurs, depuis quelques années, les championnats toutes catégories confondues sont inexistants.
Du coup, les équipes nationales se réduisent à des conglomérats de joueurs expatriés manquant de cohésion pour être compétifs.
Les maux qui minent notre football sont d’ordre financier, certes, mais beaucoup plus humain. A ce titre, tous les ennuis, depuis le retour du Mondial 2006, résident dans une guerre ouverte entre plusieurs personnes qui pensent toutes que le football togolais reste leur chasse gardée. Ainsi, à chaque nouvelle élection, l’on donne l’impression que les choses vont évoluer et que le public sportif togolais goûtera un plat digeste.
Mais, c’est compter sans la détermination de ses individus à s’en découdre à mort sans aucun esprit patriotique. Alors, bonjour les dégâts !
Plusieurs observateurs continuent d’être pessimistes quant à l’issue de ce nouveau scrutin. Leurs inquiétudes fondées sur les évènements de ces dernières années où des alliances se font et se défont au gré des humeurs avec "animosité"..
Le vote de ce jour constitue donc un test pour les délégués qui doivent forcément voter la raison en se basant sur les programmes des candidats. En ce sens que le nouveau Président de la FTF soit un homme représentatif du pays au plan national et international et un rassembleur. Il s’agit de donner sa voix à un dirigeant capable de surmonter tous les coups bas, de diriger une équipe ayant pour leitmotiv le développement du football au Togo et de réorganiser la fédé. C’est le vote utile !

Pour plus d’assainissement dans ses dépenses
L’Etat met fin à ses contrats de logement "fictifs" et "surévalués"
« Dans le cadre de l’assainissement des finances publiques, tous les contrats de bail portant sur les bâtiments servant de logement de fonction aux agents de l’Etat, civils ou militaires, sont résiliés. Ce communiqué tient lieu de préavis de trois mois ». C’est par ce texte signé du ministre de l’Economie et des Finances, Adji Ayassor, que l’Etat poursuit la clarification de son patrimoine immobilier. Et pour cause, le locataire ne comprend plus l’ardoise de plus en plus salée que présentent ses différents propriétaires de maison. Il ne sait plus si toutes ses charges sont justifiées, c’est-à-dire si les immeubles loués existent réellement, s’ils sont pleinement occupés et combien ils doivent coûter. Les propriétaires de maison n’attendent pas un jour de plus, au-delà du mois consommé, pour réclamer leurs dus.
Pourtant, certains bâtiments loués n’existent nullement ; d’où des contrats fictifs. D’autres ont fait l’objet d’une surévaluation complice entre l’agent de l’Etat et son propriétaire. A la fin du mois, on se partage le surplus. Ah, après tout, c’est un Etat présumé plus riche que les particuliers. Surtout qu’il est aussi un mauvais payeur qui honore lentement ses engagements. On raconte même que certains immeubles sont maintenus au nom de la puissance publique et régulièrement payés par celle-ci alors qu’aucun agent n’y est affecté. Ailleurs, ce sont des bâtiments supportés par l’Etat mais occupés par des personnes qui ne sont pas des commis de l’Etat. C’est la location dans la location.
La situation a commencé par agacer l’Autorité centrale qu’on accuse souvent de mal gérer les fonds publics. Du 12 au 26 août 2009, le gouvernement a lancé sur ses ressources internes un appel à propositions pour un audit des loyers et des baux de l'Etat togolais et le recensement des bâtiments administratifs autres que les bâtiments d'écoles et les logements des garnisons militaires. Dans l’autre sens, la situation actuelle de gestion du patrimoine immobilier ne permet plus d’avoir toutes les informations pratiques qu’exige le nouveau logiciel de gestion des finances publiques. La procédure devrait éclaircir la situation des bâtiments de l’Etat lui-même et ceux qu’il a pris en location. A terme, il faut en arriver à harmoniser la gestion des loyers et baux et faire un suivi, proposer des contrats types et négocier, avec l’appui de la Direction du Matériel, les loyers, produire des informations permettant à la Direction du Matériel de négocier les prix des locations futures d’immeubles, produire des informations permettant la localisation géographique des immeubles loués et faire signer les contrats, une fois les montants convenus, par les propriétaires et le ministère de l’Economie et des Finances ou son représentant formellement désigné. Une pile de précautions pour contourner les intermédiaires qui ont négocié des contrats dont les propriétaires immobiliers ignorent les vrais contours.
