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L'essence pompe le budget national

L'Etat ne pourra pas indéfiniment subventionner le prix de l'essence, du diesel et du gaz. La hausse constante du prix du baril va contraindre les autorités à mettre fin aux aides. Entre un baril à 60 dollars en 2006 et le même à plus de 100 aujourd'hui, il semble impossible de poursuivre le coup de pouce au risque de menacer les grands équilibres budgétaires. C'est ce qu'indique en substance l'hebdomaire L'Union, paru vendredi. D 'autant que les besoins son immenses dans d'autres secteurs : éducation, santé, emploi, notamment.

##S_B##Voici une sélection d'articles parus dans L'Union

Négociations sociales : Le CNDS discute son budget

Le coup de gueule des syndicats est écouté par la partie gouvernementale. C'est le sens de la tenue de la première session annuelle du Conseil national du dialogue social (CNDS) tenue le 26 mars 2008. Même si l'Intersyndicale pensait la voir plus tôt. Trois points au centre des échanges: compte rendu de la dernière séance d'octobre 2007, fonctionnement et organisation du CNDS, discussion sur le budget.

A ce stade, il a été question de ficeler et d'arrêter le budget du mécanisme mis en place à l'issue du dialogue social pour permettre aux partenaires sociaux de se retrouver régulièrement au sein d'un cadre légal de dialogue afin de prévenir les conflits collectifs ou individuels, nationaux ou liés aux branches des secteurs d'activités. «Les échanges se poursuivent et nous pensons que très rapidement, nous puissions nous mettre d'accord pour permettre au Conseil d'être à la hauteur de sa véritable mission», nous a juste précisé hier au téléphone un responsable de l'ISTT. En clair, aucun chiffre n'est à officialiser pour l'heure. Courant 2007, les deux réunions ordinaires du CNDS ont été tenues sans la subvention de l'Etat. Dans une précédente rencontre en début mars, des contre-propositions liées au budget ont été faites par la partie gouvernementale aux syndicats, mais le cadre ne s'y prêtait pas pour l'approfondir puisqu'il manquait la partie patronale du dialogue social.

Le CNDS est l'un des premiers engagements demandés et obtenus avec l'aval du gouvernement à l'issue du dialogue social qui a accouché d'un protocole d'accord social en 125 points. Il a aussi pour rôle de cultiver le dialogue social et de faire des concertations sur les lieux de travail. Il recueille les problèmes qui minent le monde du travail et les traite. Organe consultatif, le CNDS ne prend pas des décisions.

Après une décision mûrie du gouvernement, celui-ci envoie ses premières idées au CNDS –composé des trois groupes de partenaires sociaux que sont le gouvernement, les travailleurs et les employeurs– qui donne son avis. A ce titre, il cultive la prévention des conflits de travail, participe à la résolution des conflits majeurs du monde du travail, participe à la réflexion sur la législation sociale et participe à la réflexion sur les outils de gestion du monde du travail notamment les politiques en matière d'emploi, de travail, de santé et de sécurité au travail, de formation professionnelle et de sécurité sociale.

Ainsi, on doit pouvoir juguler en interne les insatisfactions des centrales syndicales sur les grandes décisions prises ces derniers temps par l'exécutif. Même s'il faut admettre que tout s'insère dans une stratégie syndicale : maintenir constamment la pression.

Après 4 mois de charges imprévues au Togo

La subvention du pétrole atteint ses limites

* Que faire au-delà du mois d'avril ?

«La dernière révision des prix à la pompe des produits pétroliers au Togo remonte au 1er décembre 2006, au moment où le baril de pétrole se vendait à 60 dollars US.

Depuis lors, la situation s'est aggravée avec la flambée persistante des prix du pétrole brut sur le marché international (…) Ainsi, l'intervention de l'Etat pour maintenir les prix à la pompe sur la période janvier - avril 2008 représente un manque à gagner d'environ 10 milliards de FCFA pour le budget national. Il en résulterait, si l'on n'y prend garde, un déséquilibre des prévisions budgétaires  de la loi des finances 2008 car l'intervention de l'Etat en matière de soutien au secteur des produits pétroliers a atteint ses limites». Voilà le constat sur fond d'essoufflement que le conseil des ministres a fini par officialiser le mardi dernier. Pour un Etat fragile qui négocie le retour des vieilles amours avec ses partenaires financiers, il faut comprendre toutes les difficultés actuelles à sortir du cadre du budget en cours.