Commencée courant février 2010, la mission d’audit a fait trois mois d’étude. Plusieurs préfectures ont été sillonnées par le personnel du cabinet AGECET-BTP, attributaire dudit marché, pour avoir fait la proposition la moins disante au plan financier (42.300.000 francs Cfa hors taxes) suivant la règle principale de passation des marchés publics.
Avec la nouvelle donne de résiliation des contrats, il est envisagé qu’une prime mensuelle de logement soit accordée aux agents concernés, à titre individuel. Quitte à eux-mêmes de négocier, conclure et supporter directement les frais de location. On peut prendre moins cher ou plus cher que la dotation accordée. La seule contrainte étant d’accomplir le service pour lequel on est pris en charge en location.

A l’issue de la procédure judiciaire
10 agents déjà radiés de la Fonction publique pour faux diplômes
Le Togo souffre d’un manque de personnel pour avoir perdu en dix ans plus du tiers des effectifs de son administration publique, essentiellement les cadres.
Avec 40.000, on se retrouve à 23.000 agents en fonction. D’où le programme de recrutement engagé par le pouvoir actuel.
Paradoxalement, au moment de recruter, ce sont des faussaires en diplômes qui font leur entrée. Aujourd’hui, pour une administration en quête d’efficacité et d’excellence, avec son programme de modernisation en cours, le degré de recours actuel aux faux diplômes comme moyen de promotion est négativement pesant. Souvent, des citoyens sortent les faux diplômes, les vrais faux diplômes, lors des concours de recrutement dans la fonction publique, des demandes de révision de la situation administrative pour bénéficier indûment des avantages attachés à ces diplômes. La pratique détourne la performance de l’administration. Les faux diplômes ne sont pas pour le moins rares dans le secteur privé.
Dans l’une de nos parutions courant août 2009, nous évoquions la mise à contribution de la gendarmerie pour traquer ces malhonnêtes citoyens, dès lors que des cas de faux diplômes sont avérés après la phase de l’écrit du concours de recrutement, session des 1er et 2 août 2008.
A l’époque du ministre Ninsao Gnofame, la démarche avait consisté à appeler les titulaires des dossiers douteux pour vérification et à contacter les centres de formation qui ont délivré les diplômes. Certains ne répondaient pas à la convocation, visiblement convaincus de la fraude commise. « Normalement, les sanctions encourues vont de 200.000 à 2.000.000 de francs Cfa d’amende et un emprisonnement qui peut aller jusqu’à cinq ans. Les concernés seront radiés, traduits en justice et remplacés par d’autres candidats à l’emploi », nous confiait l’ancien ministre de tutelle.
Des recherches de la gendarmerie ont permis de mettre la main sur une dizaine d’agents. Conformément à la procédure disciplinaire, ces agents ont été d’abord suspendus de leurs fonctions, à titre de mesure conservatoire. Ensuite, ils ont été entendus par le conseil de discipline. A l’issue de la procédure disciplinaire, les dix agents ont été radiés de la Fonction publique par deux actes : un arrêté portant révocation de huit fonctionnaires et une décision portant licenciement de deux agents permanents. Le tout sans aucune possibilité de poursuites judiciaires par les concernés. C’est le bilan établi par le cabinet du ministre Solitoki Esso. Avec la précision que les opérations de contrôle et d’authentification systématique des nouveaux diplômes se poursuivent. Comme pour dire qu’on ne résilie pas n’importe comment les contrats de travail dans l’administration publique. Il y a des étapes dont le non respect peut être préjudiciable à l’administration elle-même.