Surtout qu'à côté, il urge de satisfaire d'autres exigences sociales, politiques et économiques. Ensemble des comptes décrivant les ressources et charges de l'Etat, le budget a cette particularité d'être équilibré et rigide pour être mieux contrôlé en fin d'exercice. Par sa malléabilité, on peut être amené à crever une partie pour en compenser une autre, mais sans démesure.

Aujourd'hui, il ne fait l'ombre d'aucun doute que les pouvoirs publics veulent éviter une autre désapprobation sociale qui viendra s'ajouter aux grincements de dents accompagnant la flambée des prix des produits de première nécessité. Mais jusqu'à quand ? La plus belle femme peut-elle donner plus qu'elle en a ? Une question que tout le monde doit se poser au lendemain du refus catégorique des pays producteurs de pétrole à augmenter leur production. Et comme par enchantement, le Togo résiste au temps et garde la décision, une nouvelle fois, de ne pas modifier les prix à la pompe.

Du coup, le manque à gagner qui découle de cette mesure pour l'Etat est de 5,09 milliards de FCFA, un coût plafonné à 4,8 milliards jusqu'à la dernière hausse qui se maintient toujours au-dessus de la barre de 100 dollars le baril. «Le gouvernement a bloqué la hausse du prix du carburant parce que le carburant a été revu à la hausse depuis le 1er février 2008. Les Togolais ne le savent pas : le prix à la pompe est passé jusqu'à 595 FCFA. Mais, compte tenu de la dénonciation faite sur la flambée des prix, ces prix ont été bloqués dans les tiroirs du gouvernement jusqu'à ce jour.

Donc, il a déboursé 4,800 milliards pour subventionner le carburant. C'est une compensation que l'Etat doit reverser aux pétroliers», reconnaissait à juste titre le porte-parole de l'Association togolaise des consommateurs, Aladjou Agouta (Union n°114 du 22 février 2008). Un effort que ne minimise point l'Intersyndicale des travailleurs du Togo.

Selon le communiqué du conseil des ministres, le baril est à environ 106 dollars US. Et les causes de cette flambée sont, entre autres, les tensions géopolitiques et sociales dans les pays producteurs, la baisse des réserves américaines, la décision des pays producteurs de ne pas augmenter leur niveau de production actuel, l'augmentation de la demande en carburants (république de Chine et pays émergeants).

Au Togo, les prix à la pompe des produits pétroliers sont fixés sur la base du mécanisme d'ajustement automatique des prix des produits pétroliers mis en place le 2 avril 2002 par le gouvernement. Ce système fait varier le prix des carburants à la pompe en fonction des fluctuations de leurs cours mondiaux dans une fourchette de plus ou moins 5 % par rapport aux prix de la structure de référence. Les variations des prix de la nouvelle importation par rapport au prix de référence du 1er décembre sont les suivantes : essence sans plomb (+ 15 % à 580, 94 F CFA contre 505 FCFA), pétrole lampant (+ 48 % à 547, 49 FCFA contre 370 FCFA), gasoil (+ 30 % à 648, 73 FCFA contre 500 FCFA).

Rappelons qu'ayant supporté les coûts pendant plusieurs années, l'Etat a dû lâcher en 2007, ce qui avait conduit à une augmentation de près de 25% des prix des produits pétroliers. Et cela a créé le tollé qu'il devait créer au sein des consommateurs. Visiblement, une nouvelle hausse des prix des carburants, en l'espace d'un an, pourrait conduire au suicide des foyers, d'autant que le prix élevé du baril du pétrole est déjà assez ressenti sur le coût des biens de consommation. Juste un répit pour le conducteur de véhicule ou tout autre engin roulant à base de carburant…si l'on n'y prend garde !

Appui à la santé décentralisée : L'UE construit à Aného et Lomé

Dans le cadre du programme ADSS (Appui décentralisé au secteur de la santé), l'Union européenne vient de procéder, avec les autorités locales compétentes, au lancement de la réalisation des travaux de construction et de réhabilitation d'une dizaine de structures sanitaires dans la préfecture des Lacs et dans le district sanitaire V de Lomé commune. Cette action vient concrétiser le programme ADSS, qui vise à renforcer et améliorer la qualité du service sanitaire au niveau des régions et des districts, explique un communiqué de la délégation de l'UE au Togo reçu hier.