Déjà, le gouvernement a dans son viseur les réseaux de falsification des documents administratifs : diplômes ou titres. « Une attention particulière doit être portée sur ces réseaux. A cet effet, la contribution de certains départements se révèle nécessaire dans la stratégie de lutte contre ces réseaux », dit-on. Et d’ajouter qu’il faudra mettre à contribution les acteurs de l’enseignement, de la formation, de la reconnaissance et de la délivrance des diplômes.
Et la qualité de l’enseignement au départ ?
Elle est douteuse. Pendant qu’on évoque l’inadaptation des programmes d’enseignement comme l’autre mal du système éducatif togolais et que l’enseignement supérieur public est secoué par le système LMD – jusque-là pas totalement maîtrisé par les acteurs –, la qualité de la formation dans le privé inquiète l’Exécutif togolais. L’évolution des établissements privés n’est pas une mauvaise chose, elle donne plus de possibilités aux jeunes de se former dans des domaines variés. «Mais elle appelle quelques remarques qui ont trait à la mauvaise qualité des formations données liée au profil des enseignants et au statut même des établissements», affirmait-il en juillet 2009.
Des établissements sans autorisation d’ouverture des filières pour lesquelles ils préparent les étudiants, qui ne remplissent pas le minimum de conditions requises pour sa mise en place. Les quelques rares établissements dont les dossiers de demande d’ouverture ont été examinés ne répondent pas aux exigences minimales des normes académiques. Ni les promoteurs, ni les enseignants n’ont le niveau requis pour exercer au supérieur, d’où une incompatibilité notoire entre les qualifications des enseignants et les formations proposées. Le corps enseignant de ces établissements privés est constitué généralement de vacataires et le nombre de permanents est insignifiant. Jusqu’en avril 2008, on dénombrait 25 établissements privés d’enseignement supérieur dont 5 sont confessionnels et 20 laïcs, qui formaient pour le BTS dans 34 filières traditionnelles. Ici, tous les 150 enseignants sont des vacataires ; là-bas, 149 sont vacataires et 5 permanents, ailleurs, on a 2 permanents pour 37 vacataires ; de l’autre côté, on dénombre 5 permanents contre 56 vacataires.

Le redéploiement "sauvage" fait des aigris et démotivés
Le ministère de la Fonction publique se plaint de son rôle de garage. Et pour cause, régulièrement, des agents à qui il est reproché telle ou telle attitude ou faute dans l’exercice de leur fonction sont remis à la disposition de la Fonction publique. A titre de punition.
Mais sans les faire suivre du rapport circonstancié des faits à eux reprochés. Dans leur nouveau cadre où ils ne sont pas attendus et où on ne sait pas souvent quel travail leur confier, ces agents deviennent des aigris et des démotivés qui n’apportent finalement aucun rendement. Alors même que, suivant les textes, aucun redéploiement ne peut se faire qu’après concertation préalable avec le ministère d’accueil, dans l’intérêt du service et à l’issue d’une procédure disciplinaire.
Conséquence : le fautif devient un "colis" encombrant dont la présence n’est pas sans impact sur la gestion des effectifs, des emplois, des compétences et sur le suivi de la carrière des fonctionnaires et agents de toute l’administration publique par le ministère de la Fonction publique, département transversal dans ce sens.
Le rendement n’y est pas et la performance de l’administration prend un coup. Pendant que des audits stratégiques et organisationnels se mènent dans les ministères. Du coup, on envisage au cabinet de Solitoki Esso la suspension du redéploiement des agents. Pour l’heure. De quoi reprendre des redéploiements plus adéquats.

Projet de budget 2011
Des nouvelles mesures de dépenses
Afin de s’assurer que les avant-projets de budget des départements ministériels prennent en compte les priorités nationales retenues dans le Document complet de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP), les services techniques du ministère de l’Economie et des finances se sont servis du projet de Programme d’actions prioritaires (PAP) élaboré pour décliner les orientations dudit document, en projets prioritaires. Ainsi, cinq secteurs prioritaires ont été dégagés : les infrastructures, l’eau et l’assainissement, l’agriculture, l’éducation, et la santé.
L’allocation de ressources à ces secteurs prioritaires se traduit en termes de dépenses de fonctionnement (personnel et matériel) et de transferts, et de dépenses d’investissement. Au titre des dépenses de fonctionnement, les ressources allouées aux principaux secteurs prioritaires s’élèvent à 94,6 milliards de francs Cfa, représentant 45,2% des dépenses totales de fonctionnement. D’autre part, sur les 230,4 milliards de francs de dépenses d’investissement prévues dans le budget pour la gestion 2011, les secteurs prioritaires concentrent à eux seuls 192 milliards de francs, soit 83% du total, indique le gouvernement. Dans l’ordre, les infrastructures engloutissent 52,3% des 192 milliards de francs, suivies par l’eau et l’assainissement (10,6%). Suivent enfin l’agriculture (9,9%), l’éducation (6,1%) et la santé (4,5%).
Le projet de budget pour 2011 consacre d’autres importantes mesures dont la réalisation amènerait l’Etat à débourser près de 30 milliards de francs. Elles incluent la souscription de l’assurance vie aux agents de l’Etat (1,9 milliard de francs), la revalorisation des salaires (6,07 milliards) ou la construction de nouveaux bâtiments administratifs (Inspection général des finances, Direction générale du Trésor et de la comptabilité publique-annexe, Siège de la Cour des comptes, …) pour un montant de 4,1 milliards de francs. L’Etat compte aussi renforcer l’indemnisation des expropriés (3 milliards de francs), appuyer le Fonds routier (FR) et la Compagnie d’administration des péages de l’entretien routier (CAPER) à hauteur de 4 milliards de francs et soutenir le secteur de l’énergie (3 milliards) et poursuivre l’éclairage public et l’électrification rurale (1,238 milliard).
Enfin, il entre autres prévu la participation de l’Etat aux capitaux des banques et fonds africains (4 milliards), la poursuite de la gratuité de l’école préscolaire et primaire publique, la poursuite de l’appui aux producteurs de coton… et l’appui aux activités de développement à la base.

Au 1er semestre 2010
Les avoirs extérieurs en hausse
A fin juin 2010, la situation monétaire du Togo est marquée par une hausse de ses avoirs extérieurs nets, un accroissement du crédit intérieur et une progression de la masse monétaire par rapport à fin décembre 2009, fait constater le gouvernement. Les avoirs extérieurs nets à fin juin 2010 ont connu une hausse de 16,8% par rapport à décembre 2009 et se sont établis à 281,6 milliards de francs Cfa. Ceux de la Banque centrales des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) et des banques de dépôts étaient respectivement de 205,2 et 76,4 milliards de francs, soit respectivement en hausse de 26,9% et en baisse de 3,9% par rapport à fin décembre 2009.
Le crédit intérieur a connu une progression de 7,2% à fin juin 2010 par rapport à fin décembre 2009 et se chiffre à 436,7 milliards de francs. Cet accroissement est dû à une augmentation des crédits à l’économie et à une hausse de crédits nets à l’Etat.
La masse monétaire sur la même période enregistre une hausse de 10,5% par rapport à fin décembre 2009 et s’établit à 681,2 milliards de francs.
Quand au solde de la balance des paiements en 2010, il serait nul et résulterait d’un déficit courant de 159,7 milliards de francs équivalent à l’excédent de flux nets des capitaux. Le déficit courant s’établirait à 159,7 milliards de francs en aggravation de 63,2 milliards de francs par rapport à 2009 dû à la dégradation de la balance des biens, des services et des revenus, explique le gouvernement.