A ce jour, ADSS a permis de renforcer la confiance des patients vis à vis des structures sanitaires : 98 %  de la population profitant du programme bénéficie d'une consultation mensuelle ; 52% des femmes utilisent les centres au moins trois fois par mois, ce qui conforte les actions de sensibilisation à l'encontre des femmes enceintes, fait constater l'UE. La meilleure organisation des districts sanitaires et la disponibilité de matériels et d'équipements ont contribué à améliorer la qualité de l'offre de soins : cette appréciation est partagée par 92% des patients.

Elle estime que la collaboration entre ADSS et la CAMEG (Centrale d'achat des médicaments essentiels et génériques) permet une disponibilité constante de médicaments, notamment les génériques, ce qui permet une vente à des prix moindres et donc plus accessible pour environ 70% des personnes des zones concernées par l'intervention. 120 millions de francs de médicaments ont été achetés, 200 praticiens ont été formés, 50.000 personnes sensibilisées, 4 unités de soins seront construites et 3 dispensaires réhabilités.

Le gouvernement togolais a entrepris depuis plusieurs années un processus de déconcentration qui s'est traduit par une organisation de santé périphérique structurée et cohérente au niveau des régions et des districts. Dans ce cadre, le soutien de la Commission européenne à la politique de développement local menée par le gouvernement togolais s'est manifesté notamment par le financement par l'Union Européenne depuis 2003 du programme d'Appui décentralisé au secteur de la santé (ADSS) à hauteur d'environ 5,2 milliards de francs sur fonds du 7ème FED.

A terme, le programme ADSS vise spécifiquement une certaine adéquation entre l'offre de soins et les besoins réels de la population, précise-t-on.

Revue de presse

TOGO : TOUS AZIMUTS

Pendant que le journal Liberté tri hebdo fait découvrir que «Faure Gnassingbé sera bientôt initié à la Franc-maçonnerie par Omar Bongo» –ce qui est présenté comme une révélation de La Lettre du Continent–, on peut également y trouver «le lobbying intense du clan pour garder Mme Ige Olatokunbo au Togo». Car si le régime des Gnassingbé ne souhaite plus le départ de la haute commissaire, contrairement à sa grogne contre les Nations unies en 2006 lors de l'installation du siège du HCDH à Lomé, cela est dû au fait que cette dame joue sa partition, et ce après qu'elle eut commencé à bénéficier des «largesses» du clan et de la «magnanimité familiale» et tissé des relations «très très poussées» avec un «petit baron» du sérail.

Et de constater que «Kpatcha Gnassingbé est le grand absent» du rendez-vous de Notsè dans le cadre de la journée parlementaire  du RPT (au pouvoir). Une manière pour le journal de remettre ça : les problèmes entre le président de la République et son demi-frère Kpatcha se poursuivent et se durcissent. L'ancien patron de la SAZOF va être succédé par Ingrid Awadé, l'actuelle directrice des impôts, à en croire un confidentiel de L'Indépendant express.

Pour sa part, Le Perroquet cible la mauvaise gouvernance. «Des ministres évincés continuent d'abuser des biens de l'Etat». Le cas est celui d'un transfuge de l'opposition ayant rallié corps et bagage le régime RPT qui lui procure du beurre et l'argent du beurre avant de se créer un parti à sa dimension personnelle. Bien qu'il dispose d'un véhicule privé.

Crise énergétique. A quand l'application des normes élémentaires de la bonne gouvernance, se demande le satirique Le Magnan Libéré. Alors que du fait de sa pénurie [courant électrique], des millions de Togolais déjà meurtris par le phénomène de la vie chère se voient encore une fois condamnés au chômage technique avec consternation, l'homme fort de ce précieux produit cumule contre tous les textes en cours dans ce merdier de pays, les fonctions de ministre des mines et celui de directeur de la seule institution habilitée à gérer l'énergie électrique.

Au plan social, le gouvernement peine toujours à trouver des solutions, selon Le Messager qui voit que les travailleurs sont déçus du travail de Komlan Mally. Le Correcteur, lui, fait le bilan de trois ans du chef de l'Etat : engagements non tenus, urgences sacrifiées, social négligé. Alors que «Faure Gnassingbé seul gagne 7 millions par mois». Ce qui fait braquer l'hebdomadaire Agni l'Abeille : «Vie chère au Togo : où en est-on avec Les Vingt Plus de Faure?».

© L'Union du 28 mars 2008

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