Le solde du compte de capital et d’opérations financières enregistrerait une amélioration en passant de 159,7 milliards de francs en 2010 contre 101,6 milliards de francs en 2009. Cette évolution s’expliquerait par les hausses respectives de 17,6 milliards, 5,06 milliards et 45,3 milliards des flux nets de dons projets, d’investissements directs et de tirages sur ressources extérieures atténuées par une hausse de 15,2 milliards de francs des flux nets au titre des dépôts du secteur non bancaire.
Il faut noter, en prévision, que la balance des paiements, en 2011, enregistrerait un solde excédentaire de 96,7 milliards de francs résultant d’un déficit courant et d’un excédent de flux nets de capitaux et des opérations financières. Le déficit courant s’établirait à 192,9 milliards, en aggravation de 33,2 milliards par rapport à l’année 2010. Cette évolution serait induite notamment par la dégradation de la balance commerciale et de la balance des revenus. Le solde du compte de capital et des opérations financières s’établirait à 289,6 milliards de francs en 2011 contre 159,7 milliards en 2010, soit une progression de 129,9 milliards de francs Cfa.

Financement de projets de développement au Togo
L’appui soutenu de la BID
Encore 10 millions de dollars (environ 5 milliards de francs Cfa) de la Banque islamique de développement (BID). L’enveloppe, d’après le site officiel du gouvernement, est destinée au développement de l’agriculture dans la plaine de Mo.
Pour ce projet, des consultants, des formateurs et du matériel seront convoyés au Togo ; ce qui a fait l’objet d’une seconde enveloppe de 266.000 dollars.
Par ailleurs, précise la même source, la BID étudie des aides additionnelles en faveur des secteurs prioritaires comme l’éducation, l’agriculture, la santé, les infrastructures ou l’accès à l’eau potable.
D’ou la présence lundi à Djeddah, en Arabie Saoudite, d’une forte délégation togolaise composée des ministres de la Santé (Komlan Mally), des Travaux publics (Tchamdja Andjo), de l’Eau (Zakari Nandja), de l’Agriculture (Kossi Messan Ewovor) et des Enseignements Primaire, Secondaire et de l’Alphabétisation (Bernadette Essozimna Leguezim-Balouki), conduite par le ministre de l’Economie et des finances Adji Otèth Ayassor, pour s’entretenir avec le président de la BID, Dr Ahmad Mohamed Ali Al Madani, sur les différents projets dans lesquels la banque est engagée.
La Banque islamique demeure – avec le Fonds koweïtien – l’une des rares institutions qui ont toujours soutenu le Togo. Son vice président, Birama Sidibé, l’avait réaffirmé le 20 mai dernier à Lomé. «La BID a toujours soutenu le pays, y compris pendant les moments difficiles de son histoire, elle entend continuer de le soutenir», avait-il déclaré au sortir d’une audience avec Faure Gnassingbé. Un mois plus tard, le 22 juin, le Conseil exécutif de la Banque a approuvé à Bakou (Azerbaïdjan) une aide de 241,4 millions de dollars en faveur de projets dans plusieurs pays membres, dont le Togo.
La BID a financé, à hauteur de 3 milliards de francs Cfa la construction de salles de classes pour le primaire au Togo. Elle participe, avec la Banque ouest africaine de développement (Boad), à la construction de 38 km de route entre Dapaong et Ponio, sur la frontière avec le Burkina Faso, d’un coût total de 12 milliards de francs dont les travaux ont été lancés le 1er octobre dernier.
Le Togo, bien qu’un pays laïc, est membre de la BID depuis 1999. Le montant total des prêts et subventions accordés par cette Banque depuis onze ans est estimé à près de 70 milliards de francs Cfa et concernent aussi bien les secteurs de l'éducation, de la santé, de l'hydraulique villageoise que ceux d'infrastructures urbaines et rurales.

Economie
Par appel d’offres de la BCEAO
Le Togo injecte 1,9 milliard Cfa sur le marché
Les banques et établissements de crédits du Togo viennent d’injecter, valeur 1er novembre 2010, des liquidités d’un montant de 1,9 milliard de francs Cfa sur le marché de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa). L’opération répond à un appel d’offres de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (BCEAO), qui a procédé à une injection totale de 130.000 millions de FCFA, dans le cadre de ses adjudications régionales hebdomadaires. Cette opération arrive à échéance le 7 novembre 2010.
L'opération a enregistré des soumissions de 16 établissements de crédit provenant de 7 places de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), sauf la Guinée-Bissau. Le taux marginal et le taux moyen pondéré issus de l'adjudication se sont situés respectivement à 3,4400% et 3,4860% contre 3,4280% et 3,4796% lors de la précédente adjudication.
Tenant compte de l'évolution prévisible de la liquidité bancaire, la Banque Centrale décide de lancer deux nouvelles opérations d'injection de liquidités : une opération sur le guichet des appels d'offres à une semaine à taux variables, d'un montant maximum porté à 140.000 millions, avec comme date de valeur le 8 novembre 2010 ; une autre opération d'une maturité de 28 jours à taux variables, d'un montant maximum relevé à 90.000 millions, avec comme date de valeur le 15 novembre 2010. La date de dépôt des soumissions est fixée au 9 novembre 2010. Cette opération arrive à échéance le 12 décembre 2010. Ces opérations sont assorties d'un taux minimum de soumission de 3,25%.
Par ailleurs, les établissements de crédit du Togo ont enregistré un total de 1 milliard de francs de prêts, et autant d’emprunts, au cours d’opérations effectuées sur le marché interbancaire de l’UMOA durant la période du 20 au 26 octobre 2010. Le taux moyen pondéré de ces opérations était fixé à 4,43%, le minimum à 3,65% et le maximum à 7,00%, indique la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest.
Sur un total de 24,300 milliards de prêts, et du même montant pour les emprunts, les établissements de crédit du Mali (8,00 milliards de prêts et 0,00 emprunt), du Bénin (7,50 milliards ; 5,00 milliards) et de la Côte d’Ivoire (5,40 milliards ; 16,00 milliards) ont enregistré les plus grosses opérations. La Guinée-Bissau et le Niger n’ont enregistré aucune opération.

Culture
Cinquantenaire des indépendances
Edem Kodjo écrit: Afrique, lève-toi, prends ton grabat et marche !
C’est par cette certitude biblique et quasi christique que le très catholique Edem Kodjo a terminé sa longue Lettre ouverte à l’Afrique cinquantenaire, ouvrage paru la semaine dernière dans les librairies de France et éditées par la célèbre maison Gallimard dans sa fructueuse collection Continents Noirs. Sur un ton lyrique, Edem Kodjo interpelle l’Afrique, l’invite à se redresser pour faire face aux défis du développement.
Tout d’abord entre Kodjo et l’Afrique, il s’agit d’une grande histoire d’amour. L’auteur fut secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) de 1981à 1985 et si on retint que ce fut au cours de son mandat que l’OUA reconnut la République arabe sahraouie démocratique (RASD) que le Maroc avait envahi, les dirigeants africains gardent toujours en mémoire le grand ouvrage qu’il bâtit pendant ces années-là. Ensuite, fort de cette expérience et ayant observé à la loupe les handicaps de l’unité africaine, Edem Kodjo s’était fendu d’un essai …Et demain l’Afrique, livre de chevet de la plupart de la plupart des intellectuels africains, dans lequel il disait clairement que pour y arriver il va falloir plutôt puiser dans la rationalité et les méthodes de l’Occident. Enfin, un intellectuel aussi obsédé par l’avenir du continent, un diplomate aussi impliqué dans le règlement des spasmes fratricides qui endeuillent le continent, ne saurait rester à se ronger le pouce, à jouer du sango et manger du porc-épic le matin comme disait Mongo Beti pour se moquer d’un dirigeant africain.
Edem Kodjo est l’un des rares dirigeants africains qui réfléchit et qui écrit. N’étant pas Napoléon Bonaparte ou Chaka pour imposer sa Pax africana aux idiots qui nous gouvernent, il réagit comme tout bon intellectuel engagé en prenant sa plume pour interpeller l’Afrique, la convoquer.
Vingt-cinq ans après Et demain l’Afrique et dix ans après Au commencement était le glaive (un roman dans lequel il dresse un tableau sombre d’un pays en proie à une guerre civile, ndrl), Edem Kodjo revient sur son sujet de prédilection et fait en quelque sort le bilan avant de parler des perspectives.
En matière de bilan, presque rien n’a, semble-t-il, pas bougé fondamentalement et le continent semble quelque peu à la traîne. Mais, il sait que le retard de l’Afrique ne constitue pas une fatalité et que pourtant cette terre d’Afrique tourne ! Par exemple, bien avant le grand vent de l’Est qui a emporté le Mur de Berlin, n’est-pas ce d’Algérie en 1988 que la jeunesse s’est révoltée contre le régime monolithique du FLN, l’un des mieux organisés au monde ?
Balayant d’un revers de plume l’afro-pessimisme, tentant, mais pas du tout afro-optimiste béatement, l’ancien premier ministre égrène un à un les problèmes de l’Afrique, les déclinant de manière subtile avec ce ton doux-aigre, un humour parfois corrosif mais assez instructif.
Paradoxalement, fourrier de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, le cas RASD en fait foi, Edem Kodjo pourfend avec une rare violence verbale les tenants de cette ligne et situe là les maux du continent. Comme dans son essai sur l’Afrique, Edem Kodjo dans sa longue lettre ouverte de 68 pages pense qu’il faut faire réaliser l’unité du continent. Adepte de l’unité africaine, l’ancien PM en fait parfois un peu trop au goût du lecteur quand son prosélytisme va jusqu’à valider l’invasion du Tibet par la Chine au prix d’importants massacres et de violations des droits humains. Mais il jette déjà un pavé dans la mare : il réfute la version de l’intégration telle qu’elle se produit au sein de l’Union Européenne. L’Europe est devenue décidément trop vieille aux yeux de Kodjo, elle a puisé tous les discours qui peuvent sauver l’humanité. Jusqu’ici pourtant, il semble pourtant que ce format est celui adopté par la plupart des dirigeants africains. M. Kodjo fait un pari sur les intégrations régionales et fait l’éloge de la SADC.
Il s’agit d’un précieux opuscule écrit dans un français châtié et limpide où la pompe lyrique n’embarrasse guère le lecteur. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on adore la prose de l’ancien secrétaire général de l’OUA. Car on a beau le haïr pour ces prises de positions politiques, il faudra bien convenir qu’Edem Kodjo est non seulement l’élégance esthétique et politique mais aussi un pan d’Occident pour nous faire sortir de la grisaille dans laquelle on s’empêtre.
Malheureusement, le Togo est si petit pour lui, trop petit. C’est pour cela que de temps en temps, il largue les amarres pour aller voir ailleurs.

Développement
Quels enjeux pour les femmes de médias ?
Les femmes sont maintenant plus nombreuses à faire carrière dans le secteur des communications, mais rares sont celles qui occupent des postes au niveau de la prise de décisions, ou qui font partie de conseils d’administration ou d’organes influant sur la politique des médias. La persistance des stéréotypes sexistes dans la production des entreprises privées et publiques de communication, à l’échelle locale, nationale et internationale, montre que les médias ne sont pas sensibilisés aux différents aspects de la sexospécificité. Or, il est évident aujourd’hui que le Développement est autant l’affaire que des femmes. C’est dans cette perspective que sont réunies depuis le 02 novembre à Kpalimé une vingtaine de femmes de journalistes sur initiative de l’Ujit et de l’Otifem en partenariat avec la Fondation allemande Friedrich Ebert.
Il est temps de mettre un terme à la diffusion d’images négatives et dégradantes de la femme au moyen des différents supports þ électronique, imprimé, visuel ou auditif utilisés par les médias. Les organes de presse et de diffusion électronique de la plupart des pays ne donnent pas une représentation équilibrée de la diversité de la vie des femmes et de leur contribution à la société dans un monde en pleine évolution. En outre, les produits des médias qui ont un caractère violent, dégradant ou pornographique ont aussi des conséquences néfastes pour les femmes et leur participation à la société. Au sortir de cette les participantes doivent être capables de concevoir des programmes qui renforcent les rôles traditionnels des femmes et qui peuvent avoir aussi un effet non limité.
La tendance mondiale au consumérisme a créé un climat dans lequel la publicité présente souvent les femmes essentiellement comme des consommatrices, et les fillettes et les femmes de tous âges sont la cible de messages publicitaires contestables. Les femmes devraient renforcer leur pouvoir en développant leurs compétences et connaissances afin d’avoir plus largement accès aux techniques de l’information, ce qui les rendrait mieux à même de lutter contre les images négatives des femmes sur le plan international et de dénoncer les abus de pouvoir d’une industrie dont l’importance ne cesse de croître. Il faudrait instituer des mécanismes d’autoréglementation des médias et renforcer ceux qui existent déjà et mettre au point des méthodes pour éliminer les programmes sexistes. La plupart des femmes, surtout dans les pays en développement, ne sont pas en mesure de tirer vraiment parti de l’essor des autoroutes de l’information et, par conséquent, ne peuvent pas établir des réseaux qui leur permettront d’avoir accès à d’autres sources d’informations. Il faut par conséquent que les femmes participent à la prise des décisions concernant la mise au point des nouvelles technologies afin d’agir sur leur développement et leur impact.
Le rapport du monitorage des médias, daté du 29 septembre 2010, démontre qu’à l'échelle mondiale, quelque 76 % des personnes que l'on entend ou desquelles il est question dans les nouvelles sont des hommes. Ainsi, le monde que nous décrivent les médias d'information demeure largement masculin. Le Projet mondial de monitorage des médias a procédé au monitorage de 1 365 journaux, stations de radio, de télévision et sites Internet, totalisant 17 795 reportages et évoquant 38 253 personnes dans les actualités de 108 pays représentant 82 % de la population mondiale. Quelque 24 % des personnes dans les nouvelles sont des femmes, comparativement à 17 % en 1995. Par ailleurs, dans les reportages, 44 % des personnes fournissant des commentaires représentant l'opinion populaire sont des femmes, en comparaison avec 34 % en 2005. Cette tendance des résultats mène au constat selon lequel les médias d'information manifestent des préjugés sexistes évidents, 46 % des reportages renforçant les stéréotypes sexuels et quelque 13 % des reportages sont axés principalement sur les femmes. Pis encore, les femmes occupant des postes à l'extérieur du foyer ne sont pas représentées de manière proportionnelle à leur présence réelle, les commentaires d'expert proviennent en très grande majorité des hommes, puisque sur cinq experts, on ne compte qu'une seule femme. Cependant, poursuit le rapport, il faut reconnaitre qu'il y a aujourd'hui une petite amélioration de la situation, car les femmes journalistes sont responsables de 37 % des reportages alors que ce chiffre atteignait 28 % il y a 15 ans ; les reportages des femmes contestent les stéréotypes sexistes deux fois plus fréquemment que ne le font les reportages de leurs homologues masculins.
En 1995, par exemple, il y a eu 28 % de reportages faites par les femmes au niveau mondial dans les médias, en 2000, il y en a eu 31 %, et 37 % en 2005. Ce qui signifie aussi qu'il y a plus de femmes reporters à la télévision et à la radio que dans la presse écrite.


© L’Union du 5 novembre 2010

